vendredi 24 novembre 2017

Quatre sœurs - Tome 4 Geneviève de Malika Ferdjoukh


L'été a vidé la Vill'Hervé. Hortense et Enid sont à Paris, pour voir leurs cousins, Désirée et Harry. Bettina est partie camper avec les DBB. Charlie se demande toujours comment faire pour nourrir, loger et blanchir tout son monde. Geneviève passe ses journées à la plage à vendre des chichis et des churros en regardant passer les bateaux, les pédalos, les glaces à l'eau et surtout le ténébreux Vigo. Il la promène en barque, la mène en bateau, lui donne rendez-vous et disparaît. Geneviève est toute tourneboulée. Et la Vill'Hervé, quoique vide, est sens dessus dessous, vu qu'avant, c'est elle qui rangeait tout. D'ailleurs, vide, la maison ne l'est plus tellement. Hortense et Enid ont ramené leur tante Jupitère. Les DBB ont ramené leur voisin de camping pour le remercier de leur avoir sauvé la vie. Geneviève est revenue de la plage et de quelques illusions. Alors, cette maison soudain pleine d'hôtes, forcément, ça donne des idées à Charlie... (L'école des Loisirs)

Ce dernier tome, déjà, est consacré à Geneviève, la plus discrète de la fratrie et celle qui, après Charlie, est la plus mûre et la plus posée.
Bien entendu, hors de question qu'elle soit laissée de côté, elle mérite aussi qu'un tome lui soit consacré d'autant qu'elle n'était que présente jusque-là, pas assez à mon goût dans tous les cas.
Pour autant, ce n'est pas qu'il ne se passe rien dans sa vie, car la voilà aux affres de l'amour face à un mystérieux garçon qui est tout son opposé et qui la pousse à se remettre en question, à devenir coquette et à passer des heures dans la salle de bain : "Dans la salle de bains, ce soir-là, Geneviève se lança dans une série d'essais de coiffure. Elle releva ses cheveux, les abaissa, tortillona, tire-bouchonna, ébourrifa, les roula, les déroula, les tressa, les détressa, les stressa, les cajola, les malmena, les câlina, les persécuta, les tendit, les détendit, les brossa à rebours, en l'air, en bas, en vrille, en soufflé, en raplapla, en chou, à la Rita, à la Mylène, à la Joconde, à la Greta, à la Mikey, Minnie, Carla, Laetitia... Elle finit par se les brosser comme tous les jours. Normal, queue-de-cheval.".
Hortense et Enid sont quant à elles parties à Paris pour passer une partie de l'été chez les cousins, mais là aussi les vacances ne seront pas de tout repos et le drame n'est jamais loin de la famille Verdelaine.

Ce quatrième tome est tout aussi savoureux que les précédents, avec des passages particulièrement touchants, l'auteur offrant une vision d'un Paris pauvre, de personnes trimant pour essayer de faire vivre leur famille tout en habitants dans des conditions pas toujours très salubres.
Malika Ferdjoukh aurait pu tomber dans le grotesque ou le pathos, mais sa plume fait toujours mouche, un peu à l'image d'une Marie-Aude Murail.
Tout au long de cette série, les parents, décédés, apparaissent à chacune des filles pour leur prodiguer des conseils, j'ai beaucoup aimé ce point de vue car cela permet de nuancer la tristesse de leur disparition et puis cela offre quelques situations comiques.
Ils jouent le rôle d'anges gardiens et même s'ils ne sont plus physiquement présents ils le seront toujours spirituellement et dans le cœur de leurs enfants.
C'est une belle façon de traiter du deuil, surtout lorsque les romans s'adressent à un public jeune.
J'ai regretté qu'il s'agisse du dernier tome des aventures de la famille Verdelaine, voilà une fratrie que j'ai quitté à regret tant je me suis attachée aux personnages.
Je n'avais franchement pas envie de leur dire au revoir et j'aurai bien continué pendant quelques tomes à suivre leurs péripéties.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin.
Je comprends pourquoi cette série a eu autant de succès et comment elle a fait connaître Malika Ferdjoukh.
C'est une auteur que j'apprécie beaucoup, notamment son style, je recommande donc chaudement la lecture de ses romans, à commencer par cette tétralogie.

"Geneviève" conclut avec brio cette attachante série consacrée à la famille Verdelaine, une lecture que je recommande et je vais bien entendu m'attacher à lire d'autres romans de Malika Ferdjoukh, une auteur que j'apprécie toujours plus au fil du temps.

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