lundi 19 septembre 2016

Le facteur sonne toujours deux fois de James Cain


«J'étais étendu sur elle, nous nous regardions dans les yeux. Nous étions serrés l'un contre l'autre, essayant d'être plus unis encore. L'enfer aurait pu s'ouvrir devant moi alors, je n'en aurais pas bougé. Il fallait que je l'aie, même si l'on devait me pendre pour cela. Je l'ai eue.» "Il fallait que je l'aie, même si l'on devait me prendre pour cela. Je l'ai eue." (Le Livre de Poche)

C’est Frank Chambers, jeune vagabond, qui raconte cette histoire, celle de sa rencontre avec la trop belle Cora dans un diner en Californie qu’elle gère avec son mari, Nick Papadakis.
Entre Cora et Frank c’est une attirance immédiate : "Il fallait que je l'aie, même si l'on devait me pendre pour cela. Je l'ai eue.".
Commence entre eux une relation passionnelle frisant le sadomasochisme, mais la belle Cora est lasse de sa situation et de son mari, ils mettent alors au point un scénario pour faire disparaitre le gênant.
Cela rate une première fois, mais pas la seconde.
Après avoir éteint les soupçons de la justice à leur égard, Cora et Frank reprennent leur relation tumultueuse : "Nous avions un grand amour, et nous nous sommes laissé écrabouiller par cet amour. C'était comme un splendide moteur d'avion capable de nous porter jusqu'aux cieux, par-dessus les montagnes. Mais si on met ce moteur dans une Ford, elle éclate en morceaux.", mais le drame va encore les frapper dans leur vie.

De James M. Cain j’avais énormément apprécié "Mildred Pierce", et bien il en va de même pour ce splendide et percutant roman noir.
Rarement l’art de la concision et de l’ellipse n’a été aussi bien mené, en moins de deux cents pages James Cain a réglé le sort de Cora et de Frank et a ainsi dévoilé ce qui pousse des gens ordinaires à basculer dans le crime, à savoir le sexe et l’argent.
Il n’est pas surprenant que ce roman ait fait l’objet plusieurs fois d’adaptations cinématographiques, il s’y prête particulièrement bien.
J’ai beaucoup aimé l’atmosphère qui s’en dégage, c’est très noir et à la fois extrêmement sensuel, pour ne pas dire charnel.
Cora est la femme fatale par excellence tel qu’on se l’imagine, et Frank est le beau vaurien qui arrive toujours à séduire ce genre de femme.
D’ailleurs, le lecteur finirait presque par oublier le côté criminel de l’histoire tant il suit avec avidité l’histoire d’amour torride entre Cora et Frank.
Cette lecture et le style m’ont fait penser aux romans noirs de Dashiell Hammett, il y a autant de noirceur et de sensualité qui s’en dégagent, deux termes collant parfaitement aux romans noirs écrits dans les années 30 et qui, je dois le confesser, n’ont pas pris une ride et font toujours mouche.
Je reste un peu intriguée par le titre mais je conçois plutôt le facteur dont il est question comme la Grande Faucheuse, qui si elle laisse passer une première fois ne repart pas les mains vides la seconde.

"Le facteur sonne toujours deux fois" est un envoûtant et sensuel roman noir signé par le regretté car si talentueux James M. Cain, une lecture à découvrir ou à redécouvrir.


2 commentaires:

  1. Il faut tout lire de James Cain, TOUT !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui chef ! Bien noté chef !
      Note personnelle : trouver tous les autres livres de James Cain.

      Supprimer