samedi 19 mars 2011

Le vol du corbeau T2 de Jean-Pierre Gibrat


Paris, fin juin 1944. En fuite, traquée par la police française, Jeanne s'est réfugiée sur la péniche d'Huguette et de René, un marinier haut en couleurs dont la gouaille n'a d'égale que sa générosité. Tandis que François, l'ami de René, vaque à ses occupations de pilleur d'appartements, Jeanne ronge son frein, angoissée.
Les événements prennent un tour plus tragique encore, quand la péniche de René est réquisitionnée par les Allemands et qu'un soldat de la Wehrmacht est assigné à sa garde. Tandis que l'embarcation quitte Paris pour la Bourgogne, la présence du "Boche", en proie à ses propres démons, alourdit considérablement le climat.
Pour Jeanne, sublime, forcément sublime, deux questions restées sans réponses la taraudent : qui a bien pu la dénoncer auprès de la police française et qu'est devenue Cécile, sa sœur adorée ?
Suite et fin du Vol du corbeau, ce tome 2 confirme, s'il en était besoin, Jean-Pierre Gibrat dans son statut d'auteur indispensable à la bande dessinée contemporaine. Comédie de mœurs et tragédie de situation, dialogue savoureux et sonnant justes comme rarement en bande dessinée, portraits incisifs fouillant jusqu'à l'âme la vérité humaine, l'histoire va crescendo, passionnante et passionnée, jusqu'au dénouement, inattendu et saisissant.
Une oeuvre profonde, singulière, sublimée par un dessin et des couleurs somptueux. Du grand art, tout simplement. (Dupuis)


J'ai fini par craquer, je voulais vraiment lire cette bande dessinée mais ma bibliothèque n'avait pas le tome 1, je me suis lancée directement à partir du deuxième.
D'un côté je le regrette car l'histoire est vraiment très bien, d'un autre pas du tout pour la même raison que je le regrette.

Cette bande dessinée fait suite au "Sursis" car elle met en scène le personnage de Jeanne, soeur de Cécile, qui vit à Paris et se retrouve en bien mauvaise posture après avoir été dénoncée pour marché noir et que les allemands ont découvert des armes cachées chez elle.
En effet, Jeanne ne fait pas de marché noir, mais elle est par contre dans la résistance et elle cherche depuis lors à découvrir qui l'a dénoncée.

Les personnages sont très attachants, particulièrement Jeanne et François, dont l'occupation est de piller les maisons, ainsi que leurs amis mariniers.
Ils ont une vraie présence et développent une complicité, indispensable en cette période troublée.

L'histoire est vraiment très bien, le contexte historique est bien rendu et le lecteur comprend aisément dans quelle époque tourmentée évoluent les personnages.
Il y a une réelle ambiance et les paysages sont tout simplement magnifiques.
Là encore j'ai noté la grande qualité des dessins et le choix judicieux des couleurs.
C'est un bonheur pour les yeux de lire cette bande dessinée, comme dans "Le sursis" les femmes sont très bien dessinées et les dessins à couper le souffle, seul et même petit bémol : les hommes, je trouve que François ressemble trop à Julien, ils manquent de reliefs et de signes distinctifs, mais c'est bien le seul petit reproche que je peux faire à l'auteur.

Le titre prend tout son sens dans les dernières pages et il y a une révélation qui y est faite des plus surprenantes.
J'ai craint pendant un temps une fin triste comme pour "Le sursis" mais l'auteur m'a surprise, c'est plutôt une fin pleine d'espérance et j'avoue avoir beaucoup aimé les dernières images.

J'ai adoré cette bande dessinée et je ne peux que vous recommander de découvrir Jean-Pierre Gibrat si ce n'est déjà fait.

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