vendredi 1 juillet 2016

Love & Friendship de Whit Stillman

     
     

Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente.
Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide… (AlloCiné)


Lady Susan Vernon (Kate Beckinsale) est une fieffée garce, pardon de parler en ces termes de cette jeune et jolie veuve ce n’est pourtant que la stricte vérité.
C’est la courtisane la plus connue ou presque, elle cherche bien évidemment un parti intéressant pour se remarier (i.e. avec de l’argent) car sa situation personnelle se dégrade quelque peu.
Suite à un scandale (i.e. elle a séduit un homme marié), Lady Susan se retrouve à devoir aller vivre dans la famille de son défunt époux, famille dans laquelle elle n’est évidemment pas la bienvenue.
Elle en profite pour séduire le frère de sa belle-sœur, le beau et jeune (mais beau) Mr. Reginald de Courcy (Xavier Samuel, né le même jour que moi à un an d’écart !), tandis qu’elle cherche à marier sa fille, la douce Frederica (Morfydd Clark), au riche mais benêt Sir James Martin (Tom Bennett).
La seule confidente et amie de Lady Susan est une Américaine, Mrs. Alicia Johnson, dont le mari lui a pourtant formellement interdit d’entretenir toute relation avec cette femme a la réputation plus que douteuse.


Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, ce film est une libre adaptation de la nouvelle "Lady Susan" de Jane Austen.
Pourquoi ne pas avoir gardé ce titre au lieu de lui donner le nom d’une autre nouvelle de cette auteur ?
Mystère et boule de gomme !
Quant à "LadySusan", j’ai eu le plaisir de lire cette nouvelle épistolaire féroce mais ô combien succulente il y a quelques années, j’avais grandement apprécié l’étude des différents personnages, il est donc tout à fait naturel que je sois allée voir ce film.


Adapter une nouvelle n’est jamais chose aisée, la durée du film est d’ailleurs plutôt courte (1h30), mais adapter une nouvelle constituée uniquement de lettres l’est d’autant plus.
Et bien le scénario s’en sort plutôt bien, j’ai retrouvé dans ce film tout ce qui m’avait plu dans le livre, notamment l’étude des caractères des personnages ainsi que les lieux et les paysages de l’action.
Pourtant, je dois reconnaître que l’histoire met un peu de temps à se mettre en place, cela bavarde beaucoup pendant la première demi-heure mais j’ai fini par accrocher et j’ai été transportée dans l’histoire.
Il faut dire qu’il y a aussi une multitude de personnages à retenir, et même si le réalisateur a pris le parti de les présenter par leur titre et leur rôle dans l’histoire j’ai mis un certain temps à me souvenir d’eux et du rôle qu’ils jouaient dans la nouvelle.
Ensuite, je suis partie dans les intrigues de Lady Susan, ou plutôt je les ai suivies avec un certain plaisir en attendant impatiemment que le piège se referme sur cette femme avec si peu de scrupules et s’occupant si mal de son enfant.
Clairement Lady Susan n’est pas un personnage sympathique, elle n’aime personne d’autre qu’elle-même et ne recherche que son confort et sa satisfaction personnelle, hormis sa fidèle amie qui acquiesce à tout ce qu’elle dit elle ne se rend pas compte à quel point elle est détestable, d’autant qu’elle se pose toujours comme la victime incomprise.
D’un autre côté, Lady Susan est le genre de personnage que l’on adore détester.
Evidemment il est question d’amour, mon cœur de midinette s’est enflammé et j’ai craint que Lady Susan ne prenne à son piège le si beau Reginald de Courcy.
Puis je me suis rappelée de la nouvelle et de sa chute (je me suis aussi dit au passage que ce n’était qu’un film et qu’il fallait que j’arrête un peu de m’emballer sur toutes les histoires sentimentales), j’ai respiré un grand coup et tout s’est bien passé.
Whit Stillman est un réalisateur rare mais il a su adapter finement Jane Austen et il offre au spectateur quelques bons moments de sourire voire même de rire au cours de ce film.
Noter qu’il offre aussi un beau retour en grâce à Kate Beckinsale, une actrice qui n’avait plus connu de succès au cinéma depuis quelques années.
C’est aussi ça la jolie surprise de ce film, le casting qui colle parfaitement aux personnages, ainsi que la reconstitution très fidèle de l’époque.


Après un début quelque peu bavard "Love & Friendship" s’avère être un agréable moment de cinéma et une adaptation plutôt réussie de Jane Austen, de son esprit et de son analyse fine des mœurs et de la société Anglaise du dix-huitième siècle.


     
     

     
     

     
     

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