lundi 4 mars 2019

Les cigognes sont immortelles d'Alain Mabanckou


À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l’Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l’arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l’apprentissage du mensonge. (Seuil)

Quel régal que ce livre qui arrive si joliment à mêler le grave avec de l'humour, la grande histoire à la petite.
Michel vit avec Maman Pauline et Papa Roger à Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, il n'a aps sa langue dans sa proche et en tant que narrateur de l'histoire est bien souvent obligé de rappeler au lecteur ainsi qu'à lui-même qu'il doit se taire et s'arrêter là car : "sinon on va encore dire que moi Michel j'exagère toujours et que parfois je suis impoli sans le savoir.".
Mais tout bascule un jour de mars 1977 où le camarade président Marien Ngouabi est assassiné, la famille et la vie de Michel s'en retrouvent bouleversées mais c'est aussi tout un pays qui bascule dans l'inconnu et change brusquement de visage.
Outre le truculent et savoureux personnage de Michel, c'est sans doute la façon de mêler la petite histoire à la grande qui m'a autant séduite dans ce roman.
Le microcosme de la famille de Michel finit par être le reflet de ce qui se passe dans le pays, la fracture s'amorce doucement mais sûrement et tout le monde finit par plonger dans l'inconnu.
Le thème sous-jacent est grave, mais Alain Mabanckou réussi avec talent à insuffler de l'humour et quelques situations bien cocasses à son histoire, ainsi que de nombreuses anecdotes qui font de ce récit un savoureux moment de lecture.
L'auteur connaît son sujet et sait de quoi il parle, moi en tant que lecteur moins, pour ne pas dire pas du tout, mais Michel guide le lecteur dans les subtilités de son pays et lui fait une assez belle synthèse de son histoire, juste ce qu'il faut pour ne pas le perdre et lui donner la curiosité nécessaire d'aller en apprendre plus.
Avec cette lecture j'ai voyagé dans tous les sens du terme et cela faisait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivée en littérature.
Et qu'est-ce que je m'en veux de ne pas avoir découvert plus tôt la plume d'Alain Mabanckou, mais promis, je vais tâcher de palier sans tarder à cette lacune, pour ne pas dire grave erreur (sans exagération aucune, je ne m'appelle pas Michel après tout et je ne tiens pas à être impolie sans le savoir).

Véritable bonbon sucré-amer, "Les cigognes sont immortelles" est un livre truculent que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire et dont je vous recommande la lecture.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire