mardi 16 juillet 2019

Vice d'Adam McKay

       
     

Fin connaisseur des arcanes de la politique américaine, Dick Cheney a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l'homme le plus puissant du pays, il a largement contribué à imposer un nouvel ordre mondial dont on sent encore les conséquences aujourd'hui. (AlloCiné)


Après un long passage à la comédie, Adam McKay a pris un virage à 180 degrés en se tournant vers un registre plus dramatique, jusqu’à ce biopic consacré à Dick Cheney, l’homme qui même s’il n’a jamais été élu a bel et bien été l’homme le plus puissant du pays.
Derrière tout grand homme il y a une grande femme, voilà un dicton qui se vérifie une fois de plus : si Lynne (Amy Adams) n’avait pas été derrière son mari (Christian Bale) il n’aurait certainement pas connu le même destin.
Il a su louvoyer dans les arcanes du pouvoir, s’allier aux bonnes personnes quand il le fallait : Donald Rumsfeld (Steve Carell), Gerald Ford, Georges W. Bush (Sam Rockwell), jusqu’à pousser ce dernier à le nommer vice-président, et à modifier les textes réglementaires pour lui accorder les pleins pouvoirs (si vous vous posez la question, sachez que cela est encore possible à l’heure actuelle aux Etats-Unis).
Nous devons, entre autres, à cette charmante personne : l’invasion de l’Irak, la mise en lumière d’un des chefs d’Al-Qaida, ce qui a contribué à poser les germes du futur Etat islamique.
Merci Monsieur Dick Cheney ! (et si je devais écrire le fond de ma pensée, je serai vulgaire)


La construction du film peut dérouter sur plusieurs aspects, le film commence par les attaques de 2001 et fait un bond dans le passé, puis se permet une conclusion et un générique en plein milieu si Dick Cheney avait pris une certaine solution, sauf que comme ce n’est pas le cas, le film reprend.
Personnellement, j’aime beaucoup, c’est original et ça amène une dose de fraîcheur à ce biopic.
Côté historique, pour nous Européens le film a le mérite de mettre en lumière une personne dont on a forcément entendu parler mais dont on était loin de savoir toute la vérité sur ses magouilles et ses trahisons, car des scrupules il n’en a point, y compris pour sa propre famille.
D’un point de vue personnel, cela m’a apporté un autre éclairage sur l’histoire des Etats-Unis depuis presque vingt ans désormais.
Du côté du casting, c’est un sans-faute, avec un Christian Bale bluffant dans sa transformation physique (dommage que l’Oscar lui ait échappé) mais aussi vocale, et un Sam Rockwell plus vrai que nature.
Voilà un film satirique et cruel à souhait, je trouve quelque peu regrettable que l’on en ait pas plus parlé que cela car il méritait d’être mieux connu.


"Vice" est un film à vomir, non pas parce qu’il est raté, bien au contraire, mais parce que c’est la réaction qu’engendre invariablement la personne au cœur de l’histoire. Sans doute l’un des films politiques fort de 2019.

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