mercredi 6 mai 2015

Mississippi Burning d'Alan Parker



En 1964, trois militants pour les droits civiques des noirs disparaissent mystérieusement. Ce sont deux agents du FBI qui sont chargés de l'affaire. Très vite, les questionnements et les méthodes d'intimidation d'Alan Ward et de Rupert Anderson dérangent, en particulier le Klu Klux Klan. (AlloCiné)


Nous sommes en 1964, dans l'état du Mississippi, en plein pendant la campagne connue sous le nom de "Freedom Summer" consistant pour les militants à sillonner les Etats-Unis pour informer le plus d'Afro-américains possible du droit de vote qu'ils ont désormais.
Trois militants disparaissent, deux agents du FBI que tout ou presque oppose ont chargés d'enquêter et de retrouver ces militants, qu'ils soient vivants ou morts.


Cette histoire est tirée de faits réels et complète très bien le film "Selma" actuellement sur les écrans.
Ici, il est question bien évidemment de racisme, du refus de certains Blancs (majoritaires dans les états du Sud) de voir les Afro-américains accéder aux mêmes droits qu'eux, et des actions menées par le Ku Klux Klan.
Les personnages des deux agents du FBI, Alan Ward (Gene Hackman) et Rupert Anderson (Willem Dafoe), ont du mal à s'entendre car ils n'ont pas la même vision des manières à mettre en place pour accéder à leur but commun.
L'un représente la vieille école l'autre la nouvelle, l'un est originaire d'un état du Sud et connaît donc très bien les mentalités des personnes y habitant tandis que l'autre est un peu trop bien habillé en costume-cravate et sortant tout droit de la ville.
Mais c'est finalement un duo qui fonctionne et qui livre quelques échanges savoureux et les scènes les plus savoureuses du film.
Au milieu de ces deux hommes, il y a bien évidemment les habitants du Mississippi et surtout une femme, Mrs Pell (Frances McDormand) grâce à qui les enquêteurs pourront résoudre cette affaire, une excellente et juste représentation de la femme Américaine dans ces années-là, tiraillée par une vie conjugale lui offrant une relative sécurité mais qui ne la rend pas heureuse et qui ne comble pas les attentes et les espérances qu'elle avait.
La mise en scène d'Alan Parker est tout simplement formidable, la scène d'ouverture avec un enfant Noir allant dans des toilettes ou une partie est réservée aux Blancs l'autre aux personnes de couleur est forte en émotions et laisse bien présager de la suite de l'histoire.
Il y a des scènes violentes, je ne parle pas forcément de celles de bagarres, mais qui ont le mérite de montrer à l'écran l'atmosphère qui régnait au cours de l'année 1964 et laissant présager des événements tragiques qui auront lieu au cours de la suivante.
Le jeu des acteurs est tout simplement excellent et j'ai eu un peu de mal à reconnaître un jeune Willem Dafoe tandis que Gene Hackman était, comme à son habitude, époustouflant.
Alan Parker décortique littéralement la vie d'une petite ville de l'Alabama, en mettant en avant  les relations entre les différents habitants et le Ku Klux Klan, les prises de position de chacun, en fait, en illustrant tout simplement à l'écran à travers le prisme d'une ville les pensées et les actions de certains Américains de cette époque.
La musique signée par Trevor Jones renforce très bien le suspens et la violence à l'écran.


"Mississippi Burnng" d'Alan Parker est un film brillant et réaliste qui n'a pas pris une ride, à voir et à revoir avec un même plaisir.

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