mardi 23 avril 2013

Sherman Tome 6 Le pardon, Jeannie de Griffo et Stephen Desberg


C’est la fin du parcours que le mystérieux ennemi de Jay Sherman a prévu pour lui ! Il a perdu ses biens, sa maison et son fils, et la dernière sur la liste est Jeannie, sa fille. Jeannie qu’il n’a plus revue depuis la Seconde Guerre Mondiale, après qu’elle a disparu au sein des services secrets, outrée par les malversations de Jay. Et pourtant, ce dernier n’avait agi que pour la protéger. Aura-t-elle compris ce dernier point ? Viendra-t-elle sauver un père repentant dont elle incarne le dernier espoir… ? (Lombard)

Ce sixième volume de la série Sherman marque son épilogue et donc le fin mot de l'histoire et la révélation de l'énigme qui a tenu en haleine le lecteur pendant les précédents volumes.
Je vais tout de suite commencer par l'aspect qui m'a énervée : le fait de nous remettre pour la centième fois la menace téléphonique reçue par Jay Sherman.
Sérieusement, au bout de six volumes le lecteur a compris, ce n'est pas un crétin fini qui subit un lavage de cerveau après chaque lecture.
Je ne comprends pas ce que vient faire cette redite, leitmotiv dans tous les volumes qui finit par agacer.
Par contre, j'avais hâte de savoir, non pas qui était à l'origine de tout ça (enfin si, mais pas que), ce qu'était devenue Jeannie et surtout si elle avait pu retrouver Ludwig Melchior (mon côté midinette sans doute).
Je ne dirai rien, juste qu'ils ont traversé tous les deux des épreuves durant cette guerre, notamment Ludwig Melchior qui est déporté à Auschwitz et est reconnu par un soldat qui décide de le "protéger" en lui offrant la possibilité de chanter dans des concerts organisés dans le camp pour distraire les nazis et leur famille : "Je ne peux pas vous promettre que vous vivrez. Mais au moins ... vous survivrez.".
Jeannie est toujours un personnage central de cette histoire et comme elle se faisait attendre depuis un certain temps, son apparition n'en a été que plus réussie et bien mise en scène.
Mais le personnage qui prend le plus d'importance dans cet opus est Jay Sherman, et si dans les précédents volumes il avait tendance à m'agacer sur certains aspects de sa personnalité, ce tome-ci lui rend justice en le présentant inquiet : "Au début, j'ai  cru qu'avec le temps, elle finirait par me pardonner. Qu'avec le temps, la paix s'imposerait définitivement. Mais le temps ne s'écoule pas de la même manière pour un père que pour ses enfants.", moins sûr de lui et moins séducteur : "Le temps ne s'écoule pas de la même manière pour les hommes que pour les femmes.", essuyant des échecs et des revers de fortune, mais surtout conscient de ses erreurs et les reconnaissant pour la première fois depuis le début de l'histoire : "Maintenant il faut que je paye pour ce que j'ai fait. Les erreurs que j'ai commises. Les chemins que je n'ai pas pris. Le salaud que j'ai été, l'homme que j'aurais dû être. Le père à qui tu as en partie pardonné. Finalement, je ne regrette pas tant de choses.".
Il mûrit par la force des événements et apparaît moins imbu de sa personne, plus humble, mais que de morts il aura fallu pour en arriver là !
Le scénario de Stephen Desberg est bien construit et tient la route, ce qui n'était pas forcément évident sur la longueur.
J'avais une petite idée qui s'était forgée dans mon esprit lors de la lecture de l'avant-dernier volume, et bien je n'étais pas bien loin de la vérité, disons que j'en ai avais découvert la moitié.
Ce n'est pas forcément évident de deviner la manipulation, les ficelles sont bien tirées par le scénariste, disons qu'un lecteur attentif trouvera quelques clés du mystère mais que ceci ne lui gâchera pas le plaisir de cette lecture.
Quant aux dessins de Griffo, je les trouve visuellement très beaux, harmonieux, rendant la lecture plaisante et donnant du relief à l'histoire et à l'action.
La lecture achevée, je suis curieuse d'imaginer ce que cela pourrait donner en téléfilm, à mon avis avec un scénario légèrement retravaillé il y aurait matière à faire quelque chose de visuellement réussi.

"Le pardon, Jeannie" marque l'épilogue ô combien relevé et attendu de la série Sherman, remarquable par son scénario et la qualité de son graphisme et se caractérisant par une publication rapprochée des tomes, chose plutôt rare pour une série en bande dessinée.
Sherman est une série à découvrir et à lire d'une seule traite pour bien en apprécier les ficelles et les rebondissements.

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