samedi 12 décembre 2015

21 nuits avec Pattie d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu



Au cœur de l’été, Caroline, parisienne et mère de famille d’une quarantaine d’années, débarque dans un petit village du sud de la France. Elle doit organiser dans l’urgence les funérailles de sa mère, avocate volage, qu’elle ne voyait plus guère. Elle est accueillie par Pattie qui aime raconter à qui veut bien l’écouter ses aventures amoureuses avec les hommes du coin. Alors que toute la vallée se prépare pour les fameux bals du 15 août, le corps de la défunte disparait mystérieusement. (AlloCiné)


Caroline (Isabelle Carré), c’est la parisienne, la femme mariée au même homme depuis des années, mère de deux enfants, dont la vie sexuelle frôle l’encéphalogramme plat depuis des mois, depuis qu’elle ne ressent plus de désir pour personne, y compris pour son mari.
C’est aussi la femme qui débarque en plein mois d’août dans un petit village du Sud de la France pour venir y enterrer sa mère, une femme libre, indépendante, voyageuse, qu’elle a peu connu et qui ne l’a pas élevée.
Pattie (Karin Viard), c’est la femme libre, indépendante, qui dit oui au sexe mais non à l’amour, qui raconte à qui veut bien l’entendre ses aventures sexuelles, sans épargner le moindre détail sur la taille et la douceur du sexe de son amant, sur les positions dans lesquelles il l’a prise et qui précise qu’elle ne met pas de petite culotte chez elle quand il fait chaud.
C’est en quelque sorte une version plus jeune de la mère de Caroline, d’ailleurs ces deux-là s’entendaient très bien, la mère lui ayant même suggéré d’écrire un roman sur toutes ses aventures sexuelles, un roman qui s’intitulerait "21 nuits avec Pattie" (parce que le 21, c’est l’atout le plus fort au tarot).
Pattie accueille donc Caroline, se met à lui raconter sa vie sexuelle, parce que ça lui vient comme ça et qu’elle sent que Caroline sera de bonne écoute, lui explique d’où vient le vin local (je crois que c’est ma réplique préférée du film), lui parle aussi un peu de sa mère et de cette gigantesque villa qu’elle était en train d’achever.
Et puis ce sont les fameux bals du 15 août, le corps de la mère de Caroline disparaît tandis qu’apparaît Jean (André Dussollier), apparemment un grand ami de la mère de Caroline, sauf que celle-ci ne lui en a jamais parlé (même que c’est peut-être J.M.G le Clézio lui-même ! Le soleil ça ne lui réussit pas à Caroline).


La première chose qui m’a attirée pour aller voir ce film, ce sont les dialogues.
Plus particulièrement les monologues de Pattie, où elle se raconte de façon crue, sans chichi, avec un naturel désarmant.
Sincèrement, ces échanges sont à mourir de rire, le personnage de Pattie est tellement rafraîchissant, et puis cela fait un contraste avec celui de Caroline.
Pénétrer dans ce film, c’est arriver dans un univers mystérieux, c’est la Terre mais pas tout à fait, ou alors le soleil a beaucoup trop tapé sur les collines et la forêt ainsi que sur l’esprit des gens.
Par certains aspects, ce film relève du conte, de la quête : celle de Caroline pour retrouver le désir et une vie sexuelle épanouie.
Par d’autres, il est assez terre à terre, mais c’est bien une dimension fantastique qui l’emporte sur le reste.
Il faut dire que les personnages y sont pour beaucoup, outre les principaux il me faut absolument mentionner celui d’André Dussollier, dans un emploi à contre-courant et qui n’a pas fini de vous surprendre ; ainsi que tous les seconds rôles, particulièrement Denis Lavant dans le rôle d’André (sérieux, je crois que ce personnage va rester dans les annales du cinéma Français).
Le casting a aussi son importance dans la réussite de ce film, si isabelle Carré et Karin Viard, réunies pour la première fois à l’écran, sont impeccables, tous les autres acteurs ont également un jeu formidable qui contribue pour beaucoup à l’ambiance quelque peu surréaliste de ce film.
Il n’y a pas non plus que de la drôlerie et un côté sensuel dans ce film, il y a aussi un personnage qui se cherche et qui cherche à découvrir ses racines : qui était cette mère qui l’a si peu aimée et d’où vient-elle (comprendre : qui est le géniteur).
Quand elle aura les réponses à ses questions et qu’elle finira par accepter qui était sa mère, sans doute Caroline pourra-t-elle retrouver le désir.
Et puis le film commence à tourner en rond et à se perdre, en tout cas m’a perdue, et se termine dans du grand n’importe quoi.
La fin est franchement ratée, il manque un deuxième souffle au scénario et c’est bien dommage car la première partie était vraiment satisfaisante.


"21 nuits avec Pattie" est une sorte d’OVNI cinématographique particulièrement rafraîchissant en cette période quelque peu morose.
A voir surtout pour les monologues savoureux de Karin Viard.


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