Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni son nom ni ce qu'elle fait là. Menant l'enquête tant bien que mal, elle tente de retrouver la mémoire et son identité. Mais que va-t-elle découvrir ? Un passé romanesque fait de drames et de romances ou l'existence banale d'une femme ordinaire ? Et dans ce cas, saura-t-elle devenir quelqu'un après avoir été quelconque ? (Delcourt G. Productions)
"La page blanche" est une
bande dessinée qui avait tout pour plaire à l’origine : Boulet au scénario
et Pénélope Bagieu au dessin et aux couleurs.
Sauf que le résultat n’est pas à la
hauteur des espérances, c’est en tout cas mon ressenti.
Tout commence avec une jeune femme,
Eloïse, qui reprend ses esprits sur un banc, sans se rappeler de son nom ni de
ce qu’elle fait là : "Je faisais quoi, déjà ? ... Je suis où, là ?".
Elle retrouve son appartement en
s’aidant des papiers sur elle, mais il lui faut se rendre à l’évidence :
elle a perdu la mémoire et a beau y faire, rien ne lui revient.
Même les médecins ne savent trop quoi faire : "L'amnésie, telle que vous la décrivez ... n'existe pas."
Eloïse a de l’imagination, son passé
pourrait être romanesque et truffé de drames, et si au final elle n’était
qu’une jeune femme banale à la vie tout à fait ordinaire ?
Le problème, c’est que l’histoire va
continuer ainsi à tourner en rond sans jamais aboutir jusqu’à la fin.
D’ailleurs, la fin pourrait
apparaître comme une déception.
Etrangement, elle me convient plutôt
bien et vient contrebalancer la platitude de l’histoire développée.
Mais c’est en grattant le vernis
superficiel de cette histoire qu’apparaît la trame de fond, celle que les auteurs
ont voulu développer à travers ce récit : avec une culture de masse et de
consommation tout le monde finit par se ressembler et plus personne ne sort du
lot : "Plus elle cherchait, à se forger une identité, plus elle devenait ... TOUT LE MONDE. Et puis un jour elle est devenue PERSONNE. Elle s'est EFFACEE. Pouf. Remise à zéro. C'est assez ironique, non ? Elle a disparu. Elle a tout effacé, alors qu'elle cherchait désespérément à devenir quelqu'un.".
Finalement, cette amnésie aura cela
de salutaire pour l’héroïne : elle deviendra une toute autre jeune femme,
plus ouverte sur les autres, avec une réelle personnalité qui n’est pas un
copier/coller de celle de ses ami(e)s.
Impossible de ne pas reconnaître le
coup de crayon de Pénélope Bagieu dans les dessins, ni dans le choix des
couleurs.
Malgré un thème plutôt sombre, cette
bande dessinée est illustrée par des couleurs vives et vivantes.
De plus, il y a un humour assez
féroce par moment, ce qui lui offre quelques moments assez drôles.
Je reconnais des qualités à cette
bande dessinée née de l’alliance entre Pénélope Bagieu et Boulet, néanmoins je
ne peux m’empêcher d’être un peu déçue par le résultat, du fait d’une histoire
sans fin qui tourne et se cherche pendant tout le récit.
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