samedi 23 décembre 2017

Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi

       
     

La jeune Suzu quitte Hiroshima en 1944, à l'occasion de son mariage, pour vivre dans la famille de son mari à Kure, un port militaire. La guerre rend le quotidien de plus en plus difficile, malgré cela, la jeune femme cultive la joie et l'art de vivre. Mais en 1945, un bombardement va éprouver son courage. (AlloCiné) 


Attention merveille !
Ce dessin animé est une adaptation du manga de Fumiyo Kôno et suite la prime enfance de Suzu, son mariage, son départ d’Hiroshima où reste sa famille, et sa vie de femme mariée en période de guerre.
Si le découpage paraît au début quelque peu haché, on ne suit que quelques tranches de vie de Suzu et on passe assez vite dans le temps, l’intérêt de l’histoire réside bien évidemment dans les conditions de vie quotidienne pendant la guerre, jusqu’à la date fatidique du 6 août 1945 et la première bombe atomique larguée sur Hiroshima.
La narration ne cesse de s’accélérer, et les événements de s’enchaîner, jusqu’au défilement des jours en juillet et août 1945, avec une Suzu plus démoralisée que jamais et bien décidée à retourner dans sa famille à Hiroshima.
La spectatrice que je suis c’est à ce moment-là crispée sur son siège, je crois n’avoir jamais été autant angoissée devant un dessin animé car je pensais très fort : "N’y va, pas, bientôt la bombe atomique va être larguée".
C’est terrible en tant que spectatrice de savoir ce qui va se passer, ça l’est d’autant plus que les personnages, tout comme les civils à l’époque, ne se doutent pas de ce qui va bientôt se passer, Hiroshima ayant été épargnée jusque-là par les bombardements.
Le dessin animé a le mérite de montrer les jours suivants ce bombardement et les manifestations des radiations sur les gens, cela a eu le mérite de poquer ma curiosité et m’a poussée à lire d’autres ouvrages sur ce sujet, qui feront l’objet d’articles à venir.


Ce dessin animé contient beaucoup de drame et d’émotions, je le déconseille donc à un public trop jeune.
La majeure partie de l’histoire se passe pendant la guerre, il y a donc des morts, des tragédies, et de quoi traumatiser un public trop jeune.
L’histoire a le mérite de poser un regard neuf sur le Japon de cette époque et de montrer les conditions de vie des civils, alors que bien souvent la première image qui nous vient à l’esprit est celle des kamikazes ou des soldats Japonais.
C’était dur pour la population Européenne, ça l’était aussi pour les Japonais qui n’étaient pas tous derrière l’Empereur et les décisions prises de poursuivre les combats coûte que coûte et qu’importe le prix en pertes humaines à payer.
La vie quotidienne est donc mise en avant et c’est un aspect qui m’a particulièrement plu dans ce dessin animé.
Outre la qualité du graphisme et la beauté de certains décors, il y a eu un gros travail de recherche pour reconstituer Hiroshima à cette époque ainsi que les navires de guerre stationnant dans les ports.
J’ai été particulièrement émue par le destin de Suzu, voilà une héroïne attachante avec ses qualités et ses défauts, sa joie de vivre et les difficultés à surmonter dans une époque troublée.


"Dans un recoin de ce monde" est sans nul doute le plus beau dessin animé qu’il m’ait été donné de voir en cette année 2017, un coup de cœur que je recommande, à noter que je parlerai bientôt du manga à l’origine de celui-ci.

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