mercredi 31 août 2011

Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé


Nul n’est à l’abri de l’abominable. Nous sommes tous capables du pire ! Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune périgourdin, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin. C’est un jeune homme plaisant, aimable et intelligent. Il compte acheter une génisse pour une voisine indigente et trouver un couvreur pour réparer le toit de la grange d’un voisin sans ressources. Il veut également profiter de l’occasion pour promouvoir son projet d’assainissement des marais de la région.
Il arrive à quatorze heures à l’entrée de la foire. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l’aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé. Comment une telle horreur est-elle possible ? Comment une population paisible (certes angoissée par la guerre contre l’Allemagne et sous la menace d’une sécheresse exceptionnelle) peut-elle être saisie en quelques minutes par une telle frénésie barbare ? Au prétexte d’une phrase mal comprise et d’une accusation d’espionnage totalement infondée, six cents personnes tout à fait ordinaires vont pendant deux heures se livrer aux pires atrocités. Rares sont celles qui tenteront de s’interposer. Le curé et quelques amis du jeune homme s’efforceront d’arracher la malheureuse victime des mains de ces furieux et seule Anna, une jeune fille amoureuse, risquera sa vie pour le sauver.
Incapable de condamner six cents personnes d’un coup, la justice ne poursuivra qu’une vingtaine de meneurs. Quatre seront condamnés à mort, les autres seront envoyés aux travaux forcés. Au lendemain de ce crime abominable, les participants hébétés n’auront qu’une seule réponse : « Je ne sais pas ce qui m’a pris. »
Avec une précision redoutable, Jean Teulé a reconstitué chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l’une des anecdotes les plus honteuses de l’Histoire du XIXe siècle en France. (Julliard)


Ce livre a déjà eu le mérite de me faire découvrir une anecdote des plus honteuses du 19ème siècle que je ne connaissais pas : celle d'un homme qui en deux heures de temps sera lynché par une foule devenue folle, torturé, brûlé vif et même mangé.

Comme d'habitude Jean Teulé est un bon conteur de ce genre d'histoire. Il utilise un langage imagé et d'époque, il arrive à dépeindre la vie telle qu'elle était en 1870, notamment à travers une galerie de personnages réels qu'il fait évoluer selon son point de vue de l'histoire.
Il a un réel talent pour donner vie à ses personnages et pour raconter de façon assez joyeuse (ou presque) la vie de personnalités inattendues.

L'histoire fait tout de même froid dans le dos. Elle se lit très facilement, les chapitres sont courts mais le chemin de croix d'Alain de Monéys est bien reconstitué. En plus, il y a un plan de la ville à chaque chapitre pour situer l'action et ainsi retracer le calvaire qu'a vécu cet homme.
On y retrouve toute la cruauté et la méchanceté de l'Homme, l'auteur a cherché et réussi à analyser et reconstituer les mécanismes qui se sont enclenchés dans l'esprit de chaque individu présent ce jour-là.

C'est une écriture assez agréable à lire, si j'oserai (et je le fais) je vous dirai bien "Lisez-le si vous voulez".



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