François, petit dealer, a un rêve : devenir le distributeur officiel de Mr Freeze au Maghreb. Cette vie, qu’il convoite tant, vole en éclat quand il apprend que Dany, sa mère, a dépensé toutes ses économies. Poutine, le caïd lunatique de la cité propose à François un plan en Espagne pour se refaire. Mais quand tout son entourage : Lamya son amour de jeunesse, Henri un ancien beau-père à la ramasse tout juste sorti de prison, les deux jeunes Mohamed complotistes et sa mère chef d’un gang de femmes pickpockets, s’en mêle, rien ne va se passer comme prévu ! (AlloCiné)
Ce film est un mélange de loufoques, sérieux, personnages déjantés et touchants, difficile de le classer, tout comme il est difficile de ne pas en parler.
C'est un film de gangsters, mais pas que, c'est une comédie, mais pas que, c'est en fait un savant mélange de plusieurs genres qui donne un film réussi
L'inspiration, Romain Gavras la trouve au tribunal en assistant à des comparutions immédiates
C'est comme cela qu'est née cette mère à la tête d'un gang de femmes pickpockets qui aime, pour ne pas dire étouffe, son fils tout en n'hésitant pas à le dépouiller de ses économies.
C'est Karim Leklou qui donne vie au personnage de François, lui donnant une vraie étoffe, et c'est la première fois que je remarque ce comédien alors que j'ai vu plusieurs films où il apparaît (et non, j'avais bien chaussé mes lunettes les fois précédentes).
Quant à la mère, c'est une Isabelle Adjani au sommet de son art (d'un autre côté, elle est toujours au sommet de son art) qui la campe, et quel plaisir de la voir dépouiller les bijoux et sacs de luxe dans une galerie marchande parisienne.
Alors oui, François est légèrement pathétique sur les bords, mais il est aussi attachant.
Oui, on aimerait qu'il s'en sorte et vive son rêve d'être distributeur officiel de Mr Freeze au Maghreb, mais non, il ne sait s'entourer que de femmes l'étouffant, car quand ce n'est pas sa mère c'est son amour de jeunesse; et d'hommes qui l'entraînent dans des combines foireuses.
François, c'est le loser magnifique, mais un loser auquel le spectateur s'accroche.
Et quand en prime vous avez la chance d'avoir Karim Leklou et Romain Gavras venant présenter et débattre du film après la projection, vous vous attachez encore plus au personnage et au film.
Non seulement ils sont sympathiques, mais ils ont beaucoup d'humour et d'autodérision, c'est la garantie de passer un bon moment.
Au-delà du pitch de départ, ce film est aussi l'occasion de montrer une certaine face de la société actuelle, sans jamais tomber dans la caricature.
A propos de face, le film s'inspire de "Scarface" (désolée, elle était facile), là je ne peux que l'écrire et acquiescer, parce qu'en fait, je n'ai jamais vu "Scarface" (oui, bon, "nobody's perfect" - je l'ai vu celui-là).
Et puis, c'est l'occasion de voyager dans la superbe (hum) ville touristique Espagnole de Benidorm (où clairement je n'irai pas passer mes prochaines vacances).
Mais ce film, c'est aussi la possibilité d'y voir des comédiens et des non comédiens, qui ne se différencient pas les uns des autres.
J'ai déjà dit à quel point j'avais aimé la prestation d'Isabelle Adjani, que dire de la prestation de Vincent Cassel ... ce n'est pas forcément le rôle le plus facile à tenir mais il s'en sort bien.
Et que dire de la prestation de Sofian Khammes en Poutine, chef du gang de dealers, cet acteur a un réel potentiel.
Je ne m'étendrai pas non plus sur les seconds rôles, mais les comédiens y sont tous très bons.
La bande son colle également bien au film, et que dire de la chanson de fin ... la vie n'aura effectivement rien appris à François, mais qu'importe.
Bref, ce film est un fourre-tout réussi de plein de genres qui ne tombe jamais dans le cliché, difficile à classer mais qui permet de sourire plus d'une fois lors de son visionnage.
"Le monde est à toi", c'est un homme cherchant à s'échapper des magouilles pour mener une vie tranquille dans un petit pavillon, le film est en tout cas à vous et encore en salle !
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