Le Paris des
années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et
d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle
d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a
jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses
illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire
devant un vrai public à l’Opéra. (AlloCiné)
Peut-être
est-ce parce que j’avais vu deux films forts et choquants auparavant, ou
peut-être est-ce pour une toute autre raison, il n’en demeure pas moins que si
j’ai bien aimé "Marguerite" je n’irai pas crier au chef-d’œuvre, ni
même au film de l’année, ni même au coup de cœur.
Marguerite
Dumont (Catherine Frot) est une femme fortunée, férue d’opéra, n’hésitant pas à
s’investir dans de bonnes causes et à pousser l’opérette à l’occasion devant
son cercle d’amis.
Mais voilà,
elle chante horriblement et tragiquement faux, et personne n’a jamais osé le
lui dire, pas même son mari (André Marcon).
Surtout pas
son mari.
Il est sûr
que les scènes chantées font sourire le spectateur, voire même rire, mais je
n’ai pas vu la moindre trace de comédie dans ce film mais uniquement son côté
dramatique.
Et c’est
sans doute ce second niveau de lecture qui m’a le plus touchée.
Marguerite
est une femme frivole, en quelque sorte car j’ai dans l’idée qu’elle se montre
aussi comme elle sait être perçue, n’hésitant pas à déclarer à un artiste sans
le sou la phrase clé du film : "L’argent n’a pas d’importance, mais
ce qui est important c’est d’en avoir.", mais qui cache derrière cette
apparente frivolité une grande douleur, un énorme manque qu’elle tente vainement
de combler par la musique et le chant.
Le
personnage de Marguerite a été inspiré par Florence Foster Jenkins, mais le
réalisateur l’annonce sans ambigüité : il ne s’agit pas d’un biopic.
Et je suis
d’accord avec lui là-dessus.
Malgré un
petit quelque chose qui me chiffonne et que je n’arrive pas à formuler
clairement, je reconnais qu’il y a des choses très intéressantes dans ce film,
à commencer par une reconstitution remarquable des années 20 et un traitement
de l’image au rendu excellent, pas tout à fait sépia mais un peu ancien, c’est
brillant et cela s’accorde à merveille avec l’époque à laquelle se situe
l’histoire.
D’ailleurs
il y a un jeu avec la photographie et le traitement de l’image pendant tout le
film.
C’est un
parallèle qui m’a intéressée, j’ai trouvé vraiment malin de la part du
réalisateur d’avoir joué sur ces deux tableaux.
Outre
l’interprétation magistrale de Catherine Frot, qui porte le film à elle tout
seule, il faut bien le reconnaître, j’ai aussi trouvé qu’il y avait
d’excellents seconds rôles assez bien exploités dans le déroulement du
scénario.
Mais le jeu
de Catherine Frot, c’est quelque chose.
Elle m’a
touchée cette femme qui se perd dans la musique, s’imagine une capacité à
interpréter les airs d’opéra qu’elle apprécie le plus, et qui travaille pour y
arriver, comme une forcenée ; et qui derrière tout cela cherche
désespérément à attirer l’attention de son mari qui l’évite et lui préfère sa
maîtresse, l’une des amies de Marguerite d’ailleurs et qui lui fait remarquer
qu’elle fait tout cela pour attirer son attention.
Alors oui,
j’ai aimé cette valse des faux-semblants, cette comédie jouée par chacun des
personnages gravitant autour de Marguerite, à aucun moment je n’ai pu
m’empêcher de voir le drame sous-jacent, mais il y a ce petit quelque chose sur
lequel je n’arrive pas à mettre le doigt dessus qui me laisse un arrière-goût
mitigé face à ce film, un peu comme devant "Quand j’étais chanteur"
finalement, du même Xavier Giannoli.
Elle est
peut-être là la clé, c’est le réalisateur qui ne me convainc jamais totalement
ni ne me fait adhérer à ces histoires.
Avec
"Marguerite" de Xavier Giannoli l’opéra des non-dits est un drame se
jouant en cinq actes, à voir surtout pour l’excellente interprétation qu’y
livre Catherine Frot, de retour sur les écrans après deux années d’absence.
J'ai trouvé les personnages très touchants et finalement plus complexes que prévus : ceux qui sont agacés ou profitent d'elle y sont finalement attachés et ceux qui ont l'air de la soutenir la mènent à sa perte, il est difficile de placer le curseur et je trouve ça très habile (car très difficile). Et je suis impressionnée par la reconstitution d'une soirée dada. Quand on lit les descriptions dans nos livres d'histoire littéraire, tout est sage, mais le film rend bien le bazar et la violence de ces moments-là.
RépondreSupprimerOui les personnages secondaires sont forts aussi, j'ai été beaucoup touchée par ce journaliste qui au début se moque d'elle en écrivant un article qui semble flatteur à un premier niveau de lecture et qui finalement s'attache à Marguerite et la défend par la suite.
SupprimerLes reconstitutions historiques étaient également bien faites, ainsi que le traitement de l'image.