samedi 3 juin 2017

Aurore de Blandine Lenoir

     
     

Aurore est séparée, elle vient de perdre son emploi et apprend qu’elle va être grand-mère. La société la pousse doucement vers la sortie, mais quand Aurore retrouve par hasard son amour de jeunesse, elle entre en résistance, refusant la casse à laquelle elle semble être destinée. Et si c’était maintenant qu’une nouvelle vie pouvait commencer ? (AlloCiné)


Aurore (Agnès Jaoui) a la cinquantaine, des bouffées de chaleur parce qu’elle est en période de retour d’âge – la ménopause donc, la période où l’on est plus vraiment une femme, en fait on ne sait pas trop ce que l’on est –, un nouveau patron qui l’exaspère et à cause de qui elle quitte son boulot, son aînée qui lui annonce qu’elle va être grand-mère et ne voilà t’y pas qu’elle croise complètement par hasard Christophe (Thibault de Montalembert), dit Totoche, son amour de jeunesse.
Et si la nouvelle vie d’Aurore ne faisait que commencer ?


Avant la sortie du film, j’étais sceptique : beaucoup de louanges, des qualificatifs comme coup de cœur, je craignais l’arnaque à plein nez.
Et puis, j’ai vu la bande annonce, qui m’a arraché quelques sourires. Et je me suis rappelée que par un curieux hasard que je n’explique pas, Agnès Jaoui avait le don de m’exaspérer lorsqu’elle écrit et réalise ses films mais que je la trouvais géniale lorsqu’elle n’était qu’interprète (ou alors co-scénariste, comprendre : sans Jean-Pierre Bacri).
Notez que je vis ce même phénomène avec Jean-Pierre Bacri, les deux ensemble ça ne passe pas, pris séparément aucun problème.
Donc, un film apparemment féministe qui traite de la vie d’une femme à la cinquantaine, point de départ plutôt rare, c’était pour moi.


Et bien oui, je valide, je redis oui, ce film m’a beaucoup plu.
Et pas uniquement parce qu’il a été tourné en Charente Maritime et que je frétillais sur mon siège en reconnaissant quelques endroits de La Rochelle.
Mais bel et bien parce que "Aurore" est un beau portrait de femme dans la fleur de l’âge, pas la chronique d’une mort annoncée mais au contraire l’ouverture vers une nouvelle vie, de nouvelles expériences, bref, la ménopause n’est pas la fin de tout.
Mais ce film ne s’arrête pas à ce sujet, il aborde aussi beaucoup de thèmes comme le harcèlement de rue (avec deux scènes très savoureuses), la sexualité à tout âge, la précarité, bien que ce dernier thème ne soit malheureusement qu’effleuré.
Le sujet aurait pu être lourd et traité gravement, fort heureusement Blandine Lenoir a fait le choix de la comédie, un genre qui va très bien pour véhiculer certains messages.


La réalisatrice a offert un très beau rôle à Agnès Jaoui, je l’ai littéralement adoré dans ce personnage, elle a su lui apporter de la luminosité, de la fantaisie, un humour et une ironie grinçante.
J’ai été obnubilée par la présence d’Agnès Jaoui à l’écran, c’est sans doute la première fois que j’ai autant pu apprécier son jeu d’actrice.
Il faut dire qu’un personnage comme Aurore apporte du piment et du soleil à la vie de tous les jours.
Tout comme son amie Mano (pascale Arbillot), le duo formé avec Aurore est toujours drôle et on sent un réel soutien et entraide entre ces deux femmes.
Certaines scènes m’ont franchement fait rire, comme celle avec la conseillère Pôle Emploi qui pète un câble sur les femmes se retrouvant sans droit après avoir travaillé pendant des années pour leur mari, d’autres m’ont touchée, notamment celles musicales où Aurore danse et repense aux années passées lorsque ses enfants étaient plus jeunes.
Parlons-en de la musique, elle a un rôle dans ce film et j’ai également apprécié le choix des chansons.
Evidemment, il n’y a pas que des femmes mais aussi quelques hommes, même s’il faut reconnaître qu’ils ont une part moins belle et qu’ils concentrent pour certains quelques gros défauts (pour ne pas citer : Bernard, l’ex-mari d’Aurore).
C’est un feel-good movie diront certains, bien sûr qu’il y a quelques faiblesses dans ce film, mais pour ma part il m’a permis de relativiser sur certaines choses de mon quotidien et de ressortir de la salle en me sentant bien, fraîche et pleine de bonnes résolutions pour croquer la vie à pleine dent.
Que demander de mieux ?


Alors les filles, on se serre les coudes, on est solidaires et on va voir "Aurore" parce que malgré quelques petits défauts ce film est une bouffée d’oxygène libératrice et une ouverture sur la vie et le bonheur.


     
     

     
     

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