En 2003, Tommy Wiseau, artiste passionné mais totalement étranger au milieu du cinéma, entreprend de réaliser un film. Sans savoir vraiment comment s'y prendre, il se lance … et signe THE ROOM, le plus grand nanar de tous les temps. Comme quoi, il n'y a pas qu'une seule méthode pour devenir une légende ! (AlloCiné)
Je n'avais jamais entendu parler du film "The Room" jusqu'alors, ni de Tommy Wiseau, bonne ou mauvaise chose ?
Si je n'avais pas eu un petit coup de cœur pour James Franco (et son sourire) dans la série "22/11/63" je ne serai peut-être pas non plus allée voir ce film (bonjour la midinette).
Et j'aurai raté quelque chose.
C'est tout d'abord une réalisation de James Franco et la première fois que je vois un film de ce comédien, et alors que le film aurait facilement pu tourner en ridicule Tommy Wiseau il offre au contraire un retour sur cette aventure sans méchanceté ni lynchage.
C'est en découvrant le livre éponyme de Tom Bissell et Greg Sestero (meilleur ami de Tommy Wiseau et l'un des acteurs principaux de "The Room") que James Franco a eu envie de l'adapter.
Cela a au moins le mérite de faire connaître cette histoire car je crains fort qu'en dehors des Etats-Unis elle n'était pas forcément connue (bon, et entre nous, qui perdrait du temps à voir et/ou à parler de ce qui est considéré comme l'un des plus grands nanars de tous les temps, si ce n'est le plus grand).
Tommy Wiseau est un homme mystérieux, nul ne sait d'où il vient ni quel âge il a, il n'empêche qu'il a financé de sa poche le film (6 millions de dollars tout de même), il a payé pour qu'il reste à l'affiche 2 semaines afin d'être sélectionné aux Oscars (mouahaha, désolée c'est plus fort que moi), il a viré plusieurs membres de l'équipe technique qui n'avaient pas la même vision que lui, et il a choisi de tourner en numérique et en pellicule.
Why ! But why !
Le film retrace bien le parcours de Tommy et de son ami Greg, apprenti comédien qui ne réussit pas, dans cette folle aventure d'un film qui aurait dû être un drame et a fini en nanar.
James Franco a été respectueux vis-à-vis des protagonistes, même si Tommy Wiseau aurait voulu un autre acteur pour l'incarner, genre Johnny Depp (le plus connu of course), c'est vraiment appréciable, j'ai ri évidemment mais jamais de façon méchante ou pour me moquer.
Et je trouve aussi qu'il rend hommage d'une certaine façon à Tommy Wiseau.
Le réalisme a été poussé loin, à la fois dans l'incarnation des personnages mais aussi dans les scènes où le film est tourné (au passage j'ai adoré cette mise en abîme particulièrement bien réussie).
"The Room" a été décortiqué et étudié pour reproduire devant l'écran la façon de filmer, avec toutes les erreurs que le film comporte, les attitudes des personnages, les répliques.
Je vous invite d'ailleurs à ne pas partir trop tôt car il y a après le générique une superposition des scènes originales et celles du film avec les répliques, c'est bluffant et prouve à quel point le travail a été soigné.
Outre la narration de cette histoire presque incroyable, ce film est aussi un hommage à James Dean, immense comédien dont il est question et qui est la source d'inspiration de Tommy et Greg.
Bon, clairement le résultat n'est pas là, mais il y a du James Dean malgré tout.
Pour sa première réalisation James Franco s'est entouré d'une équipe qu'il connaît particulièrement bien, cela se sent que c'est un film de potes fait avec des potes.
C'est évidemment une comédie, difficile de ne pas rire, et d'une certaine façon je crois qu'il deviendra culte parce que "The Room" l'est.
Ah la fameuse réplique : "I didn't hit her. I did nooooottttttt. Oh hi Mark !", celle-là restera gravée à jamais dans mon esprit (et je vous invite à voir les images).
Le personnage (ou la personne ?) de Tommy Wiseau est difficilement discernable, mais la relation d'amitié (improbable) qui se noue à l'écran est intéressante.
Là encore, cette relation aurait pu voler en éclat, et bien ils sont toujours amis dans la vraie vie !
Pour le casting, James Franco a fait appel à son frère Dave pour le rôle de Greg Sestero.
C'est la première fois qu'ils jouent ensemble à l'écran, je dois dire que James Franco a fait un beau cadeau à son frère qui malheureusement n'est pas toujours à la hauteur du rôle.
Il est bien, mais il n'est pas exceptionnel, il faut dire que James Franco, qui ne souhaitait pas incarner Tommy Wiseau à l'origine, livre une performance éblouissante en Tommy.
Certes, il y a eu une grande préparation de maquillage et de postiches (il n'est même pas évident à reconnaître au début), mais il a aussi travaillé l'allure et je trouve que sa prestation fait partie des meilleures de sa carrière (et promis, le sourire n'y est pour rien cette fois-ci).
Il a également fait un gros travail sur la voix et la prononciation.
James Franco est resté dans la famille pour ce casting, il offre l'un des rôles féminins principaux à Alison Brie qui n'est autre que la compagne de son frère.
Il se paye aussi quelques grandes comédiennes comme Sharon Stone ou Melanie Griffith pour des apparitions.
La bande son est sympathique également, elle permet de retourner au début des années 2000 (et en l'écrivant j'ai l’impression d'être déjà nostalgique).
"The Disaster Artist" est un portrait plein d'empathie sur un artiste, si nul soit-il pour l'opinion générale, et une réussite à tout point de vue pour James Franco qui y tient l'un des meilleurs rôles de sa carrière si ce n'est le meilleur.
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