vendredi 20 mai 2011

La dame du Palatin de Patrick de Carolis


En partant de ce fait historique, Patrick de Carolis dessine le portrait passionnant et attachant d’une femme soumise aux règles de sa condition sociale, puis entraînée malgré elle dans les intrigues sanglantes de la Rome impériale de Claude, d’Agrippine et de Néron. Pour s’emparer du pouvoir ou le conserver, aucun lien du sang n’est respecté, aucun obstacle ne semble infranchissable, aucun assassinat n’est négligé. C’est à la violence et à la cruauté de cet univers que Paulina et Sénèque vont être confrontés.
Patrick de Carolis dépeint, avec érudition et talent, le jeu du pouvoir, l’affrontement des ambitions, des idées et des personnalités. Un tableau saisissant de cette période mouvementée de l’histoire romaine. (Plon)


J'étais curieuse de lire ce livre, tout d'abord car je n'ai pas encore lu de livre de Patrick de Carolis et aussi parce que je voulais en découvrir plus sur cette période de l'histoire.

Non seulement il y a un vrai travail de recherche sur cette époque mais l'auteur réussit à ne pas tomber dans le piège du scolaire.
Patrick de Carolis a donc réussi à mêler Histoire et Roman.
C'est très bien écrit, très documenté et vraiment très intéressant. Il y est beaucoup question de la condition des femmes, de leur rôle dans cette société, mais également du fonctionnement de la société romaine, de ses codes, de ses intrigues, de ses meurtres pour accéder au pouvoir, de la vie à Rome et dans les colonies romaines.

Ce n'est vraiment pas ennuyeux, et le personnage de Paulina que le lecteur suit tout au long du livre est très attachant.
Le lecteur vit avec elle, ses joies, ses peines, les moments gais et ceux plus tristes, on souffre avec elle, on aime avec elle, on a peur avec elle.
Sénèque a également un rôle prépondérant dans le livre et j'ai découvert cette personne dont je ne connaissais que le nom et quelques écrits alors qu'il a eu une vie riche.
On découvre aussi Néron sous un autre aspect que celui qui nous est toujours présenté, ce livre permet de mieux comprendre toute la complexité du personnage.

C'est un très beau livre que je ne peux que recommander, c'est très bien écrit, ça se lit facilement, c'est documenté et cela permet de se plonger complètement dans la vie sous l'empire romain.

Je remercie Babelio et les Editions Plon pour la découverte de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.

mardi 17 mai 2011

L'oeil de Caine de Patrick Bauwen


Tout le monde cache quelque chose.
Votre voisin, votre femme, votre ami...
Et si vous pouviez tout savoir ?
Connaître leurs peurs, leurs secrets intimes ?
Comme dans « L’œil de Caine », un reality show qui fascine l’Amérique.
Dix candidats, dix secrets.
Des gens comme vous et moi.
Enfin comme vous surtout.
Parce que moi, je ne suis pas au programme : je suis l’invité surprise. Celui qui rôde en attendant son heure. Celui qui va les embarquer là où rien n’est prévu.
Dans mon jeu sanglant.
Mon propre mystère. (Le Livre de Poche)


Pour cause de journées bien remplies je n'ai pas eu le temps de poster cette critique avant.

J'ai découvert Patrick Bauwen comme ça au Salon du Livre cette année (il n'y avait pas trop de monde à la dédicace, ce livre m'avait tapé dans l'oeil le matin je me suis laissée tenter, bon j'ai fait une queue à n'en plus finir mais j'ai eu ma dédicace !), et je me suis laissée tenter.

Et bien je ne le regrette pas, j'ai trouvé que le résumé donnait envie et la suite ne déçoit pas.
Je reprocherai sans doute un début qui a un peu de mal à se mettre en place, c'est plutôt décousu entre les différents personnages et le lecteur ne sait pas trop sur quel pied danser (ou plutôt avec quel doigt tourner la page suivante).
Mais l'histoire commence assez vite et de façon surprenante !
Ca devient ensuite très prenant et ce jusqu'à la fin.
C'est plutôt bien écrit, avec un fort suspens et de nombreux rebondissements.
Ca sera mon deuxième petit reproche au livre, il y a trop de rebondissements vers la fin et je me demande même s'il n'y en a pas un de trop.

Par contre je reconnais que le sujet est bien traité, il y a pas mal de psychologie dans toute cette histoire et le huis-clos et très haletant.
Les revers de la télé-réalité sont assez bien disséquées et ça ne donne franchement pas envie de participer à une telle émission.
L'auteur joue beaucoup sur le côté sombre des personnages et les mystères entretenus dès le début finissent par prendre sens et se révéler au lecteur.
C'est une bonne analyse des différentes facettes de la nature humaine que condensent ces 10 personnages, Elizabeth est d'ailleurs sans doute la plus humaine et celle à qui le lecteur s'attache le plus facilement.

En conclusion c'est plutôt un bon thriller, bien ficelé avec énormément de rebondissements, une écriture fluide qui donne envie de lire la suite, pour résumer c'est un livre qu'il est difficile de lâcher une fois commencé.

La critique de Sylla

mardi 10 mai 2011

Confessions of a shopaholic Sophie Kinsella


Meet Rebecca Bloomwood. She's a journalist. She spends her working life telling others how to manage their money. She spends her leisure time ...shopping. Retail therapy is the answer to all her problems. She knows she should stop, but she can't. She tries cutting back, she tries making more money. But neither seems to work. The stories she concocts become more and more fantastic as she tries to untangle her increasingly dire financial difficulties. Her only comfort is to buy herself something - just a little something. Can Becky ever escape from this dream world, find true love, and regain the use of her Switch card? The Secret Dreamworld of a Shopaholic...the perfect pick me up for when it's all hanging in the (bank) balance. (Black Swan)

Sophie Kinsella est sans doute l'auteur de "chick' lit", à ce jour, qui possède le style d'écriture le plus intéressant.
C'est écrit simplement, avec beaucoup d'humour, et les sujets traités le sont toujours avec justesse.

Ce que l'auteur réussit dans ce livre, c'est de nous faire aimer le personnage de Rebecca Bloomwood, et ce n'était pas gagné d'avance.
En effet, il faut entrer dans les premières pages du livre et dépasser son appréhension, car Becky est surtout présentée comme une jeune femme écervelée totalement insouciante et inconsciente de ses problèmes de trésorerie.
Mais elle est en fait bien plus que cela, elle a de l'humour, elle est gentille, et finalement se révèle plutôt maligne et pas si bête que ça du tout.
Au-delà de son apparence il y a une vraie personne, c'est d'ailleurs l'un des propos du livre, qu'il faut savoir trouver pour l'apprécier à sa juste valeur.

L'histoire est assez rafraîchissante, il y a de l'humour et des situations vraiment cocasses, et j'ai bien aimé les réflexions que nous fait partager Rebecca.
Elle est très imaginative et c'est ce qui rend l'histoire assez intéressante.

Au final c'est une lecture sympathique pour se détendre, et qui donne envie de découvrir les autres livres de la série de cette accro du shopping.
Et à lire dans l'ordre c'est mieux, ne faites donc pas comme moi qui ai d'abord lu "L'accro du shopping attend un bébé" avant de passer au premier tome en version anglaise.
C'est d'ailleurs tout à fait abordable en anglais, donc n'hésitez pas à le lire en version originale !

mardi 3 mai 2011

Mai - Chanson d'amour Zazie

Pour le mois de mai quoi de mieux qu'une Chanson d'amour ?
Extrait du dernier album de Zazie (enfin celui où il y a un album par jour, la chanson est issue de l'album Samedi, on sort), intitulé Za7ie.



Moins de restos
Moins de cinés
Si on n’est pas content
Tant pis
Tant pis si on a moins de tunes
Tu ne pourras pas dire
Qu’on ne t’a pas prévenu
Demain y’aura moins sur terre
Moins d’air
Moins de poissons dans la mer
C’est la crise
Bébé, c’est la crise
Dis-moi comment on s’en sort
Y’a pas que dehors
Regarde chez nous
Y’a moins de tout
L’envie on ne l’a plus
Y’a moins de oui
Moins de cul

Raison de plus pour
Faire une chanson d’amour
Raison de plus pour
Une chanson d’amour

Tu vois,
J’ai moins la rage
J’ai moins de courage
Faut dire que
G20 hommes sur le dos
Qui veulent ma peau
20 hommes seulement
Qui font la pluie de pétrole
Et le beau temps
Tout l’temps
G20 hommes sur le cœur
Pour mon malheur
Qui dépensent notre argent
A sauver les banques
Sauver les banques
Pas les gens

Raison de plus pour
Faire une chanson d’amour
Raison de plus pour
Une chanson d’amour

Les femmes du 6ème étage de Philippe le Guay


Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit... au sixième étage de son immeuble bourgeois.
Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois. Mais peut-on vraiment changer de vie à 45 ans ? (Allociné)


Ce film a été la jolie surprise du mois de mars de par son succès, et j'ai finalement décidé d'aller le voir.

Et bien je reconnais qu'il mérite son succès, c'est un film assez bien fait dans l'ensemble, construit de façon intelligente et avec une histoire qui tient la route.
L'histoire permet de nous replonger dans le Paris des années 60, avec la fin des bonnes venues de Bretagne pour celles venues d'Espagne, et vers la fin du film il s'agit des bonnes venues du Portugal, le réalisateur a bien su retranscrire cette période et ce qui se passait.
Le film nous montre les conditions de vie déplorables de ces femmes venues d'Espagne pour gagner de l'argent et les familles bourgeoises coincées qui les employaient.
Le changement de Jean-Louis Joubert est bien mené, il découvre un monde qui lui était inconnu et pour lequel il se découvre finalement beaucoup d'affinités.

Les acteurs sont bons dans leur rôle, Sandrine Kiberlain est parfaite en épouse coincée aux journées chargées (coiffeur, couturière ...), Fabrice Luchini est, comme d'habitude, excellent dans son rôle, et les actrices espagnoles ont été bien choisies.

Le seul point négatif de ce film est sa fin. Je n'ai absolument pas apprécié cette "happy end", j'ai senti que le réalisateur s'était senti obliger de la faire et je trouve qu'elle est un peu trop grossière et trop déconnectée du reste du film.
J'aurai préféré une fin laissant un peu plus de place à l'imagination du spectateur.

lundi 2 mai 2011

La fille du puisatier de Daniel Auteuil


En coupant à travers champs pour aller porter le déjeuner à son père, Patricia rencontre Jacques. Elle a dix-huit ans, il en a vingt-six. Elle est jolie, avec des manières fines de demoiselle ; il est pilote de chasse et beau garçon. Un peu de clair de lune fera le reste à leur seconde rencontre. Il n'y aura pas de troisième rendez-vous : Jacques est envoyé au front. Patricia attendra un enfant de cette rencontre. Les riches parents du garçon crieront au chantage, Patricia et son père, le puisatier, auront seuls la joie d'accueillir l'enfant. Une joie que les Mazel leur envieront bientôt et chercheront à partager, car Jacques est porté disparu... (Allociné)

J'ai un avis assez partagé sur ce film.

Je trouve tout d'abord que c'est une bonne chose qu'il ait été fait, il est parfois nécessaire de remettre au goût du jour certains films des années passées (attention, je n'ai pas dit tous non plus).
En tout cas cela donne un coup de jeune au film de Marcel Pagnol et c'est plutôt une bonne chose.
L'histoire est simple mais jolie, avec, comme il était coutume de le faire à l'époque, une morale.
C'est une belle histoire qui laisse un peu à penser et qui nous montre une époque quelque peu révolu, mais avec des propos très justes.

Là où je ne suis pas d'accord c'est avec Daniel Auteuil derrière la caméra. Certes, il a voulu se faire plaisir et se retrouver un rôle à la hauteur de Ugolin et qui d'autre que Marcel Pagnol pouvait lui offrir un tel rôle ?
Et Daniel Auteuil acteur dans le film est très bon, il est à son niveau d'il y a plus de 20 ans lorsqu'il arrivait à rendre humain le personnage d'Ugolin.
Mais Daniel Auteuil aurait dû s'abstenir de passer derrière la caméra. Ce n'est absolument pas un coup de maître et cela dessert même le film, car il ne le guide jamais vraiment par sa mise en scène et il dirige les acteurs de façon désordonnée.
Kad Merad semble suivre les instructions du réalisateur et livre un jeu plutôt convenu, Astrid Berges-Frisbey, sans doute la révélation du film, donne parfois l'impression d'être bridée et de ne pas pouvoir s'exprimer librement devant la caméra, Sabine Azéma et Jean-Pierre Daroussin sont un peu trop exentriques et auraient dû être mieux encadrés, quant à Nicolas Duvauchelle il présente un jeu d'acteur résolument moderne, en cohérence avec l'un des buts du film mais qui fait tâche au milieu du jeu désarticulé des différents acteurs.
Il n'y a pas, à mon sens, de réelle mise en scène, et le réalisateur semble filmer les scènes un peu comme elles viennent, sans trop chercher à les lier les unes aux autres.

En conclusion, c'est un film plutôt sympathique à voir mais dont la réalisation n'aurait pas dû être faite par Daniel Auteuil.

Robe de marié de Pierre Lemaître


Nul n’est à l’abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s’accumulent puis tout s’accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n’a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite, elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape… L’ombre de Hitchcock et de Brian de Palma plane sur ce thriller diabolique. (Le livre de poche)

Un premier mot pour décrire mes impressions à la lecture de ce livre : Waouh !

C'est un livre très prenant, avec beaucoup de suspens et des rebondissements jusqu'à la fin, l'auteur sait vraiment tenir en haleine le lecteur c'est un véritable régal !
De toute façon une fois qu'on a commencé à le lire c'est impossible de s'arrêter !
J'ai adoré cette lecture ainsi que l'auteur que je découvrais, j'ai vibré lors de ma lecture, j'ai été agréablement surprise et l'auteur a de plus adopté une découpe de son histoire très judicieuse en quatre parties.

Sophie : partie à l'écriture hachée où le lecteur est plongé dans l'esprit de Sophie et vit avec elle ses peurs, ses doutes, ses interrogations. J'avoue que pendant un certain temps je refusais de croire qu'elle était l'auteur de tous ces crimes et puis le doute a fini par s'immiscer et à la fin de cette partie je croyais vraiment qu'elle était folle et qu'elle commettait ces meurtres sans en avoir aucun souvenir.

Frantz : cette partie est sans doute l'un des tours de maître de l'auteur, le style est complètement différent et plonge le lecteur des années en arrière et décrit un piège qui se referme inexorablement sur Sophie. C'est l'une des clés de voûte du livre, l'auteur mettant cette fois-ci le lecteur dans la tête de Frantz.

Frantz et Sophie : partie que je qualifierai de transition, une sorte de pont amenant vers la dernière partie qui clôture ce suspens.

Sophie et Frantz : et si la maxime "tel est pris qui croyait prendre" s'appliquait ?

En conclusion j'ai adoré cette lecture et je la recommande vivement, l'auteur maîtrise parfaitement son histoire et le suspens et nous livre un thriller quasi inoubliable !

Je remercie Sylla qui m'a donné envie de lire ce livre (et la personne qui lui avait recommandé ce livre), d'ailleurs sa critique c'est .