Parce qu’on
est le 31 décembre, il faudrait faire une fête à tout casser, s’en mettre plein
la panse, boire comme des trous, se mettre un chapeau pointu (turlututu) sur la
tête, jeter des cotillons, souffler dans des sarbacanes, faire la danse des
canards, chanter « Le petit bonhomme en mousse », et faire son bilan
de l’année écoulée (et prendre des résolutions pour la nouvelle à venir, mais
ceci n’est pas le sujet du moment).
J’ai décidé
que je ne ferai ni une fête à tout casser, ni manger comme un ogre, ni boire
comme un trou, ni me mettre un chapeau pointu (je redis turlututu ?) sur
la tête, ni jeter des cotillons, ni souffler dans des sarbacanes, ni faire la
danse des canards, à la rigueur chanter « Le petit bonhomme en
mousse », et surtout, je ne ferai pas de bilan de l’année écoulée (quant
aux résolutions pour la nouvelle année j’en ai jamais prises, je n’en prendrai
pas cette année, ni les autres).
Que l’on
dise que je suis rabat-joie, monotone, ennuyeuse, pénible, manquant d’ambition
ou que sais-je d’autre, et bien qu’on le dise, je m’en tamponne les paupières
avec une pelle à gâteau, la fin de l’année c’est un jour comme un autre, et les
bilans ça m’indiffère (notez que j’ai mûri, car à cette même période l’an passé
je comptais désespérément les livres lus durant l’année, je comparais par
rapport à l’année passée etc.).
Quelques
mots tout de même sur 2014 dans sa globalité
Il y a un an
de cela débutait en Afrique une épidémie du virus Ebola, dans l’indifférence
générale la plus complète.
Ou presque.
Parce que
dès janvier j’ai vu cette nouvelle, et le virus Ebola je le connais depuis
plusieurs années, je sais à quel point il est meurtrier.
J’ai été
sidérée lorsque j’en parlais autour de moi que si peu de monde connaisse, que
personne n’en mesure la gravité.
Il faudra
attendre l’été pour que l’information soit enfin relayée mondialement, et que
la psychose s’installe.
Oui, j’ai
aussi entendu « Mais c’est trop dangereux d’accueillir des personnes
infectées dans nos hôpitaux ! ».
Ah. On les
laisse sur place alors et ils se débrouillent ? Ils sont partis
bénévolement pour aider, soigner, et tenter d’endiguer l’épidémie mais parce
qu’ils ont été contaminés, à leur tour il ne faudrait pas les accueillir et les
soigner ?
En 2014, il
y a aussi eu des décapitations d’otages par des personnes qui se revendiquent
d’une croyance religieuse.
Et qui tuent
au nom de leur Dieu.
Ah. Parce
que c’est ça la croyance en Dieu ? C’est tuer son prochain ?
En 2014, il
y a aussi des lycéennes qui ont été enlevées,
converties et mariées de force, toujours par certaines personnes qui le
font au nom de leur Dieu.
Ah. Parce
que la croyance en Dieu c’est traiter des femmes pires que des objets ?
En 2014, on
a aussi célébré les 70 ans du Débarquement en Normandie.
Et aussi les
100 ans de la Première Guerre Mondiale.
De ce que je
retiens de 2014, c’est que l’Homme a essayé de commémorer des évènements de
Paix mais a surtout passé son temps à s’en prendre à son prochain de façon
toujours plus violente, toujours plus sanguinaire.
Il n’y a pas
vraiment de quoi se réjouir en ce 31 décembre et célébrer l’année écoulée, ni
celle à venir.
C’est juste
un nouveau jour sur la planète Terre.
Quelques
mots sur 2014 d’un point de vue plus personnel
En 2014 j’ai
été sans doute moins présente sur la blogosphère.
Quelqu’un au
bureau m’a dit qu’il fallait que j’arrête de dire que j’ai parfois trop de
travail et qu’au contraire, je devais systématiquement trouver le moyen de
franchir la montagne.
Et bien
appelons un chat « un chat », en 2014 d’un point de vue professionnel
j’ai eu beaucoup de travail.
Parce que
j’ai occupé 2 postes, à temps plein, toute l’année.
Et que ça
m’a quelque fois vidé de mon énergie, que la lecture ne passait plus toujours,
que souvent lorsque je rentre chez moi le soir je n’ai qu’une envie :
aller me coucher direct sans manger et sans lire une ligne.
Oui, en 2014
j’ai bien passé 3/4 de ma vie au bureau, et je sais bien que le travail ne peut
pas être une vie (et promis, j’essaye de me soigner), mais ce fut le cas en
2014.
Je rassure
tout de suite, 2 postes ce n’est pas 2 salaires, c’est juste un salaire et au
moins 2 fois plus de travail et de responsabilités à assumer et faire que tout
fonctionne toujours, alors la montagne, je n’ai pas l’impression d’être restée
au milieu de l’ascension mais bien de l’avoir franchie, plusieurs fois.
Je n’aurais
pas le titre de WonderWoman, mais je vais tout de même me l’auto-décerner.
Et je
referme cette parenthèse ouverte pour la première fois sur un aspect personnel
de ma vie.
J’ai tout de
même eu des lectures intéressantes, j’ai fait de très belles découvertes, j’ai
aussi lu quelques daubes, et j’ai surtout été jurée du Prix Océans pour la
deuxième fois, et ça, c’était une expérience très enrichissante littérairement
parlant mais aussi humainement.
Du Prix
Océans, je retiendrai 3 livres : « Le peintre d’éventail » de
Hubert Haddad, lauréat ; « Ballade d’un amour inachevé » de
Louis-Philippe d’Alembert et « Le bataillon créole » de Raphaël
Confiant.
J’ai aussi
été chroniqueuse BD pour les éditions Le Lombard dans le cadre des 20 ans de la
collection Signé, et là aussi, cela m’a permis de faire de belles découvertes.
Pour en
citer quelques-unes : « Little Tulip » de Jérôme Charyn et
François Boucq, « La fille de Paname » de Kas et Laurent Galandon, « Capitaine
Trèfle » de René Hausman et Pierre Dubois.
J’ai alterné
les livres « papier » et les lectures numériques, j’ai continué à
fréquenté ma deuxième maison aka la bibliothèque municipale, et j’ai été très
sage dans les achats de livres (et j’ai même rangé mes bibliothèques !
Plusieurs fois dans l’année !).
Je n’ai pas
compté le nombre de livres lus cette année et je m’en fiche, l’important c’est
de lire et d’y prendre plaisir.
Néanmoins,
je vais tout de même prendre un petit temps de réflexion pour un simili podium
de mes découvertes livresques de l’année et qui sait, vous donner envie d’en
découvrir quelques unes.
J’ai lu
beaucoup de romancières américaines, quelques petits coups de cœur pour Carson
McCullers, Joyce Maynard, Eudora Welty, Kaye Gibbons, la découverte de Joyce
Carol Oates.
Pour le
vieux continent, découverte de Sylvie Germain, Pia Petersen, Mathias Enard.
Je crois que
ma plus belle découverte littéraire cette année vient ex-aequo du Nord de l’Europe
en la personne de Herjørg Wassmo et sa sublime trilogie « Le livre
de Dina » et de Chine avec Xinran et son émouvant « Chinoises ».
J’ai aussi
fait 2 magnifiques voyages : Rome en mai (1 semaine) et Vienne en juin (5
jours), enrichissants culturellement parlant mais aussi humainement, parce que
je voyage en solo et que c’est aussi un moment pour se dépayser, rencontrer du
monde, apprendre sur soi-même et surtout apprendre à sortir de sa bulle, à
s’ouvrir aux autres et à des cultures différentes.
Rome et
Vienne sont deux villes très différentes l’une de l’autre mais elles sont l’une
comme l’autre très riche d’un point de vue historique et culturel et valent
aussi bien l’une que l’autre le détour.
Quant à mes
excursions de l’an prochain, j’ai d’ores et déjà des idées assez précises et j’ai
même un projet pour 2016 (enfin, si j’arrive à rester aussi raisonnable en 2015
car le périple me tente énormément).
Voyager,
découvrir, s’enrichir, c’est au programme de 2015 !
Je suis
aussi allée à Versailles, visiter (enfin) le château après avoir fait les
jardins il y a fort fort longtemps.
Et ça aussi
ce fut magique, parce que j’ai visité ce monument emblématique de la France mais
aussi parce que cela a été l’occasion de rencontrer Anne en chair et en os.
Double
découverte et double belle rencontre.
Bref, j’ai
rencontré du monde, j’ai échangé, j’ai évolué, je continue d’avancer et cette
fois-ci encore, les Shingouz ont accepté très gentiment (et sans contrepartie)
de se joindre à moi pour vous souhaiter (en tantinet en avance) une :