dimanche 3 mai 2015

Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot



Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination. (AlloCiné)


En ce début du XXème siècle, Célestine (Léa Seydoux) est une femme de chambre courtisée pour sa beauté mais ayant du mal à s'adapter dans les différentes places qu'elle occupe. Il faut dire qu'elle a la langue bien acérée pour qui ne sait s'y prendre avec elle.
Placée chez Monsieur et Madame Lanlaire (Hervé Pierre et Clotilde Mollet), elle repousse les avances de Monsieur mais fait surtout la rencontre de Joseph (Vincent Lindon), l'énigmatique jardinier.
Cette histoire ne brille certainement pas par l'action, mais plutôt par une forme insidieuse de huis-clos qui se met en place.
L'atmosphère finit par devenir étouffante, la caméra de Benoît Jacquot arrive à parfaitement retranscrire ce sentiment.
La mise en scène du film est particulièrement soignée, le réalisateur n'hésite pas à couper des plans, à montrer la fatigue qui se met en place sur le personnage de Célestine, en l'illustrant notamment avec un escalier qui l'épuise ainsi qu'une maîtresse qui ne cesse de l'appeler et de l'envoyer à droite et à gauche pour des futilités, fatigue qui finit par conduire l'héroïne à se rapprocher et à s'accrocher à Joseph le jardinier, un homme qui la fascine mais la terrifie sans doute un peu aussi, un homme pour qui elle serait prête à tout.
C'est une vision assez féministe que propose Benoît Jacquot, et si je n'ai pas lu le roman d'Octave Mirbeau dont est tiré le film mais j'ai désormais beaucoup envie de découvrir cette oeuvre.
Le jeu de Léa Seydoux est très juste, comme celui de tous les acteurs d'ailleurs, et j'ai été frappée par l’incarnation qu'elle a du personnage de Célestine, il en va de même pour Vincent Lindon et son personnage.
Ces deux-là illustrent bien la lutte des classes qui est en train de voir le jour ainsi que le côté violent qu'elle pourra revêtir.


"Journal d'une femme de chambre" est un film à l'esthétique sublime et parfaitement maîtrisé du début à la fin, à voir pour l'atmosphère qu'il dégage, le jeu des acteurs ainsi que pour la mise en scène de Benoît Jacquot, le tout servi par une musique originale signée Bruno Coulais.



2 commentaires:

  1. Entièrement d'accord avec toi (on aurait pu se croiser au Méliès j'imagine ;) !
    Dire qu'une de mes collègues a osé me dire que c'était un film "inutile"... (soupir)

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    1. Très certainement, je ne fréquente quasiment que ce cinéma !
      Contente d'avoir une personne du même avis que moi.
      Quant à la collègue ...

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