dimanche 18 mars 2018

Call Me By Your Name de Luca Guadagnino

       
     

Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais. (AlloCiné)


"Call My By Your Name" est un film d'atmosphère, mais d'atmosphère très Italienne comme cela pouvait se voir dans les années 60/80, âge d'or du cinéma Italien.
C'est l'été 1983, il fait chaud, très chaud, il n'y a pas grand chose à faire dans cette grande maison proche d'un petit village de Lombardie à part lire, se baigner dans la rivière, faire la sieste à l'ombre sur la pelouse.
Elio passe son été à jouer de la musique classique, à transcrire ses partitions, lire, flirter avec son amie Marzia, mais il est aussi intrigué par Oliver, le séduisant étudiant Américain venu passer l'été dans leur villa et aidant son père, professeur de culture gréco-romaine, dans ses recherches et ses classements.
Elio et Oliver sentent naître un désir entre eux, ils vont se fuir avant de se chercher et de vivre un été passionné sous le soleil de l'Italie.
Dit comme ça, il ne se passe au final pas grand chose, et bien c'est vrai aussi à l'écran mais c'est sans compter sur la caméra et la mise en scène de Luca Guadagnino.
La première partie du film, je le reconnais, est quelque peu soporifique car il ne se passe pas grand chose, hormis des jeunes qui flirtent et Elio qui éblouit par son talent musical.
A partir d'une scène dans la campagne où Elio et Oliver flirtent, scène qui voit naître l'éveil du désir en eux, le film prend une autre tournure et bascule dans une deuxième partie qui m'a nettement plus touchée et marquée que la première.
Le paroxysme de cette beauté est atteint lors d'une dernière scène où le père d'Elio tient à son fils un discours juste et émouvant sur la profondeur des sentiments, il sait la réelle nature des sentiments entre Elio et Oliver et il fait ainsi comprendre à son fils que non seulement il le sait mais qu'il a eu de la chance de connaître des sentiments aussi purs et forts au moins une fois dans sa vie.
A titre personnel cette scène arrive en deuxième position dans mon classement, la plus belle étant pour moi la scène finale avec un Elio pensif et triste devant le feu suite à un appel téléphonique d'Oliver.
Cette scène reflète très justement la nature des émotions qui envahissent Elio à ce moment-là et conclue de belle façon ce film d'amour.


Car il s'agit bien d'un film racontant une histoire d'amour, rien d'autre.
Je n'ai pas lu le roman original duquel il est tiré mais je reconnais que James Ivory (réalisateur dont j'aime énormément le travail) a fait de l'excellent travail en l'adaptant pour le cinéma.
La mise en scène de Luca Guadagnino offre un bel écrin à cette histoire, filmée en 35 mm cette réalisation offre une photographie magnifique et sublime les paysages Italiens.
Comme dit précédemment, c'est un film d'atmosphère, certaines personnes s'y ennuieront donc profondément.
Il y a ainsi une scène un peu surréaliste où la mère d'Elio décide de leur lire un passage de son livre, mais elle ne l'a qu'en Allemand, qu'importe, elle leur annonce qu'elle va lire et leur traduire.
On se demande un peu ce que cela vient faire dans ce film, mais j'y ai surtout ressenti l'ambiance de ces étés chauds où il faut passer le temps en attendant la fraîcheur, c'est en tout cas ainsi que j'imagine souvent l'été et la période des vacances.
La musique est également importante, la bande originale est signée en grande partie par Sufjan Stevens, la musique contribue grandement à l'ambiance qui se dégage du film et j'ai trouvé les deux chansons originales "Mystery of love" et "Visions of Gideon" très belles.
Il se dégage de l'ensemble une nostalgie des années 80, certaines musiques de l'époque étant reprises dans le film.
La bande sonore est donc envoûtante et me reste dans la tête plusieurs jours après avoir vu le film.
Quant au casting, c'est un sans faute.
La révélation est évidemment le jeune Timothée Chalamet, qui non seulement donne vie au personnage d'Elio mais a aussi été très studieux dans la préparation de ce rôle : cours de piano, de guitare, d'Italien, afin de bien se fondre dans le personnage.
J'ai beaucoup aimé l’interprétation d'Armie Hammer, acteur que je découvrais aussi pour la première fois, il fait plus mâture qu'Elio (alors qu'ils n'ont que quelques années d'écart) mais il arrive à faire croire à cette passion qui le lie à ce jeune homme.
Quant aux parents, Michael Stuhlbarg est formidable dans le tôle du père et Amira Casar excellente, comme à son habitude, dans le rôle de la mère.
Les seconds rôles sont aussi très bons, j'ai beaucoup aimé le casting de ce film car il colle parfaitement aux personnages.
Je n'ai vraiment pas grand chose d'autre à dire sur ce film, je l'attendais avec une certaine impatience et je n'ai pas été déçue.


"Call Me By Your Name" me laisse toujours ce sentiment de beauté deux semaines après l'avoir vu, une belle histoire d'amour pur sous un chaud été Italien, sans doute l'un des films les plus mélancoliques de ce début d'année, mais dans le bon sens du terme.


       
     

       
     

       
     

       
     

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