Wonder Wheel croise les trajectoires de quatre personnages, dans l'effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse ; Humpty, opérateur de manège marié à Ginny ; Mickey, séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge ; et Carolina, fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses. (AlloCiné)
Plus d'un an s'est écoulé depuis le bon "Café Society" de Woody Allen, depuis que j'ai vu la belle affiche annonçant ce nouveau film j'avais très envie de le découvrir.
"Wonder Wheel" est un film très "Woody Allenien", c'est-à-dire typique de l'univers de ce réalisateur, tant par l'histoire que par le lieu de l'intrigue.
New York est la ville de cœur de Woody Allen, ce n'est pas non plus la première fois que Coney Island apparaît dans l'un de ses films, mais ici c'est un Coney Island des années 50 où quatre personnages vont se croiser et voir leur destin se mêler et s'entremêler.
Pour raconter cette histoire, Woody Allen utilise le procédé de la narration par l'un des personnages, c'est donc Mickey, le séduisant maître-nageur, qui se colle à la narration et entraîne le spectateur dans cette intrigue où amour et jalousie vont être intimement liés.
Mickey est un aspirant dramaturge, encore étudiant, avec un certain côté romantique et dont le coeur va s'emballer d'abord pour Ginny, une ex-actrice lunatique malheureuse dans son nouveau mariage et dont le fils passe son temps à allumer des incendies, et Carolina, la belle-fille de Ginny qui va revenir chez son père Humpty après avoir épousé un gangster qu'elle fuit désormais.
Dire que Mickey est une forme de double à Woody Allen il n'y a qu'un pas que je franchirai, disons que Mickey, comme d'autres personnages de films précédents, est effectivement une forme de double de Woody Allen qui demeure depuis plusieurs années derrière la caméra uniquement.
J'ai énormément aimé la mise en scène de Woody Allen et sa façon de filmer, le décors est beau mais il joue aussi intelligemment avec la lumière et met ainsi en valeur ses personnages féminins, à commencer par celui interprété par Kate Winslet, tout en modulant la luminosité, la couleur, en fonction de l'humeur du personnage.
Il n'y a qu'à voir l'affiche pour comprendre mon propos.
Sur le plan esthétique je trouve ce nouveau Woody Allen particulièrement soigné, j'y ai en tout cas été sensible, et ceci grâce à l'excellent travail de Vittorio Storaro en directeur de la photographie.
Les personnages sont également intéressants, particulièrement celui de Ginny, cette ancienne actrice lunatique qui aurait bien besoin de séances chez un psychothérapeute.
Là encore, un personnage féminin très typique des films de Woody Allen qui n'est pas sans rappeler Jasmine de "Blue Jasmine".
Elle est malheureuse dans sa vie, dans son mariage, son fils est pyromane sans qu'elle en sache la raison, elle se fait des films, elle devient jalouse de sa belle-fille et se révèle alors cruelle et méchante, c'est quasi extraordinaire comme j'ai pu avoir pitié de cette femme au début du film et finir par la détester à la fin dans sa façon d'agir.
Le film se clôture d'ailleurs sur elle, pour une fois je trouve que la fin du film est réussie et ne reste pas en suspension comme cela a déjà été le cas dans le passé.
Carolina est aussi un personnage féminin intéressant, elle apparaît comme ingénue alors qu'elle ne l'est pas tant que cela et alors qu'au début on pourrait avoir des doutes sur elle le spectateur finit par l'aimer.
Le jeu de miroir entre ces deux femmes est bien fait, avec au milieu un Mickey qui ne sait plus comment se positionner pour ne pas froisser l'une et l'autre et un père totalement sous le charme de sa fille délaissant sa femme, ou tout du moins c'est ce qu'elle lui reproche.
Il y a aussi le contraste entre Coney Island et sa fête foraine où chacun s'amuse et y rit, et l'envers du décors où certains s'ennuient avec des migraines carabinées et des rêves brisés.
Woody Allen soigne ses castings, il a pu tourner avec Kate Winslet pour la première fois, et je dois dire qu'elle est excellente et époustouflante, comme à son habitude.
C'est une actrice que j'apprécie beaucoup, elle apporte toujours une présence dans ses rôles et j'ai déjà dit que même filmée à passer l'aspirateur pendant deux heures elle serait encore formidable.
Je l'ai adoré dans ce rôle qui lui allait particulièrement bien, ce fut un régla de la voir à l'écran dans un univers qui lui va bien.
Face à elle James Belushi campe un Humpty plus vrai que nature; Juno Temple est d'une innocence et d'une fraîcheur à ravir et Justin Timberlake ne s'en sort pas si mal pour un personnage qui aurait vite pu devenir caricatural ou une pâle copie du réalisateur.
Mon seul souci, c'est que dès la première apparition de Juno Temple une autre actrice s'est imposée à moi pour le rôle : Jennifer Lawrence.
Je dois même dire qu'elle irait sans doute bien dans l'univers des films de Woody Allen.
Ceci ne retire rien à la prestation de Juno Temple, ce n'est pas ce que j'ai dit, mais c'est toujours légèrement gênant de voir une autre actrice pour un rôle.
Quant à la musique, là aussi elle est toujours soignée chez Woody Allen (qui est musicien en plus de cinéaste) et j'ai adoré la chanson sur Coney Island qui ponctue le film.
Woody Allen a décidément du mal à sortir de sa zone de confort mais quand il réussit son genre de prédilection le spectateur a quelque peu du mal à lui en vouloir, ceci ne s'appliquant pour ma part qu'au cinéaste et non à l'homme.
"Wonder Wheel" est un peu comme "Magic in the Moonlight" : un délicieux bonbon à la fois sucré et acidulé que le spectateur déguste avec plaisir.
Ah, trop de bon de films à voir en ce moment. Mais priorité absolue à "The Shape of Water" !
RépondreSupprimerWoody viendra après.
Je vais voir "The Shape of Water" samedi, tu viens ? :p
SupprimerOui beaucoup de films en ce moment, je crains le creux ensuite.
Pas grave, j'ai mon DVD de "Le Caire confidentiel" ! :)
SupprimerLol ! Remarque j'ai de quoi m'occuper avec l'intégrale de "Mad Men"... .
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