dimanche 15 juillet 2018

Sicilian Ghost Story de Fabio Grassadona et Antonio Piazza

       
     

Dans un village sicilien aux confins d’une forêt, Giuseppe, 13 ans, disparaît. Luna, une camarade de classe, refuse la disparition du garçon dont elle est amoureuse et tente de rompre la loi du silence. Pour le retrouver, au risque de sa propre vie, elle tente de rejoindre le monde obscur où son ami est emprisonné et auquel le lac offre une mystérieuse voie d’accès. (AlloCiné) 


Avant un séjour en Italie quoi de mieux que d’aller voir un film Italien ?
Soyons clair, ce n’est pas l’idée du siècle que j’ai eu, non que le film soit mauvais, au contraire, mais c’est l’ambiance qui s’en dégage qui m’ a profondément marquée.
Présenté comme une transposition moderne de l’histoire de Roméo et Juliette avec en toile de fond la mafia, l’histoire est avant tout inspirée d’un fait réel plutôt inconnu en dehors des frontières Italiennes.
Le 23 novembre 1993, Giuseppe di Matteo, fils d’un mafieux repenti, est enlevé par des hommes habillés en policiers qui lui disent qu’ils vont l’emmener voir son père, alors sous protection policière, ce qui est évidemment un mensonge puisque ses ravisseurs appartiennent à la mafia.
Giuseppe restera 779 jours et nuits entre les mains de ses ravisseurs, sera déplacé d’une cachette à une autre, subira des sévices, son calvaire finissant le 11 janvier 1996, il n’est alors qu’une larve humaine que ses ravisseurs étranglent, son corps est dissous dans l’acide et ne sera donc jamais retrouvé, son père n’ayant jamais cessé sa collaboration avec la police.


Giuseppe (Gaetano Fernandez) est donc un jeune garçon comme un autre, il fascine l’une de ses camarades de classe, Luna (Julia Jedlikowska), et les deux jeunes gens entament une histoire d’amour comme l’on peut en avoir une dans les 12/13 ans.
Giuseppe est enlevé, et Luna refuse la disparition du garçon, le silence de tout le monde, et le peu d’intérêt que cet enlèvement suscite.
Tous les moyens sont bons : des affiches, se teindre les cheveux en bleu, interpeller les gens dans la rue ou sur la place, et Luna se refuse au silence, à l’oubli, à faire comme si la vie continuait et que Giuseppe n’avait jamais existé.
Elle finit par trouver un moyen d’entrer en communication avec le garçon (métaphoriquement parlant), à travers le lac qui constitue un passage d’un monde à l’autre.


Le film est présenté comme une transposition de Roméo et Juliette, c’est tout à fait le cas à une légère exception près, que je ne dévoilerai pas ici, et cette belle histoire m’a touchée fortement.
En prenant des adolescents cela colle avec les personnages de Roméo et Juliette, ici il n’est point question de familles rivales mais plus d’une rivalité entre mafieux et repentis, puisque l’enlèvement de Giuseppe est en représailles du repentir de son père.
J’ai beaucoup aimé la dimension fantastique donnée à l’histoire, avec le rôle important du lac comme transition entre le monde réel et celui fantasmé par Luna pour retrouver Giuseppe et maintenir un lien avec lui.
Il y a une forme de poésie morbide dans cette histoire et la mise en scène est particulièrement soignée.
Je ne cacherai pas que les conditions de l’enlèvement, de détention et l’exécution finale de Giuseppe m’ont mis mal à l’aise, mais c’est aussi ce qui fait que plusieurs semaines après avoir vu le film il reste gravé dans ma mémoire.
Les comédiens sont tous excellents dans leur interprétation, à commencer par les jeunes, mais les adultes ne sont pas en reste et la mère de Luna a de quoi foutre un peu les jetons avec son côté, comment dire … psychorigide ?
Pas bien sûre que le terme soit approprié mais il faut voir le film pour comprendre.
Et puis il se dégage du film une ambiance typiquement Italienne, pour ne pas dire Sicilienne, on est transporté le temps du film dans cette forêt et ce petit village pas très éloigné de la mer.
J’avais entendu parler des réalisateurs mais pas encore vu leurs films, celui-ci m’a beaucoup plu et je vais bien évidemment m’intéresser à leur filmographie.
Je retiens en tout cas que le duo fonctionne bien dans leur réalisation et qu’il est très prometteur dans le cinéma Italien, une bonne chose car cela fait bien longtemps que j’attends que le renouveau de ce cinéma, voire même qu’il retrouve son prestige d’antan.


"Sicilian Ghost Story" est un beau film onirique qui a su me mettre mal à l’aise dans le bon sens du terme, réalisé par un duo de réalisateurs qu’il va falloir suivre car ils vont continuer à faire parler d’eux dans les années à venir.

vendredi 13 juillet 2018

Don’t worry, he won’t get far on foot de Gus Van Sant

       
     

Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d’une nuit de beuverie avec son ami Dexter, John Callahan n’a pas la moindre intention d’arrêter de boire. Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne et un mentor charismatique, et se découvre alors un don inattendu… Il crée des dessins à l’humour noir, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. En dessinant, Callahan découvre une nouvelle manière de voir la vie. (AlloCiné) 


Biopic signé Gus Van Sant, c’est la bande annonce qui m’a attirée vers ce film.
Et puis en principe Joaquin Phoenix est excellent dans ses interprétations.
Ce n’est pas tant la prestation des acteurs que je reproche à ce film, mais la réalisation en elle-même. Joaquin Phoenix est bon, mais il n’est pas éblouissant, idem pour Rooney Mara.
Celui qui tire à peu près son épingle du jeu est Jonah Hill, dans un rôle qui semble avoir été fait pour lui.
Et si les comédiens ne sont pas éblouissants, c’est pour ma part bel et bien à cause de la réalisation et de la mise en scène de Gus Van Sant complètement ratée.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que ce réalisateur s’intéresse à la transposition à l’écran d’un fait réel.


Le découpage temporel est déjà chaotique, il est donc difficile de s’y retrouver ou de suivre le fil lorsque l’on passe d’un John Callahan alcoolique en fauteuil à un autre plus sobre pour le voir à l’époque où il marchait encore puis revenir à ses débuts en fauteuil.
C’est un peu comme cela pendant tout le film, j’aurai préféré une histoire présentée chronologiquement.
Là il y a trop de sauts dans le temps, je n’ai plus eu envie de me concentrer pour tout comprendre.
Idem pour le parcours de John aux alcooliques anonymes, tout son apprentissage est développé et puis vers la fin tout s’accélère et on tait au spectateur au moins trois des étapes.
La découverte du dessin par John est là aussi mal présentée, et au final n’occupe pas une si grande place que cela dans le film.
 Ses dessins sont drôles, cela ne ressort malheureusement pas tant que cela dans le film.
Il y a énormément d’humour noir dans ses dessins, et il fallait un sacré courage et une bonne dose d’autodérision pour les faire, dommage que cela ne transparaisse pas vraiment dans le film car le personnage de John est bien souvent à la limite du détestable.
Même si c’était le cas dans la vraie vie il n’était quand même pas que cela, j’ai l’impression que le film présente la personne sous son plus mauvais jour ou presque, pourtant j’ai réussi à entrevoir la réalité derrière le masque.
Et puis la mise en scène n’est pas franchement recherchée, trop sobre elle manque d’un petit quelque chose qui aurait pu rendre ce film beaucoup plus émouvant.


Je crains fort que "Don’t worry, he won’t get far on foot" ne soit pas allé bien loin dans le box-office, la faute à un manque total de relief et à une réalisation chaotique.

dimanche 8 juillet 2018

Challenge d'été 2018 - Destination PAL par Lili Galipette


Cet été encore, Lili Galipette est heureuse de nous convier à son bord pour une destination d'été vers note PAL.

PAL ? Pile A Lire (les livres qui s'accumulent, s'accumulent, d'accumulent ...)

Le voyage commence le 20 juin jusqu'au 1er septembre.

Le but : dégommer sa PAL et surtout prendre plaisir à lire !

Cette année, comme en 2017, j'ai choisi de participer avec une PAL d'été, sélectionnée dans mes livres "papier" et numériques.

Ma PAL d'été

Dark Matter de Blake Crouch
Prête à tout de Joyce Maynard
Ils vivent la nuit de Dennis Lehane
Le club Jane Austen de Karen Joy Fowler LU
Astérix et le transitalique de René Goscinny et Albert Uderzo, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson
Mercy Mary Patty de Lola Lafon
Ravage de René Barjavel LU
Le voyageur imprudent de René Barjavel LU
Le grand secret de René Barjavel
Malevil de Robert Merle
La mort est mon métier de Robert Merle
Le puits des histoires perdues de Jasper Fforde LU
Les raisins de la colère de John Steinbeck LU
Autorité de Jeff VanderMeer LU
Acceptation de Jeff VanderMeer LU
Jézabel d'Irène Némirovsky LU
La balle de Lila K de Blandine Le Callet
La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier
Les années d'Annie Ernaux
Mange, prie, aime d'Elizabeth Gilbert LU
La condition pavillonnaire de Sophie Divry
Miss Alabama et ses petits secrets de Fannie Flagg
Le passeur de Lois Lowry
Toute la lumière que nous ne pouvons voir d'Anthony Doerr
Best love Rosie de Nuala O'Faolain
Les suprêmes d'Edward Kelsey Moore LU
Carrie de Stephen King
Christine de Stephen King
I.R.L d'Agnès Marot
Princesse Maorie de Bernard Simonay LU
Le secret du mari de Liane Moriarty
La tente rouge d'Anita Diamant
13 raisons de Jay Asher LU
La liste de Shiobhan Vivian LU
Nos étoiles contraires de John Green
Le monde de Charlie de Stephen Chbosky
Eleanor & Park de Rainbow Rowel
Les fantômes du vieux pays de Nathan Hill
Cantique des plaines de Nancy Huston LU
Méridien de sang de Cormac McCarthy
Le dernier homme de Margaret Atwood
Le temps du déluge de Margaret Atwood
MaddAddam de Margaret Atwood
L'empire du soleil de J. G. Ballard
Les douze pendules de Théodule d'Alfred Hitchcock
Fais-moi peur de Malika Ferdjoukh
La petite danseuse de quatorze ans de Camille Laurens LU
Franck Tome 1 de Cossu et Bocquet
Le monde de Milo de Marazano et Ferreira

Et les livres lus non présents dans la PAL de départ :

La petite fille au bout du chemin de Laird Koenig LU
Sauvez Hamlet ! de Jasper Fforde LU
La symphonie du hasard Livre 1 de Douglas Kennedy LU