Le seigneur Olsimar décide de confier à sa fille, la belle et effrontée Cyann, la direction de la première expédition à destination de la lointaine planète IlO. Mais le vaisseau spatial de Cyann, composé de deux modules, se disloque brutalement lors de l’atterrissage.
Un long voyage s’engage alors en terre inconnue où l’hostilité ambiante ne va cesser de se manifester... (12Bis)
Cyann est jolie, très jolie même, mais elle est aussi
égoïste, plus séductrice qu’amante, tête brûlée au fort caractère et issue
d’une haute famille dirigeant Olh : "On t’a pondue sur un sommet que
tu n’as rien fait pour atteindre.".
Mais voilà, les hommes meurent sur sa planète de
mystérieuses fièvres pourpres, et c’est son père, malade lui-même, qui charge
Cyann d’une mission : trouver un remède à ces fièvres sur Ilo : "Tu
as peut-être hérité d’une grande gueule et d’un petit châssis à faire bander un
mort, mais tu as aussi hérité d’un nom ! Si ton père a besoin de toi, tu
ne peux pas te défiler ! C’est ça aussi être Olsimar !".
Il faut dire que les relations père-fille sont tendues,
chacun ratant l’autre et ne le comprenant pas au même moment : "Ton
père et toi, c’est du pareil au même. La crainte des conflits entrave vos
discussions et un mur de fierté isole vos deux vies.".
Et puis il y a aussi Nacara, la meilleure amie de Cyann, qui
la pousse dans cette mission, issue d’une classe modeste et désireuse
d’aventures.
Ce premier tome du cycle de Cyann est complexe à plus d’un
titre.
Tout d’abord dans le contexte, il y a la Source et la Sonde,
qui s’entendent mais sont aussi en conflits latents, dans les différentes
classes de la planète et même dans le code vestimentaire.
Il y a énormément d’idées, mais un petit explicatif n’aurait
pas été superflu car j’ai eu l’impression d’être balancée en plein milieu d’une
histoire et j’ai mis un certain temps à comprendre qui était qui et qui faisait
quoi.
Mais les relations entre les différents personnages sont
elles aussi complexes, à commencer par Cyann et son père.
Ces deux-là passeront leur vie à se rater et à se comprendre
après coup.
Cyann est elle-même un personnage complexe : elle
provoque, ne s’attache jamais vraiment, passe son temps à agacer son entourage
mais aussi la population d’Olh qui en fait tout de même sa championne :
"Du jour au lendemain, je porte les espoirs et deviens la championne de
tout un peuple … qui me hait.".
Autant dire qu’un peu de plomb dans la cervelle ne lu
iferait pas de mal et que le pari était risqué de faire aimer du lecteur un tel
personnage qui a plutôt tendance à irriter.
Le processus créatif de cette bande dessinée est quelque peu
original : François Bourgeon et Claude Lacroix à la conception mais c’est
François Bourgeon seul à la réalisation.
Le résultat est réussi, c’est créatif et les dessins
magnifiques, fourmillant de détails et de créations originales.
Livre lu dans le cadre du Challenge ABC Critiques 2012/2013 - Lettre L
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire