samedi 13 octobre 2012
Out of Africa de Sydney Pollack
Après une déception amoureuse, la jeune Danoise Karen décide de se marier et de s'embarquer pour l'Afrique. Vite délaissée par un mari volage, elle se consacre à la culture des caféiers et fait figure de pionnière. Son amitié pour l'aventurier Denys se transformera en amour mais elle ne saura pas retenir cet homme épris de liberté. (Allociné)
Après la lecture du livre j'ai eu envie de revoir le film.
Inspiré du récit autobiographique de Karen Blixen, le film met tout de même plus l'accent sur l'aspect des relations humaines que sur l'Afrique.
Bien sûr, l'Afrique et le Kenya plus particulièrement sont très présents dans le film, mais la culture n'est qu'effleurée, étant donné qu'il est difficile de retranscrire dans un film l'analyse faite par Karen Blixen des différentes ethnies habitant sur le territoire de sa ferme ou à proximité.
Mais là où Karen Blixen était restée muette, le film vient apporter au spectateur/lecteur une autre vision : celle des relations humaines autour de Karen Blixen et surtout celles l'affectant.
Ainsi, il est montré le mariage de Karen par dépit au frère de son amant, le côté volage de son mari ainsi que son incapacité à gérer la ferme (ce qui est d'ailleurs l'une des causes de l'échec de la plantation, à l'origine la ferme était prévue pour de l'élevage et c'est Bror seul qui a décidé de se lancer dans la culture de caféiers alors que jamais ces plantes n'avaient poussé à une telle altitude), la maladie qu'il lui a refilé : la syphilis, mais surtout, et c'est le point d'orgue du film, la relation, d'abord d'amitié puis ensuite d'amour, entre Karen et Denys.
De plus, les caractères des personnages sont bien montrés ainsi que les relations entre eux.
Par contre, je ne suis pas d'accord avec le résumé d'Allociné.
Certes, Denys est un homme épris de liberté, mais je crois que Karen l'est tout autant et que c'est cette confrontation de deux êtres épris de liberté qui finit par exploser.
Le scénariste a réussi à garder intact les liens entre eux tel que le lecteur les découvre dans le livre de Karen Blixen mais il a aussi préservé tout le côté émotionnel du récit et le déchirement ressenti par Karen Blixen lorsqu'elle doit tout vendre pour quitter l'Afrique.
Du point de vue du scénario, je dirai donc qu'il est réussi, dans le sens où le scénariste a su extraire les éléments importants du livre pour les transposer à l'écran, prendre les morceaux non racontés dedans et conserver les émotions pour bâtir son scénario.
L'autre atout indéniable du film, c'est la beauté des paysages.
Le film arrive à faire ressortir le caractère sauvage de l'Afrique et propose des paysages de toute beauté, ne serait-ce que lorsque Denys emmène Karen survoler les plaines et la savane en avion.
Tourné en décors réel, cela se voit à l'image et renforce le caractère authentique et poignant de l'histoire.
Il y a également de très belles scènes, notamment celles avec les lions, et beaucoup d'émotion est véhiculée à travers ce film.
Outre l'histoire et les paysages, il n'est pas possible de ne pas évoquer la magnifique musique qui accompagne les images.
Elle a un rôle tout aussi important et a entièrement sa place dans le film.
D'une façon générale, je trouve que ce film, comme le livre d'ailleurs, reflète une période qui n'existe plus et qu'il ne sera jamais possible de retrouver.
Denys le dit bien d'ailleurs, bientôt tout changera, il sera de plus en plus difficile de contempler les animaux évoluant dans la nature en liberté, l'Afrique tel qu'ils l'ont connue n'existera plus.
Il avait malheureusement raison, d'où une forme de mélancolie qui s'échappe du film.
Avec une mise en scène irréprochable, ce film est une très belle réussite qui se revoit avec grand plaisir, servi par un casting sur mesure et des paysages à couper le souffle.
"Out of Africa" est un très bel hommage fidèle au récit autobiographique de Karen Blixen et est à ce titre complémentaire à l'oeuvre littéraire.
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