lundi 29 août 2011

Une vie de Simone Veil


C’est un événement. Simone Veil accepte enfin de se raconter à la première personne.
De son enfance niçoise dans une famille juive complètement assimilée, et de sa déportation à Auschwitz avec sa mère et l’une de ses sœurs en mars 1944, jusqu’à ses fonctions les plus récentes, elle a su s’imposer comme une figure singulière et particulièrement forte dans le paysage politique français. Femme libre s’il en est, elle a exercé le pouvoir sans jamais le désirer pour lui-même mais pour améliorer, autant qu’elle l’a pu, les conditions de vie de ses concitoyens : à l’administration pénitentiaire, puis au ministère de la Santé dans le gouvernement Chirac sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing – c’est là qu’elle fait voter, contre son camp, la loi sur l’IVG ; à la présidence du Parlement européen, où elle se montre capable de tenir tête au Premier Ministre français, Raymond Barre ; comme ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement dirigé par Balladur et présidé par François Mitterrand ; au Conseil constitutionnel ainsi qu’à la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Fidèle à ce qu’elle estime être la fonction des rescapés des camps de la mort, elle a témoigné, chaque fois qu’elle l’a pu, en France comme partout, de son expérience d’Auschwitz.
Mais cette femme de mémoire n’est jamais nostalgique, jamais passéiste, elle n’a souci que du monde de demain, celui qu’elle lèguera à ses petits-enfants et à ses arrière-petits enfants dont la place est grande dans sa vie.
Elle a beaucoup voyagé, rencontré la plupart des « grands » de ce monde, vécu de près les événements majeurs du XXe siècle. Elle en parle sans forcer sa voix, mais on l’entend. (Stock)


Il s'agit de l'autobiographie de Simone Veil, sans doute la seule personnalité politique dont la légitimité n'est pas remise en cause.
Le récit couvre la période de son enfance à Nice, à l'étau pendant la Seconde Guerre Mondiale, à la déportation à Auschwitz-Birkenau puis à Bergen-Belsen après une "Marche de la mort", à son mariage et ses études juridiques, son travail dans le milieu carcéral en tant que juge d'instruction jusqu'à son poste de ministre puis de première Président du Parlement Européen.

Alors c'est vrai, elle a emprunté le titre à Guy de Maupassant mais quelle vie !
C'est une vie riche que Simone Veil décrit dans ce livre, forte, ponctuée d'évènements tragiques et je n'ai pu qu'accepter cet emprunt, pour être honnête je ne vois même pas comment ce livre aurait pu s'appeler autrement.

C'est très bien écrit, dans un très bon français que je n'ai pas l'occasion de lire très souvent.
Ses réflexions et ses pensées sont très intéressantes et intelligentes, je partage beaucoup de ses points de vue sur la société actuelle.
J'ai eu l'impression que Simone Veil se livrait parfois au fil de sa plume, mais l'ensemble reste très structuré et cohérent.
De plus, il y a beaucoup de sensibilité dans ce livre, la Shoah est très présente, mais elle ne peut que l'être tout au long de sa vie.
Cela a été un bouleversement pour elle, mais aussi pour toute personne qui l'a vécue, et je l'ai bien perçu comme tel.
Ce récit m'a aussi permis de découvrir une époque et des hommes politiques que je n'ai pas connus, hormis de nom et des actions entreprises.

Ce livre est un très beau portrait d'une femme libre, intelligente, sereine et clairvoyante.
Cette lecture m'a permis de m'interroger et de réfléchir sur de nombreux sujets, c'est une lecture bouleversante dont, je pense, on ne peut pas ressortir indemne.

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