dimanche 15 avril 2018
Harry Potter et l'enfant maudit de J. K Rowling, Jack Thorne et John Tiffany
Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il travaille au cœur des secrets du ministère de la Magie. Marié et père de trois enfants, Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, tandis que son fils Albus affronte le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu.
Quand passé et présent s'entremêlent dangereusement, père et fils se retrouvent face à une dure vérité : les ténèbres surviennent parfois des endroits les plus inattendus. (Gallimard)
J'ai attendu que la frénésie se calme pour découvrir ce nouvel opus de Harry Potter, sous forme de théâtre cette fois-ci.
La pièce démarre plusieurs années après la fin du dernier tome du roman, les deux aînés du couple Potter vont à Poudlard mais rien ne se passe bien pour le jeune Albus qui se retrouve à Serpentard, se lie d'amitié avec le fils Malfoy, et a beaucoup de mal à supporter l'héritage familial et son prestigieux père, lui qui n'a rien demandé et a bien du mal à aligner une formule ou une potion correctement.
L'appel des ténèbres n'est alors jamais loin, et une ombre sinistre du passé que tout le monde croyait à jamais disparu refait surface, Voldemort est de retour : "Tu vois toujours avec mes yeux, Harry Potter.", et pire, le passé pourrait être modifié et certaines personnes ne jamais avoir existé ou être déjà mortes : "Alors - tout simplement - la plupart de ceux qui sont présents dans cette salle auront disparu, nous n'existerons plus et Voldemort détiendra à nouveau le pouvoir.".
Père et fils vont se lancer dans une quête commune, découvrir que les ténèbres peuvent surgir d'endroits où l'on ne s'y attendait pas, et peut-être avoir une relation plus apaisée.
Ce qui frappe à la lecture de cette pièce c'est l'impression d'avoir quitté les personnages et l'univers magique hier, mais surtout le lecteur y découvre un Harry Potter quelque peu changé, en difficulté car n'arrivant pas à communiquer avec l'un de ses enfants, avançant comme excuse qu'il n'a jamais eu de modèle familial, dont les mots sont parfois blessants et vont plus loin que la pensée.
En somme, un Harry Potter loin de l'image de perfection qui pouvait être faite précédemment, un Harry Potter qui en veut aussi à Dumbledore, ce dernier lui offrant une sacrée leçon de vie à travers un tableau : "Harry, il n'existe pas de réponse parfaite dans ce monde d'émotions et de désordre. La perfection est hors de portée de l'espèce humaine, hors de portée de la magie. Dans chaque instant rayonnant de bonheur, il y a cette goutte de poison : la conscience que la douleur reviendra. Pour un humain, souffrir, c'est comme respirer.".
Cela fut une belle surprise de cette lecture, outre la forme retenue pour cette histoire : une pièce de théâtre.
Je serai même très curieuse de voir ce que cela donne sur scène tant il y a des changements de décors à quasiment chaque scène.
C'est vraiment bien fait, visuel, il y a une intrigue même si certaines ficelles sont faciles à deviner, et quel plaisir de retrouver des personnages connus et d'en découvrir de nouveau.
Décidément, l'univers de Harry Potter est indémodable, universel, et ne prend pas une seule ride, pour le plus grand bonheur des lecteurs du monde entier.
"Harry Potter et l'enfant maudit" offre une nouvelle renaissance à la saga Harry Potter qui a vu le jour il y a déjà plus de vingt ans et rappelle, si tant est que vous ayez pu l'oublier, à quel point J. K. Rowling a marqué la littérature mondiale.
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