mercredi 20 février 2019

The Hate U Give (La haine qu'on donne) d'Angie Thomas


Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d’enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu’elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête. (Nathan)

En empruntant ce livre il me disait quelque chose, mais quoi ?
C'est en prenant le métro le lendemain que j'ai trouvé, le titre était le même qu'un film qui venait de sortir.
Et pour cause, puisque le film est l'adaptation de ce roman, premier d'Angie Thomas et déjà une belle renommée : finaliste du National Book Award et récompensé par le Printz Honor et William C. Morris Award.
Ce livre est un beau petit pavé de près de cinq cents pages mais se lit très facilement et très vite.
La raison ?
Une héroïne particulièrement attachante, une histoire révoltante et l'envie de savoir ce qui va lui arriver, comment elle va mener son combat.
Et surtout, une histoire qui ne tombe pas dans le pathos ni dans les clichés, mais qui offre au contraire la vision de personnages qui veulent s'en sortir, qui même s'ils habitent dans des quartiers difficiles ont des valeurs, des parents qui cherchent à ce que leurs enfants s'en sortent, et tout particulièrement un père qui a été membre d'un gang et qui désormais refuse le système et se bat pour que ses enfants aient une vie meilleure, en tout cas avec des choix, un luxe qu'il n'a pas connu.
J'ai trouvé que ce roman avait une résonance toute particulière après le film "BlackKklansman" de Spike Lee et les récentes affaires de bavures policières aux Etats-Unis à l'encontre de jeunes noirs qui ont eu la malchance d'être au mauvais endroit au mauvais moment.
C'est ce qui arrive à Khalil, face à un flic trop nerveux qui croit voir des choses il se retrouve tué de trois balles dans le dos, sous les yeux de son amie d'enfance Starr.
Au début, Starr ne va pas trop vouloir en parler, et puis elle va décider de raconter ce qu'elle a vécu pour que le policier soit sanctionné, mais là encore il s'en sort alors Starr va s'affirmer dans un combat pour que justice soit faite et pour qu'il n'y ait plus de nouveaux Khalil.
C'est aussi l'occasion de découvrir le véritable visage de certaines personnes qui l'entourent et qu'elle pensait des ami(e)s mais aussi que d'autres liens soient renforcés.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Starr et son histoire, j'ai été touchée par son combat et la façon dont elle le mène.
J'ai également apprécié le style d'Angie Thomas, chapeau à la traductrice Nathalie Bru qui a su retranscrire les termes d'argot, ce qui n'était pas gagné car le style oral est plutôt typique et pas toujours évident à traduire ou tout du moins à trouver une concordance.
Il y a un rythme dans le roman et plus le lecteur avance dans sa lecture plus le temps se resserre à mesure que la rage monte en Starr et la pousse à mener un combat qu'elle pense et sait juste.

"The Hate U Give" est un très bon roman destiné prioritairement aux adolescents qui a su me toucher par le fond et le personnage brillant de Starr, je suis curieuse de voir ce que donne son adaptation en film.

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