vendredi 31 juillet 2015

Sans télé, on ressent davantage le froid : Chroniques de la débrouille de Titiou Lecoq


Comment survivre à une rupture amoureuse ? Comment s'insérer dans une société qui, clairement, n'attend pas les bras ouverts un bac + 5 de sémiologie ?... En adoptant une technique de survie simple : la débrouille. Dans ce journal de bord hilarant se dessine la vie au jour le jour d'une jeune femme d'aujourd'hui, trentenaire, qui passe sa vie entre les boulots, les cartons, ses amis précieux et les histoires ratées. Incapable de survivre sans télé ni ordi, elle doit aussi faire face aux nouveaux rapports hommes-femmes : on discute, on boit, on couche. Le lendemain, on se réveille et on réfléchit. On ne badine pas avec l'amour, ni avec le porno. Un beau jour un enfant naît, et on découvre la vie à trois. Par le prisme de son histoire personnelle romancée et librement adaptée de son blog Titiou Lecoq raconte sans ambages le quotidien de toute une génération. (Fayard)

La première fois que j'ai rencontré Titou Lecoq, c'était avec son premier roman "Les morues", et j'avais beaucoup aimé.
J'ai découvert qu'elle avait un blog, Girls & Geeks, je suis donc allée lire son blog, et non seulement j'ai beaucoup aimé mais je me suis payée une bonne tranche de rire et depuis je le suis régulièrement.
Et puis elle a écrit des articles pour Slate, pour d'autres journaux, et c'est toujours avec plaisir que je lis ses articles.
(Je vous épargne le passage "Je suis allée voir Titiou Lecoq en dédicace au Salon du Livre de Paris", parce que le but premier de cet article n'est pas de vous raconter ma vie trépidante et people).
J'aime son style, elle a une belle plume et de l'humour, aussi quand j'ai appris qu'elle sortait en livre une adaptation de son blog, je me suis dit que la lecture serait truculente.
J'ai un peu attendu pour le lire, mais je confirme d'ores et déjà que la lecture fut truculente (Comprendre : j'ai éclaté de rire dans le RER au cours de ma lecture. Plusieurs fois.).

Titiou Lecoq avait commencé son blog suite à une rupture amoureuse, l'amorce du livre est donc la même.
J'aime particulièrement sa comparaison de la rupture amoureuse à une maladie : "Une rupture amoureuse, ça s'apparente à une maladie auto-immune. Vous vous trouvez à lutter contre un élément qui était naturellement constitutif de votre vie - le couple.".
Certes, le récit pourrait se résumer en "mes ami(e)s, mes amours, mes galères, mes emmerdes", mais ça va un peu plus loin que ça.
Parce qu'il y a toujours de l'humour, parce que sous le ton léger se cache aussi de la gravité et des vraies questions de fond, parce qu'il y a aussi des réflexions de fond derrière les problèmes de la vie quotidienne, parce qu'il y a toujours un très beau style qui fait de cette suite de récits quelque chose de mieux et de moins banal qu'un simple récit de vie personnelle d'une trentenaire qui choisit de quitter le confort de son CDD pour se lancer dans ce qui lui tient à cœur : le journalisme et surtout écrire un roman et être publié.
Le rêver, le dire, c'est facile, le faire beaucoup moins.
Titiou Lecoq ne s'impose pas de barrières, elle parle d'argent comme elle parle de porno, de boulot comme de sexe, c'est un fourre-tout sous forme de journal intime romancé mais ça nous parle forcément à un moment ou à un autre.
Je ne la remercierai d'ailleurs jamais assez d'avoir désacralisé l'accouchement (ah l'épisode du foie de veau !), déjà qu'avant cela ne me faisait pas du tout fantasmer (plus beau jour de ta vie, mais oui bien sûr, et la marmotte ...) mais après avoir lu le récit de son accouchement ça a achevé de me convaincre que c'était bel et bien l'enfer quasiment du début à la fin : "La seule révélation que vous avez, c'est que l'inventeur de la péridurale devrait être béatifié.".
Si j'ai relu avec plaisir quelques-unes des chroniques présentes sur son blog, j'en ai aussi découvert d'autres, et c'est là aussi l'un des avantages du livre : ce qui n'a pas été raconté sur le blog s'y trouve.
C'est parfois grinçant et c'est aussi ça que j'aime chez Titiou Lecoq, elle ne s'épargne pas et a toujours une bonne pelle d'auto-dérision à portée de main dans ses récits.
Pas toujours évident de prendre un tel recul en s'inspirant de son vécu pour écrire, elle y arrive en tout cas très bien.
Je comprends que cela ne plaira pas forcément à tout le monde, mais il n'y a pas à tourner autour du pot, Titiou Lecoq sait parfaitement mettre en mots la vie actuelle des trentenaires Parisiennes, un peu branchées quand même.

"Sans télé, on ressent davantage le froid" est un roman décapant signé de la plume non moins décapante de Titiou Lecoq qui garantit de passer un bon moment de lecture à suivre les chroniques plus ou moins heureuses de cette jeune auteur qui jusqu'à présent ne m'a pas déçue.

2 commentaires:

  1. Je connais rapidement le personnage depuis peu, mais je n'avais pas encore pris le temps d'aller voir son blog. Le calme du mois d'août sera propice à cette découvert ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai l'impression que tu as adhéré depuis ! Nous avons un abonnement commun à sa newsletter si je ne m'abuse.

      Supprimer