samedi 24 août 2013

Un jour, une histoire : 24 août 79 #12

Fondée au VIè siècle avant Jésus Christ, Pompéi est une ville prospère de Campanie, au cœur d’une région que les Romains qualifiaient de Terre des dieux pour sa fertilité, sa proximité de la mer et son climat.

La fertilité des terres de Pompéi est due au volcan qui domine cette région : le Vésuve, seigneur de la baie de Naples, mais les Romains ne savent pas la bombe à retardement au pied de laquelle ils vivent, ne serait-ce que parce qu’en latin il n’y a pas de terme pour désigner un volcan.
Pour eux, c’est une montagne, ils n’en connaissent ni sa vraie nature ni sa dangerosité, il faut dire que le Vésuve est un volcan caractérisé par de très longues faces de sommeil et des périodes d’éruption dévastatrices.

En 62 après Jésus Christ, Pompéi et les sites proches connaissent un important tremblement de terre qui détruit ou endommage une partie des bâtiments.
Le lien entre ce tremblement de terre et les évènements suivants n’a jamais été clairement établi.
Qu’il s’agisse d’un signe annonciateur ou non, les habitants de la baie s’attèlent à la reconstruction des bâtiments endommagés et la vie reprend son cour paisible.

Dans les années 70 après Jésus Christ, la ville connait une série de secousses telluriques.
Les Pompéiens ne le savent pas encore, mais leur destin est d’ores et déjà scellé.

A une date fixée au 24 août 79 (certains historiens datent l’éruption au 24 octobre 79), la longue nuit de Pompéi commence.


Le Vésuve entre dans une éruption volcanique dite de type plinien, ensevelissant également les villes voisines de Herculanum, Oplontis et Stabies.

Cette éruption a traversé les siècles grâce aux lettres de Pline le Jeune racontant son expérience de l’éruption de Misène, tandis que son oncle Pline l’Ancien est parti tenter de sauver des amis à Pompéi et assister à l’évènement au plus près, son corps sera retrouvé après l’éruption, victime supposée mais non prouvée de l’éruption.

A Pompéi, la matinée a commencé comme d’ordinaire, mais sous terre l’éruption a commencé.
A 13 heures, le bouchon de lave qui bloquait la cheminée du Vésuve saute et génère un nuage en forme de pin parasol constitué de matériaux volcaniques et de gaz plus légers que l’air.
C’est une nuit qui va durer un peu plus de 24 heures qui s’est abattue sur Pompéi et sa région.
Le nuage s’élève jusqu’à une hauteur de 32 mètres et les matériaux finissent par être emportés par les vents dominants vers Pompéi.
Commence alors sur Pompéi une pluie de pierres ponces blanches qui a durer environ 7 heures, au rythme de 15 centimètres par heure s’accumulant sur 1,30 à 1,40 mètres.
Les Pompéiens qui n’ont pas fui se sont réfugiés dans leur maison, ils signent là leur arrêt de mort.
Vers 8 heures du soir, la composition du magma change et ce sont des pierres ponces grises qui désormais tombent sur Pompéi, l’épaisseur atteignant 2,80 mètres.
Si les lapilli, pierres légères ne tuent pas, l’accumulation des pierres ponces va provoquer l’effondrement des toits des maisons et prendre au piège les Pompéiens.
Mais l’horreur n’est pas finie et le pire reste à venir.

Au petit matin, la colonne éruptive ne peut plus supporter la charge en fragments et s’effondre sur elle-même, donnant naissance à des écoulements plus ou moins denses de matériaux incandescents et de gaz appelés nuées ardentes ou coulées pyroclastiques.
Herculanum est rayée de la carte par les deux premières nuées ardentes.
Les suivantes, appelées surges du fait de leur taille importante, se dirigent sur Pompéi, entraînant la mort de tout ce qui est encore vivant du fait de cendre fine mêlée de gaz entraînant l’asphyxie.
Recouverte par les cendres, Pompéi disparaît et finit par être oubliée, jusqu’au 17ème siècle où la Cité commence à être redécouverte.


Le site est identifié en 1763, Karl Weber est le premier à dresser un plan des fouilles et met surtout un terme à la destruction de tout ce qui était jugé inintéressant.
Pompéi, comme Herculanum, devient un lieu de visite et d’intérêt en Europe, mais il faut attendre 1860 pour les fouilles soient orientées vers une approche scientifique.
C’est Giuseppe Fiorelli, directeur du musée national de Naples, qui est le directeur des fouilles de Pompéi et Herculanum.
Il divise Pompéi en 9 régions elles-mêmes divisées en ilots (à Pompéi on se repère donc par REG et INS suivis de chiffres romains), établit un plan des rues et met au point la méthode du moulage grâce à laquelle les habitants de Pompéi reprennent forme dans l’attitude où la mort les a surpris.


Aujourd’hui, Pompéi est, au même titre qu’Herculanum et Oplontis, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, et draine chaque année des milliers de visiteurs du monde entier qui déambulent dans ses rues et découvrent avec ravissement cette cité antique.

Mais pour bon nombre de personnes, le plus grand danger de Pompéi actuellement n’est pas un réveil du Vésuve, mais un manque cruel de ressources et une gestion calamiteuse du gouvernement italien pour restaurer le site et le maintenir dans un état décent afin que les générations futures puissent elles aussi bénéficier de ce témoignage historique d’une importance et d’une richesse sans précédent.

2 commentaires:

  1. C'est bien sympathique ces articles que tu fais depuis quelques temps. On y apprend toujours des choses intéressantes !

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    1. Merci ça me fait plaisir ! Je vais donc continuer, pour l'instant je m'étais limitée jusqu'à fin septembre.

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