dimanche 13 décembre 2015
Le Teckel de Hervé Bourhis
« Pour vendre ce nouveau produit à nos partenaires médecins, nous allons allier l'expérience à la fraîcheur ». Ainsi la direction des laboratoires Duprat s'adresse-t-elle à son nouveau binôme commercial pour le convaincre d'accepter une collaboration en réalité imposée. Guy Farkas, surnommé « Le Teckel », visiteur médical revenu de tout, devra faire équipe avec Jérémy Labionda, jeune cadre surdiplômé, en fait discrètement mandaté par sa hiérarchie pour enquêter sur les véritables agissements du Teckel. Bref, le mariage de la carpe et du lapin sur fond de mission à haut risque, puisqu'ils doivent vendre la nouvelle version d'un médicament soupçonné d'avoir provoqué des centaines de décès. (Casterman)
Dans le monde des visiteurs médicaux il y a une tradition : celle de se donner le nom d'une race de chien.
Ainsi, Guy Farkas, c'est le Teckel, des années d'expérience et pendant très longtemps le meilleur de la profession, le plus redoutable.
Mais aujourd'hui Guy n'est plus que l'ombre de lui-même et son employeur, les laboratoires Duprat, a décidé de lui adjoindre le jeune Jérémy Labionda, surdiplômé et expert du maniement des chiffres et de l'outil informatique, à l'inverse de Guy qui est plutôt de la vieille école, à embobiner les médecins par ses beaux discours et ses citations de Rimbaud.
Autant dire qu'entre les deux, la relation va être explosive, Guy Farkas n'hésitant pas à avoir recours à l'intimidation : "Tu n'as pas bien compris à qui tu as affaire. Tu peux commencer à serrer les fesses. Le vent mauvais a commencé à souffler dans ta direction.".
Et puis, peut-être que la présence de Jérémy va redonner envie au Teckel de reprendre du service, sérieusement, et d'inculquer à la jeunesse les bonnes vieilles méthodes de jadis qui ne fonctionnent ma foi pas si mal même de nos jours : "Je reprends le boulot sérieusement. Il faut que tu prennes conscience que tes statistiques, ton langage marketing, ton "poher"-point c'est de la merde en barre. Il faut donner du rêve ! Il faut parler d'humain à humain ! Prendre la main du client et s'envoler avec lui vers les cieux inexplorés de la persuasion. Faire l'amour avec ses doutes, ses appréhensions ! Et là, là !".
Je préfère annoncer la couleur tout de suite, j'ai trouvé cette bande dessinée moyenne.
J'ai apprécié la relation entre les deux personnages, surtout l'évolution de celle-ci, ainsi qu'un rebondissement final auquel je ne m'attendais pas; et puis le lieu de l'action : la Charente Maritime, plus particulièrement la ville de Royan, parce que je connais très bien cet endroit.
Pour le reste, je n'ai pas franchement été emballée.
Certes, l'intrigue se déroule dans le milieu des visiteurs médicaux, un univers que je ne connais pas trop mais qu'en toute franchise je n'ai pas envie de connaître plus que ça.
Le scénario est un peu construit à la manière d'un polar noir, il y a un côté rétro qui m'a partiellement plu, mais j'ai trouvé que ça manquait de direction claire et précise.
Et quand je lis quelque chose, j'aime bien savoir où je vais et pas accumuler les rencontres, les imprévus, et que tout cela fasse un joyeux imbroglio.
C'est dommage car je reconnais quelques qualités au personnage de Guy Farkas, mais elles n'ont pas suivi à rendre ma lecture totalement agréable.
La mise en couleur est assez particulière, dans le sens où elle vient appuyer ce côté rétro, à l'image du personnage de Guy Farkas, sans être uniforme elle reste dans des tons sombres, la couverture vous en donne un bon aperçu puisqu'elle condense à elle seule la palette de couleurs employée (bleu nuit, rose, beige, noir).
Quant au graphisme, je n'ai pas aimé, mais alors pas du tout.
C'est clairement le coup de crayon que je n'apprécie qu'à petite dose : des personnages disproportionnés, avec une grande taille (Guy Farkas), et/ou un grand nez, des traits de visage peu affirmés, bref, des personnages qui ne sont dessinés que par un coup de crayon pour en dessiner les contours.
J'aime quand il y a de belles couleurs, de beaux dessins, des personnages clairs ne donnant pas l'impression de sortir du même moule, je n'ai donc pas franchement trouvé mon bonheur dans cette bande dessinée.
Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'un deuxième tome venait de sortir, je passe mon tour et je n'ai pas envie de continuer à suivre les aventures que je pressens rocambolesques de Guy Farkas.
"Le Teckel" de Hervé Bourhis est une bande dessinée qui m'a moyennement plu, dont je n'ai pas apprécié beaucoup de choses et surtout pas le graphisme.
Au moins maintenant je suis fixée, le style de Hervé Bourhis ne me convient pas, mais cela ne sera pas le cas de tout le monde.
Essayez, vous verrez si vous souhaitez ou non adopter ce Teckel.
Je remercie Babelio et les éditions Casterman pour l'envoi de ce roman dans le cadre du Prix Polar SNCF 2016 - Catégorie Roman
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