1944. Ce second volume s’ouvre sur les procès de l’épuration. On y retrouve Thomas Deschamps auréolé du prestige de résistant déporté, survivant à l’enfer des camps. Il vient témoigner à la barre pour sauver la tête de son frère. (Lombard)
Nous sommes en 1944, la Belgique vient d’être libérée par
les américains et les masques tombent.
Joseph, le curé, était également résistant et a été torturé
mais il n’a pas pour autant perdu la foi : "Le Dieu que je sers n’est
pas un tyran. Il n’impose rien. Le Christ propose à l’homme une alliance qui
libère. A ce dernier de choisir. Etre proche ou éloigné de lui. Mais je
t’accorde que j’aimerais parfois voir descendre du ciel un Dieu vengeur et en
colère …" ; Alice, la femme de Charles, paie la collaboration de son
mari en étant rasée : "C’est trop facile d’être désolé …
l’humiliation, c’est moi qui l’ai subie. Et la honte, c’est moi qui la
porte !", mais les apparences pour Charles mystérieusement disparu
peuvent être trompeuses ; Thomas a fini par s’engager dans la résistance,
mais la grande absente c’est Assunta, arrêtée et déportée.
"Les allemands battent en retraite, la victoire est
maintenant assurée. Mais à quel prix …", le prix à payer est effectivement
lourd, en pertes humaines mais également psychologiquement.
C’est une ère nouvelle qui commence et à ce titre, la
dernière planche est intéressante et lourde de sens.
Si je qualifie d’originale cette série, c’est qu’elle
s’attache à l’avant et à l’après guerre, un parti pris qui sort des sentiers
battus.
Pour le milieu, la guerre, les auteurs ont laissé quelques
pistes au lecteur, mais ils se sont plus intéressés à une étude des caractères
des personnages qu’à la guerre en elle-même.
Ce deuxième volume est aussi documenté que le premier et
contient également des repères historiques en fin de volume.
Si le dénouement n’est pas réellement surprenant, je ne
saurais dire s’il est optimiste ou pessimiste, c’est même ce deuxième sentiment
qui l’emporte.
Comme précédemment, la répartition des rôles entre Eric
Warnauts et Guy Raives diffère du schéma traditionnel mais cela ne se ressent
pas à la lecture.
Les couleurs sont toujours choisies avec justesse et
adaptées aux situations, je me suis également adaptée au coup de crayon auquel
je reprochais parfois un peu de dureté dans les traits de visage.
"Les temps nouveaux" est une bande dessinée
originale dans sa conception et qui permet de découvrir la Seconde Guerre
Mondiale d’une façon inhabituelle mais loin d’être inintéressante ; une
belle pioche qui m’a donné envie de découvrir l’univers de ces deux auteurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire