samedi 4 février 2017

La La Land de Damien Chazelle

     
     

Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ? (AlloCiné)


J'aurai pu faire une chronique chantée pour parler de "La la land", LE film de ce début d'année, mais pas sûre que cela aurait donné grand chose à la lecture.
Dans ce nouvel opus, le jeune (et apparemment talentueux, mais pour cela il faudrait que je vois "Whiplash") réalisateur Damien Chazelle dépoussière la comédie musicale, un genre tombé en désuétude depuis quelques années.
Il s'intéresse au parcours de Mia (Emma Stone), aspirante actrice courant les castings et travaillant comme serveuse en attendant, et de Sebastian (Ryan Gosling), pianiste passionné de jazz dont l'ambition est d'ouvrir son propre club.
Tous les deux vont se croiser, s'insulter, se croiser, se chercher et finalement craquer l'un pour l'autre.
Après avoir été viré par Bill (J. K. Simmons) de son travail comme pianiste dans un restaurant chic, Sebastian va croiser la route de Keith (John Legend), un ami d'enfance, qui va lui proposer d'intégrer son nouveau groupe.
Quant à Mia, elle va monter son propre spectacle et peut-être se faire enfin repérer, après plusieurs castings désastreux.
Ce sont deux rêveurs qui vont se trouver aspirés dans la vie trépidante de Hollywood, leurs rêves vont-ils y survivre ? Et leur amour ?


J'ai évité de lire toutes les louanges à propos de ce film avant d'aller le voir, afin de me faire ma propre opinion.
Difficile de passer à côté de ce film dont tout le monde, ou presque, ne cesse de tarir d'éloges.
A tel point que les personnes ne l'ayant pas apprécié doivent se sentir bien seules.
En toute objectivité, ce film est très réussi et incite au rêve.
J'adore le principe de la comédie musicale, avec des personnages qui se mettent à danser et à chanter, la scène d'ouverture met d'ailleurs tout de suite dans l'ambiance (en fait, je crois que parfois j'adorerai que ma vie se transforme en comédie musicale).
Si le film remet au goût du jour ce style, il en profite aussi au passage pour le dépoussiérer, bien que la plupart des scènes soient des hommages à des grands films du genre.
Il peut y avoir un côté kitsch à tout cela, les robes très colorées, la tendance bonbon acidulé, mais pour ma part j'ai beaucoup apprécié, cela donne un certain cachet au film.
Les deux personnages principaux, Mia et Sebastian, sont également très touchants, j'aime leur côté rêveur et leur histoire d'amour fait évidemment rêver.
Étrangement, je me suis peut-être plus attachée à Sebastian qu'à Mia, parce qu'il se perd à un moment donné il saura redevenir lui-même et rester fidèle à ses principes, ce qui n'est pas le cas de Mia, en tout cas de mon point de vue.
Car il y a un mais pour ma part à ce film, je ne suis pas du tout d'accord avec la fin (comme mes voisines de cinéma par ailleurs, alors que mon père a trouvé cette fin cohérente).
J'ai été déçue par la fin choisie, désolée de le dire mais lorsque je vais voir un film de ce type, vendu comme une comédie faisant rêver, je m'attends à rêver du début à la fin, pas à terminer sur une note réelle, comme cela serait le cas dans la vraie vie.
Quand je veux rêver, et que je rêve, ça n'est pas pour voir le quotidien, c'est d'ailleurs pourquoi je ne cautionne absolument pas l'étiquette "feel good movie" attachée à ce film.


Pour le reste, il n'y a rien à en dire, à part des compliments.
La mise en scène est soignée, les chorégraphies sont millimétrées, les chansons sont magnifiques, les acteurs excellents et particulièrement bien choisis, à part cette fin qui pour ma part n'est toujours pas passée ce film est une belle réussite.
Si j'avais pu apprécier Emma Stone chez Woody Allen, elle est ici convaincante dans le rôle de Mia, bien que je trouve qu'elle force un peu le trait lors des castings.
J'en connais une, Emma Watson, qui doit un peu regretter d'avoir refusé le rôle pour aller jouer Belle, à sa place c'est en tout cas le sentiment que je ressentirai.
Maintenant je ne vois pas Emma Stone oscarisée, elle a un bon jeu mais il manque un petit quelque chose pour qu'il soit parfait.
J'ai peu vu Ryan Gosling, son étiquette de beau gosse à tendance à m'agacer, il est ici parfait dans le rôle de Sebastian et j'ai pu apprécier sa palette de jeu (rôle qui aurait dû être interprété à l'origine par Miles Teller).
A noter que tous les deux chantent, dansent, et Ryan Gosling a travaillé pendant des heures le piano pour interpréter lui-même les morceaux, une belle performance pour ces deux comédiens.
Les personnages de Mia et Sebastian ont certes en commun leur rêve, mais ils diffèrent sur beaucoup d'autres points : Mia est plus terre à terre que Sebastian et a conscience du monde actuel tandis que Sebastian a tendance à être fier, il sacralise le jazz depuis longtemps et ne veut pas démordre qu'il détient la vérité sur cette musique, au détriment parfois des impératifs de la vie quotidienne comme payer le loyer et pouvoir manger.
La ville de Los Angeles, particulièrement Hollywood, est également un personnage et cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu représentée ainsi au cinéma.
Les chansons sont également très réussies, "City of Stars" reste pendant longtemps dans la tête, la bande musicale du film est particulièrement soignée.
Tout comme l'image générale qui s'en dégage, comme un bonbon sucré au début puis acidulé par la suite.


"La La Land" est, sans surprise, l'un des beaux films de ce début d'année qui mérite d'être vu et va sans doute poursuivre sa course folle en raflant de nombreux Oscars, toutefois ce n'est pas non plus le chef d'oeuvre vanté par de nombreuses personnes, mais ceci n'est que mon avis et n'engage que moi.


     
     



     
     

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