samedi 31 décembre 2016

Preview ciné 2017 - Clap 4


Cette preview cinéma 2017 est consacrée à quelques films qui vont évidemment faire parler d’eux mais pour lesquels je suis un peu plus partagée (i.e. pas sûre que j’aille tous les voir).

J’hésite sur "Nocturnal Animals" de Tom Ford, Nicholas Aiello et Olivia Roush avec Amy Adams et Jake Gyllenhaal, l’histoire d’une femme qui va réévaluer ses décisions suite à la lecture du livre de son ex-mari dans lequel il s’est mis en scène et qui prend la forme d’une vengeance.
Mais en fait, je suis à peu près sûre d’aller le voir, la bande annonce était curieuse et finalement ne disait que quelques bribes du scénario, à mon avis ce film doit être à plusieurs niveaux de lecture et depuis que j’ai découvert Amy Adams j’ai envie de la découvrir dans d’autres rôles différents de "Premier contact".

     
     

Martin Scorsese revient avec un film intriguant baptisé "Silence", un film qui s’annonce à la fois spirituel et historique.
Je suis partagée car je n’apprécie pas forcément tous les acteurs figurant au casting et je crains un film long et lent.
Voire silencieux.
C’est un peu ce que le titre laisse suggérer, non ?

     
     

James Gray, come Christopher Nolan, a décidé de changer de genre en racontant à travers "Lost City of Z" l’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXème siècle, envoyé par la Société géographique royale d’Angleterre en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Pris de passion pour l’exploration, il va découvrir ce qui semble être une cité perdue.
Je suis très intriguée par ce film ainsi que par le risque pris par James Gray, comme j’aime ce genre d’initiative j’irai sans doute voir ce film.

     
     

A l’image de "La La Land", un autre film est d’ores et déjà vendu comme un événement, voire même le nouveau "Slumdog Millionaire" : "Lion", de Garth Davis.
(C’est parti direction Bollywood, sortez vos plus belles tenues pour virevolter et danser sur des musiques entraînantes).
Là aussi il s’agit d’un biopic puisque le film raconte l’histoire vraie de Saroo, un petit garçon de 5 ans qui va parcourir l’Inde à bord d’un train, se retrouver dans un orphelinat, être adopté par des Australiens et qui à l’âge adulte tentera de retrouvera le village de son enfance.
(Finalement, rangez peut-être votre tenue de Bollywod et armez-vous de mouchoirs à la place).
Ne nous voilons pas la face, sur le papier ça se vend bien, voyons ce que donnera ce film lors de sa sortie le 22 février.

     
     

A noter "Quelques minutes après minuit" de Jake Kasdan, adapté du roman au titre éponyme que j’ai lu il y a quelques années.
Je n’irai pas le voir en salle car je préfère rester sur ma bonne impression de lecture, pas sûre que le film ait réussi à montrer autant d’émotion que celle qui se dégage du récit.
Un peu facile voire pompeux de parler sans avoir vu mais non, je suis bien décidée à camper sur mes positions et faire mon ânesse bâtée sur ce coup.

     
     

Toujours côté adaptation de roman, Kenneth Branagh propose "Le crime de l’Orient-Express", tiré du roman éponyme d’Agatha Christie.
Kenneth Branagh, c’est un réalisateur capable du meilleur comme du pire, un réalisateur qui s’est perdu pendant quelques années, je suis donc partagée sur cette adaptation, d’autant que le réalisateur interprètera également Hercule Poirot, un rôle prenant à jamais pour ma part les traits d’Albert Finney.

Autre reboot d’un film qui a la côte depuis quelques années au cinéma : "La belle et la bête", signée de Bill Condon avec Emma Watson dans le rôle-titre (enfin, pas celui de la Bête).
Mon impression, c’est que ce film ressemble à s’y méprendre à une version filmée du dessin animé de Disney d’il y a plusieurs années.
Oui, bon, pourquoi pas, à voir.

     
     

Enfin, je termine par un dernier reboot : "Jumanji" de Jake Kasdan.
Je garde un bon souvenir de "Jumanji" avec le regretté Robin Williams dans le rôle-titre.
Etait-il bien nécessaire de refaire un film ?
A mon humble avis non, donc je n’irai pas le voir et je resterai sur mon souvenir de jeunesse.
Tiens, et si je le regardais à l’occasion, cela fait plusieurs (hum, ne comptons pas) années que je ne l’ai point vu.

J’aurai également pu parler des dessins animés à venir mais je vais m’arrêter là pour le moment.
Il y a, à mon avis, de quoi faire avec les films à venir sur le premier semestre 2017, et comme tous les ans, il y en aura pour tous les goûts.

Il me reste, à vous souhaiter une lumineuse et heureuse année 2017, tradition oblige, avec les Shingouz !

Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. Rowling


Le jour de ses onze ans, Harry Potter, un orphelin élevé par un oncle et une tante qui le détestent, voit son existence bouleversée. Un géant vient le chercher pour l'emmener à Poudlard, une école de sorcellerie ! Voler en balai, jeter des sorts, combattre les trolls : Harry Potter se révèle un sorcier doué. Mais un mystère entoure sa naissance et l'effroyable V..., le mage dont personne n'ose prononcer le nom. 
Amitié, surprises, dangers, scènes comiques, Harry découvre ses pouvoirs et la vie à Poudlard. (Folio Junior)

Rassurez-vous, je ne viens pas de découvrir par un coup du sort la saga Harry Potter.
Disons qu'après l'avoir lue en Anglais et tandis que j'avais une lecture un peu difficile, je me suis lancée dans la lecture de cette série en Français.
J'ai comme l'impression que plus le temps passe, plus j'apprécie cette série qui ne se limite pas à une simple histoire de sorciers mais a bien plus de profondeur qu'il n'y paraît et s'enfonce de plus en plus dans les ténèbres (et dire qu'à ma toute première tentative de lecture j'avais arrêté en cours de route. Il faut dire que je partais sur le tome 3).
Mais nous n'en sommes qu'au premier tome, malgré un début assez triste - Harry se retrouve orphelin alors qu'il n'est encore qu'un bébé et placé dans une famille qui ne l'apprécie guère - il y a de la lumière, de la joie et quelques passages comiques.
Harry n'est donc qu'un bébé lorsqu'il est amené par Hagrid, sur ordre d'Albus Dumbledore, chez son oncle et sa tante, les Dursley : "Des gens pareils seront incapables de comprendre ce garçon ! Il va devenir célèbre - une véritable légende vivante - je ne serais pas étonnée que la date d'aujourd'hui devienne dans l'avenir la fête de Harry Potter. On écrira des livres sur lui. Tous les enfants de notre monde connaîtront son nom !".
La prédiction de Minerva McGonagall va malheureusement s'avérer exacte, son oncle Vernon, sa tante Pétunia et leur affreux fils Dudley vont mener la vie dure à Harry jusqu'à ce qu'il reçoive le fameux courrier l'informant qu'il est admis à Poudlard en tant que sorcier.
C'est dans cette école de sorcellerie qu'il va découvrir qui il est, d'où il vient, l'amitié mais aussi les rivalités entre clans de sorciers.

Quelle idée de génie a eu J. K. Rowling de créer le personnage de Harry et son univers.
Et dire qu'au tout début je trouvais ça moyen, me voilà à les relire pour la deuxième fois.
Autant les personnages que l'univers est addictif, et bien évidemment je ressens, comme tous les lecteurs (ou presque), beaucoup d'empathie à l'égard du personnage de Harry.
Ce petit garçon est touchant, orphelin très jeune il se retrouve dans la seule famille qui lui reste et qui ne l'apprécie pas, pour la seule raison qu'il est "anormal", c'est-à-dire comme ses parents dotés de pouvoirs magiques.
Fort heureusement pour Harry, la délivrance intervient avec la lettre d'admission à Poudlard, une école de sorcellerie où il va pouvoir apprendre tout cet art mais aussi y rencontrer d'autres enfants comme lui, y découvrir le sens de l'amitié et aussi en apprendre un peu plus sur ses parents dont il ne garde aucun souvenir, juste la cicatrice que lu ia laissé Voldemort en cherchant à le tuer.
L'histoire créée par J. K. Rowling pourrait à ce stade apparaître comme simpliste et gentillette, mais finalement elle va se révéler beaucoup plus profonde, y compris dans ce premier tome où des événements vont se produire.
L'auteur a su créer une histoire et la mettre à la portée de jeunes enfants, elle va d'ailleurs la faire évoluer en même temps que ses lecteurs avanceront en âge, c'est d'autant plus magique lorsque l'on sait dans quelles circonstances J. K. Rowling a commencé à écrire.
J'aime cet univers à la fois féerique de Poudlard et très humain par les relations qui s'y nouent, Harry va ainsi rencontrer Ron puis tous deux vont également se lier d'amitié avec la studieuse Hermione : "Il se crée des liens particuliers lorsqu'on fait ensemble certaines choses. Abattre un troll de quatre mètres de haut, par exemple.".
C'est très joli et très gentil dans le sens où cette histoire met en avant les sentiments les plus beaux : l'amitié, le partage; mais aussi les plus cruels : la mort, la jalousie.
Ici, l'objet qui attise la convoitise est la fameuse pierre philosophale offrant la vie éternelle à qui la détient, mais le miroir du Riséd est aussi un redoutable et addictif ennemi en montrant le désir le plus profond à tel point que l'on pourrait finir par se perdre dans sa contemplation.
Outre des beaux moments d'amitié et quelques accrochages avec Drago Malefoy, le redoutable adversaire de Harry, il y a aussi quelques scènes comiques et un autre personnage touchant : Hagrid, ce colosse doux comme agneau et qui a un certain amour pour de charmantes bestioles comme un chien à trois têtes ou un bébé dragon.
Ce livre mêle savamment poésie et tragédie, amitié et conflit, une belle histoire sortie de l'imagination débordante et de la plume maîtrisée de J. K. Rowling que j'ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir.

Même une relecture de "Harry Potter à l'école des sorciers" reste un plaisir, je ne peux que vous inviter à lire ou relire cette très belle saga littéraire dont le succès ne se dément pas près de vingt ans après la parution du premier tome, d'ailleurs l'histoire n'a pas pris une ride, les lecteurs aussi, magie oblige.

vendredi 30 décembre 2016

Preview ciné 2017 - Clap 3


Ce troisième article sera consacré aux films étrangers pour lesquels je trépigne d’impatience ainsi que pour les biopic qui m’ont tapé dans l’œil.

Il y a trois films pour lesquels je trépigne littéralement d’impatience.

Le premier c’est "Live by night" de Ben Affleck.
Ben (hi !), c’est celui qui a dernièrement fait "Argo", et c’était plutôt très réussi.
De quoi se pâmer rien qu’à l’idée qu’il soit repassé derrière (mais aussi – surtout je vous laisse choisir – devant) la caméra.
Et quand j’ai lu que ce film était tiré d’un roman de Dennis Lehane j’ai frisé la syncope.
Donc je répète : Ben Affleck devant et derrière la caméra, Dennis Lehane à l’origine de l’histoire.
Deux arguments de poids pour aller voir ce film.
Sinon pour l’histoire, cela se passe dans les années 20 à Chicago pendant la prohibition. Joe Coughlin (Benichou) est le fils du chef de la police mais il a choisi d’être un criminel et cherche à s’imposer au sein de la mafia de la Tampa.
Bref, l’histoire a l’air d’être top également.
Et ce (sûrement) petit bijou sort (je vous le donne en mille) : le 18 janvier !

     
     

Autre film pour lequel j’ai failli pleurer quand j’ai vu qu’il ne sortait pas sur les écrans : "Loving" de Jeff Nichols.
A mon avis, nous allons tous pouvoir aller pleurer – et s’aimer – en salle le 18 janvier, non je plaisante, le 15 février (là je ne plaisante plus).
Ce film est tiré d’une histoire vraie, je l’ai repéré depuis son passage au Festival de Cannes duquel il est reparti bredouille (moi pas trop comprendre).
Mildred et Richard Loving s’aiment et se marient.
Rien de plus naturel.
Sauf qu’il est blanc et qu’elle est noire, et qu’ils vivent dans l’Amérique ségrégationniste de 1958.
L’Etat de Virginie va vouloir casser leur mariage, les Loving vont se battre jusqu’à faire reconnaître le droit pour tous de s’aimer, quelque soit leur origine.
Depuis que j’ai découvert Jeff Nichols je ne tarie pas d’éloge à son sujet, j’attends donc avec impatience la sortie de ce film très différent de son précédent, "Midnight Special" (dont je vous reparlerai plus tard dans le bilan 2016).

     
     

Un film s’annonce comme un événement, même pas sorti et déjà encensé par la critique (je vous promets, même le programme de mon cinéma l’a déjà désigné comme le film du mois prochain, une première), je parle bien entendu de "La La Land" de Damien Chazelle.
Ce film suit le parcours de Mia, actrice en devenir et serveuse pour le moment, et de Sebastian, passionné de jazz jouant dans des clubs miteux pour gagner sa pitance.
Ce sont deux rêveurs mais qui sont bien loin de leur vie rêvée, leur rencontre va-t-elle résister à la vie à Hollywood ?
Ce film a éveillé ma curiosité et je compte bien aller le voir lors de sa sortie.

     
     

Deux autres films ont également éveillé mon intérêt.

Tout d’abord "Dunkerque" de Christopher Nolan.
Pourquoi ?
Parce que Christopher Nolan, mais aussi parce que le réalisateur change complètement de genre en proposant un film historique racontant l’évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940.
Je suis curieuse de voir ce que donne ce film tourné en France, et avouons-le, de vérifier si le réalisateur ne s’est pas totalement planté dans cette histoire et dans son changement de style.

     
     

L’autre film est "American Honey" d’Andrea Arnold, présenté à Cannes et ayant obtenu le Prix du Jury.
Le pitch : Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionnelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements de magazines parcourant le Midwest en faisant du porte à porte.
J’aime assez ce genre de cinéma Américain, présentant des personnages en marge de la société, en principe le résultat n’est pas décevant.

 
     
     

Du côté des biopic, j’en ai relevé trois qui pourraient être intéressants.

Le premier est consacré à l’une des "first lady" qui a le plus marqué l’histoire : Jackie Kennedy.
La réalisation est signée Pablo Lorrain et le rôle-titre est tenu par Natalie Portman.
Le film, "Jackie", se focalisera sur sa période de deuil.

     
     

Le second racontera le parcours de Nat Turner, esclave afro-américain né en 1800 et pendu en 1831. Homme cultivé et prédicateur très écouté, il va conduire une révolte particulièrement sanglante en août 1831.
Il s’agira du premier long métrage du comédien Nate Parker baptisé "The birth of a Nation".

     
     

Le troisième est consacré à trois scientifiques afro-américaines qui ont aidé les Etats-Unis à prendre la tête de la conquête spatiale grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn.
Longtemps tenues dans l’ombre, ces trois femmes vont enfin connaître la lumière grâce au film "Les figures de l’ombre" de Theodore Melfi.

     
     

Voilà, me semble-t-il, de quoi passer un bon moment de cinéma avec ces quelques films dont j'attends certains avec grande impatience. 

jeudi 29 décembre 2016

Preview ciné 2017 - Clap 2


Ce deuxième article se focalisera sur les films Français à venir en 2017, une petite sélection de mon cru.

J’ai découvert fortuitement la sortie le 18 janvier de "Fleur de tonnerre" de Stéphanie Pillonca-Kervern, adapté du roman de Jean Teulé, lu quelques temps après sa sortie.
Plutôt un bon cru pour du Jean Teulé.
Je ne sais pas si j’irai voir cette adaptation, mais si vous y allez, méfiez-vous d’Hélène Jégado et de ses "succulents" gâteaux … .

     
     

Un film a attisé ma curiosité : "Seuls" de David Moreau.
Film fantastique, un genre plutôt rare dans le cinéma Français, je me demande ce que cela peut donner à l’écran.
Ah, et on me murmure (oui, j’entends des voix) dans l’oreillette, que ce film est tiré d’une bande dessinée de Fabien Velhmann au scénario et Bruno Gazzotti aux dessins.
Finalement, je vais peut-être tester d’abord la bande dessinée, des fois que cela soit un sous Walking Dead version adolescents.
C’est terrible cette sensation d’avoir l’impression de connaître ces auteurs, ça ne vous arrive jamais ?
Une recherche plus tard sur ce blog, il s’avère que j’ai déjà lu une bande dessinée d’eux : "Des lendemains sans nuage", dont je disais (ah ce plaisir de s’auto-citer parfois) " "Des lendemains sans nuage" est une bande dessinée méconnue qui gagnerait à l'être, elle fait en tout cas partie de mes belles découvertes littéraires de ces derniers temps et j'espère vous avoir donné envie de la découvrir.".
A défaut du film je vais donc me tourner vers la bande dessinée (et si ni l’un ni l’autre ne vous intéresse, il y a donc ""Des lendemains sans nuage" à découvrir sans plus attendre).

     
     

J’ai noté au moins trois adaptations littéraires à venir en 2017 dont deux sortiront le 18 janvier.
La première est "Corniche Kennedy" de Dominique Cabrera, tiré d’un roman de Maylis de Kerangal ; et la deuxième est "Un sac de billes" de Christian Duguay, tiré d’un roman de Joseph Joffo.
Pour le premier, n’ayant pas (encore) lu le roman dont il est tiré j’irai sans doute le voir (notez que cela s’applique aussi pour le deuxième), la raison principale pour laquelle je ne suis pas allée voir "Réparer les vivants" est que j’ai choisi de rester sur ma bonne impression de lecture.
Ici peu de chance que je sois polluée par la lecture, j’irai donc certainement découvrir ce film lors de sa sortie.
Quant au deuxième, c’est un souvenir de lecture d’enfance, donc pourquoi pas.

     
     

     
     

Le Goncourt 2013 "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaître est porté à l’écran par Albert Dupontel, mais il faudra patienter jusqu’au 18 octobre (dites, toutes les adaptations littéraires sortent au cinéma un 18 l’année prochaine ?).
Je suis très curieuse de voir le travail effectué par Albert Dupontel dans un film historique (en partie), lui qui ne nous avait pas habitué à ce type d’histoire à l’écran.
D’un autre côté, il y a un certain cynisme dans l’histoire qu’il ne peut pas renier (je n’ai pas lu le roman mais son adaptation en bande dessinée. Je déconseille.).

Pour finir sur une note comique, j’ai eu l’occasion de voir la bande annonce de "Ouvert la nuit" d’Edouard Baer, avec Edouard Baer.
Cela promet donc d’être du Edouard Baer.

     
     

Il est aussi prévu le nouveau film de Dany Boon, "Raid dingue".
Qui répondra peut-être à la question peut-on rire de/avec les forces de l’ordre et le RAID ?
(Des fois que vous l’auriez oublié, cela fait plusieurs mois que la France est en état d’urgence).
J’ai toute confiance (ou presque) en Dany Boon pour savoir nous faire rire et nous divertir.

     
     

Enfin je terminerai avec le nouvel opus de Guillaume Canet qui promet d’être rock.
Il s’appelle d’ailleurs "Rock’n Roll".
Et comme l’a chanté La Grande Sophie : "Moi j’aime le rock’n roll".
Par contre, je suis plus partagée sur ce film.
Déjà j’ai lu le pitch : Guillaume Canet, 43 ans, est épanoui dans sa vie, il a tout pour être heureux.. Sur un tournage, une jolie comédienne de 20 ans va le stopper net dans son élan, en lui apprenant qu’il n’est pas très « Rock », qu’il ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été, et pour l’achever, qu’il a beaucoup chuté dans la «liste» des acteurs qu’on aimerait bien se taper… Sa vie de famille avec Marion, son fils, sa maison de campagne, ses chevaux, lui donnent une image ringarde et plus vraiment sexy… Guillaume a compris qu’il y a urgence à tout changer. Et il va aller loin, très loin, sous le regard médusé et impuissant de son entourage.
Si je n’ai rien contre le fait que Guillaume Canet se lance dans la comédie, je m’interroge si ce film ne sera pas nombriliste, ou, comment dire … égocentrique ? Très "moi acteur, ma femme actrice, mes amis acteurs, ma crise de la quarantaine etc.".
Bref le genre d’histoire dont je me cogne royalement.
Mais laissons sa chance à Guillaume Canet.

     
     

Voilà, c’était un petit tour de quelques sorties cinéma à venir en 2017 du côté du cinéma Français, et je suis sûre qu’il en manque un paquet.

mercredi 28 décembre 2016

Premier contact (Arrival) de Denis Villeneuve

     
     
Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions. Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain. (AlloCiné)


"Ils" sont arrivés sur Terre, avec douze vaisseaux disposés un peu partout sur le globe.
Face à l'énigme que constitue leur présence, une équipe d'experts est constituée, avec notamment la linguiste Louise Banks (Amy Adams) et le scientifique Ian Donnelly (Jeremy Renner), sous la responsabilité du Colonel Weber (Forest Whitaker).
Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Comment communiquer avec eux ?
Autant de questions et de difficultés que vont devoir affronter Louise et Ian, d'autant que les réactions dans le monde face à ces mystérieux vaisseaux sont extrêmes et pourraient bientôt plonger l'Humanité dans une guerre totale.


Je n'avais pas prévu à l'origine d'aller voir ce film, les tenues laissaient suggérer un film dans l'espace et dernièrement j'ai été refroidie avec "Gravity", ensuite j'ai vu qu'il s'agissait de science-fiction et là, je craignais le pire.
Puis, j'ai lu des articles approchant ce film d' "Interstellar", je me suis dit que c'était sans doute de la science-fiction avec une fond de réflexion, c'est ainsi que j'aime ce genre en littérature ou au cinéma.
Et bien c'est effectivement cela, exit les aliens qui font peur et les scènes de destruction de la Terre (bonjour "La guerre des mondes" ou "Independance Day" !), ici il y a de la science-fiction mais aussi une profonde réflexion derrière l'histoire, nécessitant de ne pas décrocher à un moment donné sous faute d'être perdu.
Le film s'ouvre sur une forme de poésie liée à la naissance, la vie, la mort et se raccroche au premier jour d'arrivée des vaisseaux.
Une tension se met en place avec les questions liées à l'arrivée de ces vaisseaux : qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Amis ou ennemis ?
La première montée de Louise et Ian dans le vaisseau est à ce titre très bien menée : les personnages pénètrent dans un tunnel sombre qui semble ne jamais s'arrêter, l'image et la mise en scène sont très belles et la musique crée un climat d'angoisse qui va croissant : le spectateur, comme Louise, ne sait pas ce qui l'attend, ni quelle forme ont ces créatures venues d'ailleurs.
Denis Villeneuve a su instaurer un rythme à son histoire en insistant sur certains passages - la première montée dans le vaisseau et la première communication réussie avec ces êtres venus d'ailleurs - et en pratiquant une forme d'ellipse narrative pour accélérer le temps et arriver à d'autres étapes.
Visuellement, ce film est très beau, il y a de très belles mises en scène avec notamment une caméra filmant à l'envers, tout cela contribue à plonger le spectateur dans l'histoire.
Cette beauté se ressent dès les premières images, entre la maison de Louise au bord de l'eau et le vaisseau atterri dans un champ au cœur du Montana.
Même calme, même tranquillité, même sérénité, un peu à l'image de Louise la linguiste qui va devoir user de tout savoir et de toute sa minutie pour parvenir à entrer en contact et à communiquer avec ces êtres baptisés heptapodes.
Le scénario du film est tiré d'un roman de Ted Chiang "L'histoire de ta vie".
Heureusement que le titre du roman n'a pas été conservé car il n'est pas très vendeur (notez que je préfère le titre original à la traduction Française également).


Le personnage de Louise est fascinant, je comprends qu'Amy Adams n'ait pas pu refuser ce rôle, c'était il me semble la première fois que je la voyais à l'écran et j'ai beaucoup apprécié la justesse dans son jeu.
Idem pour son partenaire Jeremy Renner, je n'avais jamais eu l'occasion de le voir à l'écran.
Le thème principal du film, c'est bien entendu la communication et son importance.
En effet, comme le film le montre, dans notre société actuelle un défaut ou un manque de communication peut avoir de graves répercussions.
A ce titre, le mode de communication des heptapodes est particulièrement original.
La moralité dans tout cela c'est qu'il n'est pas utile d'avoir des armes et de tout détruire, parfois une bonne communication permet de résoudre tous les problèmes.
Il y a aussi le thème du deuil et de la vie après la perte d'un être cher, des regrets ou non que cela peut entraîner.
Le tout est cristallisé à travers une femme, Louise, face à son passé mais au destin collectif de millions d'individus.
Un important travail a aussi été fait sur la musique et les effets sonores, cela contribue à l'ambiance du film qui, je le rappelle, ne comporte pas vraiment d'action et pourrait à ce titre en ennuyer quelques-uns.
Bien évidemment, il y a un retournement de situation dans la dernière partie du film que j'ai pu voir venir mais partiellement, c'est à ce moment-là que le film gagne toute son intensité dramatique.
Mais c'est aussi à ce moment-là que le réalisateur se perd un peu en martelant un peu trop le propos du film pendant la dernière demi-heure.
Il y a de la redite, le spectateur revoit des scènes identiques ou quasi, le réalisateur insiste et répète, répète.
C'est mon seul petit regret sur ce film car cette insistance noie un peu le sens du film.


"Premier contact" est un film de science-fiction quasi unique en son genre, à la fois drame intimiste mais aussi film poétique et géopolitique, l'une des belles surprises de cette fin d'année au cinéma.


       

         

          

Preview ciné 2017 - Clap 1


Ne regardons pas en arrière, plongeons directement dans les sorties cinéma à venir en 2017.

L’heure est au bilan, comme je n’ai pas encore vu tous les films sortis en 2016 que je souhaitais, je ferai donc ce bilan un peu plus tard (mon choix, mon droit, mon … inutile de se la jouer tout de suite en mode rebelle).

Des fois que vous viviez dans une galaxie très, très lointaine (et si c’est le cas, merci de venir lire mon humble blog), vous n’êtes peut-être pas au courant qu’en décembre 2017 (le 15 précisément), sort le nouveau volet de la saga Star Wars, l’épisode VIII (sans nom pour l’instant, appelons-le "Le réveil du néant").
Ah vous n’avez pas fini d’en manger des étoiles, des sabres laser et des révélations à la "Luke, je suis ton père" !
Il y en a au moins jusqu’en 2020.
D’ailleurs, le prochain opus contiendra certainement une phrase type "Rey, je suis ton père", ou "Rey, je suis ta mère" (j’hésite encore sur la filiation de cette jeune fille. La facilité voudrait Luke comme père, mais j’ai une autre théorie sur qui sont ses parents et pourquoi ils l’ont abandonnée).
Commençons donc par-là, il faudra attendre la fin de l’année pour voir le nouvel opus de cette saga intergalactique (avec Rey qui, je le rappelle, n’est pas un poisson échappé de l’univers de Nemo mais une jeune femme dotée de la Force et qui vient de le découvrir tandis qu’un nouveau vilain essaye de poursuivre l’œuvre de Dark Vador).
En attendant, que la force soit avec vous !

Edit : j'ai appris hier soir la mort de Carrie Fisher, c'est tout un pan de ma jeunesse avec le personnage de la princesse Leia qui s'en est allé. Mais Carrie Fisher ne peut pas se résumer à ce personnage, outre celui-ci elle a notamment joué dans "Quand Harry rencontre Sally", "Hannah et ses sœurs", mais elle a aussi écrit des livres, n'avait pas sa langue dans sa poche et parlait admirablement le Français.
Au revoir Carrie, une étoile parmi les étoiles.

     
     

Continuons à flotter dans l’espace au milieu des étoiles avec un autre grand film intergalactique qui sortira durant l’été 2017 (le 26 juillet pour le moment), sans doute l’un des films les plus attendus de l’année, je parle bien sûr de "Valérian et la cité des mille planètes" de Luc Besson, adaptation de la bande dessinée de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières.
* saute de joie partout *
"Je vais voir les Shingouz ! Je vais voir mes Shingouz d’amour ! Je vais voir les chouchous d’amour de Shingouz !"
* revient à son clavier d’ordinateur *
C’est à peu près l’état dans lequel je suis depuis que j’ai appris la présence des Shingouz dans l’adaptation.


Mais je tremble aussi fébrilement depuis que j’ai appris que Luc Besson s’était (enfin) lancé dans cette adaptation (depuis le temps qu’il en rêvait), parce que je crains le ratage (on ne sait jamais).
Je vais essayer de ne pas lui porter la poisse, j’espère en tout cas beaucoup de ce film car j’adoooooore la bande dessinée et ça risque de barder sévère si je suis déçue par cette adaptation.

     
     

2017 signe aussi le retour de Rick Deckard (Harrisonnnnnnnn !) au cinéma dans "Blade Runner 2049" de Denis Villeneuve.
Je suis un peu rassurée, je viens de voir son très beau "Premier contact", j’angoisse donc un peu moins à la perspective de voir cette suite après le film de 1982 (film que j’adoooooore comme vous vous en doutez).

     
     

Le 2 août 2017, les singes seront de retour dans "La planète des singes – Suprématie", dernier volet du prequel expliquant comment les singes en sont arrivés à prendre le pouvoir et à dominer l’espèce humaine.
Il faut, à mon avis, pour bien apprécier ces films, avoir lu le roman original de Pierre Boulle, ils sont finalement assez fidèles à ce qui est expliqué par bribe dans ce superbe roman de science-fiction (et hop, au passage je place un début de bilan des lectures de 2016) et cela ne transparaît finalement pas au premier abord (oui, j’ai eu une révélation cet été).

     
     

Pour rester dans les prequel, vous pourriez être intéressés par Kong : Skull Island, racontant comment le gorille est devenu le roi de Skull Island (sans avis pour ma part).

     
     

Je ne vous parlerai pas du reboot "La momie", c’est avec Tom Cruise donc ça ne m’intéresse pas et ça pue le nanar à plein nez (à moins que la momie soit Tom Cruise himself).
Idem pour tous les films de super-héros à venir, ça n’est pas trop ma tasse de thé, tous les goûts sont dans la nature.

Finalement, j’ai focalisé ce premier article sur les preview cinéma 2017 de science-fiction, ce n’était absolument pas prémédité mais pour le coup, j’ai ré-arrangé les articles suivants par thème.

lundi 26 décembre 2016

Personal Shopper d'Olivier Assayas

     
     
Maureen, une jeune américaine à Paris, s’occupe de la garde-robe d’une célébrité. C’est un travail qu’elle n’aime pas mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour et attendre que se manifeste l’esprit de Lewis, son frère jumeau récemment disparu. Elle se met alors à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes… (AlloCiné)


Maureen (Kristen Stewart) est une jeune Américaine installée à Paris par la force des choses : son frère jumeau Lewis y est mort il y a plusieurs semaines et elle attend depuis que se manifeste son esprit comme ils se l'étaient promis.
Car Maureen et son frère Lewis partageaient plus que leur gémellité, ils ont la même malformation cardiaque - qui a causé la mort de Lewis - et ont tous deux des dons de médium.
En attendant, Maureen s'occupe de la garde-robe d'une célébrité, l'insupportable Kyra (Nora Von Waldstätten), dans l'appartement de qui elle fait la connaissance de l'intriguant Ingo (Lars Eidinger).
Puis Maureen se met à recevoir sur son portable d'étranges messages par un anonyme qui la pousse à enfreindre les interdits, mais qui est-il ? Une personne en chair et en os ou un esprit ?


C'est la deuxième fois sur Kristen Stewart retrouve Olivier Assayas, après "Sils Maria", dans une histoire faisant intervenir du surnaturel.
Prix de la mise en scène à Cannes, ex-æquo avec "Baccalauréat", je comprends nettement plus ce prix attribué à ce film.
Car la mise en scène d'Olivier Assayas est impeccable, il met en place un univers surnaturel assez glaçant, ne serait-ce qu'avec le début du film où il laisse Maureen seule dans la maison de frère mort afin qu'elle entre en contact avec lui, mais aussi un monde très réel, celui de la vie de tous les jours pour Maureen dans un travail qu'elle n'apprécie pas.
Disons plutôt que Maureen entretient une relation amour/haine avec son travail de "personal shopper", j'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le contraste entre ce personnage, sa façon de s'habiller "à la cool" en toute simplicité versus la garde-robe qu'elle choisit pour son employée, constituée de vêtements plus luxueux les uns que les autres et de bijoux de Cartier ou autres joailliers.
Cela en dit long sur ce personnage quelque peu perdu, ayant perdu la moitié d'elle puisque son jumeau est mort, qui attend désespérément un signe qui ne vient pas pour reprendre le cours de sa vie.
Voilà aussi un personnage qui va évoluer tout au long de l'histoire et s'affranchir de ses peurs, Maureen se dépouille - réellement et métaphoriquement - de ses vieux oripeaux pour en revêtir de nouveaux plus scintillants et la mettant en valeur.
L'intérêt principal de ce film, ne nous mentons pas, c'est l'interprétation irréprochable de Kristen Stewart, une actrice dont j'aime suivre le parcours car elle s'affranchit à merveille de "Twilight" et prouve qu'elle a vraiment tout d'une actrice, ce dont on était en droit de douter lorsqu'elle est allée se perdre, en quelque sorte, dans cette série.
Pour le reste, il y a de très belles choses dans ce film, mais il est assez contemplatif et pourrait en ennuyer plus d'un.
Pour l'anecdote, j'ai battu mon record de fréquentation dans la salle de cinéma, nous étions quatre, quatre femmes uniquement (le précédent c'était six pour "Le fils de Saul").
Pour en revenir à Maureen et son shopping (peut-être la raison pour laquelle il n'y avait que des femmes ?), le réalisateur adopte une position très critique par rapport à l'univers de la mode et la forme de soumission qui s'en dégage et dénonce au passage une société très bling-bling.
Il a d'ailleurs recours à toutes les techniques modernes de notre époque, contrastant ainsi entre la croyance ancestrale du spiritisme via quelques personnes ayant le don de médium et toute la technologie moderne ultra connectée.
Olivier Assayas a aussi eu la bonne idée de mêler du surnaturel à son histoire mais d'une façon qui fait sens et en faisant écho à la littérature, à travers Victor Hugo (interprété par Benjamin Biolay) et ses séances de spiritisme à Jersey, ainsi qu'aux peinture d'Hilma Af Klint (au passage, découverte de cette artiste et beaucoup de curiosité à son égard).
J'ai aimé la tension qui s'installe lorsque Maureen se met à recevoir d'étranges appels, la réalisateur met ainsi son héroïne dans une position inconfortable qui l'oblige à faire des choses jusque-là inconcevables, ce qui l'aide sans doute à se libérer du deuil dans lequel elle s'est profondément ancrée et coupée ainsi du monde des vivants.
Les derniers mots de Maureen sont d'ailleurs très révélateurs du chemin parcouru par ce personnage et de la nouvelle naissance qu'elle vient de connaître.
Ma seule interrogation par rapport à ce film demeure pourquoi Maureen ne parle pas un mot de Français alors qu'elle est établie en France, et surtout je trouve remarquable que toutes les personnes qu'elle rencontre parlent couramment anglais.


"Personal Shopper" est le portrait d'une jeune femme ayant noyé son chagrin dans le surnaturel pour mieux renaître et se raccrocher au monde réel dessiné et sublimé par la mise en scène impeccable d'Olivier Assayas.


          

     
     
     
     

          

dimanche 25 décembre 2016

Rogue One : A Star Wars Story de Gareth Edwards (II)

     
     
Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, le film nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire. (AlloCiné)


Vous vous êtes déjà demandé comment les plans de l'Etoile de la Mort étaient arrivés entre les mains de l'Alliance ? Comment celle-ci était au courant de la faille dans le système pour la détruire lors de l'épisode IV "Un nouvel espoir" ?
Et bien ce film dérivé de la saga Star Wars répond à ces questions, mais pas que.
Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, vivait Galen Erso (Mads Mikkelsen), sa femme Lyra (Valene Kane), et leur petite fille Jyn (Felicity Jones, à l'âge adulte).
Mais Galen est un en fait un ingénieur ayant fui l'Empire, ce dernier débarque sur la planète où il s'est réfugié via Orson Krennic (Ben Mendelsohn) pour l'emmener afin qu'il terminer "gentiment" son travail, à savoir l'élaboration de la redoutable Etoile de la Mort.
Des années plus tard, Jyn vit sous une fausse identité, après avoir été secourue par Saw Guerrera (Forest Whitaker), membre de l'Alliance Rebelle, mais se retrouve capturée et envoyée dans un camp de travail de l'Empire.
Sauf qu'elle est libérée par des membres de l'Alliance Rebelle, menés par le capitaine Cassian Andor (Diego Luna), flanqué de son droïde impérial reconfiguré K-2SO.
Car l'Alliance Rebelle s'intéresse à la jeune fille, car dans le même temps son père a chargé un pilote de cargo au service de l'Empire sur le point de déserter, Bhodi Rock (Riz Ahmed), d'informer l'Alliance via un message qu'il a placé un piège dans l'Etoile de la Mort permettant de la détruire.
En débarquant sur Jheda à la recherche de Saw Guerrera, Jyn et Cassian vont croiser la route de Chirrut Imwe (Donnie Yen), guerrier aveugle très porté sur la Force, et son protecteur Baze Malbus (Jiang Wen).
La troupe de rebelles qui va se lancer à la recherche des plans de l'Etoile de la Mort pour les transmettre à l'Alliance est enfin au complet, mais ce ne sont que le début de leurs aventures.


Comme vous avez pu le constater, le scénario part d'une ligne directrice assez simple - comment l'Alliance a obtenu les plans et la faille dans l'Etoile de la Mort - mais est truffé de rebondissements et d'épisodes avant d'arriver à la conclusion finale.
C'est déjà l'une des belles surprises de cet opus, que je n'avais pas forcément prévu d'aller voir à la base, les nombreux rebondissements et la diversité des lieux et des actions avant l'épisode final.
Cela faisait bien longtemps dans la franchise Star Wars que je n'avais pas eu l'occasion de voir un film avec autant de matière au niveau du scénario mais également des personnages.
Certains volets des épisodes I à III sont assez creux au niveau de la trame narrative (suivez mon regard vers l'épisode II), ici ce n'est pas le cas et le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer une minute.
C'est aussi la première fois dans l'histoire de cette saga que la Force n'est pas omni-présente, aucun des personnages principaux n'y est sensible, à l'exception de Chirrut qui croit fort en elle, et au final ils ne doivent leur réussite qu'à leur propre mérite.
Il était temps de voir des gens ordinaires accomplir des choses extraordinaires.
Cela a aussi obligé les scénaristes, dans une certaine mesure, à sortir de leur zone de confort et à innover quelque peu plutôt que de réutiliser des ficelles connues et archi-connues.
Voilà pourquoi j'ai adhéré à cette histoire, je n'avais pas trop l'impression de revoir du déjà-vu comme dans l'épisode VII.
L'autre source d'étonnement, c'est la noirceur qui se dégage de l'histoire, noirceur qui transparaissait dans les épisodes I à III, particulièrement dans ce dernier opus, et qui ici ne quitte pas le scénario du début à la fin.
Car oui, même la fin est d'une noirceur quelque peu inattendue, en tout cas pour ma part, et si je peux comprendre le choix des studios (i.e. s'assurer qu'il n'y aura pas d'autres films dérivés de celui-ci) je trouve cela quelque peu surprenant qu'un tel choix ait été validé (ou alors c'est mon côté "midinette" qui parle).


J'ai dû choisir entre voir le film en VO ou en 3D, j'ai privilégié la 3D à la VO et je ne regrette pas car cette technologie apporte une dimension toute particulière à certaines scènes de ce film, notamment celles de combat spatial ou à terre.
Nettement plus réussie que dans l'épisode VII, la 3D est fluide à l'écran et ne fatigue pas les yeux, j'imagine ce que cela doit donner en I-Max, j'ai trouvé que cela apportait vraiment un plus au film.
Du côté des décors il y a là aussi de quoi faire - et voir - : les personnages passent d'une planète à l'autre et ce ne sont pas moins de quatre planètes que le spectateur découvre : Lah'mu, Jedhar, Eadu, Scarif, ainsi qu'un rapide retour sur la volcanique Mustafar.
Scarif est certainement celle qui marque le plus, visuellement elle est très belle :plages paradisiaques, lagons d'un bleu étincelant, là encore je n'avais pas vu de telle planète dans cette série.
Qui dit Star Wars dit évidemment scènes d'action et de combat, "Rogue One" en livre quelques belles dont une qui n'est pas sans rappeler celle de l'épisode IV, normal me direz-vous, cette action précédant de peu la suivante visant à détruire l'Etoile de la Mort.
Les vaisseaux utilisés collent assez bien à ceux des épisodes IV à VI, visuellement cet épisode a été conçu pour être au plus près de l'épisode IV, d'ailleurs la dernière scène finale est un raccord parfait avec celle d'ouverture de l'épisode IV et offre, pour paraphraser Leia, "un nouvel espoir", sans nul doute le seul de ce film.


L'autre atout indéniable de ce film, ce sont ses personnages et leur richesse psychologique.
Jyn est en passe d'être mon personnage préféré numéro 2 de cette série, après la princesse Leia évidemment, et la pauvre Rey me paraît bien fade aujourd'hui.
Voilà une héroïne qui sort des sentiers battus, elle n'a pas eu une vie facile mais elle a une certaine moralité qui va lui permettre d'accomplir de grandes choses, c'est une vraie "bad ass" comme je les aime.
Ce personnage partage une alchimie certaine avec celui de Cassian, un autre personnage qui a bien plus de profondeur qu'il n'y paraît au premier abord.
Ces deux personnages sont intéressants à suivre car rien au premier abord ne les destinait à se trouver mais ils vont devoir apprendre à composer ensemble, alors que si Cassian avait été interrogé il aurait répondu pouvoir faire équipe avec n'importe qui sauf Jyn et inversement.
Et pourtant, ils forment l'une des plus belles équipes de cette série, ils apprennent à travailler ensemble, à se découvrir, et partagent au final bien plus qu'ils n'y croyaient au premier abord.
Ce sont des personnages auxquels je me suis attachée, ils auraient même mérité d'être approfondis un peu plus et ce que j'ai trouvé de plus beau entre eux, ce sont les silences et les regards qu'ils échangent qui en disent bien plus long que des mots sur le lien qu'ils ont créé.
Le droïde K-2SO est également une belle invention, il n'est pas pénible comme Jar Jar Binks et apporte, en l'absence de R2-D2 et C-3PO, une petite touche d'humour dans une histoire bien sombre.
LE (oui, ce n'est pas une faute de frappe) personnage emblématique de cette saga est bien évidemment Dark Vador, et bien il revient ici au sommet de sa forme dans des apparitions certes courtes mais qui en disent long sur sa toute puissance et son pouvoir absolu.
J'ai eu toutefois l'impression qu'il manquait certaines scènes pour une complète connaissance de toute l'histoire, sans doute ont-elles été coupées au montage et figureront-elles sur la version Blu-Ray/DVD.
Version numérique dont j'attends, et c'est chose rare, la sortie.


Si vous n'appréciez pas la saga Star Wars ce film n'est clairement pas fait pour vous; pour tous les autres ce "Rogue One : A Star Wars Story" se hisse parmi les meilleurs opus de cette série en étant nettement plus abouti que les trois prequels (i.e. les épisodes I à III), voire même que "Le réveil de la force" sorti l'année dernière, mais ceci n'est que mon avis.
Que la force soit avec vous !


          

     
     
     
     

     
     

          

vendredi 23 décembre 2016

Baccalauréat de Cristian Mungiu

     
     
Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre compromis et compromissions. (AlloCiné)


Romeo (Adrian Titieni) est médecin dans une petite ville de Transylvanie et a de grands espoirs pour sa fille Eliza (Maria Drăguș) : avoir le baccalauréat avec la moyenne la plus élevée possible afin d'intégrer une grande université Anglaise.
La tâche paraît aisée pour cette cette jeune fille qui a une moyenne supérieure à 18, mais la veille des épreuves elle se fait agresser et cela remet tout en cause.
Son père va alors remettre en question ses principes, qu'il a inculqués à sa fille, et plonger dans l'univers des compromis et des arrangements pour essayer de sauver la mise à sa fille pour l'obtention de ce précieux examen.


Bienvenue dans la joyeuse Transylvanie !
Pardon, bienvenue dans la sombre et glauque Transylvanie, territoire du comte Dracula, pour cette histoire ô combien joyeuse d'une lycéenne agressée la veille de son baccalauréat.
De Cristian Mungiu, j'ai vu "4 mois, 3 semaines, 2 jours", Palme d'Or à Cannes il y a quelques années, qui racontait le parcours de deux jeunes femmes pour en faire avorter une dans la Roumanie de Nicolae Ceausescu, autant dire que ce n'était déjà pas très joyeux.
Par la suite, j'ai refusé d'aller voir "Au-delà des collines" - je m'auto-cite - "parce qu'aller voir un film racontant l'histoire de lesbiennes dans un couvent roumain ça ne m'intéresse pas du tout (et pour utiliser une expression imagée: je m'en bats les paupières avec une pelle à tarte)", période où je ne souhaitais pas franchement voir ce genre de film.
Ici l'histoire se passe dans la Roumanie de l'après-communisme, à notre époque pour être précise, mais ce n'est pas pour autant que la situation est florissante, c'est même un instantané assez saisissant de la réalité dans ce pays.
L'essentiel de ce film, c'est la relation père/fille qui y est décrite, ce père prêt à tout pour que sa fille quitte la Roumanie pour avoir une vie meilleure.
Les compromis et les petits arrangements dans lesquels il va se jeter sont uniquement le fait de son souci que sa fille bénéficie du meilleur et surtout d'une vie différente de la sienne.
La corruption est secondaire comme thème de ce film, elle vient après cette relation assez forte qui va pourtant se trouver mise à mal suite à l'agression d'Eliza.
A partir de cet instant, et découvrant les agissements de son père, le comportement de la jeune fille va changer, elle montre un côté rebelle quelque peu inattendu car jusqu'à présent le spectateur l'avait vue comme une jeune fille sage et obéissante.
L'agression dont elle a été victime va aussi briser quelque chose en elle et remettre en question les choix pour son avenir : doit-elle vraiment quitter à tout prix la Roumanie ? N'y a-t-il aucun espoir pour elle dans ce pays ?
Le personnage du père, omni-présent à l'écran et que la caméra suit partout et sous tous les angles (de dos, de face), est lui aussi surprenant : marié à une femme à l'aspect maladif le spectateur le découvre rapidement chez sa maîtresse, une mère célibataire qui a été sa patiente il y a plusieurs mois.
Outre cet adultère, il va ensuite accepter de magouiller pour maquiller les notes de sa fille et lui permettre d'obtenir la note nécessaire au baccalauréat.
Voilà un homme qui va revenir sur ses principes et qui va en payer le prix, car rien n'est gratuit ou fortuit dans ce bas-monde.
Je suis quelque peu surprise que ce film ait eu le Prix de la mise en scène à Cannes, ex-æquo avec "Personal Shopper" que j'ai prévu d'aller voir prochainement, j'aurai plus vu un Prix d'interprétation pour l'acteur incarnant le père.
Malgré le côté austère la mise en scène et bien maîtrisée et les thèmes abordés sont nombreux et bien intégrés les uns aux autres.
Il faut reconnaître au cinéma de Cristian Mungiu un quelque chose qui pousse systématiquement à parler de lui et à le primer dans des festivals.
Il n'en demeure pas moins qu'il faut avoir bon moral pour aller voir ce film, en cette période de fin d'années il y a sans doute d'autres films plus divertissants, cela dépend des goûts et des envies de chacun.


"Baccalauréat" est la sombre peinture d'une Roumanie gangrenée par la corruption qui parvient toutefois à s'illuminer d'une lueur d'espoir dans le dernier plan, un film austère mais riche du point de vue des relations humaines.


      

     

mercredi 21 décembre 2016

Wonder Woman L'Odyssée Tome 1 de Joe Michael Straczynski, Phil Hester et Don Kramer


Alors qu'elle enquête sur d'étranges disparitions, la princesse Diana, héritière des fières Amazones, se retrouve pourchassée par un mystérieux commando. Elle découvre bien vite que ces hommes sont à l'origine de la dévastation de son île, il y a des années, et qu'ils traquent désormais les survivantes. Diana mène alors la contre-attaque pour sauver ses « sœurs », venger sa mère et faire honneur à son surnom de « Wonder Woman ». (Urban Comics)

Diana, alias Wonder Woman, est la fille d'Hippolyte, la reine des Amazones, envoyée sur Terre pour apprendre et aider le monde : "Diana a découvert que le monde extérieur est à la fois capable du pire comme du meilleur. Et que le monde a besoin d'équilibre. Il a besoin d'apprendre de Wonder Woman.".
Mais tandis qu'elle se retrouve pourchassée par un commando, un étrange phénomène se produit et Wonder Woman bascule dans une réalité parallèle dans laquelle son odyssée ne fait que commencer : "Diana est bien trop sous-estimée par ce monde. Cela doit changer. Que l'odyssée de Wonder Woman commence.".

Jusqu'alors, Wonder Woman n'était pour moi qu'une Amazone court vêtue munie d'un fouet et d'un diadème, et le générique d'une série télévisée de la fin des années 70.
Avec ça, je n'allais pas aller bien loin, j'ai donc décidé de découvrir cette super-héroïne à travers ce récit complet en deux tomes assez récent.
Pour une fois je me suis fiée au quatrième de couverture qui disait que c'était un point d'entrée idéal pour les nouveaux lecteurs, et bien je confirme.
C'est une histoire inédite dans l'univers de Wonder Woman car dans cette réalité chamboulée la mère de Diana est morte, les Amazones survivantes ont dû fuir leur île et se réfugier sur Terre où elles veillent sur Diana.
Mais ces survivantes sont traquées, Diana doit donc agir pour sauver ses sœurs et venger sa mère, quitte à s'en prendre directement aux dieux de l'Olympe : "Descends ici et choisis qui doit vivre et qui doit mourir ! Descends ici, dans la poussière, avec nous autres ! Descends de l'Olympe, ou quel que soit l'endroit où tu te caches et agis !".
C'est une Diana plus jeune, quelque peu différente de ce qu'elle est d'ordinaire car privée de l'amour de sa mère elle a grandi avec les Amazones survivantes et est habitée par une passion et une soif de vengeance qui pourrait se retourner contre elle : "Mais le feu est réel. Je suis en lui. Il est en moi. Il est alimenté par mon besoin de justice, même si la justice seule ne peut pas l'étouffer.".
Ce scénario original est signé par Joe Michael Straczynski et Phil Hester, il y a beaucoup de rebondissements et d'action, j'ai trouvé que c'était une façon intelligente de présenter le personnage de Wonder Woman pour qui ne la connaît pas mais aussi d'offrir une nouvelle vision de ce personnage pour ceux la connaissant déjà.
Ce premier tome sert à présenter le personnage de Wonder Woman ainsi que l'intrigue qui ne commence réellement qu'à la moitié du tome.
Les dessins sont signés par Don Kramer dont j'ai beaucoup apprécié le graphisme.
Là aussi il a dépoussiéré Wonder Woman en changeant sa tenue, en la modernisant et en la rendant sexy à mort.
Pour être tout à fait honnête, c'est la couverture de ce tome qui a attiré mon regard sur le présentoir de la bibliothèque, sans cela je n'aurai sans doute pas été de moi-même vers un comics Wonder Woman.
J'aime beaucoup les tons de couleurs employés, ce n'est pas du rouge vif mais un rouge plus sombre ainsi que du noir, cela donne un côté sombre qui cadre bien avec l'histoire.
La fin de ce premier tome comprend une page consacrée à Lynda Carter, l’interprète de Wonder Woman à la télévision, sur ce personnage et ce qu'il peut apporter au monde; ainsi qu'une double page expliquant pourquoi les auteurs ont senti le besoin de (re) créer le personnage de Wonder Woman et de revoir ses origines.

"L'Odyssée" est un récit en deux parties qui conviendra aussi bien aux adeptes de longue date de Wonder Woman qu'aux novices comme moi.
J'y ai découvert une héroïne à la fois mystique et humaine, une figure du féminisme qui a su traverser les âges et se renouvelle aujourd'hui de fort belle manière.

lundi 19 décembre 2016

Shirley de Charlotte Brontë


1812. Du fait des guerres napoléoniennes, la province du Yorkshire subit la première dépression industrielle de l’Histoire. Les temps sont durs, aussi bien pour les patrons que pour les ouvriers qui, menacés par l’apparition des machines-outils, fomentent une révolte. Robert Moore est l’un de ces industriels dont les filatures tournent à vide. La timide Caroline, sa cousine, est éprise de lui. Mais Robert est trop préoccupé par les émeutes et les ennuis financiers pour songer à un mariage si peu lucratif. Il songe plutôt à Shirley Keeldar, une jeune héritière qui vient de s’installer en ville. Vive et entreprenante, le « capitaine Keeldar » – comme elle se laisse appeler – déborde d’idées pour investir son argent, souhaitant venir en aide aussi bien à Robert qu’aux ouvriers les plus pauvres. Convaincue qu’un mariage se prépare, Caroline en tombe malade de dépit. Elle ne comprend pas que son amie repousse les beaux partis, traite ses domestiques en familiers et ait si peu d’égards pour son ancien précepteur, le frère de Robert. Lequel envisage de fermer son usine pour refaire sa vie au Canada. La balle d’un ouvrier révolté mettra fin à ce projet… (Archipoche)

Situé dans le Yorkshire dans la période 1811-1812, pendant la dépression industrielle due aux guerres napoléoniennes et à celle de 1812, le roman suit le destin de quatre personnages centraux contrastés : Robert Moore, industriel subissant de plein fouet la dépression, son frère Louis, précepteur dans une famille; et leurs deux aimées, la timide Caroline Helstone et la fonceuse et indépendante Shirley Keeldar, héritière d'une fortune.

Je n'avais pas encore lu jusqu'à présent ce roman de Charlotte Brontë.
Contrairement à "Jane Eyre", un sommet du romantisme gothique, "Shirley" peut déconcerter le lecteur à plusieurs titres.
Tout d'abord parce que la narration ne se fait pas à la première personne du singulier mais par un narrateur omni-présent qui garde pourtant l'anonymat.
Ensuite, parce qu'il faut bien reconnaître que l'intrigue met un certain temps (environ 150 pages) avant de commencer à décoller, et que j'ai bien failli abandonner cette lecture.
Charlotte Brontë prend le temps de faire entrer en scène ses personnages, c'est sans doute l'un des aspects qui m'a dérangée car les personnages principaux, Robert Moore et Caroline Helstone, n'entrent pas tout de suite en scène et j'avoue que les personnages dont il était question ne m'inspirait qu'à moitié, tandis que Louis Moore n'arrive que 150 pages avant la fin environ.
Il est bien entendu question d'amour, avec un personnage comme Robert Moore qui ne veut y penser tant il se consacre à ses affaires : "La folie n'est que temporaire. Je la connais; je l'ai éprouvée déjà. Demain l'accès sera passé.", mais aussi de l'amour véritable, avec un grand A : "L'amour peut tout excuser, hormis la bassesse; mais la bassesse tue l'amour, meurtrit même l'affection naturelle : sans estime, le véritable amour ne peut exister.".
Les thèmes de l'amour et du mariage sont chers à Charlotte Brontë et récurrents dans son oeuvre, ainsi que la position de certains personnages comme précepteur ou gouvernante.
Un autre thème dominant dans l'oeuvre de cette auteur, c'est le féminisme, thème osé pour l'époque mais omni-présent dans "Jane Eyre" et ici représenté par le personnage de Shirley : "Ils m'ont donné un nom d'homme; j'occupe la position d'un homme; c'en est assez pour me donner une touche de virilité; et, lorsque je vois des gens comme ce superbe Anglo-Belge, ce Gérard Moore, devant moi et me parlant gravement d'affaires, je me crois tout à fait un gentleman."; mais aussi de façon plus générale par les réflexions des femmes entre elles, Caroline et Shirley, à propos des hommes : "Les hommes, je crois, s'imaginent que l'esprit des femmes ressemble un peu à celui des enfants. Eh bien ! c'est une erreur.".
Il n'y a pas que les femmes qui sont considérées comme quantité négligeable, les enfants aussi le sont : "Les enfants, vous le savez, n'ont que peu de réflexion, et leurs réflexions se portent vers l'idéal.".
Ce sont des thèmes que j'aime voir traités en littérature, je suis satisfaite d'avoir pu aller jusqu'au bout mais je reconnais que "Shirley" est une lecture exigeante qui n'a pas la beauté du romantisme gothique que l'on trouve dans "Jane Eyre".
Les personnages sont bien développés, particulièrement les femmes, même si je ne me suis pas autant attachée à elle qu'à un personnage comme Jane Eyre.
Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut savoir que Charlotte s'est inspirée de ses sœurs Anne pour le personnage de Caroline et Emily pour celui de Shirley.
L'année où elle a écrit son roman a été marquée par la mort de son frère et de deux de ses sœurs, ce qui a sans doute influencé le sort réservé au personnage de Caroline, destiné dans un premier temps à mourir.
Comme dans "Jane Eyre", Charlotte Brontë s'est inspirée d'événements ou de lieux portés à sa connaissance pour bâtir son histoire.
Il faut aussi savoir que jusqu'à la parution de ce roman, le prénom Shirley était masculin et non féminin, c'est après la parution de ce dernier qu'il l'est devenu.
Outre une plume riche, j'ai été marquée par quelques expressions légères qui aujourd'hui prêteraient à sourire, je ne sais si cela est lié ou non à la traduction mais j'en retiens une particulièrement : "Il nous arrive rarement de converser tête à tête; mais il m'a fait souvent sentir sur le fond de son caractère n'est pas d'édredon.".
Voilà une lecture où je suis satisfaite d'être arrivée jusqu'au bout car malgré des difficultés cela en valait la peine, et grand bien m'en a pris de ne pas la lire directement dans sa langue originale car j'aurai sans nul doute abandonné.

"Shirley" est une lecture exigeante que je conseille aux lecteurs désireux de lire toute l'oeuvre des sœurs Brontë car elle ne se prête pas bien à une première lecture pour découvrir, néanmoins je reconnais que ce roman est une belle peinture des mœurs sociales et du début du féminisme au dix-neuvième siècle.