mercredi 20 avril 2011
Le royaume des voleurs de William Ryan
1936, début de la terreur stalinienne. Le cadavre mutilé d’une jeune femme est retrouvé sur l’autel d’une église désaffectée. L’inspecteur Korolev, chef de la section criminelle de la Milice de Moscou, est chargé d’enquêter. Comme la victime est citoyenne américaine, l’organisation la plus redoutée de toute la Russie, appelée NKVD, s’en mêle. Les moindres faits et gestes de Korolev sont observés. Bien décidé malgré tout à découvrir ce qui se cache derrière ce crime effroyable, il pénètre dans le royaume des Voleurs, ces individus qui règnent sur la pègre moscovite. À mesure que d’autres corps sont découverts et que la pression venue d’en haut augmente, Korolev se demande qui sont les vrais criminels dans cette Russie où prédominent la peur, la faim, et l’incertitude. (Editions des Deux Terres)
Le premier chapitre du livre est très prenant, il décrit le premier assassinat du point de vue de la future morte, autant dire que l'intrigue démarre vite et fort.
Puis le lecteur fait la connaissance de l'inspecteur Korolev, le protagoniste principal.
C'est un personnage qui semble intéressant, il n'est qu'esquissé dans ce premier tome mais le lecteur devine déjà un certain nombre de choses. Il n'a pas l'air en parfait accord avec le pouvoir en place, il cache aussi des failles, notamment celle de l'éloignement de son fils.
On ressent à la lecture que c'est une présentation du personnage et qu'il est en devenir, qu'il va au fil des livres s'étoffer et devenir complètement familier avec le lecteur.
Il y a également d'autres personnages qui gravitent autour de lui et on a envie d'en apprendre plus sur eux. C'est le côté un peu frustrant de ce premier tome, la plupart des personnages sont présentés et interagissent dans l'histoire mais ils gardent une bonne part de leur mystère.
Le contexte historique est plutôt bien rendu, l'auteur a su retranscrire cette période en Russie et nous la fait vivre à travers le personnage de Korolev.
Il y a la peur, de la milice notamment, le fait de devoir faire attention à tout ce que l'on dit, la vie en communauté, le manque de tout : de nourriture, de vêtements, et surtout la délation qui comme cela est écrit plusieurs fois fonctionne à plein régime à cette époque-là.
En toile de fond j'ai trouvé qu'il y avait les prémices de ce qui allait se passer quelques années après.
Cette description de la vie quotidienne à Moscou sous le gouvernement communiste est l'un des points forts du livre.
Le titre du livre est d'ailleurs bien choisi et l'auteur a fait un travail de recherche qui se ressent, particulièrement sur le monde des voleurs à Moscou.
L'autre point fort est l'enquête, plutôt bien menée pendant les trois quart du livre, avec des rebondissements, des meurtres, et à chaque meurtre un chapitre écrit du point de vue du tueur.
C'est un choix fait par l'auteur et c'est plaisant de pouvoir lire ces chapitres.
J'ai trouvé que l'enquête était très prenante pendant la majorité du livre mais que cela s'atténuait vers la fin, lorsque Korolev est mis à l'écart.
A partir de là il n'y a plus de rebondissements et l'auteur se contente de dérouler le fil et de livrer la solution, qui en devient ainsi presque banale.
C'est le point que je reproche à ce livre, tout le reste se tient bien par contre et donne envie de lire la suite des enquêtes de l'inspecteur Korolev.
Je remercie Babelio et les éditions des Deux Terres pour cette découverte dans le cadre d'une opération masse critique spéciale.
La critique de Sylla
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Je comprends ce que tu veux dire par rapport aux dernières pages, encore que pour ma part ça ne m'a pas dérangée. C'est vrai qu'on obtient la solution avant ces dernières pages, mais Korolev aussi, donc son enquête était terminée. J'ai vu la fin plus comme une suite logique suite aux différentes découvertes. J'ai trouvé ça différent dans le sens où ça ne se termine pas par "le coupable est arrêté aussitôt après avoir été mis en cause". Il ne se laisse pas faire, le lecteur n'a plus qu'à suivre le déroulement des évènements, tout comme Korolev qui est assez impuissant face à tout ça (et là ça change du super héros qui sait tout faire lol).
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