samedi 29 octobre 2011

Apocalypse d'Eric Giacometti et Jacques Ravenne


Et si les francs-maçons détenaient le secret de la fin des Temps ? Depuis 2000 ans, le monde toujours prompt à s'embraser n'a jamais été aussi près de sa fin : le Signe tant attendu est arrivé sous la forme d'une dangereuse image réapparue.
C'est le commissaire franc-maçon Antoine Marcas qui a retrouvé cette ébauche du tableau des Bergers d'Arcadie : un dessin maudit, dont le décryptage par un initié pourrait conduire à la fin des Temps. Manipulé par ses propres frères, poursuivi par des fondamentalistes prêts à tout pour provoquer l'Apocalypse, Marcas devra s'engager dans une lutte manichéenne et ancestrale. De Jérusalem, dans le Temple de Salomon où tout a commencé, jusqu'à Rennes-le-Château où tout doit s'arrêter... (Fleuve Noir)


Depuis Dan Brown et sa douche glacée du "Da Vinci Code" je fuyais tout livre ayant trait à Dieu, la fin des temps, la descendance de Jésus et autres réjouissances de ce genre.
Là j'ai décidé de découvrir Eric Giacometti et Jacques Ravenne, étant donné que cela fait un petit moment que j'entends parler de ces auteurs et de leur personnage du commissaire Antoine Marcas, également franc-maçon.

Ce livre a été une belle découverte.
Dès le début c'est très prenant, le lecteur rentre facilement dans l'histoire et à aucun moment il n'a l'impression que c'est écrit à quatre mains.
L'histoire est très bien construite et bien structurée, il y a beaucoup de rebondissements et elle reste intelligente, sans jamais tomber dans l'impossible ou le rocambolesque.
Il y a pendant les 3/4 du livre deux histoires parallèles qui finissent par se rejoindre, en plus de retours en arrière dans différentes époques du passé (la crucifiction de Jésus, la mort de Jeanne d'Arc, la Révolution Française pour finir à Rennes-le-Château au temps de l'Abbé Saunière).
Les auteurs choisissent de présenter une version originale du mystère de Rennes-le-Château et de l'enrichissement de l'Abbé Saunière. Je trouve que c'est agréable de lire une version différente de celle communément présentée.
De plus, j'ai trouvé que la structure du livre rendait non seulement la lecture captivante mais également intéressante. Cela permet de rompre une monotonie qui pourrait s'installer, je n'ai d'ailleurs relevé aucune longueur dans l'histoire et puis on voyage dans plusieurs pays.

Les personnages sont très bien, ils sont complexes mais abordables pour un lecteur qui comme moi n'a pas lu les précédents livres.
J'ai bien accroché au commissaire Marcas, c'est un personnage riche et avec une présence et un charisme tout au long de l'histoire.
Etant franc-maçon cela apporte une autre dimension à l'histoire.
Ce dernier point m'a plu car je ne connais pas grand chose à la franc-maçonnerie, mais c'est quelque chose qui incite à être curieux. C'est néanmoins assez complexe et j'avoue ne pas en avoir encore saisi toutes les subtilités.

Les auteurs se sont fait plaisir en écrivant cette histoire, comme le démontre les propos d'avant lecture, et puis ils ont ajouté des clins d'oeil à certains auteurs de la Ligue de l'imaginaire auxquels ils appartiennent (Maxime Chattam ou Bernard Werber pour ne citer qu'eux), j'ai trouvé cela sympathique.
Ils maîtrisent bien leurs sujets et il n'y a aucune fausse note de tout le livre.

En conclusion, c'est un excellent thriller bien documenté et très bien rythmé, avec une histoire captivante et une écriture fluide.

Polisse de Maïwenn


Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade. (Allociné)

Cela fait déjà un petit moment que j'entends parler de Maïwenn mais je n'avais pas encore eu l'occasion de voir un film réalisée par elle.
Ce film-ci m'intéressait de par le sujet traité, et puis il a reçu un très bon accueil au Festival de Cannes 2011.

Le sujet abordé dans le film était délicat, c'est, selon moi, un exercice assez périlleux de retranscrire à l'écran le quotidien de la Brigade de Protection des Mineurs (BPM). Il ne faut pas trop en faire (mais peut-on en faire trop ?) ni tomber dans le larmoyant, il faut trouver un juste milieu.
En cela le film de Maïwenn est une très belle réussite. Elle a passé beaucoup de temps à la BPM, elle présente dans son film des cas réels, rencontrés et traités par la BPM. Autant dire que leur quotidien est loin d'être rose tous les jours, voire même un tant soit peu coloré, il y est tout aussi bien question d'inceste, de viol, d'enfants victimes de pédophilie, que d'évacuation d'un campement de rom (et séparation des enfants des parents).
A certains moments j'en ai presque oublié que c'était un film que j'étais en train de voir. J'avais plus l'impression de regarder un documentaire, mais c'est une très bonne chose.
Il y a des passages assez durs, voire choquants, ça scotche le spectateur sur son fauteuil.

Les acteurs sont très bien choisis et leurs personnages ont bien été travaillés, notamment en ce qui concerne les relations entre les personnages (les amitiés au travail, les relations qui se nouent entre coéquipiers).
J'ai également apprécié de voir les relations avec leur famille en dehors du travail, car l'une des choses qui ressort du film c'est que c'est un travail qui finit par ronger les gens à l'intérieur ainsi que leur vie de famille, car ce qui pour les autres est un souci ou un petit drame ne l'est pas pour eux étant donné le quotidien auquel ils sont confrontés.
D'ailleurs ce n'est sans doute pas pour rien ni insignifiant que toute l'équipe appelle Balloo "Papa".
L'entrée et la sortie du film sont particulièrement bien travaillés, le choix du générique de L'île aux enfants est audacieux et la scène finale m'a choquée, d'autant que je ne m'attendais absolument pas à ça.
J'ai apprécié de voir des comédiens que je n'ai pas l'habitude de voir au cinéma, notamment Marina Foïs ou Frédéric Pierrot. Il y a une diversité de personnages très cosmopolite, de l'intellectuel à l'anorexique, qui cohabitent et travaillent ensemble.
Le personnage interprété par Maïwenn est tout en retenu et en discrétion, on sent bien que le film est centré sur la brigade et qu'il y a une "étrangère" qui vient se mêler à eux.

Néanmoins le gros défaut du film à mon sens c'est Joey Starr, en tant qu'acteur mais également pour son personnage. Je trouve que son personnage est trop poussé à l'extrême, il ressent beaucoup trop d'empathie envers les cas qu'il traite, et je ne pense pas que dans la réalité un policier qui réagirait ainsi et parfois de façon assez violente garderait son poste dans une telle brigade.
Je ne comprends pas non plus pourquoi Maïwenn a pollué son film avec une histoire d'amour entre son personnage et celui de Joey Starr, d'autant qu'à l'époque comme ils étaient ensemble ça laisserait penser à un copinage et à une faveur.
Cela se fait au détriment d'autres personnages qui sont plus laissés de côté, c'est dommage car il y avait largement de quoi faire avec les membres de la brigade.
Et puis Joey Starr acteur ... mouais, à titre personnel je n'entendrai plus parler de lui ça m'irait très bien.

Malgré ce défaut (qui va à l'inverse de la majorité des critiques) je vous recommande tout de même ce film, les histoires et les personnages sont bien traités et bien filmés, on ne ressort pas tout à fait pareil d'un tel film.

Ce film a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes 2011

vendredi 28 octobre 2011

Challenge New-York en littérature 2012


J'ai découvert sur le blog Enlivrons-nous un challenge littéraire qui m'a intéressée.
Il s'agit du challenge "New-York en littérature".
Le but est de lire, jusqu’au 1er novembre 2012, le plus de livre permettant de découvrir New York, 5 étant un bon chiffre.
Le challenge commence au 1er novembre 2011.

Il se trouve que j'ai quelques (doux euphémisme) livres dans ma PAL (MAL - Montagne A Lire) dont l'action se situe à New-York, c'est l'occasion de joindre l'agréable à l'agréable.
Voici déjà quelques titres qui me viennent à l'esprit : les Gossip Girl de Cecily Von Ziegesar, "Le livre des trépassés" de Douglas Preston et Lincoln Child, "Le choix de Sophie" de William Styron.
Cela me permettra également de découvrir de nouveaux auteurs, j'ai déjà commencé à farfouiller pour avoir quelques idées.

L'article concernant le challenge c'est ici.

Livres lus dans le cadre de ce challenge :

- Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald
- La lignée de Guillermo del Toro et Chuck Hogan
- La chute de Guillermo del Toro et Chuck Hogan
- Easter parade de Richard Yates
- Les New-Yorkaises d'Edith Wharton
- Gossip Girl Tome 5 I like it like that de Cecily von Ziegesar
- Bal de givre à New-York de Fabrice Colin
- Alack Sinner Mémoires d'un privé de José Munoz et Carlos Sampayo
- Petits miracles de Will Eisner
- Ce qui est à nous - 1ère époque La mano Nera d'Erwan le Saëc et David Chauvel
- 84, Charing Cross Road de Helene Hanff
- W.E.S.T Tome 1 La chute de Babylone de Xavier Dorison, Fabien Nury et Christian Rossi
- W.E.S.T Tome 2 Century Club de Xavier Dorison, Fabien Nury et Christian Rossi
- Sherman Tome 1 La promesse, New-York de Griffo et Stephen Desberg
- Sherman Tome 2 L'ascension, Wall Street de Griffo et Stephen Desberg
- Sherman Tome 3 La passion, Lana de Griffo et Stephen Desberg
- La vie à deux de Dorothy Parker
- W.E.S.T Tome 5 Megan de Xavier Dorison, Fabien Nury et Christian Rossi

dimanche 23 octobre 2011

La fille sans visage de Patricia MacDonald


Hoffman, New Jersey, une petite ville paisible, une communauté bourgeoise. Lorsque l'on apprend que le très estimé et séduisant docteur Avery a poignardé sa femme, c'est la stupeur. Rejeté par ses deux fils, il ne trouve de soutien qu'auprès de Nina, sa fille de seize ans, convaincue de son innocence. Quinze ans plus tard, libéré sur parole et décidé à retrouver le coupable, il revient à Hoffman. Mais la ville est-elle prête à l'accueillir, à lui pardonner ? Armée de ses seules certitudes, Nina n'a d'autre choix pour aider son père que d'explorer un passé familial douloureux. Tandis que la jeune femme s'approche de la vérité, les secrets du voisinage se dévoilent un à un. Et la mort frappe à nouveau.
Vérité des émotions, intrigue menée de main de maître... un très grand thriller où les instincts les plus noirs, les passions les plus féroces se dissimulent derrière les apparences les plus anodines. Jamais Patricia MacDonald n'aura autant mérité son titre de reine du suspense psychologique. (Albin Michel)


C'est le premier livre de Patricia MacDonald que je me décidais à lire (et oui, j'ai fini par sortir du brouillard, je passais devant le rayonnage des "M" à la bibliothèque et tout à coup je me suis dit qu'il fallait que je lise un Patricia MacDonald).

L'histoire est prenante dès le début, avec une ouverture qui se conclut par le meurtre de la mère de Nina et une suite près de 15 ans après ce prologue, avec la libération du père de Nina.
L'ambiance est tout de suite mise en place, les évènements se succèdent sur un rythme régulier tout au long du récit, mais l'auteur a choisi de ne pas s'attarder sur les meurtres, les enquêtes des policiers.
J'ai trouvé cela un peu dommage car finalement l'intrigue se révèle assez simple et son seul intérêt réside dans le basculement final.
L'auteur a choisi de s'intéresser plus aux émotions ressenties par ses personnages, en se focalisant notamment sur celui de Nina qui ne cessera de se battre pendant tout le récit.
Au final c'est un récit qui se lit facilement et avec un certain plaisir mais qui pèche sur certains points.

J'ai trouvé que les personnages n'étaient pas tous égaux.
L'auteur a choisi de mettre en avant celui de Nina, mais je n'y ai que moyennement accroché, j'ai trouvé qu'elle faisait trop "oie blanche" et qu'elle avait parfois des réactions trop mesurées, trop retenues.
J'aurai préféré une héroïne un peu plus volcanique, en tout cas lorsque cela était justifié.
Et puis dès le début du livre j'ai vu venir gros comme un éléphant au milieu d'un corridor qu'elle allait finir avec le docteur Quinterros, j'ai trouvé que cela était écrit et se faisait ressentir comme un roman de la collection Harlequin, je n'avais pas pris ce livre pour cela.
J'ai été également un peu déçue à la fin, j'aurai préféré savoir ce que devenait les personnages. Les frères de Nina étaient plus intéressants dans le sens où ils étaient plus complexes psychologiquement et c'est sur eux finalement que les évènements auront le plus d'impact.
Le personnage du père est lui aussi un peu trop inexistant, finalement le lecteur n'a pas vraiment le temps de le connaître.

Je n'ai pas trop compris le titre du livre, je n'ai pas vu le rapport avec le récit.

C'est un récit qui se lit facilement mais avec une histoire qui manque un peu de relief à mon goût et dont l'un des seuls intérêts réside dans le rebondissement final.

samedi 22 octobre 2011

Le chuchoteur de Donato Carrisi


Cinq petites filles ont disparu.
Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.

Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs. Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…

Un époustouflant thriller littéraire, inspiré de faits réels. (Calmann-Levy)


Il s'agit du premier livre de l'auteur et autant dire qu'il a frappé fort.
Il n'y a pas un seul temps mort dans ce livre, il n'y a que des rebondissements dans chaque chapitre.
Dès le début l'histoire est prenante, 5 petites filles ont été enlevées, des fosses sont retrouvées dans une clairière avec 6 petits bras gauches.
Cela laisse donc penser qu'une sixième petite fille a été enlevée mais il s'agit de trouver au plus vite son identité.
Entre temps Mila Vasquez vient de retrouver deux enfants disparus tandis que leur kidnappeur met fin à ses jours, elle se retrouve appeler en renfort sur cette affaire.

L'auteur explore dans ce livre une multitude de pistes. Il promène le lecteur, l'emmenant d'un assassin à l'autre, ne lui laissant aucun moyen de deviner le fin mot de l'histoire.
Il maîtrise son histoire du début à la fin et fait bien monter le suspense, il distille de fausses pistes régulièrement et arrive même à une pirouette finale dans les dernières phrases.
C'est très bien écrit et c'est mené de main de maître, autant dire que je n'ai pas eu une minute de répit à la lecture de ce livre et qu'il est très difficile de le lâcher une fois commencé.
Il faut aussi savoir que le lecteur n'aura la clé de l'énigme qu'à la toute dernière page, et je ne m'attendais absolument pas à cette révélation !
Le titre du livre ne se comprend qu'à la toute fin également, et je trouve qu'il est particulièrement bien choisi.

Les personnages sont tous profonds et travaillés, je ferai le reproche qu'ils sont peut-être un peu trop torturés, notamment Mila Vasquez.
Ca peut vite devenir trop et là j'ai senti que c'était le cas.
Il est possible d'avoir un criminologue complexe (voir Val McDermid) sans pousser à l'extrême la torture psychologique du personnage, ou alors peut-être que l'auteur n'aurait pas dû en dira autant sur le personnage.
J'ai bien aimé le fonctionnement de l'équipe d'enquêteurs et les difficultés de Mila Vasquez à se faire une place dans le groupe.

Les scènes sont assez bien décrites et je les ai visualisées facilement ainsi que les lieux des actions. Il n'y a pas trop de description macabre, l'auteur a laissé une place à l'imagination du lecteur sans chercher à le dégoûter et à le faire crier d'horreur.
Je me suis demandée pendant longtemps à quoi correspondait certains chapitres en italique, et là aussi je reconnais que je me suis fait avoir en beauté par l'auteur !
Il y a aussi quelques correspondances mystérieuses concernant un prisonnier. On ne comprend le pourquoi de la chose qu'à la toute fin du livre (là j'étais sans opinion, je m'étais déjà fait rouler trop de fois dans la farine).

J'ai trouvé par contre la couverture assez dérangeante, je ne sais pas s'il s'agit d'une poupée ou d'un cadavre de fillette, dans tous les cas elle donne une sensation de malaise avant même de lire le récit.
En tout cas ça met tout de suite le lecteur dans l'ambiance !

J'ai trouvé que pour un premier livre c'était un très bon thriller, avec beaucoup de rebondissements et du suspense jusqu'à la dernière ligne. C'est bien écrit et bien construit par l'auteur qui fait de ses lecteurs ce qu'il veut.
C'est une oeuvre de qualité et j'attends avec impatience de lire le second livre de cet auteur qui me semble plutôt prometteur pour le monde du thriller et de la littérature en général !

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre C

La critique de Sylla c'est ici.

The artist de Michel Hazanavicius


Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour. (Allociné)

Je n'avais jamais eu trop souvent l'occasion de voir un film muet et bien c'est chose faite.
Non seulement ce film est un hommage à ce genre de film et à une époque passée du 7ème art, mais c'est également un excellent film du genre.
Comme quoi, à l'heure de la 3D, des effets spéciaux et des scénarios catastrophes il est encore possible de réaliser un petit bijou cinématographique !
Malgré l'absence de dialogues il y a tout de même une histoire derrière ce film, qui fait même réfléchir, il est question de célébrité, d'argent, d'orgueil, et surtout une belle histoire d'amour.
Les acteurs sont excellents, ils ont dû adapter leur jeu et ils mettent beaucoup plus en avant les expressions, particulièrement du visage, la gestuelle; et puis la musique a une place très importante dans le film.
Bérénice Béjo et Jean Dujardin portent le film sur leurs épaules, ils se révèlent, si vous ne le saviez pas déjà, comme deux acteurs très doués de leur génération. Les seconds rôles sont aussi très bien choisis, ils ont su apporter leur patte au film tout en restant en retrait pour mettre en avant les 2 vedettes principales (enfin 3 si je compte le chien).
Jean Dujardin n'est pas sans rappeler certains acteurs des années 30/40 à Hollywood.
La musique quant à elle est très belle, très réussie, très travaillée, elle s'adapte vraiment bien à chaque scène et elle permet de saisir les humeurs des personnages, leurs situations. C'est un acteur important du film.
L'autre point fort qui apporte une touche d'humour c'est le chien ! Il est excellent, il est très drôle et donne des touches d'humour au film (il a d'ailleurs reçu la Palm Dog à Cannes !).
Le film a su utiliser les techniques modernes en ce qui concerne le noir et blanc, la qualité d'image n'est pas dégradée, bien au contraire.
Si je devais lui faire un petit reproche ce serait quelques longueurs lors de la descente de George.

C'est un film original qui change de ce que l'on a l'habitude de voir aujourd'hui, la mise en scène et la performance des acteurs est époustouflante (la scène finale est absolument merveilleuse), la musique est excellente, je ne peux que vous encourager à faire un retour dans le passé avec ce film, vous passerez sans aucun doute un très bon moment de cinéma.

Jean Dujardin a remporté le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2011.

lundi 17 octobre 2011

Voxset ... j'adore !

Samedi soir je suis tombée sur la fin de la finale de Sing off 100% vocal.

Le principe c'était un groupe qui reprend et adapte des chansons, le tout uniquement à la voix sans instrument.

Et là j'ai eu un énorme coup de coeur pour le groupe suisse Voxset.

Malheureusement, ce groupe a fini 2ème, ce que je ne trouve pas justifié (d'un autre côté je n'avais qu'à voter). Ils étaient très créatifs, déjantés, ils ont une réelle présence sur scène, en bref du talent à revendre !
Comme dernière chanson ils avaient choisi "Louxor j'adore" de Philippe Katerine et bien quelle performance ! Quelle superbe adaptation !
J'ai été littéralement scotchée devant l'écran, ça ne m'était pas arrivée depuis Izia (j'en avais des frissons dans le dos !).

J'ai enfin trouvé une vidéo de leur performance, je vous la fais partager.



Pour la version originale c'est ici :



Au passage si vous ne connaissez pas Philippe Katerine c'est un artiste qui vaut le détour que j'ai découvert récemment (nobody's perfect).

Et une autre performance de Voxset "Alors on danse" :



Le site officiel de Voxset c'est par .

samedi 15 octobre 2011

Challenge ABC 2011/2012


J'ai décidé de me lancer dans un challenge littéraire : challenge ABC 2011/2012.

Et oui, comme quoi il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau" (un challenge littéraire ? Moi ? Jamais !) et parfaite illustration de "Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis" (Me fixer une liste de 26 auteurs à lire en 1 an pour faire les 26 lettres de l'alphabet ! Ah non, ça n'est pas pour moi)

Ma liste n'est pas définitive, elle risque même de fortement évoluer, mais je me suis dit que ça serait intéressant de me lancer ce challenge, je vais certainement découvrir d'autres auteurs, certainement faire diminuer ma PAL (*rires*), certainement vivre de folles aventures littéraires !
Je n'ai pas mis de titre volontairement car pour certains auteurs j'ai l'embarras du choix pour le livre à lire (voir PAL).

Date de début : 12 septembre 2011, date de fin : 12 septembre 2012, c'est parti !

A Jane Austen Lady Susan #critique
B Pierre Boileau (avec Thomas Narcejac) Celle qui n'était plus #critique
C Donato Carrisi Le chuchoteur #critique
D Philip K. Dick Blade Runner #critique
E Janet Evanovich #critique
F Francis Scott Fitzgerald Gatsby le magnifique #critique
G Lisa Gardner La maison d'à côté #critique
H Victor Hugo Lucrèce Borgia #critique
I Claude Izner Le secret des enfants-rouges #critique
J Edgar P. Jacobs Le secret de l'espadon Tome 1 2 et 3 #critique tome 1 #critique tome 2 #critique tome 3
K Douglas Kennedy Au-delà des pyramides #critique
L Titiou Lecoq Les morues #critique
M Val McDermid La souffrance des autres # critique
N Amélie Nothomb Une forme de vie # critique
O Yoko Ogawa Cristallisation secrète #critique
P James Patterson Le masque de l'araignée #critique
Q Raymond Queneau Exercices de style #critique
R Tatiana de Rosnay Le voisin #critique
S Robert Sabatier Le cordonnier de la rue triste #critique
T Lyonel Trouillot La belle amour humaine #critique
U Lisa Unger Mémoire trouble # critique
V Boris Vian J'irai cracher sur vos tombes # critique
W Oscar Wilde Le fantôme de Canterville et autres contes #critique
X Qiu Xialong De soie et de sang #critique
Y Richard Yates Easter Parade #critique
Z Cecily von Ziegesar Gossip Girl Tome 5 I like it like that #critique

Au 15/10/2011 : 6/26

Au 23/10/2011 : 7/26
Ajout de l'auteur pour la lettre X
Changement d'auteur à la lettre C (anciennement Mireille Calmel)

Au 12/11/2011 : 8/26
Ajout de critique pour la lettre X
Changement d'auteur pour la lettre F (anciennement Ken Follett)
Réflexion sur le changement d'auteur pour la lettre I

Au 18/12/2011 : 10/26
Ajout de critique pour la lettre F
Ajout de critique pour la lettre V
Ajout de l'auteur pour les lettres W et Y
Changement d'auteur pour la lettre I

Au 12/02/2012 : 13/26

Au 02/03/2012 : 14/26

Au 11/06/2012 : 24/26

Début septembre 2012 : challenge achevé, 26/26 ! 

Blake et Mortimer Tome 3 : Le secret de l'espadon - SX1 contre-attaque de Edgar P. Jacobs


Blake et Mortimer ont réussi à rallier la base secrète de la résistance dans les falaises du Makran, au Moyen-Orient. À l'abri de ses redoutables défenses et tandis que Blake s'occupe de la sécurité, le professeur Mortimer fini de mettre au point le premier prototype de l'Espadon : le SX 1. Mais Olrik, que l'évasion de Mortimer a fait tomber en disgrâce auprès de l'Usurpateur, n'a pas dit son dernier mot. Il parvient à s'introduire dans la place forte souterraine en se faisant passer pour un ingénieur en énergie atomique, l'identité idéale pour se faire ouvrir les portes des points les plus stratégiques. Sous terre et sous mer, une formidable course contre la montre s'engage alors entre Olrik et nos deux Héros. Sauront-ils déjouer la supercherie et empêcher le traître de nuire ? Parviendront-ils à terminer l'Espadon, dernier espoir du monde libre, avant que Basam Damdu ne lance ses troupes dans un assaut final et dévastateur des falaises du Makran ? Vous le saurez en lisant ce troisième et dernier tome du Secret de l'Espadon : SX 1 contre-attaque. (Blake et Mortimer)

Ce dernier tome ne manque pas de panache et d'action, c'est bien simple, il n'y a même que ça.
Il n'y a pas une page, pas une bulle sans un rebondissement, une action (de l'ennemi ou du monde libre), c'est une véritable guerre littéraire, graphique et narrative à laquelle l'auteur s'est livré.
C'est un vrai plaisir de lire ce tome, il relève le niveau par rapport au précédent beaucoup plus calme, il est quasi impossible de le lâcher une fois commencé.
Graphiquement c'est toujours très beau et impeccable, il y a une diversité de couleurs, de paysages, et l'auteur n'hésite pas à entrer dans les détails.
Par contre je trouve que sur la trame même de l'histoire il y a trop de facilités. C'est un copier-coller du conflit mondial de 1939/1945, sans aucune innovation (bombardement atomique, aviation, radars, barges pour le débarquement des troupes, dirigeant complètement mégalomane qui est prêt à tuer tout le monde y compris lui-même), avec des simplifications dérangeantes (les jaunes sont les méchants et les blancs les gentils) qui frisent le racisme (j'ai pourtant l'impression, en tout cas je veux le croire, que ce n'était pas voulu).
Pendant toute ma lecture j'ai eu ce sentiment que je lisais un conflit déjà passé transposé à une autre époque, c'est dommage et c'est ce qui fait que je ne dirai pas que c'est une réussite complète, alors qu'il y avait matière à créer un conflit différent.
L'auteur, pour moi, ça n'a pas fait travailler complètement son imagination, c'est un peu ce que j'attendais de cette histoire pourtant.
Et puis j'ai beaucoup de mal à accepter que le conflit soit déclenché du Tibet, pays pacifiste transformé ici en pays guerrier et armé à la pointe de la technologie.

Au-delà de ce point, je trouve que ça reste une bonne trilogie plutôt plaisante à lire, servie par un duo de personnages fonctionnant à merveille : le professeur Mortimer et le capitaine Blake.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre J

dimanche 9 octobre 2011

Les morues de Titiou Lecoq


C'est un roman qui commence comme cela :
« Au début, il y a la sonnette – et la porte qui s’ouvre et se referme sans cesse. Des pas qui résonnent dans l’entrée. Et des embrassades, des « ah », des « oh ». T’es déjà arrivé ? J’croyais que tu finirais plus tard le taff. Ouais, mais finalement j’ai bien avancé. Hé, Antoine on va pas parler boulot ce soir, hein ? Ça serait de la provoc ! Un brouhaha généralisé. Des verres qui tintent. T’as apporté les bougies ? Non c’était à Ema de le faire. »
Et c’est un roman qui commence aussi comme cela :
« Depuis une dizaine de minutes, Ema gardait la tête obstinément levée vers la voûte. En suivant des yeux les courbes compliquées des arches gothiques de l’église, elle espérait éviter de pleurer. Mais d’une elle commençait à avoir sérieusement mal à la nuque et de deux il devenait évident qu’elle ne pourrait pas échapper aux larmes de circonstance. »
C’est donc l’histoire des Morues, d’Ema et sa bande de copines, de ses amis, et, si l’on s’y arrête une minute, c’est le roman de comment on s’aime en France au début du XXIe siècle.
Mais c’est davantage.
C’est un livre qui commence comme une histoire de filles, continue comme un polar féministe en milieu cultivé, se mue en thriller de journalisme politique réaliste – au cours duquel l’audacieuse journaliste nous dévoilera les dessous de la privatisation du patrimoine culturel français - et vous laisse finalement, 500 pages plus loin sans les voir, dans le roman d’une époque embrassée dans sa totalité par le prisme de quatre personnages. (Au diable vauvert)


Ce livre a été une découverte à tout point de vue, déjà l'auteur car il s'agit de son premier roman, et pour le coup je suis aussi allée faire un tour son blog, ensuite c'est un livre de la rentrée littéraire et enfin j'ai découvert littérairement parlant la maison d'édition Au diable vauvert (le nom m'était connu mais je n'avais encore rien lu de chez eux).

J'ai bien aimé ce livre, il est drôle et sensible, c'est un roman moderne, en tout cas complètement ancré dans notre époque avec des personnages que l'on côtoie tous les jours.
J'ai beaucoup aimé la gouaille de l'auteur, c'est écrit comme on parle dans la vie de tous les jours mais par moment elle réussit à placer de ces mots et de ces tournures de phrases, histoire de nous rappeler qu'elle sait aussi faire de belles phrases et manier la langue française.
C'est plaisant à lire, il y a des passages drôles, d'autres plus graves (j'ai d'ailleurs retrouvé son ton d'écriture sur son blog).
Je trouve que c'est un bon reflet de la vie dans ce début de vingt-et-unième car il est question d'internet, de Myspace, des blogs, de Pôle emploi, de l'insécurité dans le travail et la difficulté de trouver un emploi pour les moins de trente ans.
Et puis les personnages d'Ema et de Fred se posent beaucoup de questions sur le sens de la vie, les relations amoureuses ..., questions que beaucoup de trentenaires ou quasi trentenaires se posent.
Les personnages ne sont pas caricaturaux, le lecteur finit vite par se sentir proche des morues, c'est presque triste lorsque le livre est fini car c'était devenu un vrai cercle d'amis dans lequel il était pris.
L'histoire est riche dans le sens où elle ne se cantonne pas à un polar féminin et à un éventuel complot lié à la privatisation du patrimoine culturel, c'est aussi une histoire d'amitié, des histoires d'amour, en résumé une projection sur un groupe d'amis en plein dans notre époque, de personnages qui se cherchent et cherchent une place dans la société.
Le titre est bien choisi et la couverture attire l'oeil, et même si elle laisse penser que ce livre fait partie de la "chick lit" il n'en est rien, le public visé est plus large et les thèmes abordés différents et moins stéréo-typés.
J'ai également apprécié la playlist à la fin de chaque chapitre, ça donne une ambiance à l'histoire.
Malgré le nombre de pages (près de 500) ça se lit assez vite et une fois le début passé l'histoire et les personnages sont prenants, et puis j'ai senti que derrière tout ça il y avait eu du travail et une construction.
C'est un bon premier roman assez bien réussi, reflet de la société actuelle et agréable à lire.

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique, je remercie Babelio et les éditions Au diable vauvert pour ce très bon premier livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre L

samedi 8 octobre 2011

Blake et Mortimer Tome 2 : Le secret de l'espadon - L'évasion de Mortimer de Edgar P. Jacobs


La capture de Mortimer, dans les falaises du Makran, n'est qu'un demi-succès pour Olrik. En effet, le professeur voyant venir l'inéluctabilité de sa capture, et ce malgré un combat acharné, a réussi à dissimuler les plans. Le colonel Olrik est alors mis au pied du mur, sommé par Lhassa d'obtenir du savant qu'il révèle tout ce qu'il sait de l'espadon, par n'importe quel moyen. Mortimer est donc soumis à la question. Comme il résiste bravement et refuse de parler, il commence à s'affaiblir dangereusement. Un interrogatoire trop poussé risque de le faire passer de vie à trépas. Ce qui ne laisse pas d'inquiéter le capitaine Blake qui, avec l'aide de Nasir, sergent du Makran Levy Corps, a réussi à rejoindre la base secrète de la résistance dans le Détroit d'Ormuz. Blake refuse d'abandonner Mortimer à son sort funeste. Il envoie Nasir à Karachi où il réussit à se faire embaucher dans la prison où le professeur est retenu prisonnier. Il arrive à faire comprendre à ce dernier qu'il doit faire semblant de collaborer avec l'ennemi. Feignant de céder sous la torture, Mortimer fait croire à Olrik qu'il a perdu les plans, mais qu'il accepte de collaborer pour les reconstituer... Il réussit ainsi à gagner un temps précieux que Blake met à profit pour chercher les vrais plans de l'Espadon. Mortimer joue alors un jeu dangereux, livrant de fausses informations à ses geôliers tout en essayant de prévenir ses amis de l'endroit où les vrais plans sont cachés. Mais la patience de Basam Damdu est de courte durée et Nasir avertit bientôt Blake que la libération de Mortimer est, tout comme la récupération des plans perdus, devenue une question de vie ou de mort... (Blake et Mortimer)

Autant le premier tome contenait beaucoup d'action et n'avait pas de temps mort, autant dans celui-ci il y en a moins, ce qui est dû en grande partie à la capture de Mortimer, qui ralentit le déroulement de l'intrigue.
C'est un peu dommage, car le tome est consacré à l'emprisonnement et à l'évasion de Mortimer essentiellement, on ne sait pas trop ce qui se passe dans le reste du monde et surtout on ne sait toujours pas trop à quoi correspond "L'espadon", la fameuse arme sur laquelle le professeur Mortimer travaille.
Blake est un peu plus en recul dans ce tome par contre Nasir est mis en avant, il sert de liaison entre les deux hommes.
Les dessins sont beaux et il y a là encore une part importante laissée aux dialogues.

Il y a quelques scènes d'action qui relèvent le niveau général de ce tome, mais mon ressenti est qu'il s'agit surtout d'un album de liaison entre le premier et le troisième qui n'apporte rien de plus à l'histoire mais se laisse lire tout de même avec plaisir.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre J

Blake et Mortimer Tome 1 : Le secret de l'espadon - La poursuite fantastique de Edgar P. Jacobs


Un des best-sellers de la BD européenne devenu mythe et qui symbolise la bande dessinée grand public de qualité. l'auteur, E.P. Jacobs, qui fut un proche d'Hergé, aimait la démesure qui prend toute sa dimension dans les inventions scientifiques (dont le fameux Espadon). On citera aussi une extraordinaire galerie de personnages tels Septimus, Olrik ou Miloch. La fascination exercée par cette série reste aujourd'hui intacte... (Blake et Mortimer)

L'histoire commence très fort avec le déclenchement de la troisième guerre mondiale, la fuite de Blake et Mortimer afin de préserver le secret de l'espadon, une nouvelle arme sur laquelle le professeur Mortimer est en train de travailler.
Dès le début il y a également le "méchant" de la série : Olrik, rangé du côté des "vainqueurs" et qui apparaît plus démoniaque que jamais.
Il n'y a aucun temps mort, l'histoire s'enchaîne très vite avec des rebondissements.
Il y a une diversité des lieux et des actions, la qualité du dessin est très bonne et les couleurs sont bien choisies, il y a plus de dialogue que de narration et c'est aussi bien.
Il y a une multitude de personnages secondaires c'est sans doute la première fois qu'il y en autant dans une aventure de Blake et Mortimer, ça illustre le fait que l'histoire a des répercussions mondiales (d'ailleurs l'histoire se déroule dans plusieurs pays du monde).

Maintenant je trouve qu'il y a un peu trop de stigmatisation, c'est trop clairement montré voire écrit que "les jaunes sont les méchants et les blancs les gentils".
C'est trop facile, d'autant que l'on ressent bien à la lecture qu'il s'agit d'une transposition du conflit de la seconde guerre mondiale, puisque par la suite on découvrira même qu'il y a des camps d'internement pour les savants et d'autres personnes qui "gênent" le nouveau pouvoir en place.
De plus, l'auteur a choisi de placer la capitale du nouveau régime et le déclenchement des hostilités à Lhasa, au Tibet ... ça se saurait si ce pays était pour la violence et l'utilisation des armes ! Ca rend la chose surréaliste, c'est un peu dommage car il était possible de situer l'intrigue ailleurs, et puis il était possible d'innover un peu sur ce nouveau conflit mondial plutôt que de faire une copie du précédent.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre J

jeudi 6 octobre 2011

Octobre - My Moon My Man de Feist

Qui dit retard en septembre dit retard en octobre !

Je profite de la prochaine sortie du nouvel album de Feist pour la mettre à l'honneur ce mois-ci avec sa chanson "My Moon My Man".
Je l'ai découverte un peu par hasard il y a quelques années et j'aime beaucoup ce qu'elle fait.
C'est frais, c'est gai et espiègle, bref encore une artiste qui a du talent et de la créativité à revendre.

My moon, my man's a changeable land
Such a loveable land to me
My care, my co-lead barber I know

There's nowhere to go but on 
How honestly my beggar should be 
The song's out of key again 
My fools, my things, we're diggin the things
If the candlelit page again

Take it slow
Take it easy on me
Shed some light
Shed some light on things
Take it slow
Take it easy on me
Shed some light
Shed some light on things

My moon and me
Not skirty swift bean
It's the dirtiest clean I know
My care, my co-lead barber I know
There's nowhere to go
There's nowhere to go

Take it slow
Take it easy on me
Shed some light
Shed some light on things
Take it slow
Take it easy on me
Shed some light
Shed some light on it please

My moon, the moon my man
My moon, the moon my man
My moon, the moon my man
My moon, the moon my man

mardi 4 octobre 2011

L'apollonide - souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello


À l'aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close. (Allociné)

Que dire de ce film ... déjà qu'il est lassif et léthargique, à l'image du jeu des actrices (nécessaire étant donné le thème abordé) et comme illustré par la photo ci-dessous.


Je n'ai pas toujours accroché à ce film car je trouve déjà qu'il manque cruellement d'histoire. Je veux dire par là d'une histoire autre que celle de la maison close.
C'est dommage, car il y avait matière à créer une intrigue, j'aurai bien aimé savoir ce qu'il advenait du client qui a défiguré une prostituée (la "femme qui rit"), car pour ce qui est de l'histoire des maisons closes il n'y a rien à dire, c'est vraiment bien fait et ça représente très bien ce que ça devait être, ainsi que leur mode de fonctionnement.
J'ai beaucoup apprécié le huis clos, du monde extérieur on ne sait jamais rien, à part une scène en pleine nature la maison est close et elle le reste, comme un monde hermétique aux turpitudes du monde extérieur, de la vie réelle.

Le jeu des actrices est bon, elles ont une attitude qui démontrent leur lassitude, elles se laissent faire et manipuler par les clients, car ce sont eux qui payent et il y a une opposition homme dominant / femme soumise très intéressante.
L'une des phrases dans la scène d'ouverture et que l'on ré-entend par la suite résumé bien la situation : "Je suis tellement fatiguée que je pourrai dormir mille ans".
La scène d'ouverture est assez longue, particulière, et elle peut mettre mal à l'aise car pendant longtemps le spectateur cherche ce que le réalisateur a voulu montrer. La fin est assez dure sur la prostituée qui vient de se faire défigurer avec un sourire tragique.
Ce personnage est exploité de façon intéressante mais pas assez approfondie, la symbolique est forte, notamment lors d'une scène où elle est fortement maquillée au rouge, elle représente le clown triste, un paradoxe mais rien n'est jamais développé.
Il y a également l'innocence avec Pauline, qui vient travailler pour être libre et indépendante, sans savoir qu'au contraire elle sera prisonnière et dépendante; et puis la maladie et la mort.

De façon générale les scènes sont assez longues et lentes, ce qui fait que le film peut lasser par un certain côté mais hypnotise également du fait de cette lenteur.
Là encore c'est dommage car rien n'est vraiment exploité à fond alors qu'il y avait matière.
La mise en scène est classique, il aurait fallu quelque chose de moins traditionnel, d'autant que le choix de la musique lui ne l'est pas et que ça se marie très bien avec les images et le film.
Certaines scènes sont tout de même fortes et symboliques, mais également inspirées de tableaux de peintres célèbres comme Manet.
Parmi celles qui m'ont marquée je retiens celle d'ouverture avec une prostituée qui raconte son rêve à un client (ça ressemble fortement à de la psychanalyse), la présence d'une panthère noir lascive sur un canapé régulièrement lors des soirées, l'une des filles allongée et droguée à l'opium, celle où Samira lit un livre prêté par un client dans lequel l'auteur traite des prostituées et qu'elle se met à pleurer, une soirée particulière avec des "monstres", et surtout la scène d'une prostituée avec un client qui lui demande de se comporter comme une poupée, avec des gestes saccadés et de se laisser faire sans rien dire (là c'est fort, la domination de l'homme sur la femme est représentée mais aussi le fait que nous sommes tous des pantins, que nous agissons comme tel et que nous cherchons constamment le pouvoir et la manipulation de l'autre).
L'une des dernières scènes est également forte, celle de la dernière soirée de la maison close où tout le monde porte un masque. J'ai beaucoup apprécié ce passage, j'aurai presque aimé d'ailleurs que systématiquement les clients portent des masques, cela les aurait déshumanisé en partie et l'histoire aurait vraiment été concentrée sur les filles, leur histoire, la solidarité entre elles et leurs pensées.
La dernière scène est par contre absolument superflue et inutile, car là aussi le propos n'est pas développé mais simplement effleuré.

Je suis partagée sur ce film, il est très lent et sans véritable histoire alors que le propos était intéressant et que l'univers de la maison close est bien retranscris, la mise en scène est trop classique et les réflexions sur certaines scènes ne sont pas poussées assez loin ou alors mal construites dans la façon de filmer alors que la puissance émotionnelle et psychologique est là, et la scène finale est en trop car pas exploitée du tout.
Je n'ai rien à redire sur le jeu des actrices ni sur la musique assez audacieuse, j'ai été à la fois ennuyée et hypnotisée par ce film.

dimanche 2 octobre 2011

La souffrance des autres de Val McDermid


Traumatisée par un viol récent, Carol Jordan dirige une nouvelle brigade d'élite où chacun, la sachant fragilisée, met en doute ses capacités. Sa première enquête la conduit à traquer un violeur particulièrement pervers, pour qui rien n'est plus exquis que la souf­france des autres...
L'aide de Tony Hill, psychologue profileur, lui sera indispensable pour démêler une intrigue qui repose sur la manipulation mentale. (Le Masque)


Je pensais lire le premier de la série mais en fait non, ça ne m'a pas trop dérangée car les personnages sont bien présentés au début du livre.

Ce livre est tout simplement excellent, l'auteur prend un malin plaisir à jouer avec nos nerfs et à nous manipuler autour d'une enquête sur les meurtres de prostituées et d'une autre enquête sur des enlèvements d'enfants et de la pédophilie.
L'intrigue est très bien menée, c'est bien écrit, bien construit, bien réfléchi, il y a beaucoup de rebondissements et je ne me suis absolument pas ennuyée au cours de ma lecture.
La lecture est très prenante, on a absolument envie de connaître la suite.

Les personnages sont tous intéressants, particulièrement le duo Carol Jordan et Tony Hill. Il y a un vrai quelque chose entre eux deux, comme une sorte d'alchimie, et surtout une attirance non avouée qui pimente la lecture, et frustre le lecteur !
L'auteur a, je trouve, bien abordé le fait que Carol Jordan reprend le service après un viol au cours d'une enquête car elle a été manipulée par ses supérieurs et jetée en pâture. Ca ne tombe pas dans l'apitoiement ni la pitié, Val McDermid nous présente une femme qui se reconstruit et qui recommence à vivre et à surmonter son traumatisme.
Tony Hill est un personnage très captivant, il est complexe et un peu (beaucoup) dérangé dans sa tête, il utilise de méthodes parfois douteuses pour arriver au bout de son raisonnement et pour se mettre dans la tête des tueurs.

Outre l'intrigue excellente et bien menée, j'ai bien aimé le fait que tout le monde doute de Carol Jordan et de ses capacités, et puis le duo Carol Jordan/Tony Hill est vraiment très bon.
Ca donne un livre passionnant avec une enquête palpitante, je déclare donc officiellement que Val McDermid est en passe de devenir l'un de mes auteurs de policier préférée !
(Bon et j'ai déjà commencé à regarder où je pouvais acheter les autres volumes de cette série ... non, non, je ne suis pas accro ...)
Si vous n'avez pas encore lu de Val McDermid c'est le moment de vous lancer !

Pour information une série télévisée a été faite en Grande-Bretagne basée sur certains livres puis ensuite avec des histories inventées.
Elle a duré pendant 6 saisons, je ne sais pas si elle a été diffusée en France mais j'ai été voir des photos et j'avoue bien accrocher aux acteurs qui interprètent les personnages !

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre M

La guerre est déclarée de Valérie Donzelli


Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d'amour, la leur... (Allociné)

Filmer un drame, de surcroît un drame personnel, réussir à y mettre quelques touches d'humour, non seulement il fallait l'oser, mais il fallait également le faire et le réussir et bien c'est ce qu'a réussi à faire Valérie Donzelli.
En partant de son histoire personnelle, elle a fait appel à son ancien compagnon et père de leur enfant, Jérémie Elkaïm, pour écrire le scénario et jouer à ses côtés.
J'ai beaucoup aimé la mise en scène et la façon de filmer de Valérie Donzelli, c'est assez frais et moderne, tout en restant simple et classique.
La scène d'entrée du film est bien faite, très vite le spectateur part dans un flash-back sur la soirée de la rencontre entre Juliette et Roméo.
Ils se le disent, mais ils ne le savent pas encore, ils seront bien voués à une vie de souffrance.
C'est très bien filmé et très bien raconté, ça ne tombe à aucun moment dans l'apitoiement, les pleurs, c'est au contraire un film dont il se dégage une formidable force et beaucoup d'espoir.
C'est un hymne à la vie plutôt qu'à la maladie, c'est même une comédie dramatique car il y a un certain nombre de passages qui sont drôles, la réalisatrice a réussi à mettre de l'humour dans un sujet aussi grave sans que cela soit déplacé.
J'ai également apprécié la voix de narration, en majorité Juliette mais aussi parfois Roméo. C'est presque un livre filmé, c'est vraiment bien fait.

J'ai trouvé que les acteurs étaient très bons, je ne connaissais absolument pas Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm mais ils sont très prometteurs, Valérie Donzelli me semble être une réalisatrice de talent, j'ai d'ailleurs envie de voir son premier film "La reine des pommes", sa façon de filmer est fraîche et intelligente.
Et puis le choix musical du film est un sans faute, il y a du classique, du rock, c'est extrêmement bien choisi et bien travaillé pour accompagner les scènes importantes. Il y a aussi un très beau duo signé Benjamin Biolay.

Vraiment je n'ai rien à redire sur ce film, c'est beau, ça donne envie de vivre et de se battre, le sujet est traité avec délicatesse et intelligence, je ne peux que vous encourager à aller le voir.
Je comprends aussi le choix de sa sélection pour représenter la France aux Oscars.

samedi 1 octobre 2011

Une séparation de Asghar Farhadi


Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable… (Allociné)

Je n'avais pas eu l'occasion d'aller voir ce film au moment de sa sortie (en juin) mais je n'en entendais dire que du bien, et bien c'est chose faite, j'ai pu combler mon retard et j'aurai eu tort de ne pas le faire !

Je n'ai rien à redire sur la qualité de ce film, tout y est : l'histoire, le scénario, les acteurs; c'est un véritable plaisir de le regarder.

Il y a un vrai scénario, travaillé, avec une histoire somme toute assez simple mais qui devient vite compliquée.
J'ai beaucoup aimé la façon dont elle est racontée, et puis les acteurs interprètent brillamment leur personnage respectif.
J'ai été bluffée par leur performance, que ce soit les femmes ou les hommes, même le grand-père qui ne parle quasiment pas de tout le film. Ils jouent juste, j'ai eu l'impression d'assister en vrai à toutes les scènes et non pas d'être simple spectatrice derrière un écran et assise sur un fauteuil.

Personnellement j'ai été un peu surprise qu'un tel film passe la censure iranienne pour être diffusé à l'étranger, on y voit quand même certaines choses du régime actuel, et puis le couple principal dont il est question (et qui se sépare) est plutôt moderne dans leur propos et leur attitude, le contraste est saisissant entre la femme et celle que le mari embauche pour s'occuper de son père. La première est certainement croyante mais pas fanatique (elle est voilée "légèrement"), la deuxième est très croyante, elle n'hésite pas à téléphoner à un numéro spécial pour savoir si certaines actions qu'elle va faire ne sont pas interdites par sa religion, le contraste est saisissant.
Après il y a tout de même des interdits.
Ainsi on ne voit jamais la femme dans la rue, elle est filmée exclusivement en intérieur, tandis que la femme venant faire le ménage et s'occuper du père est filmée dans la rue, étant plus croyante elle respecte les préceptes de la République islamique d'Iran.
On ne voit jamais non plus le tribunal religieux, on se limite au greffier qui prend les dépositions.
C'est d'ailleurs la scène d'ouverture du film.

Il y a une opposition dans ce film, on sent bien que ce sont des personnes d'un milieu différent qui s'affrontent (l'une plutôt aisée l'autre pauvre).
Même les deux enfants ne vont jamais vraiment communiquer entre eux, hormis lors d'une partie de baby-foot.
J'ai beaucoup apprécié de me plonger dans ce pays et dans ces deux familles, j'ai rarement eu l'occasion de voir des films iraniens ou se passant en Iran.

C'est un film assez dur, plutôt triste, il ne faut pas s'attendre à rire ou à sourire, le propos ne s'y prête absolument pas;
Car il est bien question de la séparation d'un couple, et si le film s'ouvre ainsi il se termine aussi ainsi.
Car au-delà de l'histoire il y a un couple qui se sépare, parce qu'il ne s'entend plus et que même en se serrant les coudes face à une situation tragique il n'y a plus rien à faire.
C'est donc également une leçon de vie.

Si vous n'avez pas vu ce film je ne peux que vous encourager à aller le voir, il est vraiment très beau, très touchant et remarquable à tout point de vue.

Ce film a reçu les récompenses suivantes au Festival de Berlin 2011 :
- Ours d'Argent de la Meilleure actrice (Sarina Farhadi, Sareh Bayat, Leila Hatami)
- Ours d'Argent du Meilleur acteur (Shahab Hosseini, Peyman Moadi, Asghar Farhadi)
- Ours d'Or (Asghar Farhadi)