1938. Après 8 ans passés au Congo, Thomas revient dans ses Ardennes natales. Alice, son amour de jeunesse, est maintenant la mère des enfants de son frère Charles. Déchirée entre les rexistes pro-nazis de Léon Degrelle et ses querelles intestines, la Belgique peine à se déterminer au sein de cette Europe trouble, agitée par les conquêtes hitlériennes et la guerre d'Espagne. Une page sombre de l'Histoire, au prisme de la vie d'un village des plus tranquilles... en apparence ! (Lombard)
Nous sommes en 1938, dans les Ardennes belges.
Thomas revient de plusieurs années passées en Afrique.
Alice, son amour de jeunesse a épousé son frère Charles qui
a lui-même épousé les idées nationalistes de Rex : "Je veux une
Belgique forte, unie et déterminée à faire respecter sa neutralité. Je ne pense
pas que cela puisse se faire sans un réveil nationaliste.".
Il ne reste que son meilleur ami, Joseph, un curé, pour lui
servir de confident et de soutien, et Assunta, une jeune communiste ayant fui
l’Espagne, qui partage sa vie et essaye de lui ouvrir les yeux sur
l’embrasement qui guette l’Europe : "Ouvre les yeux, regarde autour
de toi, les fascistes progressent partout ! Et ils se soutiennent.".
Mais Thomas ne sait pas, il hésite, il se laisse porter par
la vie et continue son quotidien : "Moi, je n’ai que des doutes … et
des interrogations. Aucune certitude !".
Cette série en deux volumes propose un concept intéressant.
Ici, il n’est question que de l’avant guerre, de certaines
personnes comme Assunta qui ont des idées bien précises et d’autres qui ne
savent pas encore comment se positionner.
Mais c’est aussi une histoire de famille, de rivalités entre
deux frères, d’un homme qui fuit son passé proche pour une raison mystérieuse
et qui revient à ses racines.
Ce récit contient volontairement une part de mystère que le
lecteur doit imaginer par lui-même, mais là ne repose pas le cœur de
l’intrigue.
J’ai surtout découvert la situation de la Belgique d’avant
guerre que je ne connaissais pas trop.
A ce titre, les repères historiques en fin de volume sont
instructifs.
La construction de cette bande dessinée est également
originale.
Eric Warnauts a fait le scénario, Guy Raives les couleurs,
pour les dessins c’est du quatre mains, ce qui est plutôt un concept original.
Pourtant, cela ne se ressent pas à la lecture, je n’ai pas
trouvé de "cassure" dans le graphisme, même si parfois je n’aime pas
la morphologie de certains personnages : Joseph le curé par exemple, il a
des traits tellement discrets qu’il donne l’impression d’être en retrait par
rapport à Thomas.
Les couleurs sont par contre très bien choisies et j’aime voir
Assunta porter du rouge vif, c’est d’ailleurs le personnage le plus fort qui
reste fidèle à ses idées et se bat pour elles : "La lutte continue …
Jusqu’à la victoire finale !".
Ce premier tome des "Temps nouveaux" met en place
des personnages forts qui très vite se trouvent aspirés dans le tourbillon de
la guerre et que le lecteur a hâte de retrouver par la suite.
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