samedi 15 août 2015

Les adieux à la reine de Benoît Jacquot



En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés. (AlloCiné)


Voilà un film concentré sur une courte période : trois jours, mais trois jours qui marqueront à jamais l’Histoire puisque précédant la prise de la Bastille et le début de la Révolution Française.
Sidonie Laborde est la lectrice de Marie-Antoinette, une reine et une femme qui la fascine.
Des évènements extérieurs, elle n’en a cure, seul compte pour elle de faire plaisir à la reine.
Si seulement elle savait que d’ici peu elle va devoir quitter cette reine et lui dire adieu.


D’ordinaire, la Révolution Française est montrée du point de vue du peuple.
Ici, c’est uniquement de celui de la noblesse et plus particulièrement de la Cour de Versailles.
D’ailleurs, je félicite Benoît Jacquot qui n’a pas hésité à filmer réellement à Versailles et non dans une reconstitution.
Certes ce n’est pas le même prix, mais le rendu à l’écran est authentique.
Il y a beaucoup de femmes et peu d’hommes dans ce film, ils ne sont pas importants, ils n’agissent pas, ils ne réalisent pas encore ce qui va leur arriver.
Il y a tout d’abord le personnage rugueux et mystérieux de Sidonie Laborde, interprété avec brio par Léa Seydoux.
Cette femme, c’est ce que l’on appelle aujourd’hui une groupie, elle vit sa vie par procuration prête à tout sacrifier pour l’amour aveugle et démesuré qu’elle porte à son idole, la reine Marie-Antoinette.
Il y a ensuite la reine, interprétée par une Diane Krüger très inspirée, qui n’a pas vraiment cure de sa lectrice mais qui par contre porte un amour démesuré à son amie Gabrielle de Polignac, interprétée par Virginie Ledoyen que j’ai retrouvée enfin dans un bon rôle.
Et qui est prête à tout pour sauver son amie des temps sombres qu’elle voit venir.
Car la reine est bien plus consciente que le roi que ceci n’est que le début d’une période trouble et que le pire est non seulement à craindre mais aussi à venir.
Et pour orchestrer le ballet des dames de compagnie, il y a Madame Campam, interprétée par Noémie Lvovsky.


J’aime beaucoup le principe de cette histoire et les personnages, sur une césure qui marque la fin d’une époque et le début d’une nouvelle qui reste un mystère.
Outre le choix judicieux des actrices, il y a la mise en scène de Benoît Jacquot, tout simplement admirable, magnifique, avec l’utilisation importante de la technique de caméra portée, et extrêmement esthétique.


"Les adieux à la reine" est un très beau film de benoît Jacquot passé un peu trop inaperçu au moment de sa sortie qui vaut à la fois pour l’histoire mais également la mise en scène et le jeu des actrices.





4 commentaires:

  1. Ce film reste un vrai coup de coeur pour moi, entre les costumes, les décors, l'intrigue, la photo... Enfin un véritable rôle pour Diane Kruger, un retour pour Virginie Ledoyen, et le plaisir de retrouver Noémie Lvovsky et Léa Seydoux!

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    1. Oui un retour pour Virginie Ledoyen, elle avait quelque peu disparu des radars du cinéma depuis quelques temps.

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  2. J'avais beaucoup aimé le livre de Chantal Thomas. Quant au film, je partage ton avis sur le casting, mais j'ai été moins séduite par l'ambiance.

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    1. Je n'ai pas encore lu de livre de Chantal Thomas mais je note celui-ci.

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