Selma retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965. (AlloCiné)
En 1964, le Docteur Martin Luther King reçoit le Prix Nobel de la Paix pour avoir mené une résistance non-violente pour faire tomber les préjugés raciaux aux Etats-Unis.
Précédemment, le 2 juillet 1964, le président Américain Lyndon Baines Johnson a signé le Civil Right Acts déclarant illégale la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale.
Pourtant en 1964, il est toujours quasi impossible pour les Afro-américains de s'inscrire sur les listes électorales.
C'est pourquoi en décembre 1964 Martin Luther King et le SCLC se joignent au SNCC à Selma, Alabama, pour organiser une grande marche jusqu'à Montgomery, la capitale de l'état, pour dénoncer cet état de fait et obliger le Président à légiférer pour enfin permettre aux Afro-américains de s'inscrire sur les listes électorales et voter.
Mais la marche du dimanche 7 mars 1965 restera dans l'Histoire sous le nom de "Bloody Sunday" et marquera un tournant dans la lutte pour les droits civiques.
C'est toute l'histoire de cette marche que ce film retrace.
De la marche de Selma à Montgomery, je ne connaissais rien avant de voir le film.
Il faut dire que Martin Luther King est certes un grand homme dans mon esprit, je connais le combat non-violent qu'il a mené et qu'il est mort assassiné avant d'avoir atteint l'âge de quarante ans, mais les détails de son histoire et de sa lutte, je ne connais pas grand chose.
C'est pourquoi j'ai trouvé ce biopic vraiment intéressant, car il retrace très bien la genèse de la marche, avec une scène d'ouverture à multiples points de vue qui m'a valu de sursauter sur mon siège, ainsi que la préparation de celle-ci, le "Bloody Sunday" qui finalement permettra une grande avancée dans le combat, pacifique s'il est encore besoin de le répéter, du pasteur et sur la "vraie" marche qui débutera le dimanche 21 mars 1965 de Selma pour s'achever le jeudi 25 mars 1965 à Montgomery.
L'histoire a donc un intérêt immense, elle est bien montrée et le spectateur est aidé dans sa compréhension par des sous-titres extraits des rapports du FBI qui écoutaient bien évidemment depuis des années le pasteur et toutes les personnes de son entourage.
A l'écran, c'est véritablement l'engagement d'un homme qui transparaît, quelques fois au détriment de sa vie de famille, mais c'est surtout sa foi inébranlable que je retiens, ainsi que les horreurs que certaines personnes ont pu commettre en espérant l'arrêter (comme les appels anonymes à la femme de Martin Luther King tous plus sordides les uns que les autres).
David Oyelowo campe d'ailleurs un Martin Luther King profondément juste, il ne surjoue pas mais il a fait un énorme travail pour incarner ce personnage et cela se ressent à l'écran.
Le casting dans son ensemble est un sans faute, les acteurs ne sont pas forcément très connus mais ils sont tous très justes dans leur interprétation.
Ils ont su rester humbles et se glisser doucement et sûrement dans la peau des personnages ayant réellement existé, certains étant même toujours vivants à l'heure actuelle, une très belle performance globale.
La mise en scène est classique, enfin c'est à peu près tout ce que je pourrais en dire car le souci du biopic, c'est que je me suis laissée entraînée par l'histoire sans faire vraiment attention au montage et aux prises de vue.
Les seules prises de vue marquantes que je retiens sont celles des différentes marches avec le passage du pont.
Hormis cela, je suis bien incapable de dire quoi que ce soit d'autre sur le travail de la réalisatrice Ava DuVernay, voire même j'en viens à me dire qu'elle a choisi de se reposer sur l'histoire seule plutôt que de la consolider avec une bonne mise en scène.
Si, j'allais oublier un point important, elle a su apporter une touche féminine au film avec la femme de Martin Luther King et d'une façon plus générale en mettant en avant les femmes qui ont contribué à la lutte pour les droits civiques, c'est bien la première fois que cela est fait à l'écran.
Sur le fond, j'ai été très touchée par cette histoire, d'autant que l'actualité résonne encore de meurtres perpétrés par des policiers sur des jeunes Afro-américains comme cela fut le cas à Ferguson en 2014.
Ce film tombait vraiment très bien car j'ai vu récemment "Mississippi Burning" d'Alan Parker qui se passe exactement à la même époque et bien évidemment dans l'Alabama, les deux films sont complémentaires l'un à l'autre.
J'étais même surprise qu'aucun film ne se soit intéressé à Martin Luther King en personnage central jusqu'ici, Malcom X a eu droit à un biopic il y a quelques années.
Et finalement, ce qui me fait le plus froid dans le dos, c'est de me dire que ces événements ont eu lieu il y a cinquante ans, c'était finalement hier et aujourd'hui nous ne pouvons toujours pas en parler au passé puisque des crimes raciaux sont toujours commis.
"Selma" d'Ava DuVernay est un film fort mettant en lumière une infime partie de la lutte menée par Martin Luther King et tant d'autres personnes pour qu'aux Etats-Unis les Noirs aient les mêmes droits que les Blancs.
A mon avis, un film indispensable à voir pour son côté historique.
Image d'archive de cette marche
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