mercredi 4 juillet 2012
Paquebot de Pierre Christin et Annie Goetzinger
L'Horizon est un paquebot de luxe chargé de rouvrir la ligne française d'Extrême-Orient après la seconde guerre mondiale. De Marseille à Shangaï en passant par Alexandrie, Bombay et Saïgon - où le conflit indochinois prend une tournure dramatique - les passagers qui se trouvent à son bord vivent de façon apparemment insouciante. Mais l'écrivain mondain Géraldine Moustier-Loÿs, la délicieuse Américaine Deborah Silverheel, l'agaçante femme d'ambassadeur Sybille de Liedekerke, le jeune aviateur André Beyle, le chef mécanicien CGT Justin Roumégoux, le brave commandant Kergomard (sans compter un passager clandestin et quelques crapules) sont-ils seulement ce qu'ils ont l'air d'être ? Car il y a un secret intéressant beaucoup de gens sur l'Horizon, ancien navire allemand ayant porté le nom de Parsifal, à bord duquel Hitler avait prévu de se rendre à New York lorsque le Reich aurait gagné la guerre... Avec Paquebot, Annie Goetzinger et Pierre Christin poursuivent leur galerie de portraits féminins jalonnés de titres inoubliables tels que La Demoiselle de la Légion d'Honneur, La Voyageuse de Petite Ceinture ou La Sultane Blanche. (Dargaud)
Géraldine Moustier-Loÿs est une écrivain à succès, maîtresse d'un ministre, mais il faut bien reconnaître qu'elle change d'amant au gré du pouvoir politique en place, riche, mondaine et plus que ravie de voyager sur ce magnifique paquebot : "Mais tout de même, à quoi bon priver ceux qui peuvent se le permettre du plaisir de fréquenter un lieu agréable comme celui-ci ?"
Elle se fera traiter de rombière par l'aviateur André Beyle lors du premier dîner et j'avoue que cela correspond assez bien au personnage.
Je n'ai pas vraiment accroché avec ce personnage qui pourtant est l'un des principaux.
Cette femme est bien trop parfaite sans aucun défaut, à tel point que cela en devient un peu agaçant, d'autant plus qu'elle ne dégage pas un fort charisme.
Dans cette histoire d'ailleurs, les personnages féminins sont dominants par rapport aux masculins et c'est eux qui résolvent le mystère.
Et même si Deborah Silverheel tire à peu près son épingle du jeu, j'ai trouvé que vers la fin elle devenait trop soupe au lait :"Merci, commandant. Je n'oublierai jamais ma traversée sur l'Horizon, jamais.", et puis j'aurai aimé voir un autre dénouement pour ce personnage au passé si lourd. Là j'ai l'impression qu'elle va rester dans son malheur, ce qui est fort dommage, tandis que l'insupportable Géraldine va non seulement charmer André mais également trouver l'inspiration pour son prochain roman.
Cette croisière est bien mystérieuse, chacun semble chercher quelque chose sur ce paquebot, ancien navire destiné à Hitler pour se rendre aux Etats-Unis, et le lecteur finit vite par comprendre qu'il s'agit d'un même objet.
C'est là le deuxième reproche que je ferai à cette bande dessinée, pendant les trois quart de l'histoire il y a un mystère qui se met en place et qui attise la curiosité du lecteur, et puis le dénouement arrive comme un cheveu sur la soupe et est beaucoup trop rapide.
Il manque clairement une étape intermédiaire entre les deux et c'est dommage, j'ai eu le sentiment que les auteurs avaient cherché à boucler leur histoire le plus vite possible après avoir instauré une ambiance "la croisière s'amuse" ou presque.
Pourtant, je n'ai absolument rien à dire sur la qualité des dessins, le travail de reconstitution d'un paquebot et les costumes de l'après-guerre.
Visuellement cette bande dessinée est jolie, mais elle pèche malheureusement au niveau de l'histoire.
En conclusion, j'ai été moyennement emballée par "Paquebot" qui pourtant avait un graphisme alléchant et une page de couverture fort agréable.
Je suis restée extérieure à la galerie de personnages féminins et aucun n'a réellement su trouver grâce à mes yeux.
Ceci toutefois ne m'empêchera pas de lire d'autres bandes dessinées de ces deux auteurs qui m'avaient séduite avec leur série "Agence Hardy".
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