dimanche 3 février 2013

Alix - La griffe noire de Jacques Martin


Une série d'attentats mystérieux secoue la ville de Pompéi lors de la visite de nos héros. Les victimes des attentats sont retrouvées paralysées et couvertes d'étranges meurtrissures. Alix parvient à suivre la piste d'un des agresseurs et découvre qu'ils sont menés par un mage aux grands pouvoirs hypnotiques. C'est dans le passé tragique des victimes que se trouve la raison de ces agressions... Et c'est dans l'Afrique lointaine que Alix et Enak pourront trouver l'antidote permettant aux victimes de reprendre vie. (Casterman)

"Au premier siècle avant J.C., Pompéi rassemble tout ce que les romains ont pu construire d'harmonieux en accord avec une nature prestigieuse.", ainsi commence cette aventure d'Alix dont une partie majoritaire de l'action se situe en Italie, à Pompéi, et trouve son dénouement en Afrique.
De l'action il va y en avoir, étant donné que des notables de Pompéi sont victimes d'attentats et se retrouvent paralysés.
Alix va enquêter sur cette affaire qui ressemble fortement à une vengeance et sera amené à sillonner les mers et l'Afrique pour trouver un antidote.
Du point de vue du scénario, c'est plutôt bien écrit avec des rebondissements, l'intrigue se suit avec un certain plaisir et même si les coupables sont connus avant la fin cela n'a pas amoindri mon intérêt pour l'histoire.
Alix est un personnage que je qualifierai de héros, dans le sens où il se sort systématiquement des situations les plus compliquées sans trop d'égratignures et où je ne lui ai vu aucun défaut mais que des qualités, ce qui en fait à mes yeux un personnage un peu trop lisse et manquant de relief, le rendant trop personnage de la littérature et non avec un côté humain proche du lecteur.
Ce sentiment est certainement dû au fait que j'ai découvert ce personnage avec des yeux adultes, plus jeune je ne me serai pas attachée aux mêmes choses.
Les graphismes sont plaisants tout comme la palette de couleurs utilisée, les paysages sont assez bien représentatifs néanmoins, j'ai eu du mal à reconnaître Pompéi, il n'y a que dans les derniers dessins où je retrouvais les reproductions de ce qu'était cette cité, dans les premières pages je ne me retrouvais pas, il est question des plus belles propriétés sur les hauteurs, la ville est plutôt plate et les belles demeures sont excentrées mais aucunement sur les hauteurs.
J'ai relevé quelques incohérences qui sont un peu venues gâcher ma lecture, la première concerne le Vésuve :  "Et, dominant le tout, l'imposante masse du Vésuve, dont plus personne n'écoute les grondements parfois si menaçants.", et la deuxième des hommes "statufiés" ou pétrifiés en Afrique : "Des hommes de pierre ! Probablement une troupe de guerriers surpris par une pluie de cendres, lors d'une éruption du volcan ...".
Concernant la première, il n'existait déjà pas de mot pour désigner un volcan donc les habitants de Pompéi ne savaient pas ce qu'était cette montagne proche d'eux, ensuite que le Vésuve gronde de façon menaçante n'est pas possible, déjà ce n'est pas un chat ronronnant (ou alors je n'ai pas assez tendu l'oreille lorsque j'étais à son sommet), et quand il se réveille il part d'un coup étant précédé de tremblements de terre, d'assèchements des sources d'eau et de rien d'autre (sinon en dehors de ses éruptions dévastatrices il est calme), sans parler du fait qu'à l'époque où se situe l'histoire cela fait quelques centaines d'année qu'il dort (certes d'un oeil, mais il dort).
Mais le plus remarquable vient d'Alix, véritable puits de science, qui détermine que les "hommes de pierre" ont probablement été surpris par une pluie de cendre lors de l'éruption d'un volcan.
Il est très fort Alix, mais très peu de romains à cette époque savait ce qu'était un volcan et ses conséquences, hormis s'il a déjà assisté à une éruption de l'Etna mais il y a peu de chance.
Quant à l'explication de l'état des statues par la pluie de cendre, je n’enterai pas dans les détails techniques mais les moulages de corps obtenus à Pompéi l'ont été par une technique mise au point par Giuseppe Fiorelli au dix-neuvième siècle, il n'est donc pas possible que ces personnes aient été figées ainsi par une pluie de cendre.
Je sais que l'auteur s'est documenté pour créer cette série, d'ailleurs cela se ressent à la lecture, mais je lui reprocherai d'avoir négligé certains petits détails que je n'aurai pas forcément relevés si je ne m'intéressais pas autant à cette région d'Italie et à l'histoire de Pompéi.

"La griffe noire" est une aventure d'Alix assez bien menée et globalement agréable à lire qui marque ma première incursion dans cette série.
Certes, j'ai relevé quelques petites incohérences et le personnage d'Alix est un peu trop parfait à mon goût, néanmoins je lirai d'autres aventures de ce personnage car il y a un travail sérieux derrière cette bande dessinée qui est intéressante à parcourir et à découvrir.

Livre lu dans le cadre du challenge Il Viaggio

2 commentaires:

  1. Tu repères bien toutes les petites erreurs dis donc... J'aimerais bien en lire quelques unes de ses aventures, je vais profiter de la réouverture de ma bibliothèque pour en emprunter.

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  2. @ nathalie : A mon avis c'est parce que j'y suis allée et que j'ai lu pas mal de choses sur le sujet (d'ailleurs j'ai un livre sur Pompéi sous la main qui attend sa chronique), je serai passée à côté sinon.

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