Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Quelques jours après, son père le conduit auprès d’un prêtre qui lui explique qu’elle est désormais au Paradis. Massimo refuse d’accepter cette disparition brutale. Année 1990. Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu’il doit vendre l’appartement de ses parents, les blessures de son enfance tournent à l’obsession… (AlloCiné)
Massimo (Valerio Mastandrea) a neuf ans lorsque sa mère (Barbara Ronchi) meurt tragiquement dans des circonstances gardées secrètes par son père (Guido Caprino).
Adulte, Massimo est devenu journaliste mais reste hanté par son passé, la disparition de sa mère et cela influe dans ses relations avec les femmes.
Jusqu'au jour où il doit vendre l'appartement familial et où son chemin croise celui d'Elisa (Bérénice Bejo), une médecin qui va dans un premier temps l'aider à surmonter une crise d'angoisse.
Marco Bellochio ne m'est pas totalement inconnu, j'ai vu il y a quelques années son très réussi "Vincere", un film qui m'avait marquée sur une facette plutôt méconnue de Mussolini.
Ce film, adapté du récit autobiographique "Fais de beaux rêves, mon enfant" de Massimo Gramellini, traite cette fois-ci du deuil et des répercussions que celui-ci peut avoir sur sa vie d'adulte lorsqu'il est vécu en étant jeune et entouré de mystère.
Ce thème est extrêmement bien traité dans le film, l'acteur incarnant Massimo réussissant de façon saisissante à donner vie à l'écran à un homme torturé, qui ne sourit ou ne rit jamais, qui traîne cette blessure de son enfance dans sa vie d'adulte et qui l'handicape dans ses relations amoureuses.
Le réalisateur a également introduit un parallèle intéressant avec le film "Belphégor" avec Juliette Greco, un film que Massimo enfant regardait avec sa mère et qui terrorisait cette dernière.
Le personnage de Belphégor jouera un rôle important pendant une bonne partie de la vie de Massimo : c'est un souvenir d'une époque tendre et heureuse avec sa mère, c'est aussi lui qui l'aidera à vivre son deuil en étant enfant, Belphégor étant la seule personne que Massimo écoutera, c'est encore ce même personnage qui lui déclenchera une crise d'angoisse qui lui permettra de rencontrer Elisa, une médecin qui réussira à briser l'armure de Massimo et l'entraînera de nouveau vers la vie.
La mise en scène du film est impeccable, il y a de très belles scènes dans l'appartement familial de Turin.
A ce propos, le film a été entièrement filmé à Turin et le réalisateur a dû faire appel à des technologies modernes pour incruster en arrière-plan des bâtiments aujourd'hui disparus, comme le stade de football sur lequel donne le balcon de l'appartement.
Le film est bâti sur trois niveaux narratifs temporels.
Le premier, consacré à l'enfance, m'a particulièrement émue, il faut dire qu'il renferme sans doute les moments les plus forts du film, avec cette si belle relation entre une mère et son fils.
Il abrite également la présence d'Emmanuelle Devos dans un rôle secondaire.
Le second présente présente brièvement son adolescence, tandis que le troisième aborde de façon plus approfondie sa vie en tant que quadragénaire.
J'ai assez aimé sa relation avec Elisa, mais j'ai néanmoins trouvé que le film s’essoufflait quelque peu en son milieu avant de connaître une nouvelle fraîcheur, sans doute est-ce l'idylle naissante entre les deux personnages qui entraîne une chute de rythme.
L'autre atout indéniable de ce film, c'est sa musique particulièrement léchée, avec une merveilleuse scène d'ouverture sur "Twist Night" de David Richard Mindel, résumant à elle seule la relation liant Massimo à sa mère, mais aussi de très belles chansons Italiennes comme "Resta Cu'Mme" et des standards Américains des années 90.
Ne vous laissez par contre pas abuser par l'affiche, Bérénice Bejo n'a pas un rôle majeur et l'actrice incarnant la mère aurait mérité d'y figurer, mais j'imagine que cela a été fait ainsi pour rendre le film plus vendeur en France, pays où il a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2016.
"Fais de beaux rêves" de Marco Bellochio est un film à la fois classique et émouvant, malheureusement passé quelque peu inaperçu dans les sorties cinématographiques de la fin d'année 2016 mais qui mérite que l'on en parle.
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