Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent. (AlloCiné)
Jean (Pio Marmai) avait son avenir tout tracé, en tant qu’aîné il
devait reprendre le vignoble et la production de vin familial, sauf qu’à l’âge
où ses camarades partaient faire des études Jean a refusé de rester dans cet
univers et est parti parcourir le monde.
Dix ans plus tard, il revient après avoir appris que son père (Eric
Caravaca) est mourant.
C’est sa sœur Juliette (Ana Girardot) qui a pris les rênes du domaine,
secondée par leur frère Jérémie (François Civil), jeune papa marié à la fille
d’un autre propriétaire vigneron.
Ces trois-là vont devoir réapprendre à se connaître, à travailler
ensemble, le temps d’une année où les quatre saisons vont défiler sous les yeux
des spectateurs.
Cédric Klapisch m’avait particulièrement déçue avec son "Casse-tête
chinois" et son personnage tête-à-claque de Xavier.
A tel point que je me demandais si ce réalisateur allait finir un jour
par sortir de l’éternelle adolescence dans laquelle il englue ses personnages.
Et bien oui, le réalisateur a (enfin) mûri et signe ici un film
d’adulte, un vrai aussi bien pour ses personnages que pour lui-même.
J’ai particulièrement apprécié le contexte du film : une
exploitation familiale en pleine campagne, un jeune homme qui s’y trouve à
l’étroit et qui refuse de s’y laisser enfermé et part parcourir le monde, puis
revient à ses origines tandis que son père est mourant.
Ce film a été élaboré sur une année, permettant ainsi aux comédiens de
travailler dans les vignes, récolter le raison et produire une cuvée.
Authentique est un adjectif qui lui va bien, il l’est aussi bien dans
le processus d’élaboration du vin que dans les personnages.
Jean est évidemment touchant, l’histoire est centrée autour de lui et
c’est un personnage avec des secrets, des failles, mais un amour inconditionnel
pour sa famille et sa terre natale.
Il se retrouvera tiraillé entre son passé qui l’appelle à rester et son
présent qui lui offre la possibilité d’un futur, mais ailleurs.
Juliette évoque quant à elle le personnage qui a dû reprendre le
flambeau familial alors que son père ne pensait pas du tout à elle, c’est une
jeune femme qui a fait des sacrifices et qui en fera encore mais qui ne se
plaint pas et semble même heureuse dans la vie qu’elle mène, même si elle est
presque là par accident, je dis bien presque.
Quant à Jérémie, c’est le petit dernier, celui qui a toujours été
protégé, celui qui n’ose pas s’exprimer, dire ses idées, s’affirmer, celui qui
évoluera le plus et qui finira par trouver sa place dans un milieu qu’il
pensait ne pas être fait pour lui.
Le père est présenté sous la forme de retours en arrière, j’ai apprécié
les esquisses faites de ce personnage et les va-et-vient temporels sont faits
intelligemment sans jamais perdre le spectateur.
Outre cette histoire familiale, le réalisateur a su donner un rythme à
son histoire, et de la profondeur à ses personnages.
Comme déjà évoqué, il a le mérite de les faire évoluer et grandir, ce
qui n’était pas le cas dans ses précédents films, et présente pour la première
fois des personnages adultes et non d’éternels adolescents.
Si Cédric Klapisch n’a pas ici le mérite d’avoir découvert de nouveaux
talents, il a su s’entourer de comédiens talentueux, à commencer par Pio Marmai
qui livre ici une prestation remarquée.
J’ai pour ma part découvert Ana Girardot, que j’ai trouvée juste dans
son interprétation.
Les trois comédiens interprétant la fratrie vont bien ensemble et le
trio fonctionne à l’écran.
Tout comme les nombreux personnages secondaires gravitant autour d’eux.
L’implantation du film est également bien pensée, le travail autour
d’une exploitation viticole est bien représenté et présente des problématiques
actuelles auxquelles sont confrontés les vignerons.
Quelle belle idée d’utiliser les quatre saisons pour raconter cette
histoire familiale, décidément Cédric Klapisch a été bien inspiré dans son
nouveau film.
"Ce qui nous lie" est sans doute le film de la maturité pour Cédric Klapisch dans lequel il traite avec justesse et profondeur des liens du sang et de la vigne. Il faut évidemment déguster un bon verre une fois le film vu !
"Ce qui nous lie" est sans doute le film de la maturité pour Cédric Klapisch dans lequel il traite avec justesse et profondeur des liens du sang et de la vigne. Il faut évidemment déguster un bon verre une fois le film vu !
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