Elle était dans ma classe. Quatrième D. D comme déconne, délire, débile, dévergondé, début, douleur, douceur aussi. Il y avait tout ça, chez nous. Des pimbêches qui riaient trop fort, des timides, des bébés sages, des filles toutes fières de se comporter en femmes et des garçons qui ne savaient plus comment fonctionnaient leurs mains ni leurs pieds. Il y avait aussi les Jade et les Benjamin, les bons copains toujours là en cas de coup de blues à la récré, toujours prêts à refaire le monde et jouer aux cancres au lieu d’aller en perm.
Mais il n’y avait qu’une Layla. (Gulf Stream Editeur)
De Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini j'ai précédemment lu "Mots rumeurs, mots cutter", un formidable roman graphique traitant du harcèlement en milieu scolaire.
Ici, il est question du sentiment amoureux, entre deux filles.
Alex rentre en quatrième et c'est
le jour de la rentrée qu'elle aperçoit cette fille, Layla, qui très vite va la
fasciner : "Elle était dans ma classe. Quatrième D. D comme déconne,
délire, débile, dévergondé, début, douleur, douceur aussi. Il y avait tout ça,
chez nous. Des pimbêches qui riaient trop fort, des timides, des bébés sages,
des filles toutes fières de se comporter en femmes et des garçons qui ne
savaient plus comment fonctionnaient leurs mains ni leurs pieds. Il y avait
aussi les Jade et les Benjamin, les bons copains toujours là en cas de coup de
blues à la récré, toujours prêts à refaire le monde et jouer aux cancres au
lieu d’aller en perm. Mais il n’y avait qu’une Layla.".
A l'occasion de cours de théâtre
les deux jeunes filles vont se rapprocher, puis devenir amies, de très bonnes
amies : "Il y a des oiseaux qu'on appelle comme ça - les inséparables.
Quand ils ne se voient plus, ils dépérissent. Si l'un des deux meurt, l'autre
ne tarde pas à le rejoindre. Layla et moi, on était un peu comme ça.".
Mais si pour Layla il ne s'agit que
d'amitié, Alex va quant à elle tomber amoureuse de Layla, et souffrir, au-delà
du fait de découvrir qu'elle aime les filles, car les sentiments qu'elle
ressent ne seront pas réciproques.
C’est avec beaucoup de justesse et
d’élégance que Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini abordent le thème de
l’homosexualité.
Le public visé est jeune, aussi le
texte n’est pas volumineux mais il sait être précis et s’attarder sur les
épisodes clés de l’histoire.
J’aime assez le graphisme de
Stéphanie Rubini, son coup de crayon est à la fois simple et jeune et colle
bien avec l’histoire et les personnages.
La mise en page ainsi que la
couverture sont très réussies, j’aime beaucoup tout ce rouge qui rappelle bien
évidemment les fraises Tagada que les héroïnes dévorent lors de leurs
après-midis entre copines ainsi que le recours à des couleurs vives.
Je suis un peu plus partagée sur la
chute : soit elle est trop abrupte soit elle est ainsi pour ouvrir ensuite
le dialogue ; dans le doute je vais privilégier la deuxième hypothèse.
"Rouge Tagada" est un joli album plein de sensibilité, le mariage de ces deux auteurs fait toujours mouche, et pendant que j’y suis, je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil du côté des publications de Gulf Stream.
"Rouge Tagada" est un joli album plein de sensibilité, le mariage de ces deux auteurs fait toujours mouche, et pendant que j’y suis, je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil du côté des publications de Gulf Stream.
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