mardi 26 juin 2012

Requiem pour une cité de verre de Donna Leon


Un auteur qui mêle habilement intrigue policière, charme vénitien et engagement politique. Venise, un jour de printemps. Le Commissaire Brunetti et son adjoint Vianello sont appelés à la rescousse pour faire libérer Ribetti, un ami de Vianello, qui s’est fait bêtement coffrer lors d’une manifestation des défenseurs de l’environnement. Ribetti est un fervent écologiste mais tout à fait non-violent. D’où la surprise de Brunetti, quand, à la sortie du commissariat, les trois hommes tombent sur Giovanni De Cal, le beau-père de Ribetti, qui l’insulte copieusement… De fait, De Cal est connu pour ses menaces et son agressivité vis-à-vis de son gendre qu’il déteste. De Cal est le propriétaire d’une usine de verre, très polluante, son gendre est écolo, certes… Mais de là à proférer des menaces de mort ? Quelques jours plus tard, le gardien de nuit de l’usine est retrouvé mort au pied d’un haut-fourneau. Accident ou meurtre ? L’homme avait auprès de lui une copie de L’Enfer de Dante… Il collectionnait les petits carnets sur lesquels il inscrivait des notes codées… Et il était obsédé par la pollution des eaux de la lagune, qui, selon lui, avait causé le handicap mental de sa petite fille. Sa croisade l’aurait-elle amené à découvrir des secrets qu’aucun des grands verriers de Murano ne souhaitait voir exposer ? Brunetti s’obstine, malgré les pressions insistantes des hommes politiques de la cité et finira par découvrir la clé de l’énigme… (Calmann-Lévy)

Avec "Requiem pour une cité de verre" je faisais ma première incursion dans l'univers de Donna Leon et son personnage du commissaire Brunetti qui évolue à Venise.

J'ai été surprise par ce livre, non pas parce qu'il est de moindre qualité, mais par l'aspect policier qui diffère quelques peu de ce que j'ai l'habitude de lire pour ce genre littéraire.
Pendant près de la moitié du livre, le commissaire Brunetti mène une enquête alors qu'il n'y a eu encore aucun meurtre, ou tout du moins aucun cadavre de retrouvé.
Autant dire que cela peut être déstabilisant, mais au final ça ne l'est pas, car la plume de Donna Leon est légère et se lit agréablement.
L'un des atouts indéniables de ce livre, c'est le lieu de l'action : Venise et également l'île de Murano, domaine des souffleurs de verre.
L'auteur maîtrise extrêmement bien cette ville, ses monuments, ses principaux lieux, et pour cause, elle y habite depuis plus de vingt ans.
Ce qui fait que Venise est un personnage à part entière de l'histoire, a une importance considérable, et Donna Leon y promène avec sa connaissance son lecteur pour le plus grand bonheur de ce dernier.
N'ayant que des images de Venise en tête et n'étant pas encore allée dans cette ville, j'avoue avoir très bien imaginé le cadre de ce récit.
Les descriptions sont très imagées et très vivantes, c'est un plaisir de lire ce livre, uniquement pour déambuler dans les rues et les canaux de Venise avec le commissaire Brunetti et son adjoint Vianello.

L'autre surprise vient du dénouement, plutôt gonflé de la part de l'auteur et inhabituel dans le genre policier.
Plutôt que de privilégier une fin fermée, c'est au contraire une fin ouverte qui marque le début d'une enquête sérieuse et non orientée vers des manoeuvres politiques, Brunetti concluant ainsi : "Je vais saboter le déjeuner du vice-questeur."
Car le commissaire Brunetti n'est pas un homme tout à fait ordinaire, il a tendance à faire de l'ironie dans ses propos et de mener ses enquêtes comme bon lui semble, n'ayant pas peur de froisser sa hiérarchie : "Auquel cas Brunetti serait bien avisé de se contenter de la satisfaction intime que lui procurait la déconfiture de Patta, et de garder son souffle, comme le conseille Jane Austen dans un de ses romans, pour refroidir son thé."
Le lecteur s'attache très vite à ce personnage et le suit dans ses déambulations dans les rues de Venise et ses préoccupations culinaires.

Plutôt que de mettre en avant l'aspect romantique de Venise, Donna Leon y place ses intrigues policières, rendant cette ville plus mystérieuse que le lecteur n'a tendance à l'imaginer, ce qui est un tour de force assez bien réussi. Avec une intrigue presque reléguée au second plan, "Requiem pour une cité de verre" est un livre attachant et une belle découverte, dont la vedette est sans nul doute la ville de Venise, la sérénissime.

Livre lu dans le cadre du challenge Il Viaggio


2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup la comparaison avec Jane Austen ! Cela donne plutôt envie, je dois reconnaître. Et c'est une façon de visiter Venise. Merci pour ton billet !

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  2. @ nathalie : de rien ! Et j'en ai encore 3 autres sur Venise à venir ! Après j'y laisse ma gondole ^^

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