dimanche 19 juillet 2015

Tintin en Amérique de Hergé


Dans "Tintin en Amérique" (1932), le héros confirme sa vocation de redresseur de torts, en s'opposant au mafioso Al Capone, aux gangsters de Chicago et aux fripouilles de tout accabit. Déjà Hergé témoigne d'une vision généreuse du monde, stigmatisant par exemple l'attitude dominatrice des blancs envers les indiens peaux-rouges. (Casterman)

Après le Congo, Tintin s'embarque pour l'Amérique pour y combattre la mafia, rien que ça.
Mais il est attendu : "On nous envoie le fameux reporter Tintin pour lutter contre nous. C'est un adversaire redoutable : il a fait échouer un plan que j'avais conçu pour contrôler la production du diamant au Congo. Plusieurs de nos amis ont été emprisonnés là-bas. Maintenant, ce reporter vient s'attaquer à nous. Voici mes ordres : il ne faut pas que Tintin reste un seul jour à Chicago.", et bien des péripéties vont lui arriver.

Si j'avais été plus que mitigée avec "Tintin au Congo", ce nouvel opus ne m'a malheureusement pas plus emballée que cela.
Encore une fois le cadre de l'histoire est très vite posé et les situations s'enchaînent les unes par rapport aux autres sans réelle logique.
Il manque clairement une structure à l'intrigue et j'ai plus vécu cette bande dessinée comme un enchaînement de situations que comme une histoire d'un seul tenant.
Milou peut faire sourire avec certaines de ses réflexions, mais Tintin n'a pas encore le panache de ses futures aventures, il se plaît une nouvelle fois à utiliser des armes à feu alors que je gardais plutôt le souvenir de quelqu'un de non violent qui se débarrasse des méchants par la ruse plutôt qu par la force.
Quant aux méchants ils ne sont pas clairement identifiés, on comprend qu'il s'agit des grands pontes de la mafia mais ils apparaissent systématiquement comme par magie et s'en tirent toujours assez bien, à noter que Tintin aussi se sauve un peu trop facilement de situations périlleuses.
J'ai également noté que les traits de certains personnages ressemblaient à des futurs "méchants", ce qui laisse à penser que Hergé essayait encore de trouver son filon, à la fois du point de vue de l'intrigue mais aussi des personnages.
J'ai trouvé le passage chez les indiens grotesque et pas franchement à leur gloire, cela n'a pas été sans me rappeler le côté colonialiste de "Tintin au Congo".
Ici les indiens sont présentés comme des êtres bêtes qui croient aveuglément ce qu'un inconnu leur raconte, des êtres qui n'hésitent pas à tuer et à déclarer très vite la guerre, c'est trop caricatural à mon goût.
A noter que les Américains campagnards ne sont pas non plus épargnés : ce sont des ivrognes assez bêtes qui aiment eux aussi à pendre pour se faire justice eux-mêmes.
Aïe, que de clichés, ça fait vraiment mal à la lecture et ça ne le rend pas très agréable, c'est un mauvais moment à passer et mieux vaut se plonger dans les aventures suivantes du jeune reporter qui sont nettement supérieures dans le traitement des personnages et des scénarios.

Il s'agit des premières aventures du reporter, et l'on va dire que Hergé se cherchait encore.
En tout cas "Tintin en Amérique" est bien loin de faire partie de mon palmarès des aventures de Tintin et je ne le conseillerai pas pour découvrir ce personnage, cet album est plus à réserver aux inconditionnels et aux curieux qui souhaitent découvrir la genèse de ce personnage.

Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2015 pour PAL en danger / Chute de PAL



2 commentaires:

  1. Les premiers Tintin sont caricaturaux et sans intrigue quasiment. Quand on voit "Tintin au pays des Soviet", c'est assez clairement conçu comme une succession de petites vignettes. Je les ai tous relus dans l'ordre il y a peu et on voit nettement l'évolution au fil des tomes.

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    1. J'ai mis du temps à me décider à les lire et je regrette. Etant donné ce que tu me dis, je ne lirai pas "Tintin au pays des Soviet" et je relirai plutôt les autres albums qui me plaisent tant.

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