mercredi 2 janvier 2019

Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne


Le 2 juin dernier, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé 6 mois dans la Station spatiale internationale. La réalisation d'un rêve d'enfant pour ce type hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour. (Dargaud)

Cocorico ! Un Français dans l'espace, dans la Station spatiale internationale !
C'était en 2017, c'était Thomas Pesquet.
Thomas Pesquet, présenté comme "le gendre idéal", il faut dire que le bonhomme file de sacrés complexes à beaucoup de monde : il est jeune, il est talentueux, il est intelligent, il parle au moins cinq langues, il est sportif, il a suivi une formation de titan, il est parti dans l'espace, il est sympathique, et le bougre, c'est qu'il a publié régulièrement des photographies de la Terre vues de l'ISS à damner des saints.
Mais quel est son défaut ? Non mais parce qu'il en a forcément un, au moins un !
(Si vous trouvez faites-moi signe car je cherche encore, et même dans "Rendez-vous en terre inconnue" il était d'une humanité et d'une disponibilité folles)

Marion Montaigne propose ici de retracer le parcours de Thomas Pesquet, de sa petite enfance à son retour sur Terre en juin 2017, avec une approche humoristique et vulgarisatrice.
Inutile de se voiler la face plus longtemps, c'est drôlement bien fait et sacrément intelligent, un petit bijou d'humour et de descriptions ainsi que d’anecdotes toutes plus amusantes les unes que les autres.
Bon, je ne suis pas hyper fan du dessin, le style n'est pas franchement ma came mais dans l'ensemble ça passe bien et c'est contrebalancé par l'histoire.
J'ai appris énormément de choses en lisant cette bande dessinée : sur Thomas Pesquet, son parcours et sa formidable aventure, mais aussi dans le domaine de l'espace, les grandes aventures spatiales et les astronautes qui ont marqué l'histoire.
C'est extrêmement bien fait dans le sens où l'auteur a fait de nombreuses recherches et les explique de façon ludique et compréhensible par tous, elle lève aussi le voile sur bon nombre de points que l'on ne soupçonne pas lors des entraînements pour aller dans l'espace (les toilettes et leur gestion, les accidents qui peuvent arriver, comment réparer et surtout rester attentif les uns aux autres).
Mais avec les entraînements, il y a la sélection : difficile, impitoyable, une aventure hors du commun mais qui nécessite un investissement personnel énorme et beaucoup de sacrifices.
Au-delà de la belle aventure, Thomas Pesquet a travaillé dur pour vivre son rêve d'enfant, il a dû passer de nombreuses sélections, subir des entraînements extrêmes, il a fait preuve d'une abnégation qui ne peut que susciter le respect, et l'admiration.
Je serai bien incapable de faire tout ce qu'il a accompli pour en arriver là, j'ai énormément aimé voir l'envers du décors d'autant que l'auteur a un humour corrosif que j'apprécie beaucoup.
La bande dessinée est d'une belle épaisseur, et limite à la fin on en redemanderait encore, j'ai passé de bons moments en compagnie de Thomas Pesquet et de ses petits camarades de l'espace et j'ai la nette sensation de me coucher moins bête désormais.
Je comprends que ce roman graphique ait rencontré un tel succès lors de sa parution, il est très bien fait et bourré d'humour, c'est une belle façon de prolonger l'aventure spatiale de Thomas Pesquet et d'en apprendre plus sur la personne et sur l'univers.

"Dans la combi de Thomas Pesquet" est une découverte savoureuse de cette fin d'année que je recommande chaudement, d'ailleurs je vais m'empresser de découvrir les autres œuvres de Marion Montaigne, je conclurai sur les mots de Vannevar Bush : "La science doit être un bien public qui n'a pas à être rentable.".

mardi 1 janvier 2019

Le retour de Mary Poppins de Rob Marshall

       
     

Michael Banks travaille à la banque où son père était employé, et il vit toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants, Annabel, Georgie et John, et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de la famille. Avec l’aide de Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste, Mary va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans leur existence… Elle leur fera aussi découvrir de tout nouveaux personnages plein de fantaisie, dont sa cousine, l’excentrique Topsy. (AlloCiné)


Oui, j'aime Mary Poppins, et alors ?
Oui, je connais les chansons, et alors ?
Oui, j'attendais cette suite autant que je la craignais, et alors ?
Et bien j'ai été enchantée par ce film, une vraie bouffée d'oxygène en cette fin d'année, ça chante, ça danse, c'est truffé de bons sentiments, bref c'est exactement tout ce que j'ai aimé dans le premier et que j'ai retrouvé ici, en un peu plus moderne.
"Mary Poppins" était en avance sur son temps, par les effets spéciaux (incursion dans le dessin animé notamment), mais aussi par les chorégraphies et les chansons ainsi que les thèmes abordés (Mary Poppins étant une célibataire convaincue et la mère des enfants Banks une suffragette militante).
C'est l'un des films de Walt Disney qui a le plus marqué toute une génération et les suivantes mais il a aussi fait polémique du fait du mécontentement de la créatrice de Mary Poppins, Pamela L. Travers, en voyant ce qu'en avait fait Walt Disney qui avait passé outre ses nombreuses exigences (et en un sens, tant mieux).
C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles elle a refusé de son vivant qu'une suite voit le jour.
Mais tout est bien qui finit bien (enfin tout est relatif en fonction du point de vue que l'on adopte), et voici le grand retour de Mary Poppins.


Dès les premières images c'est un enchantement de retrouver Londres, son ciel, sa brume, ses bâtiments Victoriens, le 17 allée des cerisiers, la famille Banks et Jack, l'allumeur de réverbère voyant toujours la vie du bon côté qui va servir de narrateur à l'histoire.
Si l'histoire du premier film était touchante, celle-ci l'est encore plus à mes yeux car elle trouve racine sur un drame qui a marqué il y a peu la famille Banks.
Si les larmes ne viennent peut-être pas aux yeux dans le premier opus, il n'en est pas de même ici.
J'ai donc trouvé un peu plus de profondeur à l'histoire, les enfants sont moins turbulents mais ils essayent de se comporter un peu trop en adulte, et n'y arrivent finalement pas, tandis que leur père Michael est dépassé par les événements et que sa sœur Jane, militante pour le droit des ouvriers et toujours là pour aider son frère, découvre la situation.
L'arrivée de Mary Poppins est donc plus que bienvenue pour redonner le sourire à la petite famille et enchanter les vies des personnes la composant.
Mais cette fois-ci Mary Poppins va faire bien plus que cela, si elle était sur la réserve dans le premier ici elle est toujours presque parfaite en tout (hormis son petit côté narcissique) mais elle n'hésite pas à non seulement se mêler des affres de Michael Banks mais aussi des sentiments de Jack et de Jane.
Et un peu de romance, j'ai toujours trouvé que c'était ce qui manquait un peu au premier opus, j'ai donc été enchantée d'en voir un soupçon à l'écran (juste ce qu'il faut, ni plus ni moins).
Quel plaisir de retrouver des personnages connus qui ont grandi, Jane et Michael sont toujours aussi attachants, et quel plaisir également d'en découvrir de nouveaux : la nouvelle génération Banks mais aussi Topsy, la cousine de Mary Poppins, ainsi que Jack l'allumeur de réverbères toujours optimiste et joyeux.


Ça chante, ça danse, j'adore le côté musical du film ainsi que les chorégraphies d'autant qu'ici les chansons sont encore plus nombreuses que dans le premier opus.
Certes, il n'y a pas de réelle originalité, mais certaines scènes sont à couper le souffle, j'ai particulièrement apprécié la scène d'ouverture ainsi que celle de la chorégraphie avec les allumeurs de réverbères, le plus grand numéro de chant et de danse du film.
J'ai également apprécié une scène de bain dans le début du film, je rêve désormais de voir des dauphins surgir de ma baignoire.
Et que dire de la marque de fabrique de Mary Poppins avec l'incursion dans le dessin animé, j'aime beaucoup cette technique qui ne vieillit pas, et petit clin d’œil avec le retour des adorables pingouins.
Les décors sont particulièrement léchés, tout comme les chorégraphies, il faut dire que Rob Marshall a l'habitude des comédies musicales, un genre qui lui réussit.
Les costumes sont également très beaux, le travail de reconstitution a été colossal mais le rendu est admirable et le spectateur retrouve immédiatement l'atmosphère de Mary Poppins et ce de Londres si magnifié qu'il donne envie d'y retourner par le premier Eurostar.
Côté casting, Emily Blunt tient bien le rôle de Mary Poppins, plaisir de revoir à l'écran Emily Mortimer et Ben Whishaw et découverte de Lin-Manuel Miranda dans le rôle de Jack, apparemment un comédien/chanteur/danseur de talent dont je vais suivre de près le travail.
Quelques grands noms du cinéma tiennent de petits rôles : Colin Firth et Meryl Streep, et si Julie Andrews n'a pas voulu apparaître pour ne pas voler la vedette à Emily Blunt Dick Van Dyke fait une petite apparition dans le film.
Il n'y a pas de fausse note dans ce film, c'est un enchantement pour les yeux, ce le fut en tout cas pour les miens, et je reverrai avec grand plaisir dans les années à venir.


"Le retour de Mary Poppins" m'a littéralement emballée en cette fin d'année, j'ai adoré cette comédie musicale doublée de fantaisie qui devrait plaire aux petits comme aux grands, courez-y donc pour mettre de la magie dans vos vies, et de la Luminomagifantastique.