jeudi 31 juillet 2014

L'été musical #2 - Tiken Jah Fakoly

Chambre d'hôtel à Vienne, un soir après une journée bien remplie me voici devant TV5 Monde, la seule chaîne de télévision ou presque dont je comprenais la langue.

Une émission présentée par Sébastien Folin, le but : un artiste vient se produire en acoustique et parler de ses chansons.
Chanteur complètement inconnu au bataillon mais dont j'ai beaucoup apprécié les mélodies teintées de reggea : Tiken Jah Fakoly.


L'intégrale Acoustic TV5 Monde

Au passage, j'ai trouvé que non seulement les mélodies étaient très belles, mais les paroles sont aussi intéressantes à écouter et loin d'être dénuées de sens.

Pour découvrir plus cet auteur-compositeur-interprète :


Dernier appel


Plus rien ne m'étonne


Je dis non


Le prix du paradis

mardi 29 juillet 2014

Top Ten Tuesday #59


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 choses qu'un livre vous a donné envie de faire

1) Voyager en Italie;
2) Aller à New York;
3) Partir seule découvrir un endroit;
4) Relativiser sur les petits tracas de la vie quotidienne;
5) Ouvrir un autre livre;
6) Découvrir un auteur cité dans un roman;
7) Refermer un livre et le passer par la fenêtre lorsqu'il est mauvais;
8) Courir les cheveux au vent dans une colline à proximité de Florence;
9) Creuser et fouiller pour mettre à jour des ruines égyptiennes;
10) En faire cadeau à une autre personne lorsque cela a été un coup de cœur.

jeudi 24 juillet 2014

L'été musical #1 - Sia

Lancement d'une rubrique temporaire estivale : L'été musical, qui pourrait presque être baptisée "Les jeudis musicaux" si ce n'est que cette appellation est déjà prise.
Le principe est simple : mettre en avant un artiste et/ou une chanson, une découverte ou un artiste confirmé qui a sorti récemment un nouvel album.

Pour ce premier article, j'ai choisi de mettre à l'honneur la talentueuse Sia avec son dernier titre "Chandelier", issu de son nouvel album sorti tout récemment "1000 Forms of Fears".


J'ai découvert Sia il y a quelques années complètement par hasard, j'ai profité d'un CD à bas prix d'une chanteuse totalement inconnue mais dont la pochette me plaisait.
Il s'agissait de cet album (et je suis assez d'accord avec le titre).



Sia se distingue par une voix riche et puissante, de très belles mélodies, preuve en est sa dernière chanson en date.

Pour découvrir un peu plus cette auteur-compositrice-interprète australienne :


Breathe Me


Clap Your Hands


Soon We'll Be Found


Day Too Soon

mardi 22 juillet 2014

Top Ten Tuesday #58


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 personnages que vous aimeriez embarquer avec vous sur une île déserte

1) Robinson Crusoé : après y avoir passé tant de temps il doit avoir une certaine expérience de la chose;
2) Wolwerine : un super-héros ça peut avoir son utilité;
3) Hercule Poirot : sait-on jamais si un meurtre est commis !
4) Yann de Kermeur alias L'épervier;
5) Wonder Woman : pour la présence féminine et le côté super-héros;
6) Tintin (et Milou) : ils se sortent de toutes les situations;
7) Sherlock Holmes;
8) Aragorn;
9) Gandalf;
10) Adèle Blanc-Sec.

dimanche 20 juillet 2014

Un dimanche à la piscine à Kigali de Gil Courtemanche


Bernard Valcourt, journaliste revenu de tout, de la famine en Éthiopie à la guerre au Liban, se rend au Rwanda pour une bien futile et utopique mission, mettre sur pied un service de télévision libre. Il y découvre un pays ravagé par la misère, la corruption, le sida, et l'amour au travers de Gentille, une Hutue aux traits fins de Tutsie. Et, tandis que la petite colonie occidentale se détend au bord de la piscine à Kigali, un peuple sombre dans la folie exterminatrice. (Folio)

Bernard Valcourt est un journaliste québécois expatrié au Rwanda pour y monter un service de télévision libre.
C'est un homme qui est revenu de tout, il a couvert la famine en Ethiopie, la guerre au Liban, il a connu quelques échecs sentimentaux et c'est d'un œil à la fois lointain et critique qu'il observe les expatriés se réunissant au bord de la piscine de l'hôtel des Mille Collines à Kigali.
Il observe et il n'en pense pas moins, et il suit du regard la belle et douce Gentille qui porte à ravir son prénom.
Gentille a le physique d'une Tutsie alors qu'elle est Hutue, et dans le Rwanda de 1994 il ne fait pas bon être ou ressembler à une Tutsie, car le grand massacre se prépare, la Radio des Mille Collines a commencé depuis des mois à appeler aux massacres des Tutsis, des "cafards" comme ils les appellent ou encore des "grands arbres", la haine a été exacerbée et portée à son paroxysme.
Tous les Rwandais le sentent et le savent, une extermination de grande ampleur se prépare : "Ici, nous allons tuer dans un grand excès de folie, de bière, de mari, dans un déferlement de haine et de mépris qui dépasse ta capacité de comprendre, et la mienne aussi. Je dis "nous" parce que je suis rwandais et parce que les Tutsis le feront aussi quand ils en auront l'occasion. Je dis "nous" parce que nous sommes tous devenus fous.", la Communauté Internationale est alertée mais elle va commettre l'une de ses plus grandes fautes : celle de choisir de ne pas voir, de ne pas entendre, d'ignorer et de minimiser ce qui va se passer au Rwanda.
C'est dans ce climat de tension que Valcourt et Gentille vont s'aimer, tel des Roméo et Juliette africains, en gardant toujours à l'esprit le côté dramatique de leur relation : "Chaque moment qu'on vole à la peur est un paradis.".

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas reçu une claque littéraire, ce livre en est une.
En y regardant de plus près, peu de livres traitent du génocide au Rwanda en 1994 : trop proche ou bien parce que les français, les canadiens, les américains, le monde en général a mauvaise conscience d'avoir choisi de fermer les yeux sur le massacre qui se préparait plutôt que de l'enrayer ?
Sans doute un peu de tout cela, et avec ce premier roman, l'écrivain québécois francophone et journaliste Gil Courtemanche a frappé fort.
Pour comprendre comment ce pays en est arrivé à une telle situation, il faut revenir au début du 20ème siècle, retourner à l'époque où les Tutsis étaient majoritaires et dominaient les Hutus, puis à la domination Belge qui a discrédité les Tutsis et portés les Hutus au pouvoir.
Tutsis, Hutus, deux mots pour classifier des personnes selon leur origine ethnique, jusqu'à en oublier qu'ils étaient tous Rwandais, tout simplement.
Ce roman a le mérite de présenter de façon claire et précise les origines du génocide, en donnant la parole à des Rwandais clairvoyants sur la situation de leur pays et sur la folie dans laquelle il est en train de basculer : "Ici, les rumeurs tuent. Ensuite, on les vérifie.".
Il a également le mérite de dresser le portrait sans concession d'un pays meurtri par les guerres civiles, la pauvreté et le SIDA qui ravage la population, en mettant en exergue les croyances africaines qui rendent la tâche encore plus compliquée aux médecins et aux infirmières pour faire passer les messages de prévention et les bons gestes à adopter.
Ce qui fait toute la puissance de ce roman, c'est qu'hormis le personnage de Valcourt, encore que dans une certaine mesure il représente en partie Gil Courtemanche ayant lui-même été correspondant en Afrique, toutes les personnes nommées et tous les événements ont réellement eu lieu, hormis l'histoire d'amour avec Gentille.
Ce n'en est que plus effrayant quand à la lecture on a l'impression d'être face à une bombe amorcée et que le décompte avant l'explosion a déjà commencé.
Ce roman ne brille pas par une plume extraordinaire et inoubliable, j'ai clairement délaissé la forme, somme toute banale et sans surprise, pour le fond et je me suis laissée prendre par le destin de toutes ces personnes.
Gil Courtemanche est très critique vis-à-vis de la position internationale et se positionne comme un Africain plus que comme un Occidental, c'est ce qui contribue sans doute à rendre cette histoire si proche du lecteur, en ne se contentant pas de s'arrêter au génocide mais en évoquant également l'après : la vie qui reprend, un peuple qui se reconstruit, panse ses plaies, pardonne et fonde un espoir dans l'avenir : "Si l'on veut continuer à vivre, pensait Valcourt en longeant le marché qui reprenait ses anciennes couleurs, il faut croire à des choses aussi simples et évidentes : frères, sœurs, amis, voisins, espoir, respect, solidarité.".
A titre personnel, jusqu'à il y a quelques années je ne savais que peu de choses sur ce génocide, d'autant que j'étais jeune en 1994 (ceci n'étant pas complètement une excuse puisque des enfants du même âge que moi étaient massacrés à cette époque) : j'en gardais des images atroces de cadavres sur les routes, de crânes, et le souvenir de l'épidémie de choléra qui s'était déclenchée dans les camps de réfugiés (j'en avais même rêvé la nuit) ainsi que le mot de "machette" dont je n'avais qu'une vague idée de ce que cela était.
Aujourd'hui je suis un peu moins ignorante sur le sujet et je ne peux que me rendre compte de toute l'horreur que cela a été, et de me poser de nombreuses questions dont : pourquoi rien n'a-t-il été fait ? Pourquoi le monde a choisi de fermer les yeux plutôt que d'agir ? Ce n'est pas comme si c'était la première fois que cela arrivait, j'ai d'ailleurs apprécié à la lecture de ce roman les parallèles qui sont faits par les Africains eux-mêmes de cette extermination massive qui se prépare par rapport à celle des Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale.
En 1994, les machettes ont remplacé les chambres à gaz et les crématoires, puisque l'Humain semble incapable de stopper l'impensable, la question pourrait presque se poser de savoir ce que sera le prochain massacre de masse, quand et comment sera-t-il organisé.

"Un dimanche à la piscine à Kigali" est un roman fort et difficile de Gil Courtemanche et offre une vision d'ensemble du génocide Rwandais glaciale dans toute son étendue et son horreur, à lire absolument pour éveiller les consciences et ne jamais oublier.
Il me tarde désormais de voir l'adaptation cinématographique faite de ce roman.

Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar


Cette oeuvre, qui est à la fois roman, histoire, poésie, a été saluée par la critique française et mondiale comme un événement littéraire. En imaginant les Mémoires d'un grand empereur romain, l'auteur a voulu "refaire du dedans ce que les archéologues du XIXe siècle ont fait du dehors". Jugeant sans complaisance sa vie d'homme et son oeuvre politique, Hadrien n'ignore pas que Rome, malgré sa grandeur, finira un jour par périr, mais son réalisme romain et son humanisme hérité des Grecs lui font sentir l'importance de penser et de servir jusqu'au bout. (Folio)

Jusqu'à mai dernier, le nom d'Hadrien ne me disait pas grand chose hormis qu'il avait été un empereur romain, quant à l'oeuvre de Marguerite Yourcenar que l'on m'avait conseillée de lire depuis quelques années déjà ça ne me tentait pas follement (éventuellement quand j'aurais atteint la cinquantaine ...).
Et tout ça a changé, parce que je suis allée à Rome, que j'ai vu des représentations d'Hadrien et surtout sa très belle villa, et qu'une lecture commune a été organisée pour ce roman.
Marguerite Yourcenar a mis vingt ans à écrire ce roman, ses notes en fin de volume sont d'ailleurs intéressantes à découvrir, ne serait-ce que pour les réflexions de l'auteur et son long travail de recherche, ses interrogations quant à la création de cette oeuvre littéraire.
Elle a pris le parti de le rédiger à la première personne du singulier, c'est ainsi Hadrien qui s'adresse à une personne inconnue au début puis que le lecteur comprend être Marc Aurèle, son successeur.
Mais au-delà de ce testament autobiographique, Hadrien s'adresse en tout premier lieu au lecteur et réussit à créer avec lui un lien qui persistera jusqu'à la fin.
Hadrien revient sur son parcours, sa carrière de guerrier qui l'a poussé à voyager : "Etranger partout, je ne me sentais particulièrement isolé nulle part.", à être curieux, et qui a contribué à forger son caractère et sa grandeur d'âme, ce qui aboutira par le désigner au dernier instant par Trajan comme son successeur : "Tout ce qui depuis dix ans avait été fiévreusement rêvé, combiné, discuté ou tu, se réduisait à un message de deux lignes, tracé en grec d'une main ferme par une petite écriture de femme.".
Mais Hadrien ne se résume pas à un guerrier et ensuite à un empereur, c'est aussi un homme passionné par l'Histoire, l'Art, les Lettres et dont les passions, qu'elles soient spirituelles ou charnelles, sont poussées à l'extrême.
Hadrien est un homme entier fait de contrastes : "J'hébergeai ainsi l'officier méticuleux, fanatique de discipline, mais partageant gaiement avec ses hommes les privations de la guerre; le mélancolique rêveur des dieux; l'amant prêt à tout pour un moment de vertige; le jeune lieutenant hautain qui se retire sous sa tente, étudie ses cartes à la lueur d'une lampe, et ne cache pas à ses amis son mépris pour la manière dont va le monde; l'homme d'Etat futur.".
Le moment le plus évocateur de tout ceci est la partie consacrée à sa relation avec le jeune Antinoüs pour qui j'irai jusqu'à dire qu'il a presque complètement perdu la tête : "Ce beau lévrier avide de caresses et d'ordres se coucha sur ma vie.".
La rédaction de ses mémoires est l'occasion pour Hadrien de se souvenir et de faire revivre les personnes qui ont compté dans son existence : "La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière abandonné, où gisent sans honneur des morts qu'ils ont cessé de chérir. Toute douleur prolongée insulte à leur oubli.", c'est d'ailleurs une forme d'hommage qui leur est rendue.
Mais ce roman est aussi l'occasion de tenter de reconstituer ce qui a pu traverser la tête d'un empereur, sur les choix qu'il a pu faire et la façon de diriger un empire aussi grand que celui de Rome qui à cette époque rayonne sur une bonne partie du monde : "Aux corps physiques des nations et des races, aux accidents de la géographie et de l'histoire, aux exigences disparates des dieux ou des ancêtres, nous aurions à jamais superposé, mais sans rien détruire, l'unité d'une conduite humaine, l'empirisme d'une expérience sage. Rome se perpétuerait dans la moindre petite ville où des magistrats s'efforcent de vérifier les poids des marchands, de nettoyer et d'éclairer leurs rues, de s'opposer au désordre, à l'incurie, à la peur, à l'injustice, de réinterpréter raisonnablement les lois. Elle ne périrait qu'avec la dernière cité des hommes.".
J'ai trouvé l'exercice particulièrement intéressant, d'autant plus que l'auteur s'est vraiment piquée au jeu et a tout fait pour laisser penser qu'il s'agissait bel et bien des mémoires de cet empereur.
Sans doute que toutes les vérités historiques ne sont pas présentes, au même titre qu'Hadrien est quelque peu indulgent avec lui-même concernant les dernières années de son règne et sur son propre caractère, poussant ainsi le lecteur à se renseigner sur la vérité historique pour y découvrir ce qui est tu dans le roman.
Le style et la plume de Marguerite Yourcenar sont tout simplement merveilleux et c'est avec un plaisir extrême que je me suis plongée dans ces pseudos-mémoires (et j'ai bien fait de ne pas attendre d'avoir la cinquantaine pour lire ce livre !), retournant ainsi le temps de quelques pages flâner dans la somptueuse Villa Adriana à Tivoli.

Avec "Mémoires d'Hadrien", Marguerite Yourcenar livre une magnifique méditation d'un Hadrien mourant, empereur romain qui fait partie des rares à être mort dans son lit et non assassiné, et signe-là un roman historique d'une grande richesse documentaire porté par une plume envoûtante qui a le mérite de mettre à nu un empereur un peu trop méconnu qui gagnerait pourtant à l'être.


Portrait d'Hadrien, British Museum


Le Canope, Villa Adriana, Tivoli

Livre lu dans le cadre d'une Lecture Commune organisée par Nathalie

Livre lu dans le cadre du Challenge Il Viaggio



Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2014 pour PAL en danger





Livre lu dans le cadre du Challenge Destination PAL


Livre lu dans le cadre du Challenge Petit Bac 2014 - Catégorie Prénom : HADRIEN

samedi 19 juillet 2014

La liste de mes envies de Didier Le Pêcheur



Lorsque la petite mercière d’Arras découvre qu’elle a gagné 18 millions à la loterie et qu’elle peut désormais s’offrir tout ce qu’elle veut, elle n’a qu’une crainte : perdre cette vie modeste faite de bonheurs simples qu’elle chérit par-dessus tout. Mais le destin est obstiné, et c’est en renonçant trop longtemps à cette bonne fortune qu’elle va déclencher, bien malgré elle, un ouragan qui va tout changer. Tout, sauf elle. (AlloCiné)


A l'origine, j'avais prévu de voir "On a failli être amies", film que j'ai failli voir puisque je me suis lamentablement plantée dans la lecture du programme et que j'ai découvert avec stupéfaction à la phrase d'introduction du film que j'étais partie pour voir "La liste de mes envies", que je n'avais pas spécialement envie de voir à l'origine (entre le failli et l'envie, vous pourrez constater à quel point ma vie peut être difficile en ce moment).
Au lieu du centre de formation pour adultes je me suis retrouvée à suivre les pérégrinations d'une grande gagnante à la loterie et qui ne sait que faire de tout cet argent et surtout de comment l'annoncer à ses proches.
Soit, maintenant que j'étais confortablement calée dans mon siège, autant rester et voir l'adaptation du best-seller de Grégoire Delacourt.


Et bien je dois reconnaître que je partais avec quelques a priori sur ce film qui n'est pas une mauvaise adaptation du roman, loin de là.
Le film et son scénario ont le mérite d'être fidèle au roman, sans doute un peu trop car les quelques faiblesses du roman se retrouvent malheureusement à l'écran.
Pour le reste, tout y est : la mercière d'Arras un peu paumée qui ne sait comment gérer tout cet argent, sa petite vie tranquille et son bonheur, en tout cas dont elle cherche à se convaincre et puis le destin qui s'en mêle et cet argent qui finit par rendre fou et par tout détruire.
La convivialité du roman se retrouve à l'écran, tout comme le charisme du personnage de Jocelyn, sa douceur et ses blessures, sa gentillesse et sa simplicité.
Mathilde Seigner a su adopter un jeu d'actrice pour coller au plus près du personnage et elle contribue, avec les autres actrices, à rendre ce film agréable.
Je n'en dirai pas autant de Marc Lavoine, un peu trop fade à mon goût, ou alors trop dans la caricature, difficile à dire mais il ne représente absolument pas l'image que je me faisais de Jo.
Ce film souffre de quelques faiblesses et de quelques scènes manquant de panache ou de romantisme (la rencontre de Jocelyn avec son bel inconnu manque d'étincelles du coup de foudre et tombe dans un cliché sans relief), dommage car l'ensemble reste plutôt agréable.
Je n'ai particulièrement pas apprécié la caricature faite du personnel de la loterie accueillant Jocelyn à Paris : c'est du grand n'importe quoi, ne serait-ce que parce qu'une hôtesse d'accueil recevant ainsi une personne prend tout simplement la porte, au même titre que la psychologue donne dans le grotesque plutôt que dans le conseil avisé.
C'est là ma plus grande déception de ce film, si le réalisateur a cherché à y introduire de la légèreté et du comique c'est tout simplement raté, ce passage est une fausse note qui ne reflète pas l'ambiance générale du film.
Les passages où le personnage de Jocelyn dresse ses listes d'envies sont par contre plus comiques, ne serait-ce que par rapport au décalage entre les envies de cette femme et la somme qu'elle possède (qu'est-ce qu'une centrale vapeur quand on a 18 millions sur son compte en banque ?).
A contrario, d'autres moments sont plus émouvants tout comme l'amitié entre Jocelyn et les jumelles.
A n'en pas douter, ce que j'aime dans le personnage de Jocelyn, c'est son grand cœur : une femme qui mériterait d'être heureuse et qui va pourtant payer cher le fait d'avoir joué une seule fois dans sa vie et d'avoir décroché le gros lot.
Comme quoi l'argent ne fait pas toujours le bonheur, même s'il y contribue.
Maintenant il faut savoir que pour les personnes ayant comme moi lu le roman, le film ne recèle aucun secret ni surprise, il n'en reste pas moins que j'ai pris du plaisir à regarder cette adaptation.

"La liste de mes envies" est une adaptation cinématographique fidèle au roman de Grégoire Delacourt et qui ne devrait pas décevoir les personnes ayant apprécié sa lecture.
Ce film permet de passer un bon moment et se laisse regarder avec plaisir même s'il souffre de quelques défauts et de quelques passages un peu creux, l'impression globale est bonne et il permet de se changer les idées, c'est bien ce que j'en attendais.





jeudi 17 juillet 2014

Quo Vadis de Henryk Sienkiewicz


Rome, 64 ap. J.-C. 
Vicinius est amoureux ! La belle Lygie a conquis son cœur. Mais celle-ci est chrétienne ! Comme tous les adeptes de sa religion, elle doit vivre dans les Catacombes... et subir les persécutions de l'Empereur Néron ! Lygie doit mourir ! Pour la sauver, le jeune patricien osera-t-il affronter la colère des Romains ? (Le Livre de Poche)

Alors que Pierre fuyait Rome et les persécutions des Chrétiens, le Christ lui apparut sur la Via Appia se dirigeant vers Rome.
Pierre lui demandât alors : "Quo Vadis, Domine ?" (Où vas-tu seigneur ?), à quoi le Christ lui répondit qu'il allait à Rome s'y faire crucifier une deuxième fois.
Pierre comprit alors qu'il ne devait pas fuir et retourna à Rome, où il fut crucifié.

L'apocryphe qui a donné son titre à ce roman n'est qu'une infime partie de l'histoire et ne sert que de contexte historique.
Pour le reste, il s'agit essentiellement d'une histoire d'amour sous la Rome Antique entre le jeune et impétueux Vinicius et la belle Lygie.
Le premier est au début du roman sûr de lui, irrespectueux, prêt à tout pour récupérer Lygie qui pourrait presque passer pour une vulgaire marchandise ou objet de décoration de sa somptueuse villa, mais il va évoluer au cours de l'histoire et acquérir une certaine sagesse jusqu'à renier (ou presque) sa vie d'antan, le luxe et le faste des débauches de la Rome de Néron : "J'en ai assez de Rome, de César, des fêtes, d'Augusta, de Tigellin et de vous tous ! J'étouffe ! Je ne peux pas vivre ainsi; je ne peux pas !".
Ce revirement, il le doit à Lygie, qui outre sa grande beauté fait surtout partie des premiers chrétiens et va transmettre à Vinicius son amour pour cette religion et la parole de paix universelle qu'elle véhicule :  "A toutes ces questions, il n'était qu'une réponse : s'ils ne tuaient pas, c'est qu'ils portaient en eux une bonté comme il n'en avait pas existé dans le monde et un amour si infini de l'humanité, qu'il leur commandait d'oublier les offenses, leur propre bonheur, et d'oublier leurs misères, - un amour enfin qui leur commandait de vivre pour les autres.".
Ce roman possède un côté grandiose, dans le sens où il fait revivre toute une page de l'histoire de Rome en mettant en scène l'empereur Néron, aussi dangereux que mégalomane.
Il y a de très belles scènes de la vie quotidienne, le faste et l'excès des fêtes y est très bien retranscris, tout comme le martyre des chrétiens avec des scènes poignantes lors des mises à mort toutes plus cruelles les unes que les autres.
A la lecture de ce roman, je n'ai pu m'empêcher d'avoir à l'esprit un péplum tant la trame narrative en a les ressorts, d'autant plus que j'ai découvert cette histoire il y a plusieurs années par le film de 1951.
D'un autre côté, c'est avec grand plaisir que je me suis replongée dans la Rome de cette époque et que j'ai eu l'occasion de retourner sur des lieux visités lors de mon séjour en mai dernier.
La reconstitution historique est fidèle bien que je regrette quelques prises de liberté trop communes, comme le fait que l'incendie de Rome ait été commandité par Néron dans l'unique but qu'il achève un poème.
Cette image véhiculée de Néron est sans doute fausse, d'autant plus que cet empereur a participé activement à la reconstruction de la ville et en améliorant ses infrastructures.
Pour les quelques aspects négatifs, j'ai regretté une histoire d'amour bien trop facile, un peu trop à l'eau de rose et un basculement du personnage de Vinicius bien trop rapide : il passe d'un extrême à l'autre en peu de temps, non seulement cela ne laisse pas trop le temps au personnage de mûrir mais cela le fait presque devenir fade et sans relief, surtout lorsque le lecteur le met en comparaison à celui de Néron.
Vinicius finirait presque par en manquer de charisme tant il se laisse porter par les événements, son amour et sa foi.

Après une première tentative de lecture de ce roman au cours de ma jeunesse et qui s'était soldée par un arrêt à la trois centième page, je suis aujourd'hui contente d'avoir pu aller au bout de "Quo Vadis", une histoire m'ayant transporté dans la Rome Antique et permis de revoir quelques magnifiques endroits de Rome, un roman qui peut se révéler exigeant et qui pour être pleinement apprécié se doit de ne pas être lu trop tôt.
A conseiller à tous les amoureux/ses de l'Italie et de son Histoire.


"Lygie quitte la maison d'Aulus" Domenico Mastroiani

Livre lu dans le cadre d'une Lecture Commune organisée par Nathalie

Livre lu dans le cadre du Challenge Il Viaggio


Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2014 pour PAL en danger



Livre lu dans le cadre du Challenge Destination PAL

mardi 15 juillet 2014

Top Ten Tuesday #57


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 livres que vous ne pensiez jamais lire mais que vous avez quand même lus

1) "Le boulevard périphérique" de Henry Bauchau (j'avais peur de la dureté de l'histoire);
2) "Ca" de Stephen King (bien que je ne l'ai pas encore fini car ce livre est tout simplement terrifiant, j'ai tout de même lu les 2 premiers tomes);
3) "Tess d'Urberville" de Thomas Hardy;
4) "Pensées" de Pascal;
5) "Les confessions" de Jean-Jacques Rousseau;
6) "Sur la route" de Jack Kerouac;
7) "Du côté de Castle Rock" d'Alice Munro;
8) "Le comte de Monte Cristo" d'Alexandre Dumas;
9) "Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar (lecture en cours);
10) "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust, semi-lecture car non achevée et ce n'est pas demain la veille que je vais m'y remettre !

mardi 8 juillet 2014

Challenge d'été 2014 - Destination PAL par Lili Galipette

Le capitaine de bord, Lili Galipette, est heureux(se) de vous ré-accueillir à bord d'Air Galipette pour une nouvelle destination estivale vers notre PAL (Pile A Lire).

Le personnel de bord d'Air Galipette reste à notre disposition durant toute la durée du vol.

Avant de décoller, assurez-vous que votre PAL est à jour.

Lili Galipette renouvelle cette année son challenge d'été visant à réduire nos PAL.
Du 1er juillet au 31 août, le but est de faire diminuer nos PAL et d'y faire de belles découvertes de certains trésors littéraires que nous avons laissés s'enterrer dedans.

J'ai choisi de participer avec ma PAL intégrale, et non une PAL d'été, cela a aussi été l'occasion de la mettre à jour, avec une petite variante puisque j'y ai introduit des lectures numériques étant donné que je compte lire sur liseuse cet été.
Pour faciliter la chute de PAL (j'ai de l'ambition), je signalerai les lectures effectuées dans ma PAL par une couleur.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon vol en compagnie de tous les participants au challenge et également d'en profiter pour passer de bonnes vacances !


Bilan de lectures 

"Quo Vadis" de Henryk Sienkiewicz
"Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar
"Chocolat amer" de Laura Esquivel
"Les mains nues" de Simonetta Greggio
"Chinoises" de Xinran
"Mudwoman" de Joyce Carol Oates

Top Ten Tuesday #56


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 auteurs que vous avez rencontrés

1) Mireille Calmel
2) Douglas Kennedy
3) Amélie Nothomb
4) Carole Zalberg
5) Jean-Christophe Grangé
6) Aurélien Molas
7) John Howe
8) Alain Mabanckou
9) Hubert Haddad
10) Titiou Lecoq

jeudi 3 juillet 2014

Bilan de lectures - Juin 2014


Juin est un peu à l'image des mois précédents, c'est-à-dire moyen du côté des lectures mais également dans la publication des billets sur le blog.
La raison ?
Elle est simple et tient en un seul mot : travail !
J'ai du travail à ne plus savoir qu'en faire (d'un autre côté, occupant depuis quelques mois maintenant 2 postes, ceci explique peut-être cela ...), je suis lessivée le soir et le week-end et je n'ai pas l'envie ni le courage de rédiger des articles, d'où des publications aléatoires et avec parfois du retard, et ce n'est à mon avis pas sur le point de s'arrêter, il va donc falloir s'y habituer.
Passons maintenant au bilan du mois de juin.

Plan Orsec 2014 pour PAL en danger / Chute de PAL
"Dimanche chez les Minton et autres nouvelles" de Sylvia Plath
"Pauvre miss Finch" de William Wilkie Collins
"Rue des voleurs" de Mathias Enard
"Tintin au Congo" de Hergé
"Le top du chat" de Philippe Gelluck

SP
"La fille de Paname Tome 1 L'homme aux couteaux" de Kas et Laurent Galandon
"La dernière frontière" de Howard Fast

Emprunté à la bibliothèque
"Un été à Cold Spring" de Richard Yates

Je suis satisfaite de ce mois de juin car j'ai commencé à reprendre goût à la lecture en lisant des œuvres qui me plaisent et me font envie, j'ai pioché dans ma PAL et elle a commencé à re-diminuer (certes modestement mais diminué quand même).
Je n'ai pas eu le temps de les chroniquer, je le ferai en juillet, mais il faut aussi ajouter à ce mois de juin 3 guides de voyage puisque j'ai fait une petite excursion de 5 jours à Vienne, un vrai bonheur (je vous en parlerai, mais auparavant il faut encore que je vous parle de mon escapade romaine du mois de mai).

Sinon, signe quelque peu inquiétant, je suis partie ce soir en oubliant mon livre sur mon bureau ... (on va mettre ça sur le compte d'être pressée d'aller boire un coup) !

La dernière frontière de Howard Fast


1878. Les Indiens cheyennes sont chassés des Grandes Plaines et parqués en Territoire indien, aujourd’hui l'Oklahoma. Dans cette région aride du Far West, les Cheyennes assistent, impuissants, à l'extinction programmée de leur peuple. Jusqu'à ce que trois cents d'entre eux, hommes, femmes, enfants, décident de s'enfuir pour retrouver leur terre sacrée des Black Hills. À leur poursuite, soldats et civils arpentent un pays déjà relié par les chemins de fer et les lignes télégraphiques. Et tentent à tout prix d'empêcher cet exode, ultime sursaut d'une nation prête à tout pour retrouver liberté et dignité. (Gallmeister)

En 1878, des Indiens cheyennes ont décidé de quitter l'Oklahoma où ils sont parqués et dépérissent pour retrouver la terre de leurs ancêtres, mais c'est sans compter sur l'opposition farouche des militaires et du gouvernement : "Dis-leur que personne n'a le droit de quitter le Territoire indien sans une permission de Washington. Et que ce soit bien clair pour eux : le Grand Homme Blanc ne donne aucune permission de ce genre. Ici, c'est devenu et ça restera pour toujours leurs terres, et c'est à eux d'en faire ou non quelque chose. S'ils sont paresseux, bons à rien, s'ils restent couchés dans leurs huttes toute la journée, ils seront payés de la même monnaie. Que ce soit bien clair. Il faut qu'ils restent ici.".
Dépouillés de leurs terres, ils devraient se contenter de l'exil et de vivre enfermés, parqués comme des bêtes, vivants mais souhaitant la mort qui serait une délivrance pour eux :  "Il vaut mieux parfois pour un peuple être mort qu'esclave.".
Ce roman met en scène une page méconnue et pourtant vraie de l'histoire américaine : l'une des dernières guerres indiennes, celle de 1878, au cours de laquelle un groupe de Cheyennes mené par deux chefs : Little Wolf et Dull Knife, ont essayé de fuir vers le Nord pour retrouver la terre de leurs ancêtres et y vivre dans de meilleures conditions, en hommes libres.
Récit terrible et poignant, il illustre surtout une incompréhension entre les Indiens et les Blancs, ainsi qu'une non volonté d'écoute de la part de ces derniers.
Ils restent campés sur leurs positions, sûrs d'eux et ne se soucient guère des conditions de vie des Indiens, estimant même que ces derniers devraient leur être reconnaissants.
Voilà une image peu glorieuse des américains, d'autant plus lorsque l'on sait que durant les quelques mois de cette fuite et de cette véritable chasse à l'hommes ce sont non seulement des militaires mais également des volontaires civils qui se sont mis à leur poursuite, les traquant pire que des bêtes pour les ramener dans leur enclos.
C'est aussi une image fausse qui a circulé des Cheyennes : "N'appelez pas ça une guerre. Ces sauvages assassinent, et soyez-en sûrs, messieurs, chaque assassinat sera vengé. C'est le dernier soulèvement indien auquel ce pays sera confronté.", peu de journaux ont d'ailleurs osé dire la vérité et parler de quête de liberté.
Il est plutôt rare de voir la littérature américaine traiter du cas des Indiens, en cela le livre de Howard Fast est non seulement bien documenté mais il est aussi critique à l'égard des américains et à le mérite d'offrir un double point de vue aux lecteurs : celui des militaires et celui des Indiens, le tout sur une trame narrative s'étalant sur plusieurs mois.
J'ai été particulièrement intéressée par le thème traité et surtout révoltée à la lecture devant tant de bêtise et d’œillères, d'orgueil à ne pas vouloir reconnaître une erreur et de jusqu'au boutisme poussant à traquer des hommes, des femmes, des enfants, à bout de force et n'ayant plus que la peau sur les os.
Une histoire bien triste et particulièrement révoltante.

Je n'ai jamais été déçue à ce jour par les éditions Gallmeister et ce livre ne fait pas exception.
"La dernière frontière" de Howard Fast est un livre dur, poignant et révoltant sur l'une des dernières guerres indiennes et mérite d'être lu pour l'éclairage qu'il apporte sur ce pan de l'histoire ainsi que pour la beauté et l'humanité du texte qui se cachent derrière tant d'horreur.

Je remercie Babelio et les éditions Gallmeister pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.

mardi 1 juillet 2014

Top Ten Tuesday #55


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 personnages que vous aimiez bien, mais que vous avez de moins en moins apprécié au fil des pages

1) Rouletabille, ce n'est pas au fil des pages mais plus au fil des suites de ses enquêtes;
2) Edward Cullen, il a un moment où il est à la limite du supportable;
3) Andrea dans "Le diable s'habille en Prada", une folle envie de la secouer pour la faire revenir à la réalité;
4) Les personnages des livres de Guillaume Musso et Marc Lévy, ils finissent très vite par devenir agaçants de tant de perfection (beau, riche, jeune et finissant par trouver l'amour).

Et je sèche pour ce TTT donc ça sera tout pour aujourd'hui !