mardi 26 mai 2015

Top Ten Tuesday#102


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 livres que vous aimeriez prendre dans votre sac de plage cet été ou Les 10 livres à lire sur la plage

1) "Long week-end" de Joyce Maynard
2) "Toute la lumière que nous ne pouvons voir" d'Anthony Doerr
3) "Mille femmes blanches : les carnets de May Todd" de Jim Fergus
4) "Orgueil et préjugés" de Jane Austen
5) "Noire lagune" de Charlotte Bousquet
6) "Maria Chapdelaine" de Louis Hémon
7) "Un été prodige" de Barbara Kingsolver
8) "Le sillage de l'oubli" de Bruce Machart
9) "Le cœur est un chasseur solitaire" de Carson McCullers
10) "Les pieds dans la boue" d'Annie Proulx

dimanche 24 mai 2015

Festival de Cannes 2015 : le Palmarès, mes envies cinématographiques (et mon appel du cœur : l'année prochaine, invitez-moi !)


Cannes, cette année encore, j'y étais !
Enfin ... j'y étais dans mon canapé devant ma télévision, car pour une raison que je ne m'explique pas, je n'ai toujours pas été invitée à monter les marches et assister à une projection (alors que j'ai promis que le jour où je pouvais aller à Cannes je sortais vraiment le grand jeu niveau robe de soirée, toilette, pomponnage et tout le tralala !).
Et là, il me paraît important de commencer par un point capillaire : c'est moi ou Sophie Marceau arbore une coupe courte (plus que d'ordinaire) ?
Ça lui va très bien, j'ai juste été un peu surprise; et apparemment elle n'a pas eu de problèmes de robe ce soir, donc félicitations Sophie ! (et je compatis, car j'angoisse toujours en mettant des robes, travaillant dans un endroit où les rues sont des courants d'air je crains toujours de me retrouver telle Marilyn Monroe et sa robe blanche sur une bouche de métro).

Après ce point "chiffons-coiffure-tapis rouge", place désormais aux réactions à chaud sur le Palmarès de ce 68ème Festival et mes envies cinématographiques des films projetés et/ou récompensés.

Palme d'or DHEEPAN Réalisé par Jacques AUDIARD 
Grand Prix SAUL FIA (LE FILS DE SAUL) Réalisé par László NEMES 
Prix de la mise en scène HOU Hsiao-Hsien pour NIE YINNIANG (THE ASSASSIN) 
Prix du scénario Michel FRANCO pour CHRONIC 
Prix d'interprétation féminine Ex-aequo Emmanuelle BERCOT, Rooney MARA dans MON ROI Réalisé par MAÏWENN 
Rooney MARA, dans CAROL Réalisé par Todd HAYNES 
Prix d'interprétation masculine Vincent LINDON , Stéphane BRIZÉ dans LA LOI DU MARCHÉ Réalisé par Stéphane BRIZÉ 
Prix du Jury THE LOBSTER Réalisé par Yorgos LANTHIMOS

Déjà, ce Palmarès fait la part belle au cinéma Français, d'autant que la Cérémonie a commencé par la remise d'une Palme d'Or d'honneur à Agnès Varda, un très bel hommage pour une grande dame plutôt discrète du cinéma Français.
Je ne sais pas s'il y a eu beaucoup de fuites, mais j'ai eu peu de surprises à l'énoncé de ce Palmarès, car grosso modo tous les noms qui avaient circulé y figuraient.
Joie et bonheur de savoir qu'Emmanuelle Bercot est récompensée pour sa prestation dans "Mon roi" de la talentueuse Maïwenn, au passage discours émouvant de celle qui ne s'attendait certainement pas à recevoir ce Prix; idem pour Vincent Lindon et choc d'apprendre que c'est la première fois (hormis le Prix Jean Gabin) que cet acteur est récompensé !
Et liesse, foule en délire (moi toute seule donc, en compagnie de l'oiseau-bleu Twitter), d'entendre le nom de Jacques Audiard pour la Palme d'Or.
Enfin ! Oui enfin ce réalisateur de talent reçoit ce Prix qu'il méritait depuis si longtemps !
Formidable ! Et comme il l'a dit : "Merci Michael Haneke de ne pas avoir tourné cette année." (et si possible les années à venir, hum je m'égare et ceci n'engage que moi.).

Dans ce Palmarès, il y a plusieurs films qui me tentent : "Dheepan" bien évidemment, mais aussi "Carol" de Todd Haynes, "Mon roi" de Maïwenn, et aussi "Saul fia" pour le thème du film.
J'hésite un peu pour "La loi du marché" mais je vais peut-être finir par aller le voir.
Et parmi la Sélection, il y a aussi : "Marguerite et Julien" de Valérie Donzelli, "Mia Madre" de Nanni Moretti, et "Youth" de Paolo Sorrentino.
La catégorie "Un certain regard" contient aussi certainement quelques perles, et dans les films présentés hors-compétition je me laisserais tentée par le dessin animé "Inside Out (Vice-versa".

Voilà, je pourrais parler longuement des discours de chacun, des choix du jury, mais il est inutile de refaire le monde de Cannes désormais puisque la messe est dite.
Je suis très satisfaite de ce Palmarès et j'ai beaucoup d'envies cinématographiques, bravo à tous les participants, aux lauréats, aux membres du Jury et à l'année prochaine pour une nouvelle quinzaine de rêves et d'audaces cinématographiques !

Les six compagnons de la Croix-Rousse de Paul-Jacques Bonzon


Décidément, Tidou n'est pas en veine ! Au grand désespoir du jeune garçon, son chien Kafi n'a pu le suivre lors de son déménagement à Lyon. A l'école, il fait la connaissance des Compagnons de la Croix-Rousse, qui décident de l'aider à faire secrètement venir Kafi. Hélas ! Le soir même de son arrivée, Kafi disparaît. Étrangement, la nuit de cette disparition, de graves événements ont lieu dans le quartier... (Bibliothèque Rose Verte)

Pauvre Tidou, non seulement il quitte son village natal de Reillanette dans la Drôme pour la grande ville de Lyon, mais voilà qu'il ne peut emmener avec lui son chien Kafi, car la gardienne de leur immeuble refuse les chiens : "Kafi était mon ami, l'abandonner serait un crime. Pourtant, au fond de moi, je sentais que je ne serais pas le plus fort. C'en était fait, nous allions partir et Kafi ne nous suivrait pas. J'étais désespéré.".
Les mésaventures de Tidou sont loin d'être terminées, car c'est dans l'indifférence la plus complète qu'il arrive dans sa nouvelle école où aucun élève ne lui adresse la parole, si ce n'est son voisin de classe, Corget, qui lui adresse quelques mots.
Mais Tidou a su attirer l'attention de Corget en lui parlant de son chien, et voilà que ce dernier émet l'idée de faire venir Kafi en douce et de le cacher dans une cave, pour s'en occuper ça sera Tidou et à tour de rôle les membres de la bande du Gros-Caillou.
Mais tout ne se passe pas comme prévu et Kafi disparaît le soir de son arrivée.
Pour le retrouver, c'est toute la bande du Gros-Caillou qui va se mettre à sa recherche ainsi que Mady, une jeune fille malade dont Tidou fera la connaissance par le plus grand des hasards et qui sera très vite adoptée par toute la bande, même si elle est une fille.

Plus jeune, j'avais adoré lire les aventures des six compagnons, ce groupe d'amis vivant dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon et vivant toujours des aventures excitantes avec une intrigue policière qu'ils résolvent à chaque fois, et toujours en compagnie de Kafi, le magnifique chien-loup de Tidou.
J'ai décidé de tenter l'expérience de relire le premier tome de cette série, et bien je dois dire que ça n'a pas trop vieilli et que ça se lit encore très bien aujourd'hui, même avec quelques années de plus.
J'ai retrouvé le vent de l'aventure qui souffle dans chacun des tomes de cette série, même si ici l'intrigue est centrée uniquement à Lyon, il arrivera bien souvent par la suite que la bande se promène dans plusieurs coins de France.
Je trouve que c'est une bonne mise en bouche pour la série, le personnage de Tidou est au cœur de ce premier roman, l'auteur a bien su retranscrire les émotions de ce garçon : la tristesse à la perte de son chien, les difficultés à s'adapter à sa nouvelle vie et surtout à la ville lui qui vient d'un petit village de campagne, et finalement les nouveaux amis qu'il s'y fait et l'acceptation de sa situation : "C'est fini. La photo, nous assure-t-on, paraîtra en première page dans le journal du soir. Nous n'en tirons aucune fierté. Mais pour moi, elle sera un magnifique souvenir. Je l'encadrerai dans ma chambre. J'y retrouverai les visages de mes camarades de la Croix-Rousse, celui souriant de Mady, la bonne tête de mon chien, tous ceux grâce à qui cette grande ville, au début si hostile, ne sera pour moi plus jamais grise.".
Il  y a un fond social intéressant dans cette série, la famille de Tidou, comme celle de ses camarades, est pauvre, le chômage est déjà une menace alors que l'histoire se situe dans les années soixante/soixante-dix je dirai, certains personnages n'ont plus toute leur famille, ce sont des situations qui restent finalement très actuelles.
Pourtant, tous ces enfants ne sont pas malheureux et arrivent à se débrouiller avec trois fois rien, c'est un peu le message de fond qui ressort à chaque fois.
J'aime beaucoup cette bande car ils sont tous plus attachants les uns que les autres, que ce soit Le Tondu, Gnafron, La Guille, Bistèque, Corget, et puis j'aime beaucoup la touche féminine de la série avec Mady.
Il se dégage de ce livre une atmosphère très Lyonnaise. l'auteur a même créé certains personnages, Mady et Corget, comme représentant l'esprit Lyonnais.
A l'époque de ma première lecture, j'appréciais énormément les illustrations d'Albert Chazelle, je n'ai depuis lors pas retrouvé autant de plaisir à regarder celles plus récentes qui ont été faites (sans parler des couvertures actuelles qui sont nettement en-dessous des originales).
J'ai passé un bon moment de détente à relire cette aventure et si j'avais quelques craintes au départ ce livre à destination de la jeunesse passe encore bien de nos jours et n'a quasiment pas pris une ride.
Je vais donc poursuivre ma relecture des aventures de la bande du Gros-Caillou.

"Les six compagnons de la Croix-Rousse" de Paul-Jacques Bonzon est un bon premier tome de cette série jeunesse qui n'a finalement pas trop vieilli et qui donne toujours autant envie d'aller flâner dans le quartier de la Croix-Rousse pour y croiser la bande du Gros-Caillou.

Livre lu dans le cadre du Challenge Totem - Chien

samedi 23 mai 2015

Un été 63 de Tracy Guzeman


Les sœurs Kessler n'ont pas grand-chose en commun dans leur caractère : tandis que Natalie est manipulatrice, Alice est plutôt rêveuse. Cette dernière tombe amoureuse d'un peintre désargenté mais sa sœur perturbe son idylle. Quarante ans plus tard, Bayber l'artiste est riche et dévoile une oeuvre qui fait resurgir les démons du passé. (Flammarion)

Tout commence durant des vacances en famille à l'été 1963 au bord d'un lac du Connecticut.
Les deux sœurs Kessler, Natalie l'aînée et Alice la benjamine, qui étaient proches jusque-là s'opposent et se divisent de plus en plus.
Alice tombe sous le charme de leur voisin, Thomas Bayber, un jeune peintre qui peine à vivre de son art, tout en s'intéressant aux oiseaux et en taisant la maladie qui commence à ronger ses articulations; tandis que Natalie reste insensible à tout et commence à s'emmurer dans une haine qui la rongera jusqu'à la fin de ses jours.
Quarante ans plus tard, Thomas Bayber est un artiste reconnu qui a cessé de peindre depuis plus de vingt ans et dont la santé se dégrade.
Il fait appel à Dennis Finch, l'homme qui a contribué à révéler son talent au monde et s'est occupé à la fois de l'homme et de sa carrière, ainsi qu'au jeune expert Stephen Jameson, relégué dans un placard pour avoir eu une liaison avec la mauvaise femme.
Leur but : retrouver un tableau de Thomas Bayber inédit à ce jour et lié à cet été 1963.

Il ne faut pas se fier au quatrième de couverture, ce livre ne se contente pas d'être une quête artistique, quête qui n'est d'ailleurs que le prétexte pour faire sortir au grand jour des souvenirs enfouis et surtout des secrets.
La relation entre les deux sœurs Kessler est très particulière, plus haine qu'amour de la part de Natalie envers Alice : "Nous nous sommes affrontées pendant la plus grande partie de notre vie, Natalie et moi. Les choses avaient fini par tourner ainsi entre nous. Mais au début il en allait différemment."; et plus soumission que respect de la part d'Alice envers Natalie.
Car Natalie a passé sa vie à s'occuper de sa sœur handicapée par sa maladie mais en le lui faisant payer le prix fort : "Votre sœur n'a jamais voulu qu'une chose : vous faire du mal.".
Il y a un parallèle intéressant entre ces deux femmes : l'une est rongée par la maladie alors qu'elle n'aspirait qu'à vivre et profiter de la vie, tandis que l'autre en profite un peu mais est bouffée intérieurement par la rancœur qui l'handicape d'une certaine façon dans ses relations avec les autres et particulièrement avec sa sœur.
Alice est bel et bien l'une des héroïnes de ce roman, même si sa présence n'est faite que d'apparitions dans le récit, et se révèle attachante avec ses faiblesses, à commencer par la polyarthrite qui l'a privée de mener la vie qu'elle souhaitait et l'a rendue dépendante aux autres : "Au bout d'un certain temps, il était tout simplement plus facile de laisser les autres agir à ma place : peu à peu, j'ai cessé de me dire que je pourrais me débrouiller toute seule. Qui aurait-eu envie de vivre avec une créature pareille ?"; mais aussi ses forces, notamment sa relation avec Thomas Bayber qui lui a ouvert les yeux sur sa famille : "C'était une chose de déplorer les défauts de ses proches dans le secret de son cœur, une autre d'écouter un étranger en dresser la liste.".
La trame de ce roman est bonne et entrelace plusieurs époques et plusieurs scénarios jusqu'à aboutir au dénouement final.
J'ai apprécié l'incursion dans le monde de l'art et le rôle qu'il va jouer tout au long du récit, servant de prétexte de base pour développer l'intrigue.
Il est question de rivalités familiales, amoureuses, le tout sur plusieurs décennies, une construction comme savent le faire les auteurs Américains et qui permet de passer un bon moment de détente littéraire.
Les liens entre les personnages sont bien construits et fonctionnent, j'ai apprécié de pouvoir suivre leur évolution ainsi que le découpage temporel fait par l'auteur.
A propos des personnages, il est légèrement amusant de constater que ceux dont il est le plus souvent question, comme Thomas Bayber, sont finalement très souvent évoqués au cours des discussions mais n'apparaissent que de façon secondaire.
Il y a des rebondissements jusqu'à la fin et si certains ne sont pas prévisibles d'autres le sont par contre, j'avoue que l'auteur a utilisé quelques ficelles dont les nœuds se dénouent rapidement pour le lecteur.
Je n'ai pas eu de réelles surprises même si la lecture a été agréable, le seul point qui vient ternir ma bonne impression d'ensemble est la fin bien trop rapide et trop elliptique qui passe plusieurs épisodes en version accélérée et qui m'a laissé un petit goût d'inachevé.
Quelques pages en plus auraient été bienvenues, il s'agit ici d'un roman et non d'une nouvelle, la fin ne doit pas être une chute abrupte comme elle l'est dans le cas présent.
Au passage, je trouve que la couverture est particulièrement bien choisie et colle très bien à l'histoire.

Tracy Guzeman signe-là un premier roman assez prometteur, "Un été 63" étant une bonne histoire romanesque à rebondissements dont la lecture est agréable.

Je remercie Babelio et les Editions Flammarion pour l'envoi de ce livre.

mardi 19 mai 2015

Top Ten Tuesday #101


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Cette semaine, c'est un thème libre qui est proposé, je vous laisse découvrir le thème que j'ai choisi.

Les 10 livres qui m'ont le plus fait rêver/inspiré et qui ont marqué ma jeunesse

1) "Les 4 filles du docteur March" de Louisa May Alcott, je me suis beaucoup identifiée au personnage de Jo et avec une amie d'école on s'amusait à s'écrire des lettres elle en tant que fiancée de Rouletabille et moi en tant que Jo March;
2) "Les malheurs de Sophie", "Les petites filles modèles" et "Les vacances" de la Comtesse de Ségur, j'ai beaucoup aimé cette trilogie à la fois pour la tristesse mais aussi la gentillesse et l'espoir qu'elle dégage;
3) "François le bossu" de la Comtesse de Ségur, sans doute mon roman préféré de cette auteur que je feuillette toujours aujourd'hui avec grand plaisir;
4) "Jane Eyre" de Charlotte Brontë, pour le personnage féminin et sa relation avec le ténébreux Edward Rochester;
5) "Le mystère de la chambre jaune" et "Le parfum de la dame en noir" de Gaston Leroux, pour le personnage de Rouletabille;
6) La série "Alice détective" de Caroline Quine, pour le personnage d'Alice accompagnée de ses deux amies pour résoudre des enquêtes, j'ai rêvé fut un temps d'avoir une mustang bleu comme Alice en étant plus grande;
7) "Le hussard sur le toit" de Jean Giono, pour le personnage d'Angelo Pardi et sa relation si particulière avec Pauline de Théus;
8) La série "Les six compagnons" de Paul-Jacques Bonzon, pour les aventures de ce groupe d'amis avec le personnage si attachant de Tidou et son chien Kafi;
9) "La solitude du buveur de sang" d'Annette Curtis Klause, un livre sur un vampire lassé de sa condition et bien loin de l'univers mièvre de "Twilight", un roman jeunesse que j'ai acheté en occasion il y a des années et que j'ai bien envie de relire;
10) "Le château des oliviers" de Frédérique Hébrard, roman souvent lu et feuilleté pendant et après la diffusion de la série télévisée, c'est aussi ce qui m'a donné envie de découvrir la Provence, fait découvert l'actrice Brigitte Fossey ainsi que la chanteuse Michèle Torr.

lundi 18 mai 2015

Budapest Lonely Planet


Une couverture exhaustive de la ville, quartier par quartier : la colline du Château, le mont Gellért, le Tabán, l’Óbuda, l’île Marguerite, le Belváros, le Lipótváros, les collines de Buda, les boulevards circulaires nord et sud. Un chapitre couleur sur l'architecture de Budapest (Art nouveau ou Sécession hongroise), ainsi que des détails précis sur l'histoire et le sens des principaux monuments : les bains, les statues, les bâtiments et les ponts qui relient Buda et Pest. Toutes les dernières adresses de la capitale hongroise pour se restaurer, prendre un verre et sortir. Un chapitre "Excursions" pour explorer les environs de Budapest : Szentendre, le château royal de Gödöll, Martonvásár, Veszprém et le lac Balaton, la forteresse d'Eger, Pécs, le joyau de la Transdanubie méridionale. Une carte détaillée pour chaque quartier et une grande carte pliante de la ville. (Lonely Planet)

Pour la première fois j'ai investi dans le guide complet d'une ville édité par Lonely Planet et je ne le regrette pas.
Ce guide est extrêmement bien fait, il adopte lui aussi un découpage par quartier mais différent du Routard, il propose à chaque fois des plans détaillés par quartier, mentionnant les centres d'intérêt, les restaurants, les bars et les endroits pour faire du shopping, et énorme avantage : il propose également parfois des itinéraires de promenade, et ça, j'ai énormément apprécié, testé et approuvé.
Il propose un plus grand choix de restaurants que Le Routard et j'en ai bien profité car les adresses sont excellentes et en général bien indiquées.
Plutôt que de détailler chaque musée, ce guide propose des focus sur des musées ou des attractions bien précises, j'aime assez le concept même si ce n'est pas assez détaillé à mon goût.
Toute la partie historique, art et littérature est située en fin de guide, un peu dommage car inverse au sens de la découverte mais par contre la qualité des informations fournies est nettement supérieure et exhaustive.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire toute l'histoire de Budapest, avec une frise chronologique en bas de chaque page, c'est bien détaillé et les informations fournies permettent de mieux appréhender la ville.
J'ai également beaucoup apprécié toute la partie sur la littérature, j'ai d'ailleurs pris note de quelques romans et auteurs que j'ai désormais envie de découvrir.
Plus clair, plus précis et plus fouillé que Le Routard, j'ai trouvé ce guide très bien fait et complémentaire avec le précédent, ainsi qu'un cran au-dessus pour tout ce qui concerne l'orientation et l'accès par les transports aux principales attractions (et l'astuce pour la ligne M1 du métro est bien indiquée !).
Son seul petit inconvénient réside dans le fait qu'il est un peu grand et prend un peu plus de place que les autres guides dans le sac (et son prix est un peu plus élevé), à part cela, je n'ai vraiment rien d'autre à dire dessus.

En conclusion, j'adhère au Lonely Planet pour la mine d'informations qu'il contient, les plans détaillés par quartier et les itinéraires de promenades indiqués, ce guide est très bien fait et très complet, il va de pair avec Le Routard et a lui aussi été un fidèle compagnon de voyage et de table de chevet.

samedi 16 mai 2015

Budapest Hongrie Le Routard 2014/2015


Budapest ? Une grande dame européenne, nourrie de plus de 1000 ans d'histoire. La Hongrie, c'est le pays de la douceur de vivre, des saveurs épicées, des vins puissants, des musiques envoûtantes. Cerise sur le gâteau, le sens de l'hospitalité des Hongrois fait rarement défaut... Et puis le Routard Budapest, Hongrie c'est toujours des adresses souvent introuvables ailleurs, des infos remises à jour chaque année et des cartes et plans détaillés. (Hachette Guides Tourisme)

Cette année, ma première destination de voyage a été Budapest en Hongrie, une forme de continuité avec l'Autriche l'année dernière.
Et comme j'ai pu le faire pour Rome, je vais également parler rapidement des guides qui ont été mes fidèles compagnons pendant plusieurs jours et livres de chevet.
Commençons par Le Routard.
Les avantages de ce guide sont une présentation générale de la Hongrie, de l'histoire de Budapest en première partie de l'ouvrage, ce qui permet une première découverte du pays et de la ville pendant le vol aller.
Un autre atout, c'est bien évidemment la carte détachable qui n'a plus quitté mon sac et qui m'a parfois été utile pour me repérer.
Du côté des musées et des horaires, ce guide est bien à jour, par contre niveau prix et réductions ce n'est pas toujours ça, j'ai pu constater quelques prix à la hausse (mais d'un autre côté, Budapest c'est pas cher que ce soit pour manger ou visiter, donc tout est relatif).
J'ai aussi pu constater que le plan n'était pas toujours à jour avec les appellations des stations de métro, un peu surprenant mais j'ai quand même réussi à m'y retrouver.
A noter que j'ai acheté ce guide d'occasion mais qu'il était bien à jour concernant la ligne M4 du métro désormais en activité.
Au passage, j'aurais apprécié un petit avertissement concernant la ligne M1 de métro et le fait qu'il fallait faire attention au sens où l'on allait en pénétrant dans un station, faute de quoi il fallait ressortir, traverser la rue et prendre l'autre entrée.
J'apprécie dans ce guide les détails qui sont donnés pour chaque musée avec les salles et les œuvres majeures dans chacune d'elles, c'est à peu près le seul guide qui détaille autant, ce qui fait que bien souvent je l'ai gardé avec moi au cours des visites (les explications en Anglais dans les musées étaient bien souvent pauvres voire même quasi inexistantes).
J'ai bien aimé le découpage par quartier qui permet de se repérer facilement et d'identifier les endroits où l'on veut aller, par contre côté restaurants je ne me suis pas vraiment inspirée de ce guide pour manger.
Par contre il a le mérite de bien détailler les autres lieux intéressants à voir en Hongrie plus ou moins proches de Budapest, et ça c'était une bonne chose car j'ai fait deux excursions en dehors de la ville et le plan fourni pour la ville de Szentendre m'a été bien utile et je ne l'ai retrouvé dans aucun autre guide.

En conclusion, j'ai trouvé ce guide relativement bien fait, assez complet mais ayant besoin d'être mis à jour sur quelques aspects.
Et pour répondre à l'inévitable question qui risque de m'être posée, oui, j'ai bien vu des personnes jouer aux échecs comme sur la photographie dans les bains Széchenyi.

jeudi 14 mai 2015

Diabolik - A caro prezzo d'Angela et Luciana Giussani


Diabolik est un héros mythique de la bande dessinée Italienne, né en 1962 sous la plume de deux sœurs : Angela et Luciana Giussani, et qui se distingue des autres héros de bande dessinée parce qu'il est mauvais : il vole, il tue, son arme de prédilection est le poignard, et avec sa compagne Eva Kant il monte les coups les plus astucieux pour dérober des bijoux précieux en échappant systématiquement à la police et plus précisément à l'inspecteur Ginko.
Ce n'est pas franchement le portrait du gendre idéal, mais il a du chien et il plaît (en tout cas à moi).
Ici, il est bien entendu question de vol de bijoux aussi magnifiques que précieux, mais l'hôtel est plutôt sécurisé et cela va donner un peu de fil à retordre à Diabolik : "Il colpo si presenta difficile.", je dis bien un peu car à lui rien n'est impossible et ce n'est pas la venue de l'inspecteur Ginko qui va y changer quoi que ce soit : "Il commissario di Rhain ha capito subito che il ladro era Diabolik e ha chiamato l'ispettore Ginko.".
Mais ceci n'est qu'une partie de l'histoire, car il va aussi être question d'une jeune femme retrouvée par Eva Kant en train de se noyer, qui ne s’avérera peut-être pas être aussi innocente qu'elle le prétend.
J'apprécie beaucoup ces petites bandes dessinées déjà car mon niveau d'italien me permet de les lire et de les comprendre, et c'est toujours l'occasion de savourer une nouvelle aventure de ce personnage que j'ai découvert il y a des années et qui est difficilement trouvable en France (d'ailleurs je profite toujours de séjours en Italie pour ramener des opus de Diabolik).
Diabolik est un anti-héros car il ne rentre absolument pas dans les codes du héros, au lieu d'être un chevalier servant défendant la veuve et l'orphelin c'est un voleur sans foi ni loi qui détrousse les-dits veuve et orphelin.
J'aime beaucoup ce côté immoral, cela rend le personnage encore plus attachant, et j'apprécie particulièrement le couple fusionnel/passionnel qu'il forme avec Eva Kant.
L'histoire est efficace avec des rebondissements, je trouve toujours que c'est un peu court mais d'un autre côté le format choisi est pratique : petit, condensé, il tient facilement dans un sac et est lu au cours d'un trajet de transport.
Quant aux dessins, ils sont exclusivement en noir et blanc, hormis sur les couvertures, et j'apprécie énormément le style et le côté très vivant car il y a toujours de l'action dans le scénario et cela se ressent dans les dessins.

"A caro prezzo" est un bon opus de la série "Diabolik" créée par les sœurs Angela et Luciana Giussani, série que je vous incite à découvrir et qui se lit très facilement en Italien pour les débutants comme moi.

Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2015 pour PAL en danger / Chute de PAL



Livre lu dans le cadre du Challenge Il Viaggio

mardi 12 mai 2015

Top Ten Tuesday #100


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 auteurs que vous rêvez de rencontrer

Le thème ne précisant pas s'ils peuvent être vivants ou morts, j'ai pris quelques libertés.

1) J.R.R Tolkien
2) Charlotte Brontë
3) Kaye Gibbons
4) Herbjørg Wassmo
5) Daphné du Maurier
6) Patrice Pellerin
7) J.K Rowling
8) Malika Ferdjoukh
9) François Bourgeon
10) Jean-Pierre Gibrat

dimanche 10 mai 2015

La confusion des sentiments de Stefan Zweig


Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l'aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. A dix-neuf ans, il a été fasciné par la personnalité d'un de ses professeurs ; l'admiration et la recherche inconsciente d'un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d'idolâtrie, de soumission et d'un amour presque morbide. (Le Livre de Poche)

Au soir de sa vie, le narrateur, un vieux professeur auréolé de gloire, se souvient de l'homme qui a marqué à jamais sa vie et sa destinée : un de ses professeurs qui a exercé sur lui une profonde et dangereuse fascination alors qu'il avait dix-neuf ans.
C'est grâce à cette figure masculine que du jeune homme volage négligeant ses études et son avenir il est devenu un professeur passionné, excellent pédagogue, et reconnu comme tel par ses pairs : "Celui qui n'est pas passionné devient tout au plus un pédagogue; c'est toujours par l'intérieur qu'il faut aller aux choses, toujours, toujours en partant de la passion.".

Le double portrait dressé par l'auteur, à la fois celui du narrateur mais également celui de son professeur, est intéressant et fascinant à plus d'un titre.
Tout d'abord, j'ai particulièrement aimé la relation entre les deux personnages, un savant mélange de fascination, d’idolâtrie, de soumission, de dépendance, d'amour et de haine.
La première fois qu'il voit le professeur, le narrateur est tout simplement envoûté par sa prestance, sa voix et son charisme : "Jamais je n'avais vu pareille chose, un discours qui était tout extase, un exposé passionné comme un phénomène élémentaire, et ce qu'il y avait là d'inattendu pour moi m'obligea tout à coup à m'avancer. Sans savoir que je bougeais, hypnotiquement attiré par une puissance qui était plus forte que la simple curiosité, d'un pas automatique comme celui des somnambules, je me trouvais poussé comme par magie vers ce cercle étroit : inconsciemment, je fus soudain à dix pouces de l'orateur et au milieu des autres, qui de leur côté étaient trop fascinés pour m'apercevoir, moi ou n'importe quoi.", à tel point qu'il fini très vite par le vénérer comme un dieu : "Comme la parole d'un évangéliste, la sienne était pour moi, à la fois, loi et faveur; sans cesse aux aguets, mon attention toujours tendue saisissait avidement chacune de ses remarques, jusqu'aux plus anodines.".
C'est une relation malsaine qui se met alors en place et qui emporte le narrateur au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer, avec du recul il peut désormais l'analyser et mettre en lumière les égarements auxquels la puissance de la jeunesse peut conduire : "Etant elle-même beauté, la jeunesse n'a pas besoin de sérénité : dans l'excès de ses forces vives, elle aspire au tragique, et dans sa naïveté, elle se laisse volontiers vampiriser par la mélancolie.".
Le terme de vampirisation illustre parfaitement cette relation, ils se nourrissent l'un de l'autre, mais au détriment de la santé mentale du narrateur qui du fait de sa jeunesse ne s'en rend pas compte et finit par ne plus comprendre l'attitude de son professeur : parfois proche de lui, complice, à d'autres moments il l'ignore, le rejette, et disparaît pendant plusieurs jours.
Jusqu'au moment où le narrateur n'en peut plus et explose : "Et ce fut malgré moi que, me redressant péniblement, je laissai encore libre cours à un flot de cris précipités et saccadés à la fois, me plaignant de tout ce qu'il m'avait fait, disant comment il m'avait repoussé et persécuté, puis de nouveau attiré; comment, sans raison ni motif, il se montrait dur envers moi - ce bourreau à qui, malgré tout, j'étais attaché avec amour, que je haïssais en l'aimant et que j'aimais en le haïssant.", paroxysme de cette relation sulfureuse non consommée.
Car au-delà de tous les adjectifs qui peuvent être employés pour définir cette relation, il y a bien de l'amour là-dessous, mais un amour quelque peu morbide et sulfureux par son côté interdit.
Et c'est là le coup de génie de Stefan Zweig, il arrive parfaitement à retranscrire le trouble de la passion qui agite le professeur et le malaise qu'elle engendre chez le jeune Roland, l'élève objet de son affection.
D'autant qu'il ne se limite pas à ces deux seuls personnages mais qu'il ajoute une quille dans le jeu en la personne de la femme du professeur, plaçant ainsi Roland au cœur d'un couple qu'il ne comprend pas et qui se déchire devant lui, le prenant à témoin des fondations plus que bancales sur lequel il a été bâti : "Pourquoi tous deux me plaçaient-ils, les yeux bandés, au milieu de leur passion ? Pourquoi me mêlaient-ils à leur conflit insaisissable, et pourquoi chacun d'eux déposait-il dans mon cerveau son ardent faisceau de colère et de haine ?".
Cette intrigue n'a pas été sans me rappeler celle de "La mort à Venise" de Thomas Mann, avec un cinquantenaire fasciné par la beauté d'un jeune adolescent Polonais.
Enfin, il y a le style de Stefan Zweig, remarquable, précis, concis, juste, en un mot flamboyant, sa plume m'ayant littéralement emportée tout au long de ma lecture.
D'ailleurs, je me suis fait la réflexion que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu du Stefan Zweig, et que j'avais bien eu tort car j'avais presque oublié à quel point sa plume est merveilleuse et touche toujours au plus juste.

"La confusion des sentiments" est une longue nouvelle signée de Stefan Zweig qui brille par son efficacité, sa précision dans l'analyse des sentiments qui agitent les différents personnages, et par le style sublime et sans pareil de son auteur, une oeuvre magistrale, ni plus ni moins.

Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2015 pour PAL en danger / Chute de PAL



Livre lu dans le cadre du Club des Lectrices

mercredi 6 mai 2015

Mississippi Burning d'Alan Parker



En 1964, trois militants pour les droits civiques des noirs disparaissent mystérieusement. Ce sont deux agents du FBI qui sont chargés de l'affaire. Très vite, les questionnements et les méthodes d'intimidation d'Alan Ward et de Rupert Anderson dérangent, en particulier le Klu Klux Klan. (AlloCiné)


Nous sommes en 1964, dans l'état du Mississippi, en plein pendant la campagne connue sous le nom de "Freedom Summer" consistant pour les militants à sillonner les Etats-Unis pour informer le plus d'Afro-américains possible du droit de vote qu'ils ont désormais.
Trois militants disparaissent, deux agents du FBI que tout ou presque oppose ont chargés d'enquêter et de retrouver ces militants, qu'ils soient vivants ou morts.


Cette histoire est tirée de faits réels et complète très bien le film "Selma" actuellement sur les écrans.
Ici, il est question bien évidemment de racisme, du refus de certains Blancs (majoritaires dans les états du Sud) de voir les Afro-américains accéder aux mêmes droits qu'eux, et des actions menées par le Ku Klux Klan.
Les personnages des deux agents du FBI, Alan Ward (Gene Hackman) et Rupert Anderson (Willem Dafoe), ont du mal à s'entendre car ils n'ont pas la même vision des manières à mettre en place pour accéder à leur but commun.
L'un représente la vieille école l'autre la nouvelle, l'un est originaire d'un état du Sud et connaît donc très bien les mentalités des personnes y habitant tandis que l'autre est un peu trop bien habillé en costume-cravate et sortant tout droit de la ville.
Mais c'est finalement un duo qui fonctionne et qui livre quelques échanges savoureux et les scènes les plus savoureuses du film.
Au milieu de ces deux hommes, il y a bien évidemment les habitants du Mississippi et surtout une femme, Mrs Pell (Frances McDormand) grâce à qui les enquêteurs pourront résoudre cette affaire, une excellente et juste représentation de la femme Américaine dans ces années-là, tiraillée par une vie conjugale lui offrant une relative sécurité mais qui ne la rend pas heureuse et qui ne comble pas les attentes et les espérances qu'elle avait.
La mise en scène d'Alan Parker est tout simplement formidable, la scène d'ouverture avec un enfant Noir allant dans des toilettes ou une partie est réservée aux Blancs l'autre aux personnes de couleur est forte en émotions et laisse bien présager de la suite de l'histoire.
Il y a des scènes violentes, je ne parle pas forcément de celles de bagarres, mais qui ont le mérite de montrer à l'écran l'atmosphère qui régnait au cours de l'année 1964 et laissant présager des événements tragiques qui auront lieu au cours de la suivante.
Le jeu des acteurs est tout simplement excellent et j'ai eu un peu de mal à reconnaître un jeune Willem Dafoe tandis que Gene Hackman était, comme à son habitude, époustouflant.
Alan Parker décortique littéralement la vie d'une petite ville de l'Alabama, en mettant en avant  les relations entre les différents habitants et le Ku Klux Klan, les prises de position de chacun, en fait, en illustrant tout simplement à l'écran à travers le prisme d'une ville les pensées et les actions de certains Américains de cette époque.
La musique signée par Trevor Jones renforce très bien le suspens et la violence à l'écran.


"Mississippi Burnng" d'Alan Parker est un film brillant et réaliste qui n'a pas pris une ride, à voir et à revoir avec un même plaisir.

mardi 5 mai 2015

Top Ten Tuesday #99


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 livres que nous ne lirez probablement jamais

(Il ne faut jamais dire "Fontaine je ne boirai pas de ton eau", je cite beaucoup de classiques parce que ce sont les premiers titres qui me sont venus à l'esprit)

1) "Voyage au bout de la nuit" de Louis Ferdinand Céline
2) "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust (ou plutôt je ne le finirai pas, ou alors en bande dessinée)
3) "La chartreuse de Parme" de Stendhal
4) "L'éducation sentimentale" de Gustave Flaubert
5) "La guerre et la paix" de Léon Tolstoï
6) "Anna Karénine" de Léon Tolstoï
7) "Crime et châtiment" de Fedor Mikaïlovitch Dostoïevski
8) "Mein kampf" d'Adolf Hitler
9) "Le rouge et le noir" de Stendhal (lu en bande dessinée)
10) "Bridget Jones : folle de lui" de Helen Fielding (non mais oh ! Mark Darcy est mort !)

dimanche 3 mai 2015

Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot



Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination. (AlloCiné)


En ce début du XXème siècle, Célestine (Léa Seydoux) est une femme de chambre courtisée pour sa beauté mais ayant du mal à s'adapter dans les différentes places qu'elle occupe. Il faut dire qu'elle a la langue bien acérée pour qui ne sait s'y prendre avec elle.
Placée chez Monsieur et Madame Lanlaire (Hervé Pierre et Clotilde Mollet), elle repousse les avances de Monsieur mais fait surtout la rencontre de Joseph (Vincent Lindon), l'énigmatique jardinier.
Cette histoire ne brille certainement pas par l'action, mais plutôt par une forme insidieuse de huis-clos qui se met en place.
L'atmosphère finit par devenir étouffante, la caméra de Benoît Jacquot arrive à parfaitement retranscrire ce sentiment.
La mise en scène du film est particulièrement soignée, le réalisateur n'hésite pas à couper des plans, à montrer la fatigue qui se met en place sur le personnage de Célestine, en l'illustrant notamment avec un escalier qui l'épuise ainsi qu'une maîtresse qui ne cesse de l'appeler et de l'envoyer à droite et à gauche pour des futilités, fatigue qui finit par conduire l'héroïne à se rapprocher et à s'accrocher à Joseph le jardinier, un homme qui la fascine mais la terrifie sans doute un peu aussi, un homme pour qui elle serait prête à tout.
C'est une vision assez féministe que propose Benoît Jacquot, et si je n'ai pas lu le roman d'Octave Mirbeau dont est tiré le film mais j'ai désormais beaucoup envie de découvrir cette oeuvre.
Le jeu de Léa Seydoux est très juste, comme celui de tous les acteurs d'ailleurs, et j'ai été frappée par l’incarnation qu'elle a du personnage de Célestine, il en va de même pour Vincent Lindon et son personnage.
Ces deux-là illustrent bien la lutte des classes qui est en train de voir le jour ainsi que le côté violent qu'elle pourra revêtir.


"Journal d'une femme de chambre" est un film à l'esthétique sublime et parfaitement maîtrisé du début à la fin, à voir pour l'atmosphère qu'il dégage, le jeu des acteurs ainsi que pour la mise en scène de Benoît Jacquot, le tout servi par une musique originale signée Bruno Coulais.



samedi 2 mai 2015

Retour sur les lectures d'Avril 2015


Ce mois d'avril a été placé sous le signe de la littérature jeunesse, j'ai découvert la collection "Mon histoire" chez Gallimard et j'ai beaucoup aimé cette collection à destination de la jeunesse; j'ai aussi beaucoup emprunté en bibliothèque; j'ai lu de la bande dessinée et j'ai fait de très belles découvertes comme "Le transperceneige" ou encore Chabouté.
J'ai réussi à tenir pile-poil mon engagement pour faire diminuer ma PAL, et bien que je sache que comme tous les ans le mois de mai sera un peu moins propice à la lecture, j'espère tout de même continuer sur ma lancée.
Mon seul petit regret pour ce mois d'avril c'est de ne pas avoir pu lire sur liseuse, jusqu'à présent je m'attachais à y lire au moins un livre par mois.
Qu'importe, je vais me rattraper au mois de mai et je vais d'ores et déjà le commencer en potassant quelques guides de voyage pour mon séjour qui se profile très bientôt à l'horizon : direction Budapest surnommée "La perle du Danube".

Plan Orsec pour PAL en danger / Chute de PAL

"Le transperceneige Tome 1" de Jean-Marc Rochette et Jacques Lob
"La confusion des sentiments" de Stefan Zweig

Emprunté à la bibliothèque

"Couleur de peau : miel Tome 1" de Jung
"Les cendres de Pompéi - Journal d'une esclave an 79" de Christine Féret-Fleury
"Sous la Révolution Française - Journal de Louise Médréac 1789-1791" de Dominique Joly
"Dans Paris occupé - Journal de Hélène Pitrou 1940-1945" de Paule du Bouchet
"Tout seul" de Chabouté

Service Presse

"Broadway Limited Tome 1 Un dîner avec Cary Grant" de Malika Ferdjoukh
"Un été 63" de Tracy Guzeman

vendredi 1 mai 2015

Selma d'Ava DuVernay



Selma retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965. (AlloCiné)


En 1964, le Docteur Martin Luther King reçoit le Prix Nobel de la Paix pour avoir mené une résistance non-violente pour faire tomber les préjugés raciaux aux Etats-Unis.
Précédemment, le 2 juillet 1964, le président Américain Lyndon Baines Johnson a signé le Civil Right Acts déclarant illégale la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale.
Pourtant en 1964, il est toujours quasi impossible pour les Afro-américains de s'inscrire sur les listes électorales.
C'est pourquoi en décembre 1964 Martin Luther King et le SCLC se joignent au SNCC à Selma, Alabama, pour organiser une grande marche jusqu'à Montgomery, la capitale de l'état, pour dénoncer cet état de fait et obliger le Président à légiférer pour enfin permettre aux Afro-américains de s'inscrire sur les listes électorales et voter.
Mais la marche du dimanche 7 mars 1965 restera dans l'Histoire sous le nom de "Bloody Sunday" et marquera un tournant dans la lutte pour les droits civiques.
C'est toute l'histoire de cette marche que ce film retrace.


De la marche de Selma à Montgomery, je ne connaissais rien avant de voir le film.
Il faut dire que Martin Luther King est certes un grand homme dans mon esprit, je connais le combat non-violent qu'il a mené et qu'il est mort assassiné avant d'avoir atteint l'âge de quarante ans, mais les détails de son histoire et de sa lutte, je ne connais pas grand chose.
C'est pourquoi j'ai trouvé ce biopic vraiment intéressant, car il retrace très bien la genèse de la marche, avec une scène d'ouverture à multiples points de vue qui m'a valu de sursauter sur mon siège, ainsi que la préparation de celle-ci, le "Bloody Sunday" qui finalement permettra une grande avancée dans le combat, pacifique s'il est encore besoin de le répéter, du pasteur et sur la "vraie" marche qui débutera le dimanche 21 mars 1965 de Selma pour s'achever le jeudi 25 mars 1965 à Montgomery.
L'histoire a donc un intérêt immense, elle est bien montrée et le spectateur est aidé dans sa compréhension par des sous-titres extraits des rapports du FBI qui écoutaient bien évidemment depuis des années le pasteur et toutes les personnes de son entourage.
A l'écran, c'est véritablement l'engagement d'un homme qui transparaît, quelques fois au détriment de sa vie de famille, mais c'est surtout sa foi inébranlable que je retiens, ainsi que les horreurs que certaines personnes ont pu commettre en espérant l'arrêter (comme les appels anonymes à la femme de Martin Luther King tous plus sordides les uns que les autres).
David Oyelowo campe d'ailleurs un Martin Luther King profondément juste, il ne surjoue pas mais il a fait un énorme travail pour incarner ce personnage et cela se ressent à l'écran.
Le casting dans son ensemble est un sans faute, les acteurs ne sont pas forcément très connus mais ils sont tous très justes dans leur interprétation.
Ils ont su rester humbles et se glisser doucement et sûrement dans la peau des personnages ayant réellement existé, certains étant même toujours vivants à l'heure actuelle, une très belle performance globale.
La mise en scène est classique, enfin c'est à peu près tout ce que je pourrais en dire car le souci du biopic, c'est que je me suis laissée entraînée par l'histoire sans faire vraiment attention au montage et aux prises de vue.
Les seules prises de vue marquantes que je retiens sont celles des différentes marches avec le passage du pont.
Hormis cela, je suis bien incapable de dire quoi que ce soit d'autre sur le travail de la réalisatrice Ava DuVernay, voire même j'en viens à me dire qu'elle a choisi de se reposer sur l'histoire seule plutôt que de la consolider avec une bonne mise en scène.
Si, j'allais oublier un point important, elle a su apporter une touche féminine au film avec la femme de Martin Luther King et d'une façon plus générale en mettant en avant les femmes qui ont contribué à la lutte pour les droits civiques, c'est bien la première fois que cela est fait à l'écran.
Sur le fond, j'ai été très touchée par cette histoire, d'autant que l'actualité résonne encore de meurtres perpétrés par des policiers sur des jeunes Afro-américains comme cela fut le cas à Ferguson en 2014.
Ce film tombait vraiment très bien car j'ai vu récemment "Mississippi Burning" d'Alan Parker qui se passe exactement à la même époque et bien évidemment dans l'Alabama, les deux films sont complémentaires l'un à l'autre.
J'étais même surprise qu'aucun film ne se soit intéressé à Martin Luther King en personnage central jusqu'ici, Malcom X a eu droit à un biopic il y a quelques années.
Et finalement, ce qui me fait le plus froid dans le dos, c'est de me dire que ces événements ont eu lieu il y a cinquante ans, c'était finalement hier et aujourd'hui nous ne pouvons toujours pas en parler au passé puisque des crimes raciaux sont toujours commis.


"Selma" d'Ava DuVernay est un film fort mettant en lumière une infime partie de la lutte menée par Martin Luther King et tant d'autres personnes pour qu'aux Etats-Unis les Noirs aient les mêmes droits que les Blancs.
A mon avis, un film indispensable à voir pour son côté historique.



Image d'archive de cette marche