samedi 31 mai 2014

Lonely Planet Rome : itinéraires avec Alix, édition 2010 de Thérèse de Chérisey, Jacques Martin, Gilles Chaillet et Enrico Sallustio


Jacques Martin est l'heureux créateur du personnage d'Alix, présent dans le monde de la bande dessinée depuis de nombreuses années.
Le retrouver dans une édition de guide voyage pour Rome n'est donc qu'à moitié surprenant, le tout sous la franchise Lonely Planet et voici ce qui donne la plus belle surprise trouvée dans ces guides de voyage pour Rome !
Si je reprochais à la version poche de manquer de contexte historique, j'ai ici été servie !
Non seulement cet excellent livre présente des itinéraires complets par quartier ou par centres d'intérêt mais il détaille également de façon très précise la vie à Rome sous l'Antiquité et présente chaque monument de façon ludique et plaisante.
C'est très bien illustré, les itinéraires sont follement intéressants : il y en a pour tous les goûts, toutes les durées et tous les styles, les monuments clés sont précisément ciblés, la durée du temps de parcours est à chaque fois indiqué et le guide contient également des conseils sur la meilleure période de la journée pour les réaliser.
C'est bien simple : je n'ai pas eu le temps de tous les faire et surtout de les tester dans leur intégralité, j'ai dû adapter par rapport à mes propres envies, mais ils ont le mérite de poser une base et de donner de bonnes idées pour profiter pleinement d'un séjour à Rome, d'autant plus lorsqu'il s'agit de la première fois et que comme moi on a envie de tout faire, tout voir, et aller partout !
Ce guide est bien documenté, il est de belle qualité et présente des informations intéressantes, il offre aussi une vision plus ludique de Rome, avec des dessins reconstituant les monuments du temps de leur splendeur, et avec le personnage d'Alix comme guide, cela lui donne encore plus de cachet.
Il mêle la culture à l'amusement, c'est une belle découverte très instructive et qui me donnait envie à chaque fois d'être au lendemain pour continuer ma découverte de la ville éternelle.
Il est édité sur du papier glacé de bonne qualité, ce qui ne gâche rien, et a tout à fait sa place sur les rayonnages d'une bibliothèque.
Je ne connaissais pas cette variation du Lonely Planet, j'y ferai désormais plus attention pour mes prochains voyages et je tâcherai de les prendre lorsqu'ils existent car ils offrent une alternative touristique intéressante qui a su me séduire.

"Itinéraires avec Alix" est un guide de voyage pour Rome peu ordinaire, qui plaira aux plus jeunes comme aux plus grands, et qui a le mérite, outre de proposer une grande variété d'itinéraires thématiques bien détaillés, de présenter l'histoire de façon ludique, une bonne alternative à des guides de voyage plus traditionnels, il est à mon sens indispensable pour découvrir Rome et y prendre du plaisir sans se prendre la tête à trouver le meilleur itinéraire possible pour être sûr(e) de ne rien rater.
A ne pas oublier de glisser dans la valise et à consulter régulièrement tout au long du séjour !

vendredi 30 mai 2014

Cartoville Rome, édition 2014 - Collectif


Je ne peux pas parler des guides voyage pour Rome sans aborder ce qui fut ma grande déception pour ce voyage : le Cartoville.
Je suis pourtant une adepte des Cartoville, jusqu'à présent je les trouvais très pratiques, j'avais beaucoup utilisé celui de New York l'année dernière lorsque je me promenais dans les différents quartiers, cette année à Rome ce fut une déception et je n'ai dû l'ouvrir que deux fois avant de le refermer et de le ranger dans la valise.
Rome est une ville dense, le découpage par quartier également, si bien que je n'arrivais pas à me repérer dans les rues ou à y dessiner comme d'ordinaire des itinéraires de promenades, pour le coup je trouvais le plan papier plus pratique, pliable et rangeable facilement que ce guide qui m'a très vite encombrée.
Il y a tellement de musées et de choses à voir à Rome qu'il est difficile de tout y faire figurer, alors sur un format aussi réduit que le Cartoville, je vous laisse imaginer, les quelques boutiques mentionnées présentaient peu d'intérêt, bref j'ai très vite compris que je n'allais pas y trouver mon bonheur.
Autre source déception : alors que pour d'autres villes comme Londres ou New York le Cartoville présentait un plan des transports en commun, ici que nenni !
Pas plus d'explications sur le système des bus, bref j'avais l'impression d'avoir un découpage de Rome fait à la va vite, essayant de donner le plus de renseignements possibles et au final je n'en ai rien retenu, hormis que j'aurais dû le laisser à la maison.

Le Cartoville n'est sans doute pas le meilleur guide adapté pour une ville comme Rome, voire même je déconseille d'investir dedans car pour ma part il ne m'a pas servi à grand chose et ne donne pas, contrairement à d'habitude, des informations utiles et des lieux hors des sentiers battus à découvrir.
Il se révèle également peu pratique à utiliser sur place, à consulter avant de partir mais à laisser sans regret chez soi au moment de voyager.

jeudi 29 mai 2014

Lonely Planet, Rome en quelques jours - Collectif


Je continue dans ma lancée de chroniques sur les guides de voyage et je présente cette fois-ci une édition réduite du Lonely Planet : Rome en quelques jours.
J'ai découvert la franchise Lonely Planet l'année dernière lorsque je suis partie à New York, jusqu'à présent je ne m'étais pas tournée vers ce guide car je le trouvais un peu cher et, par erreur, comme moins pratique que le Routard.
A y regarder de plus près, le Lonely Planet a moins de défauts que le Routard, voire il n'en a quasiment pas.
Il a une petite taille, ce qui permet de le mettre sans problème dans un petit sac voire même une poche de manteau, son plan papier détachable est de bonne qualité et résiste aux épreuves (pluie, vent, j'ai testé tout ça à Rome et le plan a survécu), il propose des bons plans, de bons restaurants ou lieux pour déguster des douceurs, il comporte des photos et quelques itinéraires de promenades.
Il est par contre pour ce format poche moins détaillé que le Routard en ce qui concerne les musées et leurs contenus, d'où le fait que je me promenais avec ces deux guides en permanence.
Il est aussi plus concis en matière historique et grands personnages, d'où l'importance d'avoir deux guides, mais il présente des atouts incontestables : au contraire du Routard il propose un programme sur quatre jours et non trois, ainsi que des programmes détaillés pour chaque quartier de Rome.
A noter qu'il est aussi plus clair dans le découpage des quartiers que le Routard.
Et surtout, il propose des itinéraires de découverte, chose que j'avais pu apprécier à New York et pareillement à Rome.
Il sort un peu plus des sentiers battus et propose un éventail plus large de choix en boutiques, restaurants, bars, cafés, boulangeries et que sais-je encore.
Il précise peu les horaires d'ouverture et de fermeture des musées mais il est plus cohérent et compréhensible dans sa construction, et de meilleure qualité en impression papier que le Routard, il a donc tendance à moins s'abîmer en étant trimbalé à droite et à gauche.
Je le trouve mieux bâti que Le Routard et plus convivial, avec un choix de couleur pour chaque quartier, ce qui permet d'y trouver plus facilement ce que l'on cherche.
Mais je reconnais que cette édition de poche doit s'accompagner d'un autre guide car elle serait sinon trop succincte pour bien profiter des charmes de Rome.

Le Lonely Planet est en passe de détrôner dans mon cœur le Routard, pour tout dire c'est même fait, mais je reproche encore aux grandes éditions d'être un peu chères, me faisant me rabattre sur la version courte qui présente de nombreux atouts mais également quelques petits inconvénients.
Pour Rome c'est avec bonheur que j'ai promené ce petit guide dans ma poche, et il a fait un très bon complément au Routard, un compagnon de voyage agréable pour résumer !

mercredi 28 mai 2014

Le Routard Rome, édition 2014 - Collectif


Une fois n'est pas coutume, je vais me lancer dans la chronique d'un guide de voyage.
Début mai je suis partie une semaine à Rome avec dans mes valises (notamment) Le Routard édition 2014 pour découvrir la ville éternelle.
S'il y a quelques années j'étais une grande adepte du Routard c'est aujourd'hui un peu moins vrai.
Ce guide m'a parfois déçue avec des informations non mises à jour depuis plusieurs années et qui m'ont valu de me casser le nez lorsque j'ai cherché des boutiques ou restaurants.
L'avantage du Routard, c'est qu'il consacre plusieurs pages à l'histoire du pays ou de la ville visitée, aux coutumes locales, aux plats traditionnels, et conseille toujours des lectures pour accompagner le voyage.
Et quand on va en Italie, avoir quelques pages de récapitulatif historique pour se remémorer les grandes dates et les grands personnages, surtout pour une ville comme Rome, c'est bienvenue.
Ca permet aussi de patienter pendant les files d'attente, ainsi j'ai "révisé" mon histoire romaine en attendant patiemment d'accéder au Saint Graal = les musées du Vatican.
Il ne faut pas espérer trop sortir des sentiers battus avec le Routard, ça reste assez conventionnel et s'attache plutôt à présenter les lieux courus par les touristes, quoi qu'il y ait quelques exceptions et celui sur Rome en fait partie, il n'hésite pas à mentionner des lieux moins fréquentés et tout aussi intéressants voire plus.
Quant aux restaurants suggérés, pour en avoir essayé quelques uns je me suis retrouvée avec les 3/4 de la salle parlant français et équipée, ô surprise, du fameux guide !
Les musées sont particulièrement bien détaillés ainsi que les salles, c'est un atout lorsque l'on visite et que les plans sont bien souvent peu bavards voire quasi inexistants, c'est malheureusement chose courante à Rome.
Je regarde moins les suggestions de boutiques, je les trouve peu convaincantes et peu nombreuses, je n'y trouve pas franchement mon bonheur.
Le faible nombre de boutiques présentées fait partie des points faibles de ce guide ainsi que l'absence d'itinéraires dans les quartiers de Rome.
C'est regrettable et je crois que ce guide y gagnerait en proposant des chemins de promenade pour mieux découvrir les quartiers romains.
Tout comme l'absence d'images ou de photos est un peu regrettable pour mieux se repérer, sans parler de la qualité du plan papier qui laisse un peu à désirer et a tendance à très vite se dégrader, surtout lorsqu'il est utilisé souvent et rangé/sorti d'une poche de manteau.
Il n'empêche que les bons plans indiqués, particulièrement pour certaines visites (par exemple commencer par le Colisée ou bien prendre l'entrée au Palatin moins fréquentée pour gagner du temps), sont particulièrement intéressants et utiles, et pour visiter une ville comme Rome c'est un sacré atout que de connaître quelques astuces !

L'édition 2014 du Guide du Routard sur Rome est un bon compagnon de voyage, présentant des avantages mais également des inconvénients, c'est pourquoi je l'ai jumelé avec un autre guide, à eux deux ils étaient complémentaires et j'alternais de l'un à l'autre au cours de mes visites.

mardi 27 mai 2014

Top Ten Tuesday #50


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 plus belles couvertures de livres que vous n'avez pas aimés et/ou les 10 moins belles couvertures de livres que vous avez aimés

Pour ce TTT, j'ai choisi de présenter les 10 moins belles couvertures de livres que j'ai aimés.

1) "Le non de Klara" de Soazig Aaron


2) "Une si longue lettre" de Mariama Bâ


3) "Lady Susan" de Jane Austen


4) "Mildred Pierce" de James M. Cain


5) "L'insomnie des étoiles" de Marc Dugain


6) "Seul dans Berlin" de Hans Fallada


7) "Le chant du monde" de Jean Giono


8) "Inconnu à cette adresse" de Kathrine Kressman Taylor



9) "Shutter Island" de Dennis Lehane


10) "Je suis une légende" de Richard Matheson

lundi 26 mai 2014

La chambre bleue de Mathieu Amalric



- Dis- moi Julien, si je devenais libre, tu te rendrais libre aussi ? 
- Tu dis ?... 
Un homme et une femme s’aiment en secret dans une chambre, se désirent, se veulent, se mordent même. Puis s’échangent quelques mots anodins après l’amour. Du moins l’homme semble le croire. Car aujourd’hui arrêté, face aux questions des gendarmes et du juge d’instruction, Julien cherche les mots. « La vie est différente quand on la vit et quand on l’épluche après-coup. » Que s’est-il passé, de quel crime est-il accusé ?... (AlloCiné)


" - Dis-moi Julien, si je devenais libre, tu te rendrais libre aussi ? "
C'est presque sur cette phrase que s'ouvre ce film, c'est en tout cas le leitmotiv qui anime tous les flash-backs de cette histoire de passion dévorante entre un homme et une femme, chacun marié de son côté et qui se retrouvent dans la chambre bleue d'un hôtel.
Le bleu est d'ailleurs la couleur dominante du film et plutôt que d'être une couleur chaude, c'est celle du crime, peut-être, de l'adultère et de la mort, sûrement.
Ce qui frappe dans ce film, c'est l'atmosphère qui s'en dégage et ce, dès les premières secondes.
Mathieu Amalric a choisi d'adapter un roman de Georges Simenon, encore diront certains, formidable diront d'autres.
Je fais partie de cette deuxième catégorie, il y a une telle richesse dans l'oeuvre de Georges Simenon que ce n'est pas étonnant qu'il ait été aussi souvent adapté, et toujours avec brio.
Car cette adaptation de Mathieu Amalric est tout simplement éblouissante : le scénario est ciselé, la mise en scène éclatante et réglée au millimètre, quel régal pour les yeux !
J'aime les réalisateurs qui osent raconter quelque chose dans leur manière de filmer, ici rien n'a été laissé au hasard : la scène d'ouverture nous montre une porte fermée, idem pour celle de clôture, beaucoup d'effets de mise en scène, une caméra parfois au plus près des corps pour filmer l'amante lassive sur le lit de cette chambre d'hôtel et qui soudain se transforme en tigresse pour mordre la lèvre de son compagnon.
Du style, de la mise en scène, des scènes de flash-backs intervenant toujours au bon moment, un scénario pesé qui dévoile sans tout dévoiler, et un jeu d'acteurs remarquable porté par Mathieu Amalric, Léa Drucker et Stéphanie Cléau.
Et que dire de la musique : puissante, évocatrice, elle clôture en beauté le film, sachant s'être faite discrète au début pour prendre un rôle de plus en plus important tandis que le drame se noue à l'écran.
Et si je suis bien chagrinée par une chose, c'est finalement de ne pas savoir le fin mot de l'histoire : hasard ou coïncidence ? Meurtre ou fâcheux concours de circonstance ? Qui est coupable : elle ? Lui ? Les deux ?
Pourquoi est-ce que je viens d'assister à un drame passionnel et que je suis bien incapable de démêler le vrai du faux ?
Mais inutile de chercher plus loin et d'y passer des heures : c'est une histoire à la Georges Simenon, alors laissons courir l'imagination.


"La chambre bleue" est un film sensuel, charnel, passionnel et forcément dramatique, une mise à nu physique et intellectuelle savamment et intelligemment filmée, signée d'un Mathieu Amalric particulièrement inspiré et dont il serait dommage de passer à côté.

dimanche 25 mai 2014

Petite descente en librairie en ce 24 mai pour éviter les averses


Et oui, alors que depuis le début du mois le blog est plutôt à l'arrêt pour diverses raisons (voyage, manque de temps personnel pour raison professionnelle), que j'ai du mal à lire depuis près de 3 semaines désormais mais que j'ai bon espoir que ceci soit en train de doucement revenir, j'ai profité de mon après-midi d'hier pour faire une petite descente chez les bouquinistes.
A l'origine, j'y allais pour trouver le livre pour le prochain Club des Lectrices, finalement je me suis laissée tenter par d'autres titres.

Gibert Joseph

- "Pauvre Miss Finch" de W Wilkie Collins (Club des Lectrices de juin)
- "Rue des voleurs" de Mathias Enard (Prix des Lectrices 2014)
- "Le général du roi" de Daphné du Maurier
- "Le bouc émissaire" de Daphné du Maurier
- "Mary Anne" de Daphné du Maurier
- "Compartiment pour dames" d'Anita Nair



Boulinier

- "Étrangers sur la terre" de henri Troyat (intégrale en 2 volumes)
- "Les cœurs détruits" d'Elizabeth Bowen
- "Train de nuit pour Lisbonne" de Pascal Mercier
- "Terre des oublis" de Duong Thu Huong
- "Une femme vertueuse" de Kaye Gibbons (Challenge Romancières américaines)


Gibert Jeune

- "Les oiseaux et autres nouvelles" de Daphné du Maurier
- "Un été prodige" de Barbara Kingsolver (Challenge Romancières américaines)
- "Mélodies du cœur" d'Annie Proulx (Challenge Romancières américaines)
- "Les pieds dans la boue" d'Annie Proulx (Challenge Romancières américaines)


Vous constaterez que cette descente en librairie fut sous le signe de Daphné du Maurier (et sous le signe de la maison d'édition Phébus - Libretto).
Plusieurs raisons à cela : j'adore cette auteur, j'ai lu il y a plusieurs années "Le général du roi" et d'avoir son adaptation en téléfilm m'a donné envie de me replonger dans ce roman très fort, j'ai un doute si je n'ai pas lu "Mary Anne" et "Le bouc émissaire" mais cela sera l'occasion de les relire, le recueil "Les oiseaux" contient une nouvelle dont la première phrase est à ce jour mon plus grand choc littéraire, il n'était donc pas pensable que je n'acquiers pas ce recueil.
Pour le reste, de la diversité, et n'ayant pu me décider entre les deux recueils de nouvelles d'Annie Proulx je suis repartie avec les deux (au point où j'en étais ...).
Ce n'est sans doute pas raisonnable, je n'ai toujours pas tenu mon précédent engagement de lire un tiers en trois mois (de mémoire c'était ça) de ma précédente descente en librairie et bien qu'à cela ne tienne, je suis dans une période "je lâche les cheveux" (i.e. je fais des choses que je n'ai pas l'habitude de faire, je m'amuse et j'essaye de sortir de mon carcan), et si cette petite descente permet de me redonner un peu plus le goût à la lecture, et bien c'est tant mieux !
Elle vient de toute façon alimenter ma PAL qui n'est plus franchement à ça près, car il faudra que je vous parle dans un autre billet de mes emplettes livresques en Italie dont certaines viennent également l'alimenter !

Sur ce, profitez bien de cette fin de dimanche avant de ré-attaquer une nouvelle semaine sous le signe de la pluie (encore !) pour une bonne partie de la France !

Les Colombes du Roi-Soleil Tome 1 Les comédiennes de Monsieur Racine d'Anne-Marie Desplat-Duc


Au temps de Louis XIV. Charlotte, Hortense, Isabeau et Louise sont pensionnaires à Saint-Cyr. Racine écrit pour les jeunes filles une pièce de théâtre : «Esther». Les demoiselles sont toutes excitées à l'idée de jouer devant la cour du roi. Pendant une représentation, Hortense tombe amoureuse du frère de Charlotte. Elle qui voulait vouer sa vie à Dieu se trouve confronter à un dilemme...  (Flammarion)

Charlotte, Hortense, Isabeau et Louise sont quatre jeunes filles différentes les unes des autres mais partageant comme point commun leur vie et leur éducation au sein de la prestigieuse école de Saint-Cyr fondée par Madame de Maintenon, seconde épouse du Roi-Soleil.
Baptisées par ce dernier les Colombes, elles occupent leur journée en s'instruisant, en priant et en se préparant à être des femmes vertueuses susceptibles de trouver de bons maris lors de leur sortie de ce pensionnat à leur majorité.
Mais ce qui agite présentement ces demoiselles, c'est la pièce que leur a écrite Racine et pour laquelle la distribution des rôles va commencer, outre la bouillante Charlotte qui ne rêve que d'évasion pour retrouver l'homme qu'elle aime et le mystère qui entoure Louise sur ses origines.
Madame de Maintenon était connue pour ses principes et la discipline qu'elle imposait aux filles sous sa responsabilité, ici on ressent le carcan de Saint-Cyr mais également les aspirations de ces jeunes filles qui rêvent à l'amour, à la cour, à Versailles et à ses tumultes : "Sans la galanterie, la vie est insipide.".
Elles finissent par toutes plus ou moins désobéir, et la pièce de Racine joue un rôle essentiel dans ce déclenchement des passions : "Décidément, depuis que le théâtre et la Cour sont entrés dans la maison, rien n'est plus comme avant.".
Si ce roman s'adresse à un jeune public, il a le mérite d'être fidèle à la réalité et d'offrir une vision partagée sur ce monde créé de toutes pièces par Madame de Maintenon et qui, plutôt que d'y voir éclore l'élite, aura pour résultat de couper toutes ces jeunes filles de la réalité et les amènera, pour certaines, à leur perte.
Il est aussi question des conditions déplorables de vie dans cette école : construite sur des marais non asséchés pour gagner du temps elle est le lieu tous les hivers d'épidémies qui déciment les pensionnaires.
La lecture de ce roman m'a rappelé un film sur le même sujet, se situant à la même époque (le scandale de la pièce "Iphigénie" et l'écriture d' "Esther" par Racine), mettant en scène deux jeunes filles aux caractères différents mais dont l'une n'est pas sans rappeler celui de Charlotte, il s'agit de "Saint-Cyr" de Patricia Mazuy.
J'avais apprécié lorsque je l'avais vu la justesse avec lequel il dépeignait la réalité et l'envers du décors.
Ce film était lui-même inspiré d'un roman : "La maison d'Esther" d'Yves Dangerfield, alors je ne saurai dire si Anne-Marie Desplat-Duc s'est elle-même inspirée de ce film et de ce roman, la question n'est pas là car je trouve qu'elle a su recréer une atmosphère et une réalité qui sont plaisantes à lire, tout comme les personnages de ces Colombes sont attachantes et que c'est avec plaisir que j'ai suivi leurs aventures dans ce premier tome.

Anne-Marie Desplat-Duc s'adresse à un jeune public, il y a un fond historique fouillé, des héroïnes attachantes, une intrigue bien menée du début à la fin, son style est agréable à lire, j'ai donc pris beaucoup de plaisir à lire "Les comédiennes de Monsieur Racine", tome ouvrant la série des "Colombes du Roi-Soleil".
Voilà un livre qui m'aurait également plu lorsque j'étais plus jeune, une belle découverte en littérature jeunesse et qui plaira, à n'en pas douter, à tout public âgé de plus de dix ans, tout en lui permettant de s'instruire en lisant.

samedi 24 mai 2014

Mon chien Stupide de John Fante


Un énorme chien à tête d'ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la famille en crise d'Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne de Point Dume, ce monstre attachant s'apprête à semer un innommable chaos. Un joyau d'humour loufoque et de provocation ravageuse. (10/18)

Henry Molise, quinquagénaire, exerce la profession d'écrivain, enfin, lorsqu'il a de l'inspiration et depuis quelques temps ce n'est plus vraiment le cas.
Il vit et fait vivre sa famille avec son allocation de chômeur touché toutes les semaines et écrit de temps à autre des scénarios pour la télévision.
Henry Molise n'est pas heureux dans sa vie : il rêve d'Italie et de retourner à Rome, que ses enfants quittent enfin le domicile familial et qu'il puisse enfin réaliser son rêve : Rome, avec ou sans sa femme, c'est un sujet quelque peu accessoire pour lui.
Mais tout bascule lorsque que par une nuit pluvieuse un monstre débarque dans le jardin des Molise : un énorme chien tenant de l'ours pour son apparence et d'un obsédé sexuel pour son comportement.
Ce chien baptisé Stupide va jouer le rôle de catalyseur : il va aider Henry à voir une partie de ses vœux exaucés puisque par plusieurs concours de circonstances les enfants vont quitter un à un le nid familial tandis que lui-même va retrouver l'inspiration et se lancer dans l'écriture d'un roman.
Le personnage de Henry qui est également le narrateur va n'avoir de cesse à s'identifier à ce chien, à se trouver des points communs avec lui à tel point que cela en devient parfois effrayant : "Il était un chien, pas un homme, un simple animal qui en temps voulu deviendrait mon ami, emplirait mon esprit de fierté, de drôlerie et d'absurdités. Il était plus proche de Dieu que je ne me serais jamais, il ne savait ni lire ni écrire, et cela aussi était une bonne chose. C'était un misfit et j'étais un misfit. J'allais me battre et perdre; lui se battrait et gagnerait."; mais c'est aussi grâce à lui qu'il va réaliser à la fin que l'essentiel était juste ses yeux, l'importance de sa famille et se questionner pour se remettre une bonne fois pour toute en question alors qu'il était prêt à tout bazarder pour un rêve de dolce vita : "Pas étonnant que je comprenne mes chiens et pas mes enfants. Pas étonnant que je sois désormais incapable d'achever un roman. Pour écrire, il faut aimer, et pour aimer il faut comprendre.".
Si certaines scènes de ce roman ont pu prêter à sourire, j'attendais toutefois plus de mordant et d'ironie de ce récit qui est finalement un peu trop sage et moins percutant que ce à quoi je m'attendais.
Si j'ai pu apprécier la mise en abîme faite par l'auteur sur la création artistique et les difficultés rencontrées par un écrivain, cette réflexion, comme toutes celles développées dans ce roman, n'est qu'abordée mais jamais poussée jusqu'au bout.
Les personnages sont caricaturaux à l'extrême, cette famille Molise véhicule à elle seule bon nombre de clichés mais une fois encore, si cela est drôle les premiers instants cela le devient moins par la suite puisqu'il n'y a pas de réel traitement fait de cette situation.
Pour preuve, les personnages disparaissent même les uns à la suite des autres, un peu trop facile à mon goût, même si je reconnais que la fin n'est pas inintéressante.
Quant au style de John Fante, difficile d'en dire quelque chose à l'issue de cette lecture.
Il a tendance à enfoncer des portes déjà ouvertes et je suis incapable de juger de la fidélité de la traduction par rapport à l'écriture originale du roman, sans doute faudra-t-il que je lise un autre roman de cet auteur pour me forger une opinion un peu plus précise.

"Mon chien Stupide" était un livre pleins de promesses : de l'ironie, du mordant, de l'humour, du drame; au final tous ces ingrédients sont bien là mais ne sont pas utilisés au maximum de leur potentiel, ce qui a pour résultat une lecture en demi-teinte.

Livre lu dans le cadre du Club des Lectrices

mardi 20 mai 2014

Top Ten Tuesday #49


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 objets magiques que vous aimeriez posséder

1) Une baguette : à mon avis à lui seul cet objet magique suffit;
2) Le sac de Mary Poppins;
3) Une lampe avec un génie à l'intérieur;
4) Un anneau d'invisibilité.

Et je sèche pour la suite !

mardi 13 mai 2014

Top Ten Tuesday #48


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 livres que vous avez abandonnés

Cela m'étant arrivé peu de fois, je n'ai pas 10 livres pour ce TTT, à noter que pour certains livres je les reprendrai à un autre moment.

1) "Voyage au bout de la nuit" de Louis-Ferdinand Céline
2) "Prédateurs" de Maxime Chattam
3) "Le cadavre anglais" de Jean-François Parot
4) "Le silmarillion" de J.R.R Tolkien
5) "Vérité" d'Emile Zola

mardi 6 mai 2014

Top Ten Tuesday #47


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 fins les plus choquantes

1) "Autant en emporte le vent" de Margarett Mitchell (choquante mais attendue);
2) "Mildred Pierce" de James M. Cain (choquante mais par son côté méchant);
3) "Le meurtre de Roger Ackroyd" d'Agatha Christie
4) "Hannibal" de Thomas Harris (choquante dans un sens, mais comme je l'attendais cela n'a été que du bonheur !)
5) "Shutter Island" de Dennis Lehane
6) "Je suis une légende" de Richard Matheson;
7) "Funérailles célestes" de Xinran;
8) "1984" de George Orwell;
9) "L'écume des jours" de Boris Vian;
10) "W ou le souvenir d'enfance" de Georges Perec.

samedi 3 mai 2014

Le journal de mon père de Jirô Taniguchi


Moi qui n'étais pas revenu dans ma ville natale depuis plus de dix ans, je découvrais peu à peu des facettes de mon père qui m'étaient inconnues. Je prenais conscience du fossé que j'avais creusé pour échapper à tout dialogue avec lui. De retour dans sa ville natale pour les obsèques de son père, Yoichi se remémore son enfance. Dans ce récit intimiste, Taniguchi nous restitue toute la profondeur des sentiments et des émotions d'un homme qui plonge dans ses souvenirs. C'est avec beaucoup de finesse et de pudeur que l'auteur de Quartier Lointain nous convie à cette magnifique introspection. (Casterman)

Yochan revient dans sa ville natale pour les obsèques de son père qu'il n'a plus vu ni parlé depuis plusieurs années, il est certes triste mais ce retour aux racines ravive en lui les souvenirs de son enfance : "J'étais saisi par une émotion étrange, comme si je retournais dans le passé.".
Après une enfance heureuse entourée de son père, de sa mère et de sa sœur, un incendie ravage la ville et vient détruire l'équilibre la maison mais également la cellule familiale qui vole en éclat : "Je n'envisageais même pas que cet incendie avait pu défaire les liens qui unissaient mon père et ma mère, en plus d'avoir anéanti notre maison.".
C'est un chemin vers le passé qu'emprunte Yochan et ce qu'il va y découvrir va le surprendre, c'est une toute autre vision de son père qu'il aura et avec qui il ne pourra malheureusement pas la partager : "Mon père rendu muet par la mort m'a parlé.".
Yochan a bâti sa vie sur un rejet de ce père à qui il reproche sans doute le départ de sa mère, trop jeune qu'il était pour comprendre la liaison adultérine qu'elle entretenait avec un professeur et pour qui elle a tout quitté, et avec qui les liens se sont distendus le jour où il s'est remarié.
Très vite il a quitté le domicile pour faire des études à Tokyo, y laissant son père, sa belle-mère et également le chien qu'il aimait tant et qu'il ne reverra pas vivant : "A cette époque, je ne pouvais absolument pas comprendre les sentiments de mon père et de ma belle-mère.".
Mais au-delà des souvenirs, c'est une profonde mélancolie et des regrets infinis qui se dégagent de ce récit : "Mon père ... depuis l'enfance j'ai toujours gardé au fond de moi un ressentiment à son égard et maintenant il est mort.".
C'est en parlant avec d'autres membres de la famille à la veillée funèbre que Yochan va enfin comprendre son père et surtout se rendre compte que tout ce qu'il a fait, c'était par amour pour lui : "Maintenant qu'avec sa mort, le véritable visage de mon père m'était apparu je connaissais sa gentillesse. Je regrettais d'avoir coupé court à tout dialogue avec lui depuis son divorce avec ma mère. Je m'en voulais d'avoir quitté mon village, ma famille et de n'avoir pas essayé de comprendre la tristesse de mon père et sa douleur.".
Yochan est sans doute un fils égoïste qui a choisi la ville à sa famille et qui pour diverses raisons ne venait plus depuis des années.
Aujourd'hui ce sont les regrets qu'il va connaître, et c'est un poison bien plus perfide qui va envahir son âme et le laisser avec ses remords et d'une certaine façon libéré.
En plongeant son personnage dans ses souvenirs d'enfance : le salon de coiffure de son père, sa mère, le grand incendie, le divorce de ses parents, Jirö Taniguchi porte un regard juste et sans concession sur son personnage, une forme de double de lui-même puisqu'il s'est en partie inspiré de son propre vécu pour créer cette histoire.
Yochan a idéalisé sa mère avec son regard de petit garçon, il s'est détaché de son père et de sa belle-mère pour de mauvaises raisons.
Cette histoire contient des sentiments très violents, particulièrement en ce qui concerne l'ingratitude de ce fils et son aveuglement.
Cela nous renvoie en nous-même et nous fait également nous interroger sur notre comportement vis-à-vis de nos proches.
Il ressort aussi de ce texte toute la nostalgie du pays natal, avec une dimension intimiste puisque l'auteur lui-même a vécu une situation à peu près similaire.
L'histoire est construite par chapitres qui reviennent sur les périodes marquantes de la jeunesse de Yochan, et comme c'est signé Jirö Taniguchi, c'est quasiment un pléonasme de dire que les graphismes sont de grande qualité, les dessins de toute beauté.
En plus, cela offre la possibilité au lecteur occidental de vivre tout un pan de l'histoire du Japon.

"Le journal de mon père" de Jirô Taniguchi est une très belle histoire remplie d'émotions qui étreint le cœur du lecteur et le bouscule dans le fond de son âme, en venant lui rappeler que l'important est de profiter des gens tant qu'ils sont encore vivants, une fois qu'ils sont morts il est trop tard et il ne reste alors que les regrets.

Livre lu dans le cadre de Un samedi par mois, c'est manga


jeudi 1 mai 2014

Bilan de lectures - Avril 2014


En avril ne te découvre pas d'un fil et vraisemblablement ne lit pas trop de lignes non plus !
Si je n'ai lu que 10 livres le mois dernier il faut dire que certains frisaient les 400 pages voire les dépassaient, finalement si je raisonnais en nombre de pages lues le compte devrait y être.
Il n'en demeure pas moins que j'ai l'impression qu'avril fut un petit mois de lecture, pendant lequel j'ai été encore noyée sous le travail (et ça ne semble pas sur le point de s'améliorer), à tel point que j'en suis venue à m'interroger sur mon statut de lectrice à force de rentrer lessivée le soir et de n'avoir plus envie de grand chose (par moment et je vous rassure, j'essaie de changer tout ça en mai, pour commencer je pars m'aérer l'esprit dans une capitale européenne, ça ne va pas arranger le côté lecture mais le repos oui).

En avril, j'ai fini de lire la dernière sélection pour le Prix Océans, deux livres intéressants et un franchement horripilant, j'ai fait descendre ma PAL de 3 livres dont une lecture en italien et deux autres pour le Challenge Romancières Américaines (dont un acheté récemment, là où je me suis engagée à en lire dans les trois mois), j'ai reçu un livre jeunesse en SP d'une maison d'édition que j'aime beaucoup : Gulf Stream, je me suis aussi cultivée en découvrant la vie trépidante de Kiki de Montparnasse, ou encore celle romancée et inspirée de son vécu de Jirö Taniguchi.
Avril fut un mois consacré à des romancières américaines, en mai je compte continuer à faire diminuer ma PAL et surtout faire ce qu'il me plaît en matière de lecture !

Prix Océans
"La grâce des brigands" de Véronique Ovaldé
"Il faut beaucoup aimer les hommes" de Marie Darrieussecq
"Aux frontières de la soif" de Kettly Mars

Plan Orsec 2014 pour PAL en danger / Chute de PAL
"Diabolik - Un amore pazzo" d'Angela et Luciana Guissani
"Rien que du bonheur" de Laurie Colwin
"Le chant de Salomon" de Toni Morrison

Reçu en SP
"Lune et l'ombre Tom 1 Fuir Malco" de Charlotte Bousquet

Emprunté à la bibliothèque
"Les entremetteurs et autres nouvelles" d'Edith Wharton
"Kiki de Montparnasse" de Catel Muller et José-Louis Bocquet
"Le journal de mon père" de Jirô Taniguchi