lundi 20 juillet 2015
Adèle Blanc-Sec Tome 5 Le secret de la salamandre de Jacques Tardi
Dans cet album, nous suivons les tribulations de Lucien Brindavoine, chargé par la momie d'Adèle Blanc-Sec de réveiller cette dernière alors cryogénisée. Mais cette mission se révèle loin d'être simple pour Lucien : entre la guerre qui fait rage, l'alcoolisme qui l'affaiblit, le Professeur Dieuleveult qui cherche par tous les moyens à tuer Adèle, la mafia, Lucien rencontrera bien des obstacles. Pourra-t-il remplir sa mission ? (Casterman)
Dans ce cinquième volet des aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, il est question : d'Adèle Blanc-Sec bien entendu, et de son réveil plus particulièrement, de la momie d'Adèle Blanc-Sec, de la Première Guerre Mondiale, d'un dénommé Lucien Brindavoine : "Moi, c'est BRINDAVOINE Lucien, mutilé volontaire, médaillé et pensionné de guerre", du diabolique professeur Dieuleveult, de la mafia, et d'une salamandre du Japon naturalisée et du secret qu'elle contient.
Si vous vous rappelez bien, Adèle Blanc-Sec était tuée à la fin de "Momies en folie", mais comme il n'était pas question de faire disparaître définitivement son héroïne, le brave Mouginot (qui a lui rencontré une mort tragique sans espoir de retour à la vie), aidé de la momie d'Adèle Blanc-Sec, avait mis au point une technique de conservation de notre pétillante Adèle afin de la ramener à la vie.
Mouginot a connu quelques contre-temps, enfin un plus particulièrement : il a été assassiné, ce qui fait qu'Adèle contient à dormir alors que dehors le monde s'étripe et que le sang coule à flot : "Elle dort alors que tout le monde se fait tuer et elle s'en fiche car elle ne sait même pas qu'il y a la guerre. Et même si elle l'avait su, elle s'en serait fichu autant que de la cathédrale d'Albi ou de la statue de Napoléon à Ajaccio.".
Du Caire, la momie d'Adèle Blanc-Sec va activer son réveil en choisissant le soldat Brindavoine.
Ce dernier va prendre son temps et ce n'est qu'en 1918 que cette histoire connaîtra son épilogue.
Entre temps, la mafia s'était intéressée aux travaux de Mouginot et espérait bien récupérer pour son profit ce formidable principe de vie éternelle, mais c'était sans compter sur l'intelligence et les moyens illimités dont dispose la momie : "La momie avait décidé que la méthode Mouginot ne profiterait ni à Coppola, ni à Lindenberg, ni à personne. Ce en quoi elle avait raison, l'humanité n'était pas prête à vivre éternellement car ce qui semblait la passionner avant tout, c'était sa propre destruction.".
C'est quand même assez gonflé de la part de Jacques Tardi de bâtir son histoire alors que son héroïne dort et est totalement absente de toute l'intrigue, physiquement parlant.
Mais c'est une franche réussite et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les péripéties qui entourent le réveil d'Adèle Blanc-Sec.
L'intrigue est comme d'habitude bâtie finement, les rebondissements s'enchaînent les uns aux autres, il y a de l'humour et un narrateur qui sort toujours de l'ordinaire.
J'ai énormément apprécié l'humour et la malice contenus dans cette histoire, comme nommer Coppola un grand chef de la mafia en clin d’œil au réalisateur du "Parrain".
Les hommes ne sont pas franchement représentés glorieusement, ils sont souvent lâches, manquent souvent de jugeote et certains sont carrément abjects, je pense particulièrement à Dieuleveult dont le seul but dans la vie est de détruire Adèle Blanc-Sec.
C'est un peu comme la publicité pour la MAF, il pense un jour l'avoir.
Mon seul petit regret, c'est que le personnage de Lucien Brindavoine est apparemment issu d'une autre oeuvre de Jacques Tardi, beaucoup de références y sont faites, or je n'ai pas eu l'occasion de lire cette bande dessinée et j'ai un peu eu l'impression que l'auteur se faisait plaisir mais que je passais à côté d'une bonne blague ou d'un fin jeu de mots.
Enfin, je ne vais pas m'arrêter à ce détail car il ne gêne en rien la lecture de cette bande dessinée.
Par contre même absente Adèle Blanc-Sec est au cœur de l'intrigue, et finalement je n'ai pas été déçue que ce personnage ne soit pas plus présent, c'est une bonne transition et d'un autre côté, Jacques Tardi a ainsi fait une ellipse autour de la Première Guerre Mondiale, une période de l'histoire qu'il a beaucoup traité par ailleurs dans ses autres bandes dessinées.
La conclusion à toute cette histoire est évidente : Adèle Blanc-Sec est morte, vive Adèle Blanc-Sec !
Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2015 pour PAL en danger / Chute de PAL
Livre lu dans le cadre du Challenge Destination PAL
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